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lundi, 28 janvier 2008

Reprendre le Temps

Non, ce n'est pas le colloque. Cela couvait avant ; de temps à autre, j'éprouve le besoin de faire une pause. Pour mon autre carnétoile, c'est même pire : rien écrit depuis dix jours. Dans ce genre de passage à vide, de passade, de tocade vacuiste, il m'arrive de me dire qu'il ne serait pas compliqué de publier une photographie, histoire de donner à voir, à défaut d'offrir à lire. Si le ressort manque, peu importe.

(C'est étrange ; j'ai le sentiment d'avoir déjà écrit ce même genre de billet revenant, au cours des trente derniers mois...)

Ce n'est donc pas le colloque, qui était très bien, s'est bien passé... je crois. Le travail, la débauche d'énergie afin de faire suivre l'intendance, tout cela se paie, bien sûr. Mais l'écriture se trouve dans un autre royaume, ou dans un terroir distinct, nourri de pluies d'autre nature.

 

Hier, j'ai commencé la lecture de deux pavés : les récits de voyage de Henry James et le dernier livre de Wole Soyinka (You Must Set Forth at Dawn). Dans les deux cas, l'écriture est riche, savoureuse, complexe, enivrante. Le rapprochement doit paraître audacieux : puisque le hasard a réuni ces deux livres, pourquoi ne pas se fier au hasard ?

Ce qui m'a attiré, dans la lecture des récits de voyage de James, outre ma grande admiration pour l'auteur, c'est la centaine de pages qu'il consacre à ses pérégrinations en Touraine, à l'automne 1882. Le regard que James porte sur les monuments les plus renommés de la région est d'une rare profondeur, mais ce qui surprend aussi, ce sont les notations qui montrent en quoi les conditions mêmes des visites touristiques ont changé. Visiter Chambord sous la houlette d'un serviteur du comte Henri en exil (en tous lieux, James emploie, pour parler des guides, le beau mot de cicerone), cela pose le sujet. Entre autres traits, ses remarques contrastées au sujet des restaurations des châteaux de Blois et de Loches respectivement sont d'une justesse qui demeure frappante. Il ne semble pas avoir beaucoup de goût pour les tapisseries que l'on trouve pendues aux murs, et qu'il dit, à trois reprises, jaunies ou sales. Saint-Ours, Saint-Julien, Amboise : il faudrait citer (et commenter) chacune des phrases de ce livre. Cela n'est guère possible.

(Tu repars, dans le cabriolet Régence, lire Soyinka.)

Commentaires

Oui, you must set forth a dawn... I choose to live here because of the dawn I could admire every day on the Mediterranean sea...
I look forward to reading Soyinka.

Écrit par : deedee | mardi, 29 janvier 2008

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