vendredi, 25 janvier 2013
Aux ennuyeux mandarins
Ligué avec la musaraigne, le muscardin ne comptait pas s'en laisser conter. Tous deux se relayaient pour qu'il y en eût toujours un qui veillât, et de sorte qu'on ne pût plus les confondre avec des loirs. Dormir comme un loir, je vous en foutrai, moi — ainsi parlait le lérot, discret, mais, au printemps, tapageur dans les greniers, sorte de hooligan mal embouché, ne s'étant pas défait de ses habitudes de bûcheron rustre. Dans le froid enfin sec, au grand soleil de janvier, il hibernait encore. Un merle hivernait. Le lérot ne savait que penser, dans des rêves complexes. Ligués ensemble, la musaraigne et le muscardin, yeux grands ouverts, voyaient passer les caravanes. On patauge dans la mélasse, cela ne fait aucun doute, on patauge dans la purée, on sirote des heures etnières qui filent comme ça, tchazam !, et plus rien après. Ainsi, les lexicographes le surent, et les lexicologues ne voulurent rien entendre : la mélasse lasse. Calfeutrer les encoignures des fenêtres avec ce résidu gluant n'est peut-être pas une bonne idée. Penser à le dire aux architectes.
Sur la porte de l'Université, une main couleur abricot avait inscrit ces mots :
IL EST INTERDIT DE POSER DES QUESTIONS
Le lérot, piqué par une abeille, s'éveilla, commença avec trois mois d'avance son tapage dans le grenier.
Penser à déménager.
Aux ennuyeux oligarques Jean-Louis Duchet, Claire Charlot, Serge Ricard, et alii
09:13 Publié dans Ecrit(o)ures, Words Words Words | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Il est interdit de poser des questions, surtout des questions dérangeantes! :-))
Écrit par : Marie Hélène | vendredi, 25 janvier 2013
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