mercredi, 10 octobre 2007
Le Voyageur sans boussole
Cinquante-cinq plus tard, on dirait une de ces photographies de la Terre par satellite, un de ces clichés trouvés, à force de persévérance, sur Google Earth, et où l'on reconnaît avec peine, dans leur familière étrangeté, des lieux où l'on passe si souvent.
Ces stries, ces crevasses, ces chemins qui ne mènent nulle part, cette ligne de démarcation (ou de flottaison) qui distingue la lourde pâte brune du fin réseau ocre irisé de graffiti, sont come autant de signaux de brume. Le regard s'y perd, et les yeux s'y enfoncent, comme dans les trames d'un typon complexe. Est-ce vraiment une carte, ou une tôle explosée ? Pourrons-nous retrouver, dans ces incisions, ces hachures, le chemin instinctif ? Il y a fort à parier que le sable nous engloutira avant que nous ayons pu réussir, ou qu'il s'étendra, comme une nappe d'huile, à ronger nos forces, à rogner le désert de bitume.
(Il se peut qu'ici la lecture de La Femme des sables m'influence.)
10:45 Publié dans Un fouillis de vieilles vieilleries | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Art, écriture
Commentaires
Come... Come together?
Écrit par : Richard | jeudi, 11 octobre 2007
"together", ce mot-là, je le lis, je ne le vis pas tellement....
Écrit par : Aurélie | jeudi, 11 octobre 2007
Je vous comprends très bien, chère Aurélie : moi, ça me fait pareil avec feuille-de-rose...
Écrit par : Didier Goux | jeudi, 11 octobre 2007
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