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dimanche, 30 octobre 2005

I médiuscule

A lire, un bel article de William Safire.

All Roads Lead to Calvary

Pas envie d'écrire aujourd'hui, et guère le temps non plus, alors je vous recopie (à la mode informatique) le début du chapitre II de All Roads Lead to Calvary de Jerome K. Jerome. Scène très intéressante, tant d'un point de vue freudien (la désinhibition) que dans une perspective lacanienne (déplacement de la scène spécifique dite "stade du miroir"). (Et surtout, c'est très drôle!)
Le premier paragraphe m'en semble extraordinairement bien écrit.

One of Joan's earliest recollections was the picture of herself standing before the high cheval glass in her mother's dressing-room. Her clothes lay scattered far and wide, falling where she had flung them; not a shred
of any kind of covering was left to her. She must have been very small, for she could remember looking up and seeing high above her head the two brass knobs by which the glass was fastened to its frame. Suddenly, out
of the upper portion of the glass, there looked a scared red face. It hovered there a moment, and over it in swift succession there passed the expressions, first of petrified amazement, secondly of shocked indignation, and thirdly of righteous wrath. And then it swooped down upon her, and the image in the glass became a confusion of small naked arms and legs mingled with green cotton gloves and purple bonnet strings.

"You young imp of Satan!" demanded Mrs. Munday--her feelings of outraged virtue exaggerating perhaps her real sentiments. "What are you doing?"

"Go away. I'se looking at myself," had explained Joan, struggling furiously to regain the glass.

"But where are your clothes?" was Mrs. Munday's wonder.

"I'se tooked them off," explained Joan. A piece of information that really, all things considered, seemed unnecessary.

"But can't you see yourself, you wicked child, without stripping yourself as naked as you were born?"

"No," maintained Joan stoutly. "I hate clothes." As a matter of fact she didn't, even in those early days. On the contrary, one of her favourite amusements was "dressing up." This sudden overmastering desire to arrive at the truth about herself had been a new conceit.

"I wanted to see myself. Clothes ain't me," was all she would or could vouchsafe; and Mrs. Munday had shook her head, and had freely confessed that there were things beyond her and that Joan was one of them; and had
succeeded, partly by force, partly by persuasion, in restoring to Joan once more the semblance of a Christian child.

Lettre de Napoléon III...

... à son cousin responsable des colonies, lui enjoignant de cesser définitivement tout engagement de travailleurs sur les côtes d'Afrique, et de se tourner pour ses besoins en bras, vers celles des Indes.

Saint-Cloud, le 30 octobre 1858.

"Mon cher cousin, je désire vivement qu'au moment même ou le différend avec le Portugal, à propos du Charles-Georges*, vient de se terminer, la question de l'engagement des travailleurs libres pris sur la côte d'Afrique soit définitivement examinée et résolue d'après les véritables principes du droit et de l'humanité. J'ai réclamé énergiquement auprès du Portugal la restitution du Charles-Georges, parce que je maintiendrai toujours intacte l'indépendance du drapeau national ; et il m'a fallu, dans cette circonstance, la conviction profonde de son bon droit pour risquer de rompre avec le roi du Portugal les relations amicales que je me plais à entretenir avec lui.

Mais quant au principe de l'engagement des noirs, mes idées sont loin d'être fixées. Si, en effet, des travailleurs recrutés sur la côte d'Afrique, n'ont pas de libre arbitre, et si cet enrôlement n'est autre chose qu'une traite déguisée, je n'en veux à aucun prix. Car ce n'est pas moi qui protégerai nulle part des entreprises contraires au progrès, à l'humanité et à la civilisation.

Je vous prie donc de rechercher la vérité avec le zèle et l'intelligence que vous apportez à toutes les affaires dont vous vous occupez ; et, comme la meilleure manière de mettre un terme à des causes continuelles de conflit serait de substituer le travail libre des coolies de l'Inde à celui des nègres, je vous invite à vous entendre avec le ministre des affaires étrangères pour reprendre, avec le gouvernement anglais, les négociations qui avaient été entamées il y a quelques mois.

Sur ce, mon cher cousin, je prie Dieu qu'il vous ait en sa sainte garde."

Napoléon III


* Le Charles-Georges est un navire négrier français intercepté en 1858 par la marine anglaise et conduit dans le port de Lisbonne. L'affaire fait scandale.

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N.B.: La célébration improbable de ce jour est dédiée à la mémoire des esclaves et des peuples colonisés, de tous les temps, et de tous les climats. Merci au site Zananas de son excellente page consacrée à l'immigration indienne en Martinique, d'où est tirée cette lettre de Napoléon III.

Milquetoast

Si je connaissais bel et bien le nom mollycoddle avant de lire Henry James, je ne connaissais pas milquetoast avant d'écrire la note publiée hier. C'en est un synonyme.
Un certain H.T. Webster a publié en 1931 un ouvrage intitulé The timid soul; a pictorial account of the life and times of Casper Milquetoast... D'après le site Answers.com, c'est ce personnage (de bande dessinée, apparemment) qui est à l'origine du nom commun.
Mais, bien évidemment, le plus frappant, c'est qu'il existe un journal intime en ligne ainsi intitulé.

A chaque jour suffit sa peine.