lundi, 11 mars 2013
4201 — 8400
Ce qui est très rassurant, c'est que ce site n'est pas du tout francophone et que, par ailleurs, personne ne semble s'y intéresser, de près ni de loin, à la poésie, au récit, à l'écriture, aux contraintes, donc je suis peu susceptible d'être lu ou suivi, sur ce projet, ce qui est tout à fait libérateur, dit-il tout en envisageant aussi de mener en parallèle un semblable projet d'écriture en anglais... pas lu non.
C'est la terrible malédiction des précurseurs, tu sais bien...
Toutefois, me dois-je de préciser, je n'ai jamais eu le sentiment d'écrire quoi que ce soit de « précurseur », encore moins d'avant-garde (ce terme si galvaudé qu'il en est venu à désigner des œuvres tout à fait dérivatives, dérisoires, secondaires, et même ringardes), d'autant que, sans en avoir croisé sur mon chemin, je sais qu'il s'écrit depuis plusieurs années déjà des romans en fragments de 140 signes sur Twitter. Il me paraît significatif que, dès le troisième chapitre (si on choisit de l'appeler ainsi), ma prose (si on choisit de l'appeler ainsi) se constitue aussi en répondant à la seule francophone qui, de fait, la lit sur son site d'origine, ce qui nous place assez loin des « il », des « tu » et des parenthèses du premier chapitre, même si, tu l'as vu, ta première intervention a été intégrée aussi à ce même premier chapitre. (Cela s'écrit au fil du clavier, et la contrainte des 420 signes, très entre autres choses, rend difficile la reprise, la rature, la correction, à moins d'inventer une signalétique, et notamment, pensais-je hier sous ma douche, il faut espérer qu'aucune coquille ne vienne fausser le calcul du nombre de signes par phrase, sans quoi on serait obligé de réécrire en rééquilibrant, ou de laisser telle quelle la coquille.) Très entre autres choses, aussi, mais il ne faut pas l'imputer à cette seule contrainte, il s'agit là d'un tic propre au scripteur, l'abus des parenthèses — et même, on l'a noté dans les premières phrases, des tirets cadratins — a de quoi désarçonner, sinon le lecteur, du moins la lecture, et la nécessité arithmétique de retomber, en fin de phrase, sur ses pattes, a entraîné, déjà, souvent, le sacrifice de virgules. etite tricherie aussi, si, dans un chapitre (les deux premiers étaient constitués de cinq phrases chacun, mais celui-ci, même sans compter la réponse (ou «feedback») d'Hélène * en compte déjà six, et même huit, ce qui incite à penser que les chapitres seront de longueur variable, même si le scripteur décide de s'en tenir généralement à des séries de cinq, et ce pour diverses raisons : équilibre, mais surtout c'est le format adapté à l'écriture « sur un coin de table » ou entre deux portes, je veux dire en vitesse, les 5 phrases de 420 signes ne prennent généralement pas plus de dix minutes), une phrase ne compte que 419 signes (c'est le cas de la précédente), il suffit d'ajouter un point manquant, à la première de ce chapitre par exemple, d'où de très légères variantes entre le texte ici en train de s'écrire et sa version verdure. Et si — je suis décidément fatigué, je n'aurais pas dû me lever, quoique réveillé (il est cinq heures) — une phrase (ainsi la précédente) est totalement incohérente, du fait d'une incise dont le sujet n'a jamais trouvé de verbe, on ajoute une « note de complément », laquelle ouvre sur une phrase de 420 signes dont la seule fonction est de compléter la phrase incohérente, ce qui compliquera le transfert dans la verdure. Ainsi, pour tenter de renouer les fils de ce chapitre passablement confus dont on conseille au lecteur peu féru d'atelier ou de boutique de le sauter, tout simplement, et encore faudra-t-il trouver un moyen de le lui signaler au début (là, c'est trop tard, tu l'as lu), on peut dire que l'écrivaillon ne se prend pas pour Roman Opalka (d'ailleurs, l'histoire de l'autoportrait est une facétie), mais plutôt pour Roubaud. Enfin, pour clore ce chapitre en songeant au lecteur féru de boutique ou d'atelier, le laps d'écriture entre la huitième phrase (celle qui constitue la note de complément (encore des parenthèses)) et la neuvième est due à un redémarrage du système d'exploitation pour des mises à jour, qu'on n'avait pas vu venir, ce n'est rien de le dire, encore s'estime-t-on heureux de n'avoir pas perdu la phrase en cours d'écriture.
06:15 Publié dans 420 * 420 | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.