jeudi, 13 octobre 2011
Exister est un plagiat : 7 et 66
7
En 1980, mes parents ont acheté un terrain d’un bon demi-hectare, à la campagne, à douze kilomètres au sud de Dax. Les travaux ont commencé à l’automne, et je me rappelle qu’au début nous y allions le dimanche. Mes parents arrachaient les ronces qui avaient, depuis des années d’abandon, envahi le bois. Ma sœur et moi jouions. Il ne passait presque jamais de voiture sur la petite route.
Au cours de l’hiver, comme la construction du sous-sol semi-enterré était achevée, et comme – je suppose – mes parents avaient déjà trouvé acquéreur pour la maison de Saint-Paul-lès-Dax, nous avons déménagé, et vécu pendant quatre mois au sous-sol : dans la pièce qui deviendrait ultérieurement salle de jeux, salle de musique, deuxième bureau de mon père, mes parents avaient installé trois lits et un radiateur à bain d’huile. Dans la partie du sous-sol où l’on installerait après la table de ping-pong, se trouvait la caravane, où mes parents cuisinaient et où nous prenions nos repas. Tous les dimanches, nous allions chez mes grands-parents, à Saint-Pierre-du-Mont, afin d’y prendre un vrai bain.
C’est à la fin juin (ou début juillet ? je ne sais pourquoi, dans mon premier vrai souvenir de ma chambre d’enfant, je me revois ouvrant les volets le matin du 7 juillet), nous avons emménagé pour de bon dans la maison. Au cours de l’été, et ce en dépit de finances un peu serrées, nous sommes allés en voyage, pendant une quinzaine de jours, et en caravane, dans le Massif Central. Je me rappelle les Puys, La Bourboule, le camping de Millau avec sa piscine biscornue en petits carreaux verdâtres, et Chaudes-Aigues (où un monsieur m’a donné une pièce de vingt centimes parce que je notais sur un petit carnet son n° de plaque d’immatriculation et qu’il a fait semblant de croire que je lui mettais une contravention).
Contrairement à mes nombreux souvenirs très précis des premiers mois en CE1, je n’ai aucun souvenir de la rentrée de CE2.
66
De notre première année à Tours, j’ai surtout gardé le souvenir de promenades au Jardin botanique avec Alpha le mercredi matin (nous ramassions les feuilles de paulownia), des embouteillages sur le chemin de la crèche, des pleurs le matin à l’école maternelle, des lectures au salon ou dans le petit salon attenant à la chambre d’Alpha, à l’étage. Le garçon adorait passer des heures à jouer dans le tout petit cagibi (que, tout jeune, il nommait le cajagibi) où se trouvait l’accès à la cave.
C’est au début de l’automne que le père de C*** a appris que lui aussi avait un cancer (de la plèvre).
Le 11 novembre 2004, jour de mes trente ans, C*** m’a fait une surprise, et plusieurs amis que nous n’avions pas vus depuis un certain temps sont arrivés pour le déjeuner. Il y avait aussi mes parents, ma sœur et son compagnon de l’époque. Outre le Haut-Médoc, le vin blanc moelleux (Pacherenc, bien entendu) coule à flots.
10:01 Publié dans Exister est un plagiat | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
66
Retour sur Paris avec 3 de tes amis… très agréable.
Une "cage à gibis"? Piège organisé par des Shadocks qui auraient pris quelques points de QI?
Écrit par : Delphine Cingal | mardi, 01 novembre 2011
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