samedi, 09 février 2008
Petite nuit II : sac-à-papier
" Maman, que veut dire schismatique, sac-à-papier, schlague ? qu'est-ce qu'un zouave ? le knout ? un jaunet ? des brodequins ? Elle suspend un instant la lecture, lève les yeux vers les petites filles, le knout est un fouet, finissez ce que vous avez dans l'assiette sinon je ferme le livre. "
(Marianne Alphant. Petite nuit. P.O.L., 2008, pp. 35-6)
Dans les souvenirs des premières lectures, les mots sur lesquels on bute, qui demeurent obstinèment opaques, ressortent de manière particulièrement vive. Ainsi, je me rappelle être resté pantois devant un Pouah ! tout à fait incompréhensible, au beau milieu de l'une des premières pages du premier "vrai" livre que je lus seul, Les Aventures de Jojo Lapin.
Sinon, ce passage du livre tout récemment paru de Marianne Alphant m'évoque, par son style, certains textes de Robert Pinget, en particulier les romans "monologiques" (Le Fiston), à moins qu'on n'y retrouve la voix toute en diaprures de Monsieur Songe (Du nerf). La piste Alphant-Pinget ne semble guère briller par son évidence, à moins qu'on ne pense au truchement de Beckett : après tout, Marianne Alphant fut, l'an passé, avec Nathalie Léger, commissaire de l'exposition Objet Beckett.
L'expression sac-à-papier est aussi, si l'on en croit Olivier, l'une des interjections distinctives de Tryphon Tournesol.
17:15 Publié dans Blême mêmoire, Corps, elle absente, Mots sans lacune | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Littérature, Langue française
Commentaires
Pour l’interjection tryphonienne (qui avait marqué mon enfance, au même titre – quoique dans un autre registre – que les « faquins » et les « gaupes » de Molière), se reporter à « Objectif Lune », p. 45. Il faut dire que le Professeur vient alors de piquer sa colère la plus monumentale, après s’être fait traîter par le brave Archibald de… zouave !
Écrit par : Olivier | dimanche, 10 février 2008
Je me souviens, dans les aventures de Jojo Lapin, avoir découvert ce qu'était un dahut :-)))
Écrit par : Delphine | dimanche, 17 février 2008
Je ne me souviens point de l'âge que j'avais quand l'existence de cet animal me fut révélée mais parfaitement bien du grand moment de solitude ressenti il y a quelques années quand on m'appris qu'il n'était qu'une perfidie de plus destinée à tromper les pitits enfants.
triste monde tragique...
http://www.dahu.info
Écrit par : xavier | mercredi, 20 février 2008
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