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vendredi, 12 août 2005

André Chénier et Robert Brasillach

Relisant Chénier, que je n’ai jamais fort goûté, mais dont la Lycoris, au moins, me parut avant-hier supportable et même empreinte d’équivoque et de beaux vers, j’ai lu aussi, mais pour la première fois, la très émouvante préface de Brasillach. Emouvante, non que je sois en aucun point d’accord avec le parcours intellectuel et politique de Brasillach, mais parce qu’il écrivit cette préface en prison, peu avant sa condamnation à mort, se devinant condamné, et parce que, si je souffre en pensée avec les nombreuses victimes du génocide juif et des exactions des régimes nazis et fascistes, si j’honore leur mémoire et si je souhaite que tous méditent toujours la leçon des exterminations de toute sorte, je peux aussi, pourtant, m’imaginer la situation de cet homme parvenu tout près de son exécution, et dont je comprends le parcours, dont l’œuvre aussi me touche.

La situation de Chénier et de Brasillach est voisine, car Chénier périt lors de la Terreur, après plusieurs mois passés en prison. Evidemment, le parallèle est, d’un point de vue historique, tout à fait choquant, mais il a une indéniable valeur littéraire : le poète et le romancier, proches de leur fin, et dans une geôle.

Voici ce qu’écrit Brasillach des Iambes de Chénier :

« Il faudra la prison pour que les Iambes naissent. Les Iambes ne sont pas de la “poésie pure”. C’est la poésie impure, au contraire, chargée de toutes les scories d’un temps fuligineux, et nulle poésie ne peut toucher davantage dans les heures révolutionnaires.»

Commentaires

Citer Brasillach, par les temps qui courent, c'est courageux.

Écrit par : FB | samedi, 13 août 2005

On est évidemment contraint de le faire avec bien des ronds-de-jambe et des détours, des circonvolutions, des circonlocutions, des pirouettes introductives (dans le style de ce que j'ai écrit sur le génocide juif et les exactions nazies, qui est si profondément vrai que cela devrait aller de soi et qu'on ne devrait pas être contraint de l'écrire) afin de ne pas être mal compris. D'aucuns (fort nombreux, vous avez raison) s'imaginent que, pour régler une bonne fois la question, on ne doit ni lire, ni citer, ni méditer sur tel ou tel écrivain qui s'est par trop commis dans ses écrits ou son existence, à moins d'enfoncer des portes ouvertes et d'en souligner l'abomination. Ce qui m'intéresse, au contraire, c'est de lever quelques lièvres, voir s'il y a du neuf, voir ce qu'il y a de fondamentalement irréconciliable entre l'oeuvre de ces "écrivains maudits" et leur parcours intellectuel.

Toute autre chose: votre commentaire est le 300ème depuis la création de ce carnet de toile. Je peux vous envoyer, sur demande, une édition papier de morceaux choisis du blog, dédicacée de ma main. (Oui, c'est très mégalo, mais je rase gratis!)

Écrit par : Guillaume | samedi, 13 août 2005

Monsieur,

Je vous remercie. Brasillach était grand écrivain. Son nom demeurera. Ses idées étaient contraires aux miennes mais tuer de cette façon - honte à De Gaulle ! - une émanation de l'Esprit Français... et à ce point... est un crime de guerre et de raison d'état qui entâche pour toujours l'esprit des Lois et l'esprit tout copurs, fut-il fourvoyé en ces temps là...

BB POSSO

Écrit par : POSSO | samedi, 16 septembre 2006

Enfin une note intelligente.

Écrit par : Actéon | mardi, 19 septembre 2006

Le Triton se réveille. Il prend Actéon pour pseudonyme. Il découvre cette note treize mois après la bataille. Treize pour un triton avec le pousse-rapière !

Faut dire que pour lui, la beauté, c'est Madame de Fontenay... on lui voit même moins les veines...

Écrit par : Guillaume | mardi, 19 septembre 2006

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