vendredi, 09 novembre 2007
Blocage des Tanneurs, 4ème jour
Vous trouverez ci-lié le communiqué de la Conférence des Présidents d'Université, auquel je souscris des deux mains.
Par ailleurs, j'ai écrit ce matin un bref courrier aux Doyens des U.F.R. d'Arts & Sciences Humaines et de Lettres & Langues. Le voici :
De : Guillaume Cingal , MCF Anglais-LEA
Directeur des études de LEA L1 et de LLCE Anglais L3
Messieurs les Doyens, Chers Collègues,
défavorable au blocage de l’université, je suis présent chaque jour sur le site et constate que la non-tenue des cours n’est pas de la responsabilité des enseignants. Par conséquent, il me semble contraire aux droits et devoirs des enseignants-chercheurs de remplacer les cours. Si le blocage dure plus de trois semaines, il sera également impossible de procéder à l’évaluation du contrôle continu.
Ce matin, Mme Pécresse a rappelé, sur différents médias, ce principe, en exprimant clairement l’idée que les enseignants ne devaient pas remplacer les cours. Je me réjouis de ce soutien de notre autorité de tutelle et aimerais savoir s’il est envisageable de publier un communiqué officiel de nos UFR allant dans ce sens, ainsi que d’en informer largement les collègues et les étudiants.
A titre personnel, je réponds d’ores et déjà aux étudiants qui me sollicitent que je ne transmettrai aucun travail par courrier électronique et ne remplacerai pas les cours annulés pour cause de blocage et pense que nous devrions adopter une attitude collégiale cohérente sur ces questions.
Salutations respectueuses,
Guillaume Cingal
12:10 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (45) | Tags : Blocage, L.R.U., Universités, Ligérienne
Commentaires
D'accord à 100% ! Pourquoi, par exemple, ne pas publier un communiqué sur la page d'accueil de l'université ?
Écrit par : Olivier | vendredi, 09 novembre 2007
Je suis étudiante à la fac de Tours en Anglais.
Honêtement tout cela me porte sur les nerfs !
Ce blocage est soit disant crédité de l'appuie des étudiants (si on peut considérer qu'un vote où à peine 10% des étudiants concernés sont présents comme un vote démocratique) et non pas celui des professeurs. Par concéquent, je trouve votre démarche tout à fait normale ! Bien qu'elle pénalise encore est toujours ceux qui ne peuvent pas faire entendre leur voix.
Il est cependant domage qu'une poignée d'étudiants organise à l'aide d'intimidation le blocage totale d'une partie d'une université sous couvers de la sauver d'une loi, alors que le mouvement en lui même fais plus de mal à nos UFR déjà fragilisés par leur dite 'inutilité'.
Enfin, Monsieur Cingal, je tiens à vous dire que j'étais à l'AG de Mardi et que je n'ai pas pu rentrer dans l'amphi Thelème trop petit pour tous nous acceuillir, mais que je sais que le vote n'a pas eu lieu avant 19h30 (un vote qui s'est fait à main levé et dont les résultats sont donc douteux). Donc peu importe le nombre d'étudiants anti-blocages présents aux AG, les bloqueurs attendront sagement que ces personnes se retrouvent dans l'obligation de quitter les lieux afin de pouvoir faire leur vote 'démocratique'.
Écrit par : Claire | vendredi, 09 novembre 2007
Chère Claire
je sais tout cela, hélas, et l'avais prévu dès mon billet publié mardi matin... Je sais que des pétitions contre le blocage circulent. Mobilisez-vous ! Restez aux AG jusqu'à la fin...
Bien à vous,
Écrit par : G. Cingal | vendredi, 09 novembre 2007
Des pétitions? Il me semble que durant la crise du CPE, des pétitions avaient circulées. Enfin, personellement, je n'en ai pas vu la couleur !
Cependant, puis je vous rapeller ce qui c'est passé il y a deux ans, lorsque l'université a organisé un vote pour qu'un plus grand nombre de gens puissent s'exprimer ?
A l'entrée de l'amphi Thelème où l'urne se trouvait, il ya avait une dizaine de grévistes qui stoppait systématiquement toute personne voulant entrer dans l'amphi pour leur dire que, de toute façon, peu importaient les résultats, le blocage continuerait !
Je cite: "De toute façon c'est AG qui compte ! On a décidé de bloquer jusqu'à lundi on bloquera jusque là!"
Et au final les urnes ont été volées et le blocage a continué !
Comment puis je croire qu'une pétition puisse débloquer la situation lorsque j'ai affaire à des huluberlus qui ne souhaitent qu'une chose c'est d'avoir une bonne excuse pour ne rien faire ?
Écrit par : Claire | vendredi, 09 novembre 2007
La seule chose que je répète sans cesse, et qui reflète l'opinion ultra-majoritaire chez les enseignants, c'est que, cette fois-ci, nous ne rattraperons rien.
Je suis présent tous les jours sur le site et constate que les anti-blocage ne se mobilisent guère. Si les 5000 étudiants victimes du blocage ne restent pas chez eux, ce sera vite réglé. Je ne vous vise évidemment pas en écrivant cela.
Écrit par : G. Cingal | vendredi, 09 novembre 2007
Vu de l'extérieur, il y a quelque chose de profondément déprimant dans toute cette affaire, surtout pour un "vieux" de mon espèce : constater que non seulement rien n'a évolué, mais que le climat aurait au contraire nettement tendance à se dégrader.
Je vous souhaite bon courage à tous, même si ça ne sert à rien.
Écrit par : Didier Goux | vendredi, 09 novembre 2007
Dis-moi Guillaume, tu ne nous dis pas ce que tu penses de la loi ...
Écrit par : Simon | vendredi, 09 novembre 2007
Simon, j'ai écrit une longue réponse, mais soit H&F l'a "mangée" soit la publication en est différée.
Écrit par : Guillaume | vendredi, 09 novembre 2007
Tiens, Simon : un revenant ! ça fait plaisir !
Il se trouve que, de mon point de vue, le vote de cette loi appartient déjà au passé. Pour commencer l'élaboration du contrat quadriennal 2008-2011 en juin dernier, les équipes pédagogiques ont suivi les lettres de cadrage du Ministère et de la Présidence, qui anticipaient déjà sur la L.R.U.
Plusieurs de mes collègues sont hostiles à cette loi, notamment en ce qui concerne la diminution de la représentativité élective au C.A., la présence accrue d'acteurs de la société civile et économique dans ces mêmes C.A., et le remplacement des commissions de spécialistes par des commissions ad hoc. Aucun de ces points ne me gêne vraiment, surtout quand on voit la foire d'empoigne que sont la plupart des C.A. et aussi le peu de légitimité de plusieurs commissions de spécialistes de par la France.
Le vrai sujet de débat, à mon sens, c'est la question du financement. La loi ne me gêne guère, en ce qu'elle ne "privatise" aucunement l'université. Mais, dans la mesure où les universités manquent de moyens et où le candidat Sarkozy jusqu'en mai et la ministre Pécresse depuis ne cessent de rappeler que plusieurs milliards d'euros supplémentaires seront injectés dans l'enseignement supérieur, on aimerait savoir où ira l'argent. Il est à craindre que seuls les diplômes "professionnalisants" récupèrent les fonds.
En l'espèce, on nous a demandé, dans les lettres de cadrage citées plus haut, d'être ambitieux pédagogiquement ; pendant ce temps, on nous faisait comprendre qu'il fallait travailler à moyens constants... C'est incompréhensible. Sais-tu que le budget du département d'anglais a baissé de 12% en deux ans alors que l'inflation, dans le même temps, était de 7% ? Là est le fond du problème, et nullement dans la L.R.U.
Il reste beaucoup de flou autour de la première année de Licence. À un moment donné, lors des fameuses réunions de travail de juin dernier, nous avons cru comprendre qu'il serait possible d'ajouter 8 heures hebdomadaires de soutien pour 1/3 des promotions de L1. Comme tu le sais, cela serait suffisant pour compenser les très importantes lacunes des bacheliers. Mais cela représente aussi beaucoup de pognon ! Nous avons eu des échos contraires à ce sujet, de sorte que nous avons élaboré des projets permettant d'intégrer ce dispositif et attendons à présent, sans beaucoup d'illusions, le "retour" des expertises ministérielles.
Voilà pour les questions "de dossier". C'est cela qui explique la conviction de 80% des enseignants-chercheurs : les étudiants "bloqueurs" sont en train de flinguer une grande partie du travail fait pour améliorer les formations, sans compter l'impact désastreux sur l'image des filières de lettres et de sciences humaines. Ce blocage n'a qu'un rapport très lointain avec la L.R.U., votée depuis trois mois ; l'hypothèse d'une instrumentalisation au moment où se profilent d'importants mouvement sociaux est très probable.
Écrit par : Guillaume Cingal | vendredi, 09 novembre 2007
Nouvel ajout pour Simon : bien vu tes photos de l'Union méditerranéenne. Je remarque que tu cadres aussi bien Juppé que les jolies filles, belle objectivité ;-)
Blague à part, ce nouveau blog promis depuis plus d'un mois... ça vient ?!?
C., ma compagne, se joint à moi pour regretter de ne plus avoir de tes nouvelles : quid de Bordeaux ? des photos ! des textes ! Allons, du nerf !
Écrit par : Guillaume | vendredi, 09 novembre 2007
vous avez tout à fait raison. Une telle décision pousserait sans doute les étudiants qui veulent avoir cours à se mobiliser et pourrait ainsi contribuer à rétablir une situation normale dans l'université.
Écrit par : jeuneprofetdedroite | vendredi, 09 novembre 2007
Personnellement, j'ai assisté à l'AG d'hier (jeudi). 99 % des présents étaient évidemment plus que favorables au blocage.
Une enseignante a participé (je ne sais pas qui c'était, elle ne s'est pas présentée), mais ce qui est sûr, c'est qu'à aucun moment elle n'a dit être contre le blocage. Elle a parlé "d'incertitude", de "flou", parlant de l'appel à la grève du 20 novembre (si je me souviens bien), mais ne savait pas s'il y aurait un appel à la grève avant.
Pour ce qui est des anti-bloqueurs, il est clair qu'on peut se demander où ils sont. On ne peut qu'espérer qu'ils seront présents à l'AG de lundi.
Mais si les bloqueurs trouvent encore le moyen de bloquer, y-a-t-il un moyen pour les étudiants anti-bloqueurs d'aller en cours ?
Écrit par : Géraldine | vendredi, 09 novembre 2007
Je suis désespérée, j'espère pouvor assister à l'AG de lundi qui est apparement à 17h... je suis une demie heure avant en cours aux 2 Lions, donc je doute que je puisse rentrer dans l'amphi... enfin j'irai.
Le problème c'est que toutes les personnes présentes à l'AG de tous ces jours et contre le blocus m'ont tous dit la même chose : impossibilité de rentrer, de s'exprimer et vote truqué.
De plus, les pétitions ne circulent pas, c'est faux.
Ensuite, les profs nous menacent... la pression est dure.
Écrit par : Mélo | vendredi, 09 novembre 2007
Ayant assisté à la manipulation-spectacle de mardi en AG je suis un peu pessimiste quant à l'idée d'un rapide déblocage. En effet, voir comment environ 500, 600, 700, je ne sais pas exactement, étudiants ont reussi à se faire manipuler grâce à un enfermement qui a duré plus de 4heures et par le rabrouage systèmatique des contre-bloqueurs, par un groupe minoritaire c'est assez inquiétant. Evidement étant étudiante en sociologie cela ne m'a étonnée de voir mes camarades tenir des discours exaltés (ah si seulement ils mettaient autant de rage à venir en cours!). Mais constater que certains autres qui étaient contre à 14H ont finalement voté pour le blocage à 18H c'est une preuve assez criante que la situation risque de perdurer.
Le problème des anti-bloqueurs c'est que nous sommes chacun dans notre coin, il n'existe aucun mouvement organisé qui viendrait contrer celui des bloqueurs, nous n'avons pas de leaders. Il faudrait copier les techniques de nos adversaires. Mais cela à un risque, celui que cela dégénére.
Je dois cependant reconnaître un certain talent de manipulateurs aux bloqueurs...
Écrit par : Mélodie | vendredi, 09 novembre 2007
Et voilà que Géraldine a quitté la Brigade mondaine pour entrer en fac à Tours !
Écrit par : Didier Goux | vendredi, 09 novembre 2007
Heu, brigade mondaine ???? passons.
Mélodie, je suis entièrement d'accord avec toi : en ce qui concerne les anti-bloqueurs, le problème est que nous sommes des petits groupes dispersés. Et c'est très dur de mobiliser des gens que l'on ne connait pas, ou quand on n'a aucun moyen de les joindre.
En ce qui concerne les "leaders" des bloqueurs, ce qui est sûr c'est qu'il n'y a qu'eux qui interviennent, donc au final on ne sait même pas ce que pensent les autres qui assistent aux AG.
Si une AG organisée par des pro-bloquage peut décider par vote le blocage, est-ce que cela signifie qu'une AG organisée par des anti-blocage peut voter le "déblocage" ?
Écrit par : Géraldine | vendredi, 09 novembre 2007
à Mélo
il y avait bien hier des étudiants qui faisaient signer une pétition contre le blocage, ils étaient installés à l'entrée de la B.U. (endroit stratégique).
Écrit par : jeuneprofetdedroite | samedi, 10 novembre 2007
Exact Géraldine si on reprend leur principe en reunissant autant (il ne faut que le chiffre soit inférieur au leur, pour ne pas leur laisser d'argument qui nous remettrai en cause) d'anti-bloqueurs qui voteront par conséquent l'arrêt de ce blocage, on pourrait revendiquer la même légitimité quant à notre décision.
Bien entendu ils ne l'entendraient pas de cette oreille étant donné que c'est eux-même qui fixent leurs propres lois. Quand on les entend auto-proclamer leur AG personnelle "souveraine" cela laisse comme un arrière-gout de dictature!
Écrit par : Mélodie | samedi, 10 novembre 2007
jeuneprofetdedroite -> ayant des cours encore (pour ma plus grande chance), je ne peux pas être aux Tanneurs comme je le veux.
Écrit par : juriste linguiste déçue... | samedi, 10 novembre 2007
Il y a une pétition ici :
http://www.mesopinions.com/Contre-le-blocage-du-site--Tanneurs--petition-petitions-0ccb7e19213bf1be03014aca079e4c08.html
Écrit par : G | samedi, 10 novembre 2007
Monsieur,
En adoptant cette position, je pense que vous oubliez la responsabilité que vous avez en tant que professeur, responsabilité qui ne se limite pas à l’enseignement d’un savoir formel, mais qui consiste aussi à apprendre à de potentiels futurs chercheurs à réfléchir par eux-mêmes. Vous menacez vos étudiants de ne pas remplacer les cours et de ne pas les évaluer ? N’est-ce pas le meilleur moyen de former des moutons qui ne pensent qu’à leur petit cours et à leur petite vie d’étudiants modèles, subordonnés, désengagés et passifs ?
Je pense qu’un vrai pouvoir réside chez les « intellectuels », chercheurs et enseignants, même s’il est en net retrait depuis les années 80’s. Que ceux qui détiennent un savoir ne se désengagent pas et qu’au contraire on les incite à prendre parti, à se positionner ! Il ne faut pas que les intellectuels se retirent de la politique. J’aimerais que l’on évite de construire une société attentiste notamment en plaçant des œillères devant les yeux des étudiants en entretenant la peur comme vous le faites.
Le droit de grève existe dans toute véritable République, la liberté d’opinion aussi ! C’est votre droit le plus strict d’être favorable à la L.R.U., tout comme la position prise par ses adversaires est légitime. Je vous en prie, ne participez pas à créer une société toujours plus désengagée et individualiste en entretenant la peur !
Vive la liberté, de tous !
Écrit par : marie | samedi, 10 novembre 2007
Le droit de grève existe, et je le défendrai toujours. Le droit de non grève existe aussi, et il est bafoué. Le mouvement aurait une vraie légitimité si une majorité (ou même une forte minorité) d'étudiants se mobilisaient sans qu'il y ait blocage.
Si j'insiste sur l'idée que les enseignants ne rattraperont pas les cours, c'est que le précédent de 2006 donne lieu à une totale désinformation en la matière. En effet, les étudiants "bloqueurs" martèlent à longueur d'AG l'idée que les cours seront "rattrapés" comme en avril-mai 2006. A l'époque, nous l'avions fait, et nous refusons de le faire.
Si les étudiants bloquent le site, c'est justement qu'ils ne veulent pas courir le risque inhérent à toute grève : perdre de l'argent, ou perdre un semestre diplômant dans ce cas précis.S'ils avaient décidé de faire grève en laissant tout un chacun libre de choisir entre faire grève et aller en cours, ce serait différent, et je gage même que la majorité d'entre nous auraient fermé les yeux en donnant des "absences justifiées (ABJ) aux grévistes.
Quant à vos propos si enflammés et si sûrs de leur bon droit sur l'engagement des enseignants, que savez-vous de mes combats ?
Écrit par : G. Cingal | samedi, 10 novembre 2007
Chère Marie, vous parlez de responsabilité au début de votre message, et c'est bien de cela qu'il s'agit en effet. La grève est un droit, comme vous le dites, mais ceux qui l'exercent doivent simultanément accepter d'en assumer la responsabilité (pour les salariés, cela revient en général à perdre une partie de leur salaire ; pour les étudiants, à faire face aux conséquences de la perte d'une partie de leurs cours). Les professeurs sont me semble-t-il parfaitement dans leur rôle en rappelant cela à leurs étudiants : ils n'entretiennent pas la peur, ils font simplement de l'instruction civique.
Écrit par : Etienne | samedi, 10 novembre 2007
Par ailleurs, je trouve plaisant (comme je l'ai déjà écrit mercredi) que des bloqueurs qui se livrent à une action illégale donnent des leçons aux personnels enseignants et IATOS qui se contentent de se conformer à la légalité de leur statut : et vous me rangerez ces tables à la fin du blocage, et vous ferez de nombreuses heures supp' non rémunérées pour nous aider, etc. Heureusement que ce sont les mêmes qui se plaignent que Sarkozzy saborde l'Etat de droit... l'hôpital qui se fout de l'ambulance, oui...
Écrit par : G. Cingal | samedi, 10 novembre 2007
"les années 80’s" dixit Marie, tiens ! du franglais ...
Écrit par : Petit Nègre | samedi, 10 novembre 2007
« Petit Nègre », ne soyez pas injuste, il y a suffisamment de mauvaise foi dans ce type de débat pour ne pas en rajouter. J'ai noté, moi aussi, cet « années 80's » un peu incongru, de même, d'ailleurs, que le coup, assez plaisant ma foi, des « œillères devant les yeux », mais reconnaissez avec moi que, quoi que l'on pense des arguments qu'elle avance dans son message, la jeune Marie est, pour ce qui est de la syntaxe, nettement au-dessus du lot des étudiants qui sont intervenus sur ce blogue, pour ou contre, d'ailleurs, le blocage.
Je m'arrêterai là cependant car, mis à part déplorer ce qui, si j'en juge du moins par les différents témoignages publiés ici ou là, me semble être, de la part des bloqueurs, un manquement manifeste aux règles les plus élémentaires de la démocratie (notamment avec cette bonne vieille notion complètement bidon d' « A.G. souveraine »), je ne pourrais dire quant à moi que des bêtises sur la loi en cause, à propos de laquelle je ne pense à peu près rien.
Le projet de loi Devaquet, à la limite... et encore est-ce un peu loin.
Écrit par : Chieuvrou | samedi, 10 novembre 2007
Mais j'y pense soudain : rien n'indique, dans son message, que la personne qui vous a (poliment) apostrophé, Guillaume, est si jeune que ça, et encore moins qu'elle est étudiante... Sans doute est-ce la situation actuelle un brin tendue qui veut ça : je dois avoir tendance, comme beaucoup de gens en ce moment, à tirer des conclusions un peu hâtives des propos des uns et des autres...
Étudiante ou pas, cela n'enlève rien en tout cas à ma remarque quant à l'intervention qui précédait la mienne.
Bon, cette fois, je m'éclipse pour de bon. Ou, plutôt, j'attends que les douze coups de minuit aient sonné... Mais, chut !
Écrit par : Chieuvrou | samedi, 10 novembre 2007
De fait, je suis absolument d’accord avec vous. Je pense qu’une alternative au blocage est envisageable pour ceux qui s’opposent à la L.R.U., une action qui soit légitime… (alternative que je prie de voir proposée). Et je pense encore que la seule véritable résistance à tenir devrait s’appuyer sur l’autorité des professeurs (dont un bon nombre semble opposé à la L.R.U.). En outre, bien qu’il n’y ait pas vraiment lieu de le rappeler ici (puisque le débat n’est pas soulevé), je déplore que le SNESup soit en net retrait dans les Universités, il s’est positionné contre la loi depuis le mois de mai dernier (après qu’il eut dénoncé le démantèlement du CNRS) sans que personne ne fasse grand-chose.
Je rajoute, avec une touche d’ironie, je dois bien avouer, que si vous jugez illégitime une minorité estudiantine, il est un peu aberrant d’en pénaliser la majorité qui n’y est pour rien. Mais admettons, on ne demande pas aux professeurs d’être philanthropes. C’est la loi omnipotente du marché encouragée encore et toujours par M. *Sarkozzy (avec 2 z comme ZZorro) qui ne laisse pas de choix et que j’aimerais tant ne pas voir à la fac (d’ailleurs, je crains bien que la L.RU. ne finisse d’inscrire ce grand lieu de savoir dans cette belle dynamique de marché).
Pour finir de vous répondre, si la majorité des professeurs était prêtes à fermer les yeux sur les absences des grévistes, ce serait une bien bonne chose mais malheureusement ce serait dérisoire. Nous savons, vous et moi, que le statut « d’étudiant gréviste » n’existe pas et que le seul recours des étudiants, s’ils n’ont pas le soutien des professeurs, est de bloquer leur lieu de travail.
Je ne sais rien de vos combats, imaginez bien que je ne remets pas en cause vos engagements, bien au contraire. Mon discours s’appuyait sur le seul fait des pénalisations et de ces absences injustifiées menaçantes.
Pour vous répondre, Étienne, l’instruction civique, c’est en 6ème, et j’ose espérer que les étudiants ont évolué depuis! Les étudiants ne sont pas des collégiens écervelés à qui il faut remonter les bretelles (j’espère bien ne pas me tromper !)…
Enfin, pardonnez ces petits écarts de français, « des œillères devant les yeux », j’avoue, c’est un peu pléonastique, peut-être me suis-je laissée emporter par mes idées (la fougue de la jeunesse, sans doute !).
Merci à tous pour vos réponses constructives ! Je vois trop souvent une bonne dose de mauvaise foi et des prises de position stériles d'un côté comme de l'autre...
Écrit par : marie | dimanche, 11 novembre 2007
« "des œillères devant les yeux", j’avoue, c’est un peu pléonastique »
Non, non, il ne s'agit nullement d'un pléonasme mais, au contraire, d'un léger contre-sens (ou, si vous préférez, d'une erreur d'attelage) : les œillères étant destinées non seulement à protéger les yeux du cheval des coups de fouet mais encore à l'empêcher de voir de côté, elles sont placées latéralement et en aucun cas devant ses yeux, sans quoi l'animal ne verrait pas la route.
Mais bon, ce détail est secondaire dans le débat qui vous occupe. N'y voyez en tout cas aucune métaphore, je disais ça simplement pour faire le malin.
Bon, je vous laisse, j'ai un anniversaire à souhaiter.
Écrit par : Chieuvrou | dimanche, 11 novembre 2007
« Chieuvrou », je continue de penser que « des œillères devant les yeux » relève du pléonasme (elles n’ont pas lieu d’être ailleurs, ces œillères) et non du contresens : bien que placées sur les côtés, elles recouvrent un peu les yeux de la bête, et on peut être placé devant quelque chose sans occuper tout l’espace (on dit bien se tenir devant une vitrine…).
Je vous trouve un malin plaisir (bien que tout à fait légitime) à vouloir me corriger… Vous me reprenez sans rien dire du mauvais accord entre « la majorité » et le pluriel incongru de M. Cingal… Alors…alors…
(Je me permets de souhaiter un bon anniversaire à l’intéressé, qui qu’il soit, puisque vous en faites mention !)
Écrit par : marie | dimanche, 11 novembre 2007
La majorité d'entre nous aurions / aurait. Vous avez raison, et je m'en étais aperçu après coup sans avoir le courage de corriger. En revanche, je ne connais pas votre Kiki Lsoi, quel qu'il soit... ;-)
Écrit par : Guillaume | dimanche, 11 novembre 2007
Marie, vos arguments sont sans doute à prendre en considération mais je resterai tout de même plutôt (mais plutôt seulement) sur ma position en ce qui concerne ces fameuses œillères. Sans doute vaut-il mieux cependant que nous en restions là sur ce sujet, ou bien nous allons être bientôt accusés de faire dévier le débat. Si jamais j'ouvre un blogue, je vous promets toutefois d'en faire un sujet de discussion.
Ne croyez pas, sinon, que je veuille en aucune façon vous corriger, pas plus qu'aucun des autres intervenants, d'ailleurs. Je n'aurais, du reste, aucune compétence pour cela ; de plus, j'en serais un peu pour mes frais car, comme je l'ai écrit ici même, vous faites a priori partie de cette catégorie, semble-t-il de plus en plus rare, d'étudiants qui écrivent sans faire de fautes. Il y a, simplement, que j'ai répondu à un commentaire d'une personne subtilement baptisée « Petit Nègre » qui se gaussait de votre « années 80's », et que j'ai été amené à évoquer à cette occasion ces œillères de la discorde... Rien de plus, croyez-le bien.
Écrit par : Chieuvrou | dimanche, 11 novembre 2007
"Un manquement manifeste aux règles les plus élémentaires de l'orthographe", oui Saint-Astolphe, c'est grave et le peuple lettré ira pendre à la lanterne ces ci-devants blogueurs qui font le jeu de la dysorthographie !
Écrit par : Blocage de la Terreur | dimanche, 11 novembre 2007
Cher « Blocage de la Terreur », d'une part, je n'ai à aucun moment employé l'expression entre guillemets que vous m'attribuez visiblement, d'autre part, « Saint-Astolphe », avec majuscule et trait d'union, ne peut désigner qu'une localité, une église, une rue, etc. mais en aucun cas un saint.
Si j'étais saint, ce qu'à Dieu ne plaise (Dieu ou Yahvé, ou Allah, ou Bouddha, ou l'Être Suprême, je ne suis pas sectaire), on écrirait plus modestement « saint astolphe ».
Sinon, en ce jour anniversaire de la fin de la Grande Boucherie, soyez sûr que je n'ai aucune envie quant à moi de pendre qui que soit nulle part.
J'ai comme l'impression que nous sommes insensiblement en train de détourner le débat, là...
Écrit par : Chieuvrou | dimanche, 11 novembre 2007
« saint Astolphe », voulais-je naturellement écrire pour désigner le saint. Veillons à ne pas tomber non plus dans l'excès de modestie.
Écrit par : Chieuvrou | dimanche, 11 novembre 2007
« qui que CE soit », bien sûr... Vous aviez complété par vous-même.
« dans UN excès de modestie » serait par ailleurs sans doute plus approprié.
Simon dirait que j'astolphise, mais bon, on ne se refait pas.
Promis, la prochaine fois je me relirai.
Écrit par : Chieuvrou | dimanche, 11 novembre 2007
De toutes les manières vous portez déjà le rare prénom du marquis de Custine, notre grand faux épistolier alors toutes les voies du succès littéraire vous sont ouvertes ...
Écrit par : Fan club de Chieuvrou | dimanche, 11 novembre 2007
« Si jamais j'ouvre un blogue, je vous promets toutefois d'en faire un sujet de discussion. »
Eh bien, soit ! J’y participerais avec enthousiasme, mais enfin, il me semble bien que ce blogue-ci soit déjà un peu le vôtre… à en croire votre « fan club » érudit…
Écrit par : marie | dimanche, 11 novembre 2007
La conversation commence à prendre un tour qui me plaît bien ! J'aurais dû rappliquer plus tôt ! Ne serait-ce que pour fesser d'importance l'assez horripilante Marie. Enfin...
Si vous voulez vous faire une idée de ce qui peut bouillonner de sottise péremptoire sous le crâne d'un adepte des blocages et autres tout-le-pouvoir-aux-soviets, allez faire un petit tour par là :
http://sabotage-blog.blogspot.com/
Écrit par : Didier Goux | dimanche, 11 novembre 2007
ainsi soit-il, je me rendrai demain après-midi à l'AG, en espérant croiser d'autres étudiants (et profs?!) hostiles au blocage et ainsi faire entrendre notre voix, si cela nous est permis bien sûr...
Écrit par : xavier | dimanche, 11 novembre 2007
> Marie
Si vous êtes, comme je crois le comprendre, attentive à cette question de la préposition adéquate pour décrire la position des œillères chez le cheval, vous serez naturellement la bienvenue sur mon hypothétique futur blogue, lequel a surtout, pour l'heure, des allures d'Arlésienne ; mais, de grâce, ne dites pas que Touraine Sereine est un peu mon blogue, vous allez me mettre mal à l'aise vis-à-vis de son illustre créateur et légitime propriétaire. Quant à mon fan-club à peine naissant, il faut raisonnablement souhaiter qu'il soit mort-né car, en espérant me voir emprunter « les voies du succès littéraire », son président-trésorier-fondateur et à coup sûr unique membre a assurément misé sur le mauvais cheval (lequel canasson est du reste affublé de grosses œillères – mes fameux « attributs idéologiques », comme disait il y a peu encore un vieil ami – ce qui n'est pas le moindre de ses multiples handicaps).
P.S. : Un conseil, méfiez-vous, Didier Goux a l'air de vouloir vous fesser. Et il en est bien capable, l'animal...
> M'sieur Goux
Je me demandais effectivement ce que vous foutiez. Cela dit, je ne suis pas sûr que le blogue dont vous donnez le lien – et qui émane, selon toute vraisemblance, de petits bourgeois en quête d'émotions fortes qui jouent au traditionnel plus-à-gauche-que-moi-tu-meurs mais ne croient pas sérieusement le quart des grandes propositions enflammées qu'ils avancent (à moins que ce ne soient, sait-on jamais, de jeunes gens de droite bien comme il faut cherchant, par leurs outrances, à décridibiliser tout ce qui, pour eux, ressemble de près ou de loin à un rouge) – soit forcément très représentatif de la majorité des bloqueurs, même les plus exaltés.
Mais bon, comme vous, je suis un peu détaché de tout ça (la preuve, ce n'est jamais que mon huitième commentaire sur cette note...).
Écrit par : Chieuvrou | lundi, 12 novembre 2007
Arrêtez Astolphe, je ne me sens plus pisser d'être le président trésorier fondateur des amis de Chieuvrou !
Écrit par : Fan Club | lundi, 12 novembre 2007
J'aimerai créé un journal de débats au tanneurs. Pour tout ceux qui seraient interesser vous pouvez me contacter à cette adress
journaltanneurs@hotmail.fr
Les personnes de tout bords sont les bienvenues pour mener à bien ce projet qui peut, je pense, être trés interessant.
merci
magua
Écrit par : magua | mercredi, 14 novembre 2007
Magua,
je vous suggère d'écrire votre message en français, sinon je serai contraint de le supprimer. Votre initiative est sans doute très louable, mais il ne faut pas exagérer.
Écrit par : GC | mercredi, 14 novembre 2007
LIBERATION.FR : jeudi 15 novembre 2007
La conférence des présidents d'universités (CPU) et la ministre de l'Enseignement supérieur Valérie Pécresse ont prévenu aujourd’hui que «les cours ne seront pas aménagés» en vue des examens, qui s'échelonneront entre la mi-décembre et la mi-janvier.
Alors que 41 sites universitaires sont perturbés par la contestation étudiante, la ministre a reçu ce matin les représentants des présidents d'universités qui lui ont témoigné leur «inquiétude.» La ministre reçoit cet après-midi les organisations étudiantes représentatives jeudi.
«Nous lui avons fait état de quelque chose de très différent que pendant le CPE, à savoir que beaucoup d'enseignants-chercheurs, la majorité, sont hostiles au blocage, estiment qu'on les place devant le fait accompli et ne se considèrent ni grévistes ni solidaires» de ce mouvement étudiant contre la loi Pécresse sur l'autonomie des universités, explique Michel Lussault, porte-parole de la CPU, à l'issue de la rencontre. «Donc, ils ont annoncé qu'ils ne changeraient pas leurs cours et n'aménageraient rien : l'idée d'un premier semestre avec des aménagements pour compenser les semaines de cours perdues, qui circule dans certaines AG, est erronée», a-t-il précisé.
Selon Michel Lussault, en outre, le «premier semestre est très lourd, très difficile à remettre sur pied quand il y a des grèves et des blocages, on n'a pas de marge.»
«Plusieurs jours de blocage à quelques semaines des examens, c'est toute l'année universitaire d'un étudiant qui peut être mise en danger», a assuré Valérie Pécresse après son entretien avec la CPU. Elle a répété son appel à «la fin de ces blocages», se disant «préoccupée par les conditions de scolarité de nos étudiants face à la durée de ces blocages.»
Michel Lussault a ajouté considérer comme «impossible tout recul sur la loi,» alors que les AG votent toutes pour son abrogation. «Comme toute loi, elle peut être appliquée selon la sensibilité de chacun. La demande actuelle est insensée», a-t-il ajouté, convaincu que «postuler que la seule porte de sortie, c'est l'abrogation du texte, c'est dire qu'on va droit dans le mur.»
Ton courrier, Guillaume, semble avoit été lu...
Bon courage en ces temps perturbés !
Écrit par : Denis | jeudi, 15 novembre 2007
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