Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeudi, 29 septembre 2011

Affaires transversales, conversation croisée

29.09.2011. 9 h 20.

J'ai reçu ça :

-------------------------------------------
Bonjour,

Au vu de la quantité importante des candidatures à l’Atelier floral, à l’Atelier Bien-être ainsi qu’à l’Atelier Fitness, il ne m’est pas possible de répondre à tous les agents. Par conséquent, seuls les agents dont l’inscription a été validée, recevront un mail de confirmation cette semaine.

Merci de votre compréhension,

La cellule d’Aide et d’Action Sociale

H*** S.-K.
Bureau des Affaires Transversales - SPRH

 

O. - Pas de pot...

G. - J'adore le "Bureau des affaires Transversales". Pour un peu, ça donnerait presque raison aux salauds qui essaient d'expliquer qu'on ne manque pas de postes dans l'enseignement, mais qu'il y a des postes mal employés...

O. - De mémoire, le BAT dépend du Ministère du Mieux-Vivre-Floralement-Ensemble.

G. - Et le fitness, t'en fais quoi ? De mon côté, je m'entretiens en ouvrant des boutanches.

(Au fait, tu nous parlais de ta vénérable chienne samedi soir... Figure-toi que, depuis dimanche matin, nous avons adopté une petite chatte, ou est-celle qui nous a adoptés : maigrissime, miaulant, réfugiée sous le cèdre du rond-point, elle a fini par nous conquérir, sans qu'on se force trop. Véto samedi. Et les garçons ravis, bien sûr.)

S. - Bureau des Affaires Transversales : c'est l'équivalent du bureau des affaires non classées au FBI !

O. - G., ta médecine me plaît bien. 

(Pour le chat, ça te pendait au nez. Dans un sens, tu t'en tires bien : vous auriez pu tomber sur un bébé Terre-Neuve... A-t-elle seulement un nom, cette Cosette ?)

G. - Séhune. (Nom donné par Oméga : "c'est-une", I guess.)

Quant au bébé Terre-Neuve, non merci. On préfère les molosses aux bolosses, quand même.

Comme une promesse de couperet

3107056504_b01cb06ac2.jpg29 septembre 2011

Une chaleur furieuse. It was the scar together with the flowers. Christelle, qui a rejoint les autres embringués dans ce périple sans fin, se rappelle la chambre de la maternité. Dans son pays, dans sa contrée, on ne faisait pas tant d'histoires. Vraiment, c'est le bouquet ! Vraiment, c'est le bouquet !

Le bâtiment l'impressionne, rose pastel. Elle ne sait pas ce qu'elle doit encore imaginer, se prouver. Peu s'en faudrait qu'elle ne ressente une saine indignation, quatre syllabes se mêlant. Un ami à moi, sans qu'ils s'en aperçoivent, avait brisé la glace d'une sonnette d'alarme, les nuages roses alors s'éloignaient, buvant le vin des musiciens. De 1972 à 1978 (elle se rappelle la chambre de la maternité), il aura fallu passer des six lettres formant une seule syllabe lourde et voluptueuse aux cinq signes griffés que l'on prononce en deux temps distincts, comme une promesse ou comme un couperet, ou comme une promesse de couperet. Le nom me rompit aux charmes du monde. Et, près du Carrousel, je fus roué de coups. Cela s'appelle, en effet, briser la glace.

Vraiment c'est le bouquet. Alors, toutes les traditions se perdent, même dans les maternités. Nuages roses, envolés... Filer la laine près d'une fenêtre, pfffuittt... Cinq signes griffés, le nom difficile à dire sans y faire porter des siècles de lourdeur théologique, une syllabe fervente. Et peu s'en faudrait que Christelle, en se disant tout cela, en réfléchissant à ce qu'a été, jusqu'à ce périple, son existence, ressente une vive indignation. Pays des cicatrices. Il aura fallu six années pour se défaire d'un signe, gardant la lettrine, l'initiale. Nuages Vert / Roseroses, puis je marche jusqu'au fleuve, contemple ce périple fou. Vraiment, c'est le bouquet ! Pays de cicatrices, et donc regarde le fleuve, vide ton verre.

Vraiment, c'est le bouquet. Tu m'as bien compris.

Avec tes amis.

Christelle, avec ses amis mais seule en elle aussi, poursuit le voyage.

ʬ - ᴔ - Ѡ

Au cours de l'été 1991, entre une année de Terminale étincelante et une année d'hypokhâgne qui allait être l'une des plus stimulantes, entre autres intellectuellement, de ma vie, j'écoutais presque chaque jour, et souvent plusieurs fois par jour, à Cagnotte, l'album de Gérard Manset qui date de 1974 et dont ma soeur venait de me "repiquer" un enregistrement sur cassette audio. Je découvrais l'album, un peu plus d'un an après que mon ami Christoph m'eut fait découvrir Manset.

Cet été-là, plus que les albums Lumières et Prisonnier de l'inutile (dont le souvenir est lié, pour moi, aux journées hivernales de mon année de Terminale), c'était donc l'album de 1974. La cassette audio est foutue depuis longtemps, et, selon la stratégie habituelle de Manset, la version remastérisée en CD ne contient pas toutes les chansons d'origine. Même dans les best-of ou coffrets, certaines n'ont toujours pas reparu, condamnées à l'instar de toutes celles du premier album, et du troisième album. Entre autres, Un homme étrange, que j'avais dans la tête presque en permanence cet été-là — et dont je juge encore aujourd'hui que c'est une composition d'une très grande subtilité, qui tient à merveille l'équilibre entre chanson populaire, texte insolite et arrangements ambigus — semble avoir été voué aux oubliettes. Il m'arrive régulièrement de chercher, sur youTube ou autres sites, telle ou telle de ses chansons. Comme l'éditeur de Manset et Manset lui-même sont très vigilants, on ne trouvait, jusqu'à naguère, aucune de ces chansons condamnées (ni les autres d'ailleurs). Or, il semble que le blocus soit levé, ou qu'EMI soit moins vigilant ces temps-ci, puisqu'il y en désormais toute une fournée sur youTube.

Pour plus de sûreté, et dans l'hypothèse d'une prochaine razzia EMI d'autant plus idiote que des vingtaines de chansons ne sont disponibles que par de vieux vinyles, je viens de télécharger Un homme étrange. Outre l'été 1991, la semaine en solitaire à Madrid, ou d'autres moments plus furtifs (fugitifs ?) venus plus tard (ou dont mon souvenir s'accorde à les fixer un peu plus tard dans la chronologie), cette chanson me rappelle combien ma soeur aimait à se moquer des rimes de Manset (dans cette chanson-ci : "fait comme une branche de céleri / mais gare à celle qui rit"), et, sans doute, par ce biais, de moi, de mon goût pour Manset. Cet été-là, aussi, en écoutant Manset, j'ai écrit des brassées de poèmes, à l'Olivetti sur du papier pelure, feuilles qu'ensuite je reliais, minces recueils de douze ou quinze poèmes que je me rappelle partiellement et imparfaitement, mais que je ne renierais aucunement.

 

(Le vrai punctum, le point absent, la ligne de mine de ce texte, c'est Christoph.)

Déchéance d'en haut et d'en bas

D'après ce que j'ai pu lire près des porte-manteaux de grande section, il y a, sur une petite trentaine d'élèves dans cette classe, une Loane, une Louane, une Louna et deux Matyss.

Cependant, on entend parler maintenant de rétrocommissions en provenance d'Arabie saoudite au printemps 1995 : une dizaine de millions de francs versés en liquide pour la campagne d'Edouard Balladur contre des livraisons d'armes. Dans les innombrables épisodes qui jalonnent cette affaire, on a fini par atteindre, et même dépasser le Watergate. Et Sarkozy fanfaronne, ironise, crétinise. 

Les parents de Loane, Louane, Louna et des deux Matyss voteront peut-être pour lui. Ou pas. Ou pas du tout.