dimanche, 21 octobre 2007
Mondanité XXVIII
Vous savez bien, c'était à ce mariage, cette noce. À ce banquet où les gosses ne pouvaient pas s'endormir.
La famille du marié avait joué une parodie du Parrain, à laquelle le père s'était prêté de bon coeur, endossant l'habit du chef de famille mafieuse. Les frères et la soeur de la mariée avaient aligné quelques anecdotes soi-disant gênantes sur l'épousée du jour. Il y avait eu d'autres saynètes. À chaque fois, on demandait l'attention des convives. Disons que certaines étaient plus réussies que d'autres, et ça passait toujours le temps entre les plats.
Au moment du bal, ce fut un déchaînement d'harmonies gestuelles. Les soupeurs d'avant minuit, subitement transformés en citrouilles, prenaient des mines éberluées, empruntaient des attitudes interloquées, et tout ce beau monde valsa, puis pasodobla puis rockaya vaguement sur Partenaire particulier.
Dans un coin, un enfant épluchait le catalogue jouets de la Grande Récré.
Il y avait des conversations privées, et des chuchotements suivis de fous rires dont on pouvait imaginer que les vins, tout autant que la figure hideuse d'un monsieur assis non loin, les avaient provoqués. La syntaxe se perdait dans les falbalas des danseuses accoutrées et les flonflons à deux sous. Tous ces gens aux traits marqués noirs imbriquaient leurs visages les uns dans les autres et se perdaient dans les lueurs rouges des spots. La grande salle explosait de foule peut-être imbibée.
On dansait, autant dire.
14:40 Publié dans Un fouillis de vieilles vieilleries | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Art, écriture