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mercredi, 18 janvier 2006

Colloque – senti – mental

– Vous n’aimez rien tant que les chiffres.

– Les nombres, les extases. Et surtout les excuses.

– Le cul, quand même, ce n’est pas rien…

– Le verbe s’est fait chair, dit-on par plagiat ou blasphème, mais c’est d’une facilité…

– Par ennui, dirais-je.

– …

– J’en reviens à ma question : vous n’aimez rien tant que les chiffres, n’est-ce pas ?

– Ah… c’était une question ?

 

À son Livre

Je ne mange pas de hot-dog
En écrivant ce carnétoile –
À peine si je bois un grog
En mettant l’écran à la voile.

C’est en humant, de Tours, le smog
Que germa au fond de la moelle
Cette idée de Gog ou Magog :
« En paraphes je me dévoile. »

Si ce n’est un rien démagogue,
Je trouve la Sereine au poil
Et, si le smog est de gasoil,

Je jette mes bordées aux digues
Et ma pêche pour le rorqual :
Touraine, baleine aux églogues !

 

 

Comment j’ai écrit “Ready steady”

17 janvier.

Hier, décidant d’écrire un poème (que je voulais court, de deux quatrains à peine) avec des rimes en –go, je pris une feuille de papier qui traînait par là, tandis que mon fils faisait la classe à ses petits, et commençai à griffonner les premiers vers. Il devenait difficile de trouver des rimes en –go, tout en respectant l’orthographe GO. Parallèlement, il devenait difficile de tenir la cohérence du sens. Le poème n’est, d’ailleurs, qu’une réussite très partielle, et le récit en est bien alambiqué.

J’ai ensuite consulté l’excellentissime (et je mâche mes mots) Dictionnaire de rimes d’Armel Louis (Le Robert : 1997), pour découvrir que, bien évidemment, plusieurs mots m’eussent été d’un grand secours, comme Togo, bingo, embargo ou cargo. Bah ! ce sera matière à d’autres fariboles !

J’ai aussi découvert, dans les textes cités par le génial Armel Louis (en plus, mon exemplaire est dédicacé, grâce à ma sœur), plusieurs vers de circonstance dans lesquels de grands poètes se sont pris de passion (ou de fantaisie passagère) pour cette rime. Il y a cette « Réponse à Germain » de Mallarmé, dont je n’ai aucun souvenir, et un long poème ultra-farfelu d’Apollinaire, intitulé « À toutes les Dingotes et à tous les Dingos », et que je suis certain de n’avoir jamais lu. Voilà une rime, le mot dingo, que je me suis interdit lors de l’écriture de Ready steady, convaincu que ce ne serait qu’une plate référence à Disney, ou me compliquer la tâche en déplaçant la scène de Chicago en Australie… alors que j’aurais pu prétendre, après coup, avoir voulu rendre hommage à l’autre Guillaume (pour le coup).

Il existe aussi un sonnet paillard de Saint-Amant, tout à fait délicieux. Lui, pourtant, n’use que de rimes en –got… et pour cause…

M’est-il permis d’ajouter, oubli (ou choix cruel) d’Armel Louis, les trois premiers vers de l’un des sizains de Lèche-cocu, sur le dernier album qu’enregistra Brassens de son vivant… :

Si l’homme était un peu bigot,

Lui qui sentait fort le fagot,

Criblait le ciel de patenôtres.

Hôtel Regina, Tours

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Je ne passais, d'ordinaire, au cours de ma première année à l'Université François-Rabelais, qu'une nuit par semaine à Tours, ayant mes cours rassemblés sur deux jours, comme la plupart de mes collègues parisiens ou autres turbo-profs.

Je dormais à l'hôtel Regina, qui était (mais pourquoi aurait-il changé?) d'un rapport qualité-prix imbattable. (J'ai essayé d'autres hôtels, à Tours et dans d'autres villes de semblable importance.) Classé une étoile, car les douches sont un peu petites, ou pour d'autres raisons tout aussi triviales, il offre

  1. une proximité du centre ville
  2. un confort de literie
  3. un calme

à faire pâlir la plupart des deux étoiles. (J'ai même connu un 3 étoiles plus bruyant et pas plus confortable que cet Hôtel Regina...)

A l'époque, la chambre avec salle de bains était facturée 23 euros. Les propriétaires, très gentils, donnaient l'impression d'une pension de famille d'entre-deux-guerres, mais sans les inconvénients matériels liés a souvenir de cette période déjà lointaine !

Place Foire-le-Roi, à Tours

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C'était le 6 juillet dernier, un mois après la création de ce carnet de toile, et alors que, encore sur mon vieux portable et utilisant Netscape, il m'était impossible de mettre des images en ligne. Je repense à ces photographies en feuillettant l'album de l'ami Simon, qui publie ce jour ardoises et colombages de la place Foire le Roi.

 

 

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Voilà l'un des signes auxquels arsouilles ou anglophiles (on peut être les deux) peuvent reconnaître cette place, en passant par la partie semi-piétonne de la rue Colbert.

(Le signe en question n'est pas le distributeur de sacs à crottes, mais le pub rutilant au second plan.)

 

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On peut, tout naturellement, préférer cet ensemble plus médiéval, qui attire l'oeil aussi, et pour cause... (C'était le 6 juillet, à Tours, non loin de la Loire et près du dédale des rues où se perd l'hôtel où je "descendais" au cours de l'année universitaire 2002-2003 et que dont je publierai une vue dans une prochaine note.)

Étendons le Robert culturel

Depuis que j’ai acquis le Dictionnaire culturel en langue française (Le Robert, 2005), que Simon, à défaut du monde entier, m’envie, je suis titillé en constatant que de nombreuses entrées ne sont, bien évidemment, illustrées d’aucune citation. J’ai le projet – certes dément – de trouver, au fil du temps, des citations pour chacun des mots de la sorte lacunaires. Eh oui ! Le Robert culturel est long d’à peine dix mille pages. Est-ce assez ?

Tombant par hasard sur l’entrée minivague, je m’amuse à imaginer ce que pourrait être la citation correspondante (donnée en italiques et sans nom d’auteur, bien sûr) :

Avec la nomination de Dominique Perben à un poste important, c’est, disparue depuis les années 1960, la minivague qui fait son grand retour.

...


 

Naturellement, l’idée serait de trouver des textes d’auteurs connus ou moins connus, et d’aider, à titre tout à fait bénévole, toute l’équipe d’Alain Rey et les lexicographes des décennies à venir, dans leur entreprise. Je crée, à cet effet, une nouvelle catégorie, « Mots sans lacune », afin de ne plus alourdir la catégorie Words Words Words.

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P.S., suite au commentaire de Fuligineuse (ci-dessous) : cela ne va pas durer.

Insight (John Taylor, piano solo)

17 janvier, trois heures de l’après-midi.

Est-ce la glèbe où l’on s’enfonce, ou le grèbe qui, infidèle au lac, se prenant pour une alouette, s’élève jusqu’aux cieux ? Une mélopée vaguement asiatique – mais n’avons-nous pas laissé Gurdjieff dans son himalaya de sons fredonnés – se désenrubanne entre quelques lunaisons. Ma jument va l’amble, me préserve des cauchemars, tout bonnement. Bill Evans est aux cieux, une lune luisant à son œil comme un monocle ; près d’un mont, marmite grouillante aux résonances gaéliques, l’artiste s’incline sur son piano, en un namasté de toute beauté. (C’est le chant de chacun, mais ce n’est pas le mien.) Marcel Duchamp connaît son jour de gloire et se donne libre cours, mais c’est un Duchamp doux, pétri de Schubert, de Debussy, affairé à fourrer son nez dans les valises. Tout cela, c’est du cousu main, d’un vaillant petit tailleur et immense musicien.

En écoute : John Taylor. Insight. Sketch, 2003. SKE 333035.

Triple autoportrait dans le parc de Chenonceau

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Ajouté à 10 h 10 :
Les statistiques de H&F sont indisponibles pour la journée du 16, mais j'ai le plaisir (vain, futile et infantile) de vous annoncer que ce carnétoile a reçu 506 visites le 17, soit hier, et le premier jour, depuis sa création, à passer le symbolique demi-millier.
(Comme les autres statistiques dont je dispose font part d'une fréquentation supérieure lundi, on peut supposer que ce demi-millier a aussi été dépassé le 16...)
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En écoute :
"La jalousie" de Léo Ferré