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vendredi, 09 novembre 2007

Blocage des Tanneurs, 4ème jour

Vous trouverez ci-lié le communiqué de la Conférence des Présidents d'Université, auquel je souscris des deux mains.

Par ailleurs, j'ai écrit ce matin un bref courrier aux Doyens des U.F.R. d'Arts & Sciences Humaines et de Lettres & Langues. Le voici :

 

De : Guillaume Cingal , MCF Anglais-LEA
Directeur des études de LEA L1 et de LLCE Anglais L3

 

Messieurs les Doyens, Chers Collègues,

défavorable au blocage de l’université, je suis présent chaque jour sur le site et constate que la non-tenue des cours n’est pas de la responsabilité des enseignants. Par conséquent, il me semble contraire aux droits et devoirs des enseignants-chercheurs de remplacer les cours. Si le blocage dure plus de trois semaines, il sera également impossible de procéder à l’évaluation du contrôle continu.

Ce matin, Mme Pécresse a rappelé, sur différents médias, ce principe, en exprimant clairement l’idée que les enseignants ne devaient pas remplacer les cours. Je me réjouis de ce soutien de notre autorité de tutelle et aimerais savoir s’il est envisageable de publier un communiqué officiel de nos UFR allant dans ce sens, ainsi que d’en informer largement les collègues et les étudiants.

A titre personnel, je réponds d’ores et déjà aux étudiants qui me sollicitent que je ne transmettrai aucun travail par courrier électronique et ne remplacerai pas les cours annulés pour cause de blocage et pense que nous devrions adopter une attitude collégiale cohérente sur ces questions.

 

Salutations respectueuses,

Guillaume Cingal

jeudi, 08 novembre 2007

Désert du jeudi

En moins d'une heure, j'ai discuté avec une trentaine de mes étudiants, qui déplorent tous que les étudiants défavorables au blocage restent chez eux, et qui se sentent, du coup, isolés. En effet, c'est regrettable, car tous les étudiants subiront les conséquences désastreuses de ce mouvement à la légitimité douteuse.

Les responsables de plusieurs filières m'ont dit qu'ils croulaient, comme moi, sous les e-mails d'étudiants inquiets. Au lieu de s'inquiéter dans leur coin, ils feraient mieux d'agir et d'occuper le terrain dans les A.G....!

Une étudiante de 3ème année a lancé l'idée d'une pétition, ce qui aurait le mérite de montrer qu'une immense majorité des étudiants est hostile à ce blocage.

mercredi, 07 novembre 2007

Quand les bloqueurs débloquent...

Aujourd'hui encore, j'ai pu constater de visu le comportement agressif et irresponsable des étudiants "bloqueurs". L'un de mes collègues, qui assurait un cours de concours (c'est-à-dire un cours non affecté, en théorie, par le blocage), a été dérangé trois fois par des étudiants qui l'ont violemment pris à partie. Dans une autre salle du rez-de-chaussée, j'ai assisté à l'une de ces altercations musclées ; ce n'était pas beau à voir...

Par ailleurs, deux étudiantes "bloqueuses" m'ont expliqué doctement que le devoir des enseignants était d'être "solidaires" du mouvement et de continuer à assurer leurs cours par mail, puis de rattraper les cours une fois la situation revenue à la normale ! C'est curieux : même le gouvernement de droite si universellement honni n'a pas réussi à nous imposer de travailler pour du beurre. Les syndicats étudiants responsables du blocage voudraient, eux, contraindre les enseignants à assurer des centaines d'heures supplémentaires non rémunérées...

On nage en plein délire...

Soyons donc clairs :

Le blocage, discuté et voté en A.G., est le fait des étudiants, et n’engage que leur seule responsabilité. Si le blocage se poursuit, il faut que cela se fasse en connaissance de cause. Si la majorité des étudiants sont effectivement favorables à ce blocage, cela relève d’une volonté démocratique qui ne saurait, pour autant, engager la responsabilité des enseignants. Le rafistolage du printemps 2006 a été très durement vécu par la communauté enseignante, et ne se repr od uira pas.

Blocage des Tanneurs reconduit jusqu'au lundi 12

Je me permets de citer un extrait du communiqué publié hier soir par les étudiants bloquant le site des Tanneurs :

Présidée par une militante de l’UNEF, un militant de SUD et un indépendant, l’AG a largement donné la parole aux étudiants laissant même des étudiants prendre la parole en faveur de la réforme, sans convaincre grand monde.


 

Outre que le sens de cette phrase est difficile à saisir, faute d'une syntaxe cohérente, on remarquera que :

1) les trois présidents de séance étaient favorables au blocage : belle conception de la démocratie !

2) le droit des opposants à la parole est présenté comme une faveur extraordinaire ("laissant même") et non comme un fonctionnement démocratique normal. Si cela est vrai, toutefois, cela constitue une amélioration sans précédent par rapport au mouvement de blocage du printemps 2006. En effet, à l'époque, tout étudiant qui commençait à argumenter en faveur d'un déblocage du site se faisiait aussitôt traiter de "lepéniste", de "facho", voire molester.

3) le communiqué ne précise à aucun moment que l'amphithéâtre Thélème était bondé et que tous les étudiants qui se trouvaient à l'extérieur étaient hostiles au blocage et n'ont pu prendre part au vote, un filtrage soigneux ayant été mis en place par le comité d'organisation du blocage. J'ai pu constater cela de visu à trois heures de l'après-midi, et discuter longuement avec un groupe d'étudiants de 3ème année de L.E.A., tous inquiets et favorables à une reprise immédiate des cours : aucun n'a finalement pu s'exprimer, ni voter.

 

La poursuite du blocage jusqu'à lundi a été votée par 575 étudiants (soit moins de 10% des étudiants des UFR du site Tanneurs).

 

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Rappelons que l'un des votes des A.G. d'avril 2006 avait été précédé de l'annonce suivante, de la part de certain militant syndical reconnaissable à son porte-voix et à son écharpe : "Que ceux qui sont pour le CPE ou qui se sont abstenus quittent l'amphi ou le service d'ordre s'en chargera." Avec de tels précédents, comment imaginer que le vote d'hier soir a pu se dérouler dans le respect de la démocratie ?

On prend les mêmes et on recommence... sauf que, cette fois-ci, je ne passerai pas des journées entières à envoyer des cours par e-mail aux étudiants, et je refuserai de remplacer les cours dans des conditions invraisemblables après la fin du blocage. Si tous les étudiants doivent passer leur premier semestre en juin, lors de la session de rattrapage, tant pis...