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jeudi, 23 juin 2011

« Festőmályva »

"1811", graffito de prisonnier, Tour de l'Horloge, Saint-Jean d'Angély, 13 juillet 200821-22 juin 2011

Sally went out, picked hollyhocks. Sur l'image, prise un jour de juillet, je ne cherche pas à interpréter le rôle de Septimus, ni à donner l'illusion d'un qui serait victime d'obusite, mais, pris entre les lignes irrégulièrement verticales et doucement penchées de roses trémières aux couleurs variées (de droite à gauche : rose fuchsia, grenat, rose pâle, rose pâle au coeur lilas), je tente de contempler, et de donner un sens à ce qui n'est pas le mur. L'instant est si rare de lumière. De sérénité. Le vert pâle, à peine froissé, de la chemise, est juste rehaussé par le vert plus foncé des tiges. De l'autre silhouette, plus lointaine, on n'aperçoit que le haut. L'instant est si rare. L'instant est si rare.

"La Sonate", Pont l'Abbé d'Arnoult, 14 juillet 2008Barbe se hâtait, un peu grisée, mais, après les hallucinations auditives (j'ai noté cela dans la nuit de mercredi à jeudi, peut-être étais-je déphasé ou décalqué), ne peut-on envisager que le suicide de Septimus soit une sublimation inscrite dans le texte, et non un appel au secours ? Katherine Rossy désapprouve, est sur une autre longueur d'ondes. Creepy Virginia. L'instant est si rare. Barbe se hâtait : Julie n'est pas Charlotte, et Janine n'est pas (vraiment) Josiane, n'est-ce pas Nelly et Josiane ? (Il manquait, dans notre périple, des voyageuses.) Creepy Virginia.L'air est lourd du parfum de la visiteuse, et c'est dans cet enfermement que je ne voulais pas me regarder : pas dans le mur, mais porté par la verticalité à peine penchée des roses trémières. (Festőmályva.)

A Cherbonnières, alors, je ne voulais pas imaginer d'autres journées, plus noires, ni d'autres tiges - d'un violet singulier, zébré de jaune. L'anthracite prend si facilement le dessus (Barbe se hâtait, un peu grisée), dans nos vies, et même dans nos étés, et même dans les moments où l'on voudrait s'adonner à la vacance. Silence ponctué, comme un ciel nocturne, de rares éclats presque blancs. Le mur est d'une couleur terne, mais sans uniformité. Du gris, du charbonneux, du beige sale, du blanc jaunâtre, et lui aussi (le mur) semble pencher. Lui aussi (l'homme) semble fléchir doucement (flancher ?).

L'instant est si rare de lumière trémière.

Voit-il les voyageuses ? Voit-il les voyageuses ? Et que voit-il ? Les voyageuses. Les voyageuses (Julie, Charlotte et Nelly) se déplacent avec des ciseaux. Elles dessinent des arcs dans le ciel, au fur et à mesure de leurs déplacements, et avancent avec des mouvements décidés, à la manière des concertistes que l'on imagine, dans un mouvement presto de Haendel. Elles s'avancent. Elles s'avancent dans l'allée à dessins de sable jaune et gris. Elles se hâtaient. Se hâtent. Un peu étourdies. Leurs mouvements précis comme ceux que l'on imagine aux concertistes (basse de viole). Alors, j’imagine encore d’autres chiens, au collier bleu impeccablement ponctué d’ocre (s'avançant eux aussi dans l'allée ? à la rencontre des trois voyageuses ? où ?), comme il imagine des concertistes, ou des voyageuses, ou des envolées lyriques, s'affichant sur le non-mur face à lui qui a derrière lui un mur d'une couleur terne, mais sans uniformité. Alors j'imagine encore d'autres chiens. Alors j'imagine d'autres lumières. L'instant est si rare. Amstramgram, Sally went out. Nelly (pas Sally) vit la première, au bout de l'allée (où pas un chien, pas le moindre), le panonceau, et lut l'inscription : Festőmályva. C'était loin d'entre Baule et Courbouzon. Le voyage est encore long. L'instant est si rare.

Cherbonnières, 17 juillet 2008He retreats. So rare my taste. He returns. So rare my taste. (En brun orangé, bien sûr, page 43.) Souvenirs, de pied en cap, et de viole en vielle. Tout à pied, la marche, le voyage, pas de roue. Si rare de lumière. (Goût exquis.) Si rare de lumière. Nuages roses : Ces piétons ont le temps pour eux. (Premier vers d'une dérobade ?)

Elles s'avancent. Et que voit-il ? Il ne voit rien, semble fléchir doucement (flancher ?). De nouveau, la correctrice fait remarquer la propension de l'écrivain en herbe (folle, sauvage, ombellifères envahissant la vue et ne permettant de voir que partiellement le blanc impeccable des volets) à user de parenthèses, à en abuser à la toute fin des phrases (comme ici). Lui, le regard perdu, légèrement penché, penchant légèrement, l'imagine avec les trois marcheuses, et se dit qu'elle aussi ne saisirait pas le sens de cette pancarte (du panonceau) : Festőmályva.

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