jeudi, 02 octobre 2014
Le Libera
........ sans compter la luzerne et la vipérine et le silène enflé qui fait de si jolis pets quand on tape dessus ............
À l'exception peut-être d'un inédit qui m'avait laissé de marbre, je n'avais pas relu Pinget – un de mes modèles (mentors ? Maîtres ?) depuis une bonne quinzaine d'années. Le Libera, un des premiers livres de lui aperçus en librairie (librairie d'occasion, rue Sainte-Catherine à Bordeaux (je crois que le premier Pinget que j'aie vu en librairie, c'était à Dax, librairie Campus, en 1990 (Du nerf, je pense (curiosité de ce volume ultra-mince, de ce nom, et la griffe Minuit qui me fascinait)))), j'avais d'abord lu, sur le dos, Le Liberia, inculture religieuse oblige, plus que passion pour l'Afrique.
Plus tard, alors que je lisais par brassées tout ce qu'avait écrit Pinget, ce roman est resté hors champ, peut-être parce que j'avais trouvé un jour, dans une librairie du quartier Montparnasse, un exemplaire à 600 francs (c'était une première édition signée, je pense) ; comme j'ai toujours été assez aganit, et très peu bibliophile, cela, avec le titre et l'initiale erreur de lecture, m'a peut-être tenu éloigné encore de cet opus-ci. J'ai fini par l'acheter il y a quelques mois, en me disant que, si ça se trouve, je n'arriverai plus du tout à lire Pinget, je le connais trop bien, etc.
Or, j'ai commencé la lecture du Libera avant-hier soir, et le texte m'emporte, enrichi d'échos plus récents (Lobo Antunes, mais pas seulement, Claude Mauriac aussi), fort de cette structure de parlerie où chaque détail se transforme et s'altère imperceptiblement à chaque nouveau paragraphe, d'une phrase l'autre, la vérité se trouvant dans le creux de la voix (émanant du creux (Ducreux)) plutôt que dans une impossible véracité.
Dans la sublime postface (texte qui en dit plus long, en quatre pages, sur le roman français du XXème siècle que tout Genette et tant d'autres), Pinget rapproche sa démarche – ici – de L'Inquisitoire, qui constitue certainement un des monuments d'une œuvre monumentale.
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12:12 Publié dans La Marquise marquée, Lect(o)ures, Pynchoniana | Lien permanent | Commentaires (0)
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