jeudi, 12 janvier 2006
À corps écrit
Il y a, ces derniers temps, une raréfaction des textes, en ce carnétoile, au profit des seules images. Heureusement, la fréquentation accrue de nouveaux lecteurs apparemment survoltés ou inspirés compense cela, car vos commentaires, à tous, enrichissent ces pages de mots, de réflexions, de remarques, de formules souvent bien trouvées, judicieuses, et qui y mettent du baume.
Je lisais hier la fin du chapitre « Alphabet » dans Biffures (Michel Leiris toujours !), et remarquais comment mon rapport aux mots est à la fois très proche et totalement distinct de celui du grand maître. Serais-je maniaque sans la rédemption du mysticisme ?
L’influence de mes lectures entrefiliennes * sur mes pensées et mes raisonnements commence à devenir inquiétante, et je me dis qu’il faudrait que je restreigne le temps quotidien consacré à ces carnets : en effet, tel passage me semblait mériter d’être cité ici dans telle perspective – tel autre, relatif au triangle, instrument de musique dont il est rarement question en littérature, me rappelait une note publiée par Simon à ce même propos naguère.
Pour ce qui est du temps englouti par mes arachnéens titubements sur la grande toile électronique, cela est, depuis une semaine, plutôt préoccupant. (Ecrivant ces mots, je suis plus encore absorbé.) Je dois constituer – je pense – une sorte d’emploi du temps de mes tâches, me tenir à l’une, rébarbative et comptable, que je diffère depuis trop longtemps, avant de reprendre plus avant et plus massivement l’écriture ici – puis partager harmonieusement mon temps entre mes activités professionnelles, au ralenti ce semestre, mon grand projet à achever avant l’été (la traduction du dernier roman de Nuruddin Farah (le contrat est signé)), et ces carnets. Pour la traduction, j’établirai un emploi du temps qui commencera au lundi 23 janvier. D’ici là, je dois encore rencontrer moult étudiants pour divers problèmes, régler des questions d’emploi du temps (l’enfer recommence), assurer une permanence au Salon d’Information des Lycéens de Rochepinard le vendredi 20, etc.
Autant dire qu’il vous faudra, quelque temps, vous contenter surtout de photographies, notamment les chenonciennes, dont je n’ai pas fait le tour.
* néologisme stupide pour ne pas dire « sur Internet ».
18:00 Publié dans Ecrit(o)ures, Lect(o)ures, Moments de Tours, Words Words Words | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
Je ne vois rien de stupide dans ton néologisme, mais je l'aurais bien pris pour une référence aux groupes d'Usenet, où les discussions ont lieu dans les « fils ». Perso, j'aime beaucoup l'idée de « toile » pour parler de l'Internet, et un mot comme « intertoiliennes » serait à la fois joli et dans le même régistre de ton « carnétoile ».
J'ai appris ailleurs le mot « billet » pour parler des articles de blog (ou « notes » comme tu dis) et cela me plaît beaucoup aussi, je suppose parce qu'il évoque « billet doux » et « billet gagnant » parmi d'autres expressions.
Écrit par : joye | jeudi, 12 janvier 2006
Leiris ? J'aurais dû m'en douter ! Il serait temps que je réactive mon cerveau endormi.
Écrit par : bloguette | vendredi, 13 janvier 2006
Tu aurais pu me trackbacker ! Tes lecteurs ont sûrement envie de savoir ce que j'ai dit du traingle ! Sinon : pourra-t-on t'apercevoir samedi 21 au salon des lycéens ? Ma prof d'anglais (celle que tu as eue au téléphone) nous a parlé de toi (enfin de ton intervention) (j'ai joué celui qui connaissait l'animal). Elle nous a dit que c'était très très rare de faire déplacer un enseignant du supérieur, et que nous avions beaucoup de chance ! Alors prépare-toi bien, Guillaume, sois à la hauteur !
(C'est pour moi de plus en plus étrange d'employer le tutoiement à ton égard quand je parle à Guillaume-le-prof. Mais je resiste !)
Écrit par : Simon | vendredi, 13 janvier 2006
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