lundi, 19 mars 2012
Maudit [...] ton nom
Popescu lui a fait rencontrer des pays, qui n’avaient jamais été perdus, même en nostalgie, « à cause du danger représenté par les mines de toutes espèces dont les plages étaient parsemées ». Un centon serait aisé. (Pourtant, on a écrit peu de pages pour ce Journal raturé, vous savez bien…) Il ne serait pas difficile d’aligner des lignes. (De laminer des mines ? Pas possible.) En lisant Popescu dans le train, il note, au dos d’une carte postale Libération, les phrases « tu la regardes dans ta mémoire » et « tu feuillettes ta mémoire » (p. 10 et 14 respectivement). Quand même.
Alors, de nouveau, cri primal : Attendez, les minettes !
(Comme ça, et pas autrement, il photographia la gare d’Angoulême, sans descendre du train.)
On a sauté en l’air, Tobrouk pour tout le monde. Nul alibi (ce serait aisé).
(Travers Divers, p. 761)
21:01 Publié dans Le Livre des mines, Tographe | Lien permanent | Commentaires (0)
Chronique de la dérive douce
Jeudi soir, dehors sur la terrasse, j’ai lu – tout en surveillant mon cadet, qui jouait au rugby – la première moitié de Chronique de la dérive douce, le dernier Dany Laferrière, et en tentant d’en traduire en anglais au fur et à mesure, in petto, les strophes. C’est un texte pour lequel, au jugé, une traduction de premier jet prendrait, tout au plus, une vingtaine d’heures. (Je ne cesse de blâmer, sans pouvoir l’empêcher, l’invasion de mes phrases par une foule de circonstants.) Ce dernier roman du Haïtien, je l’ai poursuivi au salon samedi – je crois – puis terminé dans le fauteuil, sur le palier à l’étage, dimanche matin, tout en surveillant encore le cadet, et de sorte qu’au fur et à mesure que je lisais ce livre, je m’élevais dans l’espace. Comme j’ai lu en parallèle, et en alternance, l’églogue hivernale de Renaud Camus, j’ai noté la strophe suivante, à la page 175 :
Je lis tout en buvant
du thé chaud,
soir d’hiver,
le poème où Nelligan écrit
avec une ardeur romantique :
« Ma vitre est un jardin
de givre. »
→ Montréal. L'hiver. Le givre. la citation.
↓ (Lundi. Rayons. Tout le couloir sent le vinaigre blanc.)
15:13 Publié dans Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)