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mercredi, 31 décembre 2025

31122025

Je ne travaille pas assez.

Réveillé par le chauffage, je me lève tôt (5 h 40) et je ne travaille pas assez. Hier midi, j’ai laissé en plan mes vingt dernières copies de L1 car je n’en pouvais plus, et, hormis la petite promenade en début d’après-midi, j’ai passé le reste de la journée à lire. Or, outre les quelques copies de L3 et d’agrégation interne à corriger aussi d’ici dimanche, il faudrait, entre autres, que je m’attaque à mes cours du second semestre et que je me remette d’arrache-pied à ma traduction ; je me prépare des journées de fou tout l’hiver.

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Avant-hier j’ai enfin fini de lire le gros roman d’Eiríkur Örn Nordðahl, Illska (Le mal), dont m’avait parlé au téléphone l’autre jour, quand nous préparions l’émission de radio de janvier, son traducteur Éric Boury, et que m’a emprunté O* à la bibliothèque des Deux-Lions ; je m’étais interrompu, plus ou moins, pendant les cinq jours de festivités, lisant plutôt des opuscules, dont le curieux petit livre sur Hokusai que m’a offert ma mère. Le roman de Nordðahl m’a évoqué d’abord Bolaño, puis c’est parti dans tout autre chose. Je n’arrive pas à m’empêcher de penser que certains fragments du roman ont été écrits avec une contrainte arithmétique de type oulipien, comme les très beaux paragraphes tentant de cerner le point de vue du bébé entre sa naissance et le moment où il se met à marcher (c’est dans la troisième partie). Il faudrait que j’en parle en vidéo (là aussi, j’ai un retard phénoménal dans les vidéos – les piles de livres, c’est quelque chose). Éric Boury a évoqué ce livre car il est en train de traduire un autre livre de Nordðahl et me disait que la complexité des jeux de langue rendent cela beaucoup plus ardu que pas mal de poèmes, par exemple.

Entre avant-hier soir et hier en fin d’après-midi, j’ai lu La valse de Valeyri, roman beaucoup plus court, et très beau, de Guðmundur Andri Thorsson, également traduit par Éric Boury [image ci-dessus], et hier soir avant l’extinction des feux la moitié d’Éden d’Auður Ava Ólafsdóttir, roman également traduit par E. B. et qui fait partie de la sélection de trois romans traduits que lisent cette année les trois classes de lycée participant au projet LALA ; quand j’ai enregistré l’émission, j’en avais juste lu les premières pages. Au passage, je me demande ce que des élèves de seconde vont penser d’un livre qui contient des pages entières de réflexions étymologiques sur les langues nordiques, en alternant avec la question du reboisement et des essences d’arbre les plus appropriées en Islande. (Ces deux points ne doivent pas dissimuler le fait que, pour ma part, je m’envoie ça comme du petit lait.)

 

Le lampadaire près du bureau n’est pas encore allumé. Si les imbéciles de la droite plus ou moins unie réussissent à reconquérir la mairie, ils veulent refoutre des bagnoles partout et rallumer tous les réverbères tout le temps ; on cessera donc de voir prospérer tant d’espèces d’oiseaux qui ont repris de la plume dans nos jardins ces dernières années. [6 h 36 : le lampadaire s’est rallumé il y a cinq minutes. Les branches nues de l’érable s’y enchevêtrent, éclairées, se détachant sur le fond noir absolu de la nuit. (Un des personnages d’Éden se nomme Érable, enfin le nom islandais de l’érable ; le livre est resté sur la table de chevet.)]