lundi, 10 septembre 2018
(le pas preste)
7 h 36 —7 h 57
parti sans veste
en chemisette
pas dans mon assiette
le pas preste
assis confortablement
pas enroué
je lis de Roubaud Jouet
À Lorient
quelle carotte
nous dérobera
la vue du Beffroi
sans que l'on sanglote
l'apogée
en pyramide
la terre humide
dérangée
tu tranches dans le vif
de la rame
avec ce drame : ton
sourire pensif
il va se passer quoi
qu'arrivera-t-il
fronce un sourcil
d'homme de loi
la sirène
avant Léonard
tant de collégiennes
dans le coltard
cet arrêt se nommait
MI-CÔTE
déjà on l'a
rebaptisé
la ville aux planches
soleil au pont
sans un brouillon
les îles blanches
au loin cette
silhouette
est-ce Manuelle
ou pas elle
déjà hors de
l'acier
comment commencer
l'heure déborde
10:22 Publié dans Quatramways | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 24 février 2018
Un départ
17 mars 2017
une feuille de laitue
sur le trottoir
les réverbères
Un à un s'éteignent
fenêtres
des yeux
dans les écoutilles l'accent
anglais pourri de Jain
couleurs de la pharmacie
mises sous l'éteignoir
de la mémoire
pour quelle fatrasie
au loin la comète
son éclat radieux
comme un rire de fille
à peine
07:05 Publié dans Quatramways | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 03 février 2017
Borée
Vent glacial
À l'arrêt Marne
Le tramway débarque
Ce n'est pas sans mal
Les yeux mi-clos
Du sommeil qui a fui
Bien de la nuit
Sans reste dû
Fixe les carrés
Blancs de l'immeuble gris
Un trou de souris
Pour ta langue à l'arrêt
06:59 Publié dans Quatramways | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 17 janvier 2017
Nous repartons routine...
6 janvier, 7 h 42 — 7 h 56
Nous repartons routine
Tramway sans préposition
Pile à l'heure un coup de fion
Forfait dans la tontine
Arrêt Coppée toujours
Ce coup de blues
D'une voisine qui jouer-
Ait à Candy Crush
Hier le soleil dans la fac-
E en descendant à la fac ;
Aujourd'hui visage en glac-
E aux yeux noyés comme un lac.
J'ai remisé ma gomme :
Plus besoin.
Dans le foin
Dormirait un homme.
Contre l'attrape
À coups de fourche
Langue dérape
Pour rien dans ma course
Collégiens de Léonard
En tchatches éparses
On ferait des farces
À grandes gorgées de Ruinart
Une poussette monte
Au Christ-Roi.
Tout le monde à l'étroit,
Pas de fausse honte.
Hauts totems
Rayés
S'élancent au ciel
Comme des poèmes
À Mi-Côte les collégiens
En masse descendent.
Trop nombreux -- certains
Sont coincés. Esclandre ?
Voici la Loire. Pas
Comme avant-hier, la
Nuit régnant,
Je ne verrai les goélands.
La Loire tourne son limon.
Mon regard s'accointe
À la pointe
De l'île Simon.
22:39 Publié dans Quatramways | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 16 janvier 2017
Quel est ce ciel laiteux...
4 janvier, 9 h 54 — 10 h 12
Quel est ce ciel laiteux
Qui nous emmène
Depuis une semaine
Au nouvel an boiteux
Avenue de l'Europe
Cette plaque qu'on croit
Avoir vu même myope
On attend dans le froid
Ce tramway qui sait
Se faire attendre. C'est
Autre chose que ce qu'on croit.
Croire, une fois au chaud,
Au halo
Lumineux,
Mais de peu.
Le clavier qui
Écrit ces quatrains :
Cadavre exquis
Pour d'autres trains.
Ciel gris, laitance.
Attente au bord du vide.
Le visage livide
Se saigne de croyance.
Reprise des semaines :
Couple taiseux,
Dealer sourcilleux,
Un anorak doublé à l'arrêt Trois-Fontaines.
Ces vers ? Des bidules
Fredonnés, crayonnés.
J'en connais un rayon
Pour bercer les crédules.
"Rêveur. Réas. Ancore."
Mur couvert de tags
Dont la surface en body-bags
Toujours se redore.
Le clavier qui presque
Seul pianote.
Pas même une frasque,
Même pas de faute.
L'absurdité se niche
Au hasard
Sur une enseigne ou une affiche :
"La Maison du placard".
Longue traîne sur un banc
De sable :
Goélands.
Je reprends mon cartable.
08:00 Publié dans Quatramways | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 20 décembre 2016
Ai-je déjà raconté...
14 décembre 2016, 7 h 52 — 8 h 04
Ai-je déjà raconté
Cet émoi quand s'éloigne
Un visage entrevu
Dans la noirceur de l'aube
La douceur gagne
Les premiers prés
Dissipés sous le bitume
Un regard une robe
Qui habite ce saule
Seul imprévu
Pour d'autres horizons té
Nèbres sans un signe
Moi aussi dans l'étuve
Glaciale j'aurai été
Mieux que le colobe :
Le singe au cœur qui saigne
L'avenue
Luisant de chatoyances mauves
Offre la plaie
De sa modernité maligne
Le cœur qui saigne cogne
Dans le cadastre étoilé
De la besogne
Corps couvert par sa verrue
Descendant vers la Tranchée
J'aurais pu écrire "vertu",
L'apparence sauve
Et le parfum des châtaignes
Voici dans la cohue
L'image se dérobe
Pour un point à la ligne
Ou un point de côté
Grand assemblage des
Pierres le long du
Boulevard où s'abreuve
Chaque jour mon regard
.
14:36 Publié dans Quatramways | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 06 mai 2016
29 avril, vers matinaux
29 avril, 6 h 52 — 7 h 11
Au petit matin d'avril
refus de prendre le manteau
ne te découvre pas d'un fil
ça me court sur le haricot
Je viens de rater
d'un cheveu
Le tramway
Le froid d'avril en désaveu
Le 1er mai
c'est écrit sur l'écran lumineux
l'effroi dans le feu
ni bus ni tramway
13:43 Publié dans Quatramways | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 04 mai 2016
Un trajet en tramway avec Jean de Boschère
Mardi, hier, 8 h 31 — 8 h 54
Le soleil radieux
Illumine la laideur
De la triste banlieue
Grise au cœur
Crissement des portes
De la boîte de conserves
Tu t'énerves
À dénicher les âmes mortes
Après l'arrêt Trois-Rivières
Je poursuis cette lecture
Le soleil s'aventure
Sur la page de pluie, Jean de Boschère.
La page sur le hongreur
Admirable
La banlieue tout de laideur
Dans mon vieux cartable
Le quatrain comme un doux tricot
Ni satin ni calicot
Cette voix m'asticote
Annonce Mi-Cote
Guitare lourde
En moi place Choiseul
Je flaire la grosse bourde
On se retrouve seul
Le soleil dans sa brillance
Éteint sur la Loire
Le vol de cormorans
Et ma mémoire
Loin les sternes tulipe
Devant l'amphi Thélème
Café crème
Jeune hipster fumant la pipe
10:04 Publié dans Quatramways | Lien permanent | Commentaires (2)
vendredi, 22 avril 2016
Cinq quatramways, un jour en allant aux Deux-Lions
7 h 14 — 7 h 51
Pour changer je prends
Le tramway au départ
Terminus à l'envers
Long corridor désert
Parfois la courbe sinueuse
Épouse ma rêverie
Fer fratrie
Parfum d'yeuse
Cette fois sur la Loire
Domine le bal des sternes
Volte-face & heure de gloire
So nah und in der Ferne
Travaux partout
Moitié sud de la ville
Arrêt Liberté tranquille
Avant de jeter son va-tout
Passé le Cher
Nous voici arrivés
L'arrêt des 2 Lions
A aussi sa chanson
.
14:54 Publié dans Quatramways | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 18 avril 2016
Cinq quatrains avec rebond
8 h 14 — 8 h 24
Il a gelé la nuit
Dans le tramway Les gens
Torturent leur ennui
En se taisant
Trois-Rivières
Coulé dans le béton
Mon regard ton sur ton
Égare la lumière
Du tramway ce qu'on voit
Pelotes de laine
Pignons repeints
S'esquisse à peine
Resquilleur repenti
Des transports en commun
À qui as-tu souri
Évreux ou Châteaudun
J'attends le pont Wilson
Ses vols de cormorans
Virgules aveuglées
Contre le soleil
09:10 Publié dans Quatramways | Lien permanent | Commentaires (1)
samedi, 02 avril 2016
Modeste contribution à la question des rapports entre poésie & vérité
Hier, 7 h 05 — 7 h 35, puis 17 h 02 — 17 h 11
Dans la rue où je passe
prendre mon bus une seule
voiture au pare-brise glacé
quel est cet hapax
Près de l'entrepôt où manœuvrent
Des poids lourds
J'ai les doigts gourds
Je fais la gueule
J'ai pris le bus
Dans l'autre sens
Au terminus
Personne descend
Arbre sur sombre rose
Et enseigne du Leader Price
Je relis mon cours sur Of Mice
and Men, coupante prose
De ma place dans le tramway
L'affiche de Kung Fu Panda
Idéal pour qui débanda
Ses yeux d'une meuf réchauffée
Pont Wilson
Deux aigrettes vers le nord
Deux jogueurs vers le sud
Ça ne rime pas mais c'est vrai
Tramway retour du boulot
Le pull dans la sacoche
Veste ouverte aussi manteau
Sous les yeux des valoches
À peine passé l'arrêt
Mi-côte
Sur les genoux j'ai posé
Sacoche
Fouette cocher
Conducteur informaticien
C'est que j'y tiens
À mon goûter
Devant l'église hideuse du
Christ-Roi ce sourire que tu
Entrevois ce n'est pas le so
Leil attrapé au lasso
Nous croisons une autre
Boîte géante à sardines
Ma jolie voisine
Descend et se vautre
Elle est irréaliste
La poésie du tramway
Toi qui me lis en piste :
: Je ne goûte jamais
Cette fille cheveux rouges
Mini-jupe et jambes fuseau
Est une mère d'élève
De l'école où j'ai mon marmot
08:08 Publié dans Chèvre, aucun risque, Quatramways | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 26 mars 2016
Sept quatrains transportés
Hier, 7 h 13 — 7 h 32
Avant le tramway
Je prends le bus 2
Il crachine il pleut
C'est comme à Beauvais
Sur mon crâne nu
À l'arrêt de bus
J'attrape la bruine
Le printemps décline
Doucement j'appuie
Sur le bouton STOP
La rue sous la pluie
It feels like a mop
Un anorak Columbia
Tapote sur son smartphone
La lumière grise ou jaune
Est tout ce qu'il y a
Une fois dans le
Tramway le bus 2
Tombe dans l'oubli
Et tombe la pluie
Dans le tramway finalement
Je lis la presse
Et je délaisse
Les quatrains. Tout fout le camp.
Avant de m'enfermer
Entre quatre murs blancs
Je regarde la pluie tomber
sur la Loire et les goélands.
18:07 Publié dans Quatramways | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 21 mars 2016
Jonquilles
8 h 16 — 8 h 29
Dans le tramway en
Quittant Tours Nord
Je lis Harare North
L'esprit intermittent
En passant le long du
Beffroi le tramway glisse
À perte de vue
Béton et jaunisse
Loin de ce tramway
Je préfère, c'est vrai,
Les jeunes jonquilles
La marelle en vacille
Pneus à petits prix
En face de Christ-Roi
“Je les prends tous les soucis”
“Et toi tu as badgé toi ? ”
Un tag au-dessus
De la boulangerie
Tramway sangsue
Mare en bitume meurtri
Sous le soleil
J'ai dénombré trois aigrettes
Journée prête
À tout pareil
.
12:29 Publié dans Quatramways | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 20 mars 2016
Quatramways de vendredi
18 mars 2016, 14 h 42 - 14 h 48
(sauf le dernier, 16 h 04)
Dans le tramway
J'écris un petit poème
Mon voisin on dirait
Roubaud c'est sûrement la casquette
Dans le tramway
Je lis Fourcade
Le soleil paraît
Passez muscade
Du tramway
Je regarde les immeubles
Un corbillard sur la Tranchée
Et un vieux clochard qui gueule
À l'arrêt Trois Rivières
Fourcade hésite ligne et vers
J'ai mal à la soupière
C'est le printempshiver
Dans le tramway
Je n'y suis plus
Lecteurs distraits
Je vous ai bien eus
21:13 Publié dans Quatramways | Lien permanent | Commentaires (0)