Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 22 novembre 2020

{bubales}

bubales1.JPGAvant-avant-avant-avant-avant-avant-avant-avant-avant-avant-hier j'ai fêté quarante-six bubales, quoique j'aie sans doute découvert le mot à dix-neuf ans, dans un poème de Michaux. Comment écrire en écoutant de la musique. Comment écrire en écoutant des podcasts où ça parle. Comment traduire en écoutant quelqu'un d'autre parler, pas possible. Comment corriger des copies, difficile.

 

bubales2.JPGLes bubales, pourtant, on les trouve avant Michaux, dans un long poème de Hugo que je ne connais pas, Philosophie, au centre d'un distique dont il me semble que l'édition de l'Imprimerie nationale y ajoute une coquille (pôles tombeaux au lieu de pâles tombeaux). Tout de même, il y a onze jours, je n'ai lu ni Michaux ni Hugo, alors à quoi bon.

 

07:30 Publié dans Balayages | Lien permanent | Commentaires (1)

samedi, 21 novembre 2020

{brisées}

Avant-avant-avant-avant-avant-avant-avant-avant-avant-hier j'ai fêté quarante-six barricades, et il faut à présent se demander s'il est possible de s'en tenir au jour même du 11 novembre, pendant lequel je n'ai pris aucune note, et dont les détails se sont déjà effacés, dix jours après. Il sera inévitable de tricher, et d'ailleurs la tricherie a déjà commencé. La tricherie se nomme l'écriture.

 

05:45 Publié dans Balayages | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 20 novembre 2020

{brachylogies}

Avant-avant-avant-avant-avant-avant-avant-avant-hier j'ai fêté quarante-six brachylogies, comme si chaque année qui passe était à la fois une longue épreuve au présent avant de se concaténer, une fois dans la mémoire (la sienne, celle des autres), en un condensé terrifiant et banal. Pris la tangente, échangé comme chaque jour en vert, en secret. Quand une main est prise, on réfléchit à la manière dont les doigts se posent le clavier de l'ordinateur en composant le mot de passe, car l'écartement entre deux des touches impose d'utiliser le pouce puis l'annulaire, en étirant le plus possible ; on n'a jamais pensé, peut-être à tout écrire avec l'index seul.

 

07:30 Publié dans Balayages | Lien permanent | Commentaires (1)

jeudi, 19 novembre 2020

{busards}

Avant-avant-avant-avant-avant-avant-avant-hier j'ai fêté mes quarante-six busards, peut-être, quoiqu'on ne puisse jamais savoir combien de fois on a aperçu telle espèce, ni si, parfois, ce n'était pas le même individu. Les rapaces n'ont pas de masque ; les passereaux non plus. Sur le rond-point, une corneille s'affaire, suivie, deux minutes plus tard, d'une pie. Je foule les nèfles qui jonchent le sol.

 

07:30 Publié dans Balayages | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 18 novembre 2020

{bégaiements}

Avant-avant-avant-avant-avant-avant-hier j'ai fêté mes quarante-six bégaiements, et il est vrai qu'à trop écrire, récrire, raturer et surtout ajouter, on finit par être le bègue de soi, à chanter des bribes et des fragments de ce Blues du bégayeur enregistré par Annegarn à vingt-cinq barreaux et même pas, mais déjà quelle maturité, quelle richesse dans cette œuvre, on en oublierait qu'on n'invente rien, et que si Montaigne déclarait que nous (mais qui est-ce) ne faisons que nous entregloser, les oulipiens, eux, de conceptualiser le plagiat par anticipation m'offrent ça sur un plateau, de n'avoir pas su, le jour de l'anniversaire, avant-avant-avant-avant-avant-avant-hier (ou plus simplement : il y a une semaine), que j'allais me lancer dans ces Balayages (que j'envisageais d'intituler aussi ...et des poussières...), et moins encore d'avoir su ce que j'ai appris hier, de mon fils cadet, à savoir qu'Agnès Varda a tourné une scène dans laquelle on lui offre 80 balais et balayettes le jour de ses 80 ans, donc tout a déjà été dit ou fait, il ne me reste que mes maigres minutes de vie rien qu'à moi pour prétendre à l'originalité, comme de dire (ou d'inventer) qu'à un moment donné, il y a une semaine (ou moins simplement : avant-avant-avant-avant-avant-avant-hier), je me suis frotté les yeux et ai trouvé, au bout de l'index droit, deux cils et un poil de sourcil (est-ce ainsi que ça se dit).

 

07:30 Publié dans Balayages | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 17 novembre 2020

{bavardages}

Avant-avant-avant-avant-avant-hier j'ai fêté quarante-six bavardages, et bien sûr il y en eut, il y en a eu, il y en a eu eu, le passé surcomposé est-il le temps du bavardage ou de la conversation, l'hésitation entre les temps du récit est-elle un effet de bavardage littéraire, le passé simple remisé aux oubliettes, et ce serait normal, ce qui m'étonne davantage ce sont toutes ces traductions grevées de passé simple, ces textes narratifs contemporains bourrés de passé simple, alors que dans les années 30 déjà on faisait remarquer qu'il n'était plus guère employé dans la vie courante et dans les récits oraux, dans le bavardage donc.

 

07:30 Publié dans Balayages | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 16 novembre 2020

{bretelles}

Avant-avant-avant-avant-hier j'ai fêté quarante-six bretelles, et j'avais seulement une ceinture à mon pantalon rouge bordeaux.

(Il me semble que le mot bretelles, outre Saturnin, devrait m'évoquer Rabelais. On emprunte aussi des bretelles d'autoroute.)

 

07:30 Publié dans Balayages | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 15 novembre 2020

{béquilles}

Avant-avant-avant-hier j'ai fêté quarante-six béquilles, les imaginant aujourd'hui, au choix de ce mot, alignées contre un mur, à m'attendre, car jamais dans ma vie je n'en ai eu besoin, ni foulure ni accident de ski, ni rien de tout ce qui faisait que tel ou telle camarade se retrouvait plâtré-e, la surface blanche granuleuse et sèche progressivement recouverte de messages, de signes, d'initiales, alors que j'ai eu la chance, en quarante-six ans, de ne jamais avoir besoin de cela, et je n'ai connu (au sens de vu ou vécu avec) aucun-e de mes proches non plus dans cette situation, de sorte que je suis tout bonnement contraint d'imaginer ces fameuses béquilles, toutes alignées contre un mur qui tient de la murette de cour de récréation autant que de la paroi face à laquelle s'installent, la mine impassible, les soldats du pelooton d'exécution.

 

07:30 Publié dans Balayages | Lien permanent | Commentaires (2)

samedi, 14 novembre 2020

{balances}

Avant-avant-hier j'ai fêté quarante-six balances, et me suis-je fait la réflexion que la plupart des noms, qui en argot, sont synonymes d'années sont des mots commençant par le lettre B ? Non, je crois que ça m'est venu dans la nuit, ou dans les limbes du réveil. Peu importe, au fond. Toujours est-il que le matin de ce jour-là il régnait, sur la ville et ses quartiers périphériques, un brouillard à couper au glaive. On ne s'amuse guère alors amusons-nous.

 

07:30 Publié dans Balayages | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 13 novembre 2020

{baguettes}

Avant-hier j'ai fêté quarante-six baguettes et ça n'a pas donné grand-chose, sinon à me rappeler qu'on manquait de pain, donc à aller jusqu'à la boulangerie qui se nommait naguère Surget, du nom de ses propriétaires, et qui, depuis qu'elle a été reprise, en 2017 je pense, se nomme La Touraine, peut-on faire plus banal, plus inintéressant, et à y acheter un lot de quatre Pétrisane (mot dont je pense qu'il faut prononcer le s médian /z/, mais dont je constate que bien des gens le prononcent pétrissane, presque comme un participe présent du verbe pétrir qui aurait dégénéré) ainsi qu'une tarte aux framboises pour le déjeuner, histoire d'y planter la bougie à souffler.

 

07:30 Publié dans Balayages | Lien permanent | Commentaires (2)

jeudi, 12 novembre 2020

{berges}

Hier j'ai fêté quarante-six berges et ça aurait pu être l'occasion d'un nouveau départ, non, mais non, en fait, car nous sommes coincés dans notre km², confinés, est-ce que ça s'arrêtera jamais, donc j'ai plutôt fait de la conduite de balle, à deux à l'heure, mal, autour du carré de pelouse du nouveau square, dégingandé, dénué de dignité.

 

07:30 Publié dans Balayages | Lien permanent | Commentaires (0)