lundi, 21 avril 2008
... caboodle /
Tantale avec joie regarde tomber la pluie, les averses légères comme des coups de trique, et la fleur au fusil de l'imbécile heureux. Frottant la lampe d'Aladin, il porte l'épée. Le flambeau n'est pas assez glorieux, à ses yeux ; il lui faut cesser d'urgence toute activité. Alors, saisi, comme Sisyphe, par le démon de l'ataraxie, il se prend à rêver d'un monde inactif, sans turbulences, où plus la moindre avalanche ne viendrait se mettre en travers de son chemin, comme le pêcheur de Gavarnie stupéfait d'entendre glisser derrière lui, près des gorges du gave, le monde de son enfance, tout le tremblement.
L'ardoise grise voit ployer les résolutions les plus fermes, toujours sous l'orage.
Tantale, lassé d'entendre les hurlements des suppliciés, leurs hululements, leurs vociférations en cascade, leurs cris poussés par la vésanie, se cache dans un bistrot crasseux et descend, l'un après l'autre, de petits verres de Marie Brizard en disant d'une voix féroce et douce :
H. E. N. R. Y., Henry Ier, c'est moi, le roi !
Sisyphe rigole dans son absence de barbe. Fontaine, je ne boirai pas de tonneaux.
09:17 Publié dans Ecrit(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)
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