mercredi, 14 novembre 2007
Appel d'un collectif d'étudiants de Tours
A l’attention de tous les étudiants !!!
L'éducation est un droit, on pourrait penser que dans le pays des droits de l'homme, il serait respecté. Ce n'est pas le cas pour tout le monde, surtout quand vous êtes opprimés par une minorité qui soi-disant défend des valeurs démocratiques et vous empêche d’assister à des cours.
La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (du 10 décembre 1948 en son Article 26) :« Toute personne a droit à l’éducation ».
Ne faisons pas l’amalgame entre anti- LRU et anti-blocage !!! Nous invitons tous les étudiants souhaitant reprendre les cours à se joindre à nous !!!
Quelle est la légitimité des AG ?
1) Le nombre d’étudiants présents dans un amphi n’est pas représentatif de la totalité des étudiants de l’Université François Rabelais Lettres et Langues. La totalité des étudiants de Tanneurs représente environ 7000 individus ; or il n'y en avait qu’environ 575 le 6 Novembre (soit à peine 10% du nombre total des étudiants) et environ 900 le 12 Novembre pour la poursuite du blocage (nous disons environ ici, car selon nous, compter des individus selon le nombre de mains levées est assez approximatif !).
2) L’autoproclamation des présidents d’AG s’est faite de façon brusque, rapide, ne permettant pas de réagir en conséquence.
3) Le vote à main levée est facilement trucable !!!
Conclusion : ces AG ne sont ni représentatives ni légitimes, c’est de la pseudo- démocratie !!!
Rattrapage des cours & examens
1) Suite à la motion votée le 13 Novembre par le Conseil de l’UFR, les enseignants ne donneront pas de cours de rattrapage, et la modalité de contrôle continu sera supprimée ; l’évaluation se fera de façon terminale. Les enseignants sont dans leur bon droit, conformément au Code du Travail : étant empêchés par certains étudiants d’exercer leur profession, ils ne sont aucunement dans l’obligation de rattraper les cours manqués.
2) Vous êtes boursier ? Sachez que le blocage de l’université, et donc le non accès au savoir, accroît l’échec aux examens étant donné que nous serons évalués comme si nous avions assisté à tous les cours. Or, l’échec aux examens est un motif pour supprimer votre bourse.
Conclusion : devons-nous subir bêtement la volonté d’une minorité ? NON !!!
Les solutions …
Réagissez ! N’attendez pas simplement que le blocage soit reconduit, car au final nous subirons tous les conséquences (lors des examens) de la volonté d’une minorité de l’Université ! Venez aux Assemblées Générales montrer que NOUS n’acceptons pas ! ! Signez les pétitions qui circulent ou réagissez sur les forums : par exemple http://pouroucontreleblocage.touraineblogs.com;
Joignez vous à nous : plus nous serons nombreux, plus nous ferons le poids ! Vous pouvez nous envoyer un mail pour afficher votre soutien et que l’on vous tienne informés : rpdt@hotmail.fr
18:15 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (40)
Commentaires
L'évaluation finale aura lieu en janvier? Parce que, du coup, encore une fois, on paie! Avec une amie, on devait aller passer une semaine à Londres en janvier. Cela veut-il dire que l'on doit annuler notre séjour? Et que se passe-t-il pour les notes des partiels de demi-semestre que l'on a eu ainsi que les devoirs maison que l'on a rendu et qui devaient compter pour la note finale?
Écrit par : Isabelle Herrera | mercredi, 14 novembre 2007
Euh oui, c'est bien beau cet article, mais encore ? On sait tout ça... !
Les AG sont truquées, c'est pas un bon moyen d'action... mais bon...
Moi je serai plus pour un passage de force de plus d'une centaine d'étudiants pour un cours dans les couloirs, sous les feux des caméras, des journalistes... (pour la validité de l'action et par sécurité.. si on imagine que les bloqueurs ne soient pas violents du fait de la présence des caméras...)
Sinon, Guillaume, pour aller porter plainte, tous les juristes linguistes ne seront certainement pas favorables, néanmoins, j'en parle et ça se concrétise.
Je me lasse, ça fait 2 semaines que personne ne fait rien à part parler... ?!...
De plus, étant donné que nos (les juristes linguistes) cours de droit s'enchaînent, et que les examens montrent leur nez, je doute qu'on est que ça à faire, à vrai dire, dans les jours qui arrivent...
De plus, on a récupéré quelques cours de langues juridiques... c'est une grande victoire pour nous.
Écrit par : Mélo | mercredi, 14 novembre 2007
Les examens seront donc sous forme de partiels ? Passés en janvier ?
Mais comment font les élèves de LEA L3 qui partent en stage en entreprise à l'étranger ?
Écrit par : Caroline | mercredi, 14 novembre 2007
Mélo : Comment un(e) juriste linguiste peut-il (elle) écrire : "je doute que l'on est que ça à faire" ?! Sans être ni juriste ni linguiste, j'écris : "que l'on n'ait que ça à faire"...
Bien cordialement.
Écrit par : Ni juriste ni linguiste | mercredi, 14 novembre 2007
Ni juriste ni linguiste -> désolée pour la faute, et merci d'avoir gentimment relevé une faute parmi un commentaire...
Faut croire que vous n'avez que ça à faire... et que bien entendu, vous ne faite jamais de faute... surtout quand vous rédigez quelque chose rapidement, et qui plus est, sur un sujet qui vous agace.
Ca m'enerve les gens comme ça...
Écrit par : Mélo | jeudi, 15 novembre 2007
Oups, vous pourrez relever le gentiMent...
Ah et aussi le IL faut croire...
et la virgule aussi après le "et que"
et le faiteS
et pour finir le "énerve"...
Oui, je me fous de vous ....
Écrit par : Mélo | jeudi, 15 novembre 2007
Du calme, Mélo ! Tout le monde vous lit, et avec plus de bienveillance que le courageux anonyme Ni-J-Ni-L. Aujourd'hui, avec une réunion entre collègues, j'ai eu mon lot d'idéalisme paranoïaque... ;-))
Écrit par : Guillaume | jeudi, 15 novembre 2007
Oui, désolée, j'attache de l'importance à l'orthographe, c'est quelque chose qui fait bien défaut à ma génération.
Mais, il est vrai que malgré mes efforts d'orthographe, je ne suis pas infaillible, loin de là. Surtout si je me relis pas... (hum, ça me joue toujours des tours en traduction :( )
Enfin, quand je songe qu'une faute dans un TD (de droit civil) enlève un point, ça n'amoindrit pas mes efforts...
Bref.
Hum, j'imagine que pour vous (professeurs), la situation doit être plus qu'énervante, peut-être même plus que pour nous, étudiants.
De plus, les étudiants commencent à épiloguer et à critiquer le fait que les cours ne seront pas rattrapés, sans se rendre compte que c'est une suite logique et surtout inévitable !...
Saviez-vous que les bloqueurs ont essayé, en vain, de réunir des 'troupes' afin de bloquer les 2 Lions... vive l'accueil qu'ils ont eu =D
Bon, go... je me remets au travail... C'est pas tout de réclamer des cours... encore faut-il les travailler ! ;)
Bon courage pour la suite, à vous, M. Cingal, comme à tous les étudiants.
Écrit par : Mélo | jeudi, 15 novembre 2007
Cela posé, un collègue à qui j'expliquais que la LRU, si néfaste soit-elle (et je ne suis pas si sûr qu'elle le soit), ne méritait pas ce genre d'action illégale, m'a doctement expliqué que l'Histoire était farcie d'atteintes légales à la démocratie que seul un mouvement illégal avait pu combattre. De citer alors la ségrégation raciale aux Etats-Unis et le vote des pleins pouvoirs à Pétain en 40.
En d'autres termes, les "bloqueurs" seraient comparables à Martin Luther King, Rosa Parks, ou Jean Moulin, tandis que moi, qui essaie de défendre la possibilité de modes d'action moins radicaux, je suis semblable aux vichyssois et aux lyncheurs du Ku Klux Klan. Une collègue très anti-LRU mais que je croyais être une amie n'a pas bronché en entendant cela.
Plus tard, j'ai vu qu'une courageuse main avait ajouté "Gros con" à côté de mon nom sur la porte de mon bureau.
Journée faste...
Écrit par : Guillaume Cingal | jeudi, 15 novembre 2007
Ce jeudi, le président de l'université de Tours participe à une émission de France Culture, "Du grain à moudre" (17h à 18h), sur les grèves dans les universités. L'"mission est "écoutable" pendant une semaine sur le site de France Culture.
Écrit par : Carlos | jeudi, 15 novembre 2007
Pour information, suite au rassemblement ce matin, ainsi que notre action au Tanneur, ainsi qu'au Commissariat pour porter plainte à porter ses fruits : en allant à l'AG des bloqueurs à 14h, nous avons eu des echos comme quoi ils craignaient fortement une intervention plus nombreuse de notre part, et ce dès le matin. En effet, selon une des bloqueuses, si on était arrivé une heure plus tôt, on les aurait submergés! Ils sont tellement inquiets, qu'ils sont allés rebloquer l'accès que vous aviez liberés au 2ème sous sol de peur des fuites.
Ce qui se ressort de l'AG, outre le fait que j'ai encore mal à la tête de toutes les bêtises qui ont pu être débitées, ils sont largement divisés, ca parlote entre eux, ils ont un mal fou à s'organiser ! S'en était assez ridicule à voir. De plus, on a eu l'occasion d'apprendre que le mouvement allait gagner les lycées dès le 20 Novembre : en effet, des lycéens pro bloqueurs ont demandé aux étudiants de les aider à bloquer leurs établissements... . Enfin, ils comptent bloquer la fac dès demain pour le week end pour la coordination nationale de manière bien plus importante. Ils veulent à tout prix monter leurs effectifs de bloqueurs par peur d'un mouvement anti bloqueur plus important.
Bref, la chose la plus importante à retenir à mes yeux, cela reste que la "petite" réunion de ce matin a crée un vent de panique chez eux assez interessant à exploiter.
Écrit par : Danesin | jeudi, 15 novembre 2007
Ah, mes excuses, j'ai oublié de préciser, s'il était possible de remettre ici le lien vers le forum pour les anti bloqueurs qui a été mis en avant par certains élèves lors de la réunion, car j'ai maladroitement recopié l'adresse ce matin : /
Écrit par : Danesin | jeudi, 15 novembre 2007
http://noblock.exprimetoi.net/
c'est ce forum-ci
Écrit par : Isabelle Herrera | jeudi, 15 novembre 2007
Je suis ravie d’apprendre que moi aussi, étant totalement d’accord avec vous, je suis une « collabo » ou un membre du KKK.
Au fait, les bloqueurs d'aujourd'hui ne sont-ils pas les anti CPE de 2006 ? Ceux-là même qui brûlaient des livres à la Sorbonne. Les autodafés n'étaient-ils pas des actions menées par les Nazis ? Alors, Vichy, hein...
Quant aux insultes sur votre porte, elles vont de paire avec leur anti-démocratisme et le fait que pour respecter « leur » droit de grève, ils bafouent le droit au travail des autres. Cela va également avec les violences que certains, dont je fais partie, ont subies en 2006 pour avoir osé exprimer leurs opinions devant eux (bien entendu, différentes des leurs).
Il est dramatique de voir que, malgré notre supériorité numérique, certains étudiants qui voudraient reprendre les cours n’osent pas se manifester, de peur d’être malmenés. Il est triste de ne pouvoir, dans un pays démocratique, exprimer ses idées, quelles qu’elles soient, en toute sérénité et obtenir un vrai débat qui fasse réellement avancer les choses.
Écrit par : Caroline | jeudi, 15 novembre 2007
je m'indigne;ce blog est un ramassi de conneries;plus grotesques les unes que les autres.....continuez comme ca mrs le professeur;a faire croire aux ignorants que le blocage va faire foirer leurs examens;je trouve honteux votre facon de faire;venez donc aux AG montrer votre nez et exprimer vos idées;car on ne vous voit pas beaucoup ....continuez mrs le professeur a faire courir des rumeurs totalements infondées quand au déroulement des examens....et corrigez mes fautes d'orthographe car cette occupation a l'air de beaucoup vous amuser;comme vos soirées doivent être exitantes mrs le professeur......
Écrit par : manon | jeudi, 15 novembre 2007
manon tiene razón "faire croire aux ignorants que le blocage va faire foirer leurs examens" l'examen sera donné comme le bac après le cpe n'est ce pas ? moi qui voit ça de très loin je vous trouve désormais folklorique, ce blog me donne une bonne idée de l'état de votre "lutte"
Écrit par : paul | vendredi, 16 novembre 2007
Manon, franchement tais-toi... Je me rappelle pendant le CPE comment on s'est tous fait arnaquer sur notre année, entre les profs qui donnaient des notes trop élevées et ceux qui nous ont fait payer VOS conneries... Commencez déjà par faire des AG démocratiques et respectueuses et après on verra... Parce que les menaces de mort etc on s'en souvient aussi!!!! Les profs ne sont pas à votre disposition, il existe un truc en France qui s'appelle Code du Travail et ils le respectent. Donc les cours ne seront pas rattrapés et beaucoup d'étudiants se planteront grâce à vous. Maintenant, si tu ne connais pas la loi, ne viens pas faire de remarques de ce type: tu ne fais que prouver que tu n'as aucune légitimité.
Écrit par : Ludivine Furtak | vendredi, 16 novembre 2007
Pour Manon :
Pour ce qui est des "rumeurs", est-il utile de rappeler que le principe de non rattrapage des cours et des examens a été réaffirmé par la ministre, par la Conférence des Présidents d'Université, mais aussi, au niveau local, par le Conseil de l'UFR Lettres & Langues à l'unanimité moins deux abstentions ? Rien à voir avec des rumeurs, donc.
Quant à mon "absence" lors des AG, je rappelle pour la énième fois, comme lors de mes discussions avec vos camarades "bloqueurs", que ce sont des AG d'étudiants, et qu'à ce titre un enseignant n'a pas à s'y présenter à moins d'y être convié. En dix jours, je n'ai reçu aucune invitation et ne voudrais surtout pas donner l'impression de vouloir infiltrer votre beau mouvement démocratique. On "ne me voit pas beaucoup" aux AG, mais je suis présent sur le site à mes heures habituelles de cours et d'administration.
Enfin, pour vos fautes de français et de ponctuation, il y en a à peu près à tous les mots donc je ne perdrai pas mon temps à cela.
Écrit par : Guillaume Cingal | vendredi, 16 novembre 2007
Oh oui, Manon, c’est excitant de passer ses soirées à corriger les autres (leur orthographe s’entend) ! À en croire les commentaires de certains je me demandais même s’il n’y avait pas eu une réforme orthographique révolutionnaire dont j’ignorais l’existence, mais vérification faite, ce n’est pas le cas (enverriez-vous une lettre comme ça ? J’en doute, alors essayez de vous relire un peu).
Ensuite, étant dans une certaine mesure convaincue de la nécessité du sacrifice de l’individuel au collectif dans toute société cohérente qui en vaille la peine, je me désole de voir fleurir, croître et se multiplier les commentaires terre à terre, voire complètement idiots et stériles (tiens, le champ lexical de la Nature fertile et du sol infécond). Ceux qui sont contre le blocage en font leur cheval de bataille et en réalité c’est pour beaucoup la seule prise de position pseudo-engagée qu’ils ont eue dans leur vie ! Tout le monde semble avoir oublié la L.R.U.. Il faudrait que ceux qui sont contre la loi et contre le blocage continuent de s’engager contre elle et oublient un moment le parti individualiste qui consiste à se contenter d’être contre le blocage. Si vous pensez qu’un petit groupe syndiqué d’extrême-gauche manipule la majorité de ceux qui votent pour le blocage puisqu’ils sont incapables de trouver une autre solution dans une lutte dont les revendications sont légitimes, vous avez raison. Mais, s’il vous plait, ne les laissez pas vous faire oublier que vous avez une conscience politique qui vous pousse à prendre parti contre une loi dangereuse. Et venez y réfléchir à la fac avec ceux qui se mobilisent. Quand on est d’accord sur le fond, c’est facile de discuter la forme. Non ?
Pour ceux qui pensent que la loi ne devrait pas avoir de conséquences pour le moins fâcheuses, achetez le dernier numéro de « Capital », pourtant plus objectif que les tracts distribués à la fac, et vous verrez que nous avons raison de nous inquiéter. Et d’ailleurs, regardez aussi la dernière page du magazine, vous verrez aussi qu’il y a des post-doctorants qui ne peuvent pas aligner deux mots dans un français correct, c’est terriblement inquiétant et ça me conforte dans l’idée qu’il faut se battre pour la maîtrise du français.
Mais comme tout le monde s’en fout, de l’orthographe comme de la loi, je me dis que j’ai sans doute tort, que ma pensée appartient à une époque archaïque et révolue et que ce n'est qu’un coup d’épée dans l’eau ! Alors, sur ce, je m'en vais « archaïser » en silence.
Écrit par : marie | vendredi, 16 novembre 2007
Marie, j'approuve l'essentiel de votre argumentation, si ce n'est qu'à mon sens la LRU n'est pas si dangereuse qu'on veut bien le dire. (Mais je peux me tromper, évidemment, et respecte les craintes que suscite cette loi.) Par ailleurs, si la majorité des étudiants est opposée au blocage ET à la LRU (ce dont je doute : à mon avis, la majorité s'en contrefout), alors le plus simple serait que les "bloqueurs" prennent acte de cela et débloquent le site pour témoigner de leur bonne foi. Le déblocage me paraît le préliminaire nécessaire à toute discussion ou grève.
Quant à convier les personnes hostiles au blocage à être présentes physiquement sur le site, c'est l'idée que je ne cesse de marteler. La seule attitude inexcusable, en l'espèce, c'est l'attentisme passif.
Écrit par : Guillaume Cingal | vendredi, 16 novembre 2007
Et bien je constate que la situation ne s'arrange pas en France! Je suis bien content de ne pas être là! J'ai déjà donné en L2 pour le CPE, alors ne pas pouvoir aller en cours en M1, non merci! Ce que je trouve incroyable, c'est que comme par hasard, seuls les Tanneurs sont encore bloqués, pas les autres UFR! Et par une minorité d'étudiants qui plus est! Je plains ceux qui, comme moi, veulent travailler! Enfin à Roehampton rien de tout cela, ouf! Bon courage pour cette année qui s'annoncent difficile!
Écrit par : Antoine | vendredi, 16 novembre 2007
Bonjour M. Cingal, bonjour à tous
Depuis le début de cette histoire je fais ce que je peux pour assurer les TD dont j'ai la charge, malgré le blocage, les dénonciations en AG, le filtrage des étudiants et le dérangement occasionné par l'irruption bruyante et sytématique de quelques dizaines de tartuffes excités.
Je suis l'un de ces profs "clandestins" qui ont tenté de poursuivre leur cours "sauvagement". J'utilise des guillemets car je ne reconnais évidemment pas ces appellations : mes cours sont ouverts à tous et leur sauvagerie est toujours très contrôlée (même quand il est question de Dionysos). Ma position est cependant assez difficile, car je crois qu'aux yeux des bloqueurs mon jeune âge et mon statut d'étudiant (doctorant) me mettent en première ligne dans le rang des "renégats", parmi ceux qui (évidemment !) sont acquis à TF1 et au gouvernement.
Or depuis mardi dernier la direction du département d'histoire des arts me défend désormais de faire cours, pour éviter des débordements chaque fois plus violents. Cette décision s'applique à l'ensemble des enseignants, jusqu'à la fin du blocage, et est justifiée par plusieurs évènements assez inquiétants qui se sont déroulés en début de semaine. Je ne m'étendrai pas sur ce sujet (menaces d'agression physique, intervention de personnes étrangères à l'université) ce qui s'est passé chez nous a certainement aussi dû se passer à d'autres endroits de la fac.
J'ai donc décidé de ne plus rentrer à l'intérieur de l'université tant que des manières aussi graves que celles que les barrages de "filtrage" ont cru bon appliquer seront constatées : devoir présenter sa carte d'étudiant (à qui ? des videurs ?), justifier sa présence à l'intérieur des couloirs, se faire encadrer du hall d'entrée jusqu'à la BU, et enfin, tout simplement, empêcher les étudiants d'étudier et les enseignants d'enseigner.
Ironiquement, le mouvement des bloqueurs a réussi, comme à l'accoutumée, à se tirer une balle dans le pied : je pense que la grande majorité des enseignants du département a de la sympathie pour l'inquiétude légitime que les étudiants expriment. Beaucoup d'ailleurs ne soutiennent pas cette loi (ils ont signé la fameuse pétition il y a trois mois déjà). Mais ils ne peuvent soutenir un mouvement qui, en plus de s'autoproclamer en AG "souveraine", agit ainsi et refuse de reconnaître la seule façon de rendre légitime leur action : le vote à bulletin secret. Je partage cet avis.
Je n'ai rien non plus à ajouter au texte de C. Maidon qui parvient habilement à déconstruire les sophismes du discours des bloqueurs.
En revanche, pour montrer ma bonne volonté, mon plaisir à travailler avec les étudiants et mon intérêt pour la réussite de leurs études j'ai continué de les rencontrer aux heures de cours habituelles. Nous avons pu discuter et débattre dans les bars des environs. J'ai aussi entrepris la préparation de petits exposés portant sur des sujets que je juge intéressants, souvent en relation avec mes recherches et mes activités en archéologie hellénistique et orientale. Ces interventions sont hors du cadre du programme du semestre et des cours à l'université. Je ne traite justement pas du programme car c'est cela qui nous a été reproché quand nous tentions de poursuivre les cours au 3e étage (nous "pénalisions" les absents)... Mais je fais cela parce que l'échange me plaît et parce que j'ai la chance d'avoir un petit noyau d'étudiants suffisamment mobilisés, intéressés et mûrs pour me suivre. Et puis je ne veux pas qu'on puisse croire qu'il est possible de me faire taire de cette manière.
Cordialement
Écrit par : Marc-Olivier Pérou, chargé de cours fatigué | samedi, 17 novembre 2007
Pou Manon et d'autres ...
Doit-on rappeler que le recours à la violence, verbale comme physique, signe l'échec de toute pensée, la fin du débat, la mort de toute argumentation, l'échec de la parole ? Insulter, injurier c'est réduire à néant le débat d'idée, c'est avouer qu'on n'a pas ou plus d'argument, qu'on ne sait plus pour quoi on se bat ... On se bat, c'est une fin en soi, mais d'idées ou d'idéaux, point.
Écrit par : C | samedi, 17 novembre 2007
On remarquera que la courageuse Manon, son spliff une fois cuvé, n'a pas remis sa plume sale sur cette page.
Écrit par : Guillaume* | lundi, 19 novembre 2007
exactement monsieur, l'abus de beaujolais a été fatal...
je ne reviendrai pas !
Bonne continuation
Écrit par : manon | lundi, 19 novembre 2007
Bonjour, et bravo à Guillaume, ainsi qu'à la plupart des intervenants, pour la netteté de leur position. J'adresse un salut amical à Marc-Olivier Pérou, dont la situation me rappelle très fortement celle que j'ai eu à vivre autrefois dans une faculté de Nantes assiégée. Je ne sais pas si cela vous sera d'un grand secours, mais sachez que, quelques années plus tard, ces cours clandestins, donnés à des étudiants dont la seule présence est une incontestable preuve de motivation, d'intérêt et d'amitié, ces cours donc constituent l'un des plus chers souvenirs que l'on puisse garder de l'ordinaire médiocre des AMN, ATER ou autres contractuels. Et puis soyez un peu égoïste, et profitez du chaos actuel pour avancer dans votre thèse : il me semble que continuer à travailler, d'une façon ou d'une autre, est la réponse la plus digne que l'on puisse faire aux vociférations des AG.
J'ai publié sur mon propre blog une analyse de la dynamique qui conduit aux grèves et aux blocages en milieu universitaire. Je vous invite à venir la lire et, si elle vous paraît juste, à la diffuser :
http://aucollege.over-blog.fr/article-13660007.html
A bientôt !
Écrit par : Devine | lundi, 19 novembre 2007
Très bon texte. Je me demande ce qu'en penserait le bouillonnant Frank La Brasca, avec son délire de persécution.
Écrit par : Guillaume* | lundi, 19 novembre 2007
Peut-être serait-il outré, en tout cas, qu'on ait pu écrire Djerzinski au lieu de Dzerjinski, encore que je ne sache pas trop quelle est la position trotskiste officielle à propos de l'apôtre et éxécutant plus que zélé de la répression à tout crin dans les premières années de la Révolution bolchévique (fidèle parmi les fidèles du grand et génial Lénine ou affreux pré-stalinien ? je laisse à ceux que ça intéresse le soin de nous préciser ce qu'en pensent les différentes chapelles consacrées au culte de Léon-la-Barbiche ; je reste quant à moi sur le cul d'apprendre qu'il existe encore au moins un collège en France portant le nom du fondateur de la Tchéka, dont je rappellerai à ceux qui me taxeraient un peu vite de vilain réac que le brave Félix ne se contenta pas de superviser les exécutions de membres de l'élite intellectuelle considérée comme un frein à l'éclosion de l'« homme nouveau » et de tous ceux, hommes, femmes et enfants, soupçonnés, de près ou de loin, d'apporter un soutien aux blancs, aux nationalistes, aux agrariens ou que sais-je encore, mais qu'il ordonna également de passer par les armes, par paquets de dix dans les caves de la Tchéka, des centaines, voire des milliers, de menchéviks, de socialistes-révolutionnaires et d'anarchistes, qui n'avaient pourtant pas moins foi que lui en la révolution ; mais peut-être le président du conseil général de la Seine-Saint-Denis, qui pourrait faire disparaître cette appellation pour le moins incongrue, surtout pour un collège public, a-t-il loupé l'article de son quotidien préféré daté du 1er novembre 2001 qui, si j'en crois Wikipédia, citait la forte pensée suivante du grand homme : « Pour ceux qui ne sont pas de notre avis, quatre murs, c'est trois de trop »).
Oui, je sais, Guillaume, tout cela n'a rien à voir avec la choucroute... Que voulez-vous, déjà que je n'aime guère cette manie bêbête que nous avons, en France, de coller à la moindre école, au moindre pont ou à la moindre salle intercommunale des noms de personnages illustres (je ne voudrais pas vous commander mais un lien comme vous seul savez les faire vers un précédent commentaire de ma part concernant votre importante note sur Marcel Fajoux serait d'ailleurs ici du meilleur effet...) mais lorsqu'il s'agit, en plus, d'honorer par là des assassins de masse, j'ai un peu de mal à me contenir.
Écrit par : Chieuvrou | mardi, 20 novembre 2007
J'approuve votre désapprobation relative à la dénomination pour le moins fâcheuse de cet établissement, mais, dans la mesure où "Devine" lui-même, professeur d'histoire pourtant, se trompe sur l'orthographe du nom du collège où il enseigne, ne pensez-vous pas plutôt qu'il s'agisse bel et bien de Félix Djerzinski, le sémillant gardien de but remplaçant de l'URSS dont la gloire fut effacée par OLeg Blokhine (et ce d'autant plus qu'Oleg Blokhine n'était pas gardien de but) ?
J'en veux pour preuve ceci :
http://www.google.fr/search?hl=fr&q=coll%C3%A8ge+f%C3%A9lix+staincy&meta=
Les braves staliniens de Staincy n'ont même pas eu le courage d'orthographier correctement le patronyme du patron de la Tchéka, à moins que ce ne soit délibéré, pour brouiller les pistes.
Enfin, comme vous le voyez ci-dessus, je ne sais, pas plus que vous, faire des hyperliens dans les fenêtres de commentaires de ces maudits blogs H&F. (Pourtant, celui-ci est le 5555ème depuis la création de ce carnétoile, and I should know better...)
Pour Marcel Fajoux, on devra se contenter de :
http://tourainesereine.hautetfort.com/archive/2006/12/23/marcel-fajoux-reprend-du-galon.html
ET avant cela, de :
http://tourainesereine.hautetfort.com/archive/2006/02/01/qui-etait-donc-marcel-fajoux.html
Écrit par : Guillaume* | mardi, 20 novembre 2007
En vérité, le collège où j'ai le difficile honneur d'enseigner ne porte pas le nom du fondateur de la Tchéka. Plusieurs collègues ont eu, à cause de ce qu'ils publiaient sur leurs blogs, de graves ennuis pouvant aller jusqu'à la révocation, et je prends donc bien soin d'anonymer ou de pseudonymer tous les lieux dont je parle, à commencer par celui de mon établissement. Le nom de Félix-le-fusilleur m'est venu à l'esprit après une promenade sur une avenue portant le nom d'un autre assassin de masse : Lénine.
Je me suis aperçu assez rapidement que j'avais mal orthographié le nom "Dzerjinski" ; mais "Djerzinski" est le nom du personnage principal des Particules élémentaires. Ce mélange d'archaïsme coco et de post-modernité houellebecquienne m'a plu, et j'ai décidé de conserver la coquille.
Écrit par : Devine | mardi, 20 novembre 2007
Ouais, enfin, si tout le monde se met à devenir réac, y compris M. Chieuvrou, je perds mon job, moi !
Écrit par : Didier Goux | mardi, 20 novembre 2007
Ah, d'accord, d'aaacord... Autant dire que j'ai l'air fin, maintenant, avec ma petite indignation vertueuse de la nuit dernière. Le pire, dans tout ça, c'est que cette mystification, l'instant de stupeur passé, m'a réellement semblée crédible, le PCF n'ayant jamais totalement fait le deuil de son glorieux passé stalinien.
Cela, en tout cas, ne fait que me conforter dans l'idée qu'il est non seulement un peu ridicule mais encore passablement casse-gueule de vouloir baptiser à tout bout de champ le moindre édifice ou la moindre ruelle du nom de personnes, illustres ou non, du reste. Outre la vanité d'un tel usage, on en arrive en effet très vite à des aberrations, tels que les boulevards Lénine des municipalités communistes, le lycée Adolphe-Thiers de Marseille ou, toutes proportions gardées, la rue Jacques-Médecin à Nice. Sans parler, naturellement, de la rue Charles-Pasqua à Châtillon-en-Dunois... (ça va, comme ça, M'sieur Goux, j'peux les garder mon écharpe rouge et ma casquette en velours ?).
Bon, je sens que je nous ai encore un peu éloignés du sujet d'origine...
Écrit par : Chieuvrou | mardi, 20 novembre 2007
... sans compter que, dans sa petite manipulation, M. Devine a dû aussi transformer Stains ou Drancy en l'imaginaire Staincy... non ?
Écrit par : Guillaume* | mardi, 20 novembre 2007
Absolument, le nom "Staincy-en-France" est une synthèse de différents toponymes, et c'est aussi un jeu de mots d'une finesse stupéfiante ("C'est ainsi en France").
Écrit par : Devine | mercredi, 21 novembre 2007
Ouah trop giga l' mec !
(Hmmm, mille pardons...)
Écrit par : De vigne | mercredi, 21 novembre 2007
Pour en revenir à l'angoissante question que vous posiez il y a deux jours, avant que je ne vienne bêtement parasiter le débat avec mon accès un peu déplacé de tchékaphobie, je vous adresse cette vidéo relative à la protestation de votre vieux copain Frankie contre l'arrestation de Georges Pérec.
http://www.dailymotion.com/relevance/search/police+tours+cpe/video/x252z_france3tours31mars
Écrit par : Chieuvrou | mercredi, 21 novembre 2007
Il faut absolument regarder ça : je devrais mater la télé régionale plus souvent.
Le paternalisme bien-pensant & à deux balles de Frank La Brasca, la syntaxe remarquable d'Antoine B. ("les tags qui a eu lieu hier"), ah, du grand art messieurs dames !
Écrit par : Guillaume Cingal | mercredi, 21 novembre 2007
Catastrophe ! Je viens de relancer malgré moi la polémique (écrivé-je hypocritement en réprimant à grand'peine un ricanement mesquin).
Écrit par : Chieuvrou | mercredi, 21 novembre 2007
Perec : sans accent.
Écrit par : Didier Goux | mercredi, 21 novembre 2007
Comme Clemenceau, alors ?
Décidément, je dois avoir un problème avec les Georges...
Écrit par : Chieuvrou | mercredi, 21 novembre 2007
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