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mercredi, 25 octobre 2006

Du gnac !

Petit moment d'insurrection méridionale :

 

On entend de plus en plus fréquemment, ces temps-ci, journalistes et journaleux, mais aussi gens ordinaires, dire "avoir la gnac", ce qui s'écrit parfois (suprême idiotie) "la gniake". J'aimerais rappeler ici à ces incultes mais surtout aux habitants des régions où l'oïl a, depuis le Moyen-Âge, régné en maître*, que ce terme de gnac (ou, en occitan, nhac), provient de la langue d'oc, plus précisément du gascon, et qu'il est masculin. Par ailleurs, il s'emploie toujours précédé de du : du gnac, comme du nerf.

La plupart des occurrences, sur la Toile, sont dues à des journalistes sportifs, ou à des sportifs (qui en font d'autres, cela est bien connu). Mais M. André Santini, dignitaire de l'UDF, a également commis cette boulette dans un discours de 2002.

 

Que l'occitan ait été colonisé par la langue d'oïl (au point que nombreux sont ceux qui oublient que, si l'histoire avait connu un tour différent, le français que nous parlons aujourd'hui serait dérivé de l'oc et des troubadours, et nullement des dialectes d'oïl...) est une chose ; emprunter un terme occitan en le vidant de sa forme (et donc de son sens) en est une autre... 

 

* C'est, bien entendu, le cas de la Touraine, dont les natifs sont persuadés parler le français "le plus pur", alors qu'on y entend, en aussi grand nombre qu'ailleurs, des variantes régionales tout à fait fautives.