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samedi, 15 octobre 2011

Exister est un plagiat : 9 et 64

9

 

Au mois d’avril, notre classe de CM1 s’est rendue, pour une quinzaine, en classe de neige à Jézeau, dans les Pyrénées. Ce n’était pas la première fois que j’allais à la montagne, où mes parents nous emmenaient chaque année, pendant une semaine, aux vacances de février. En revanche, c’était la première fois que j’allais passer aussi longtemps loin de ma famille. Je me rappelle l’angoisse de ne pas savoir faire mes lacets (mon grand-père maternel m’a appris peu avant le séjour, au pied du mur en quelque sorte), et je me souviens que ma mère, dans sa première lettre, m’écrivit, entre autres recommandations : « essaie de mettre ton pantalon à l’endroit ; c’est plus confortable, comme ça, tu sais ». (J’avais huit ans, et en raison de mon année d’avance, il s’agissait certes d’une exagération, mais d’une inquiétude vaguement légitime.)

Lors de cette quinzaine, qui s’est transformée, par la force des choses (du temps), en classe verte, j’ai appris le mot mortadelle – et j’en ai goûté pour la première fois.

Lors de cette quinzaine, nous vivions dans un centre d’hébergement spécialisé dans l’accueil des classes. Il y avait, avec nous, une classe de CM2 de Villeneuve-de-Marsan, et une dizaine de trisomiques que l’on nous apprit, par euphémisme métonymique, à nommer enfants de Lourdes.

Un soir, lors d’une des nombreuses parties de football que nous avons disputées au fil de la quinzaine, j’ai failli marquer un but. (Cela était suffisamment rare pour mériter d’être souligné.) ―――Pas mal de coupures de courant…

 

 

64

 

Au mois d’avril, Alpha, âgé de neuf mois, avait appris à se déplacer en trotteur, ce qui était, pour lui, source d’extase et d’hilarité. Des photographies de la même époque le montrent aussi en train de jouer avec la télécommande du magnétoscope, ou en train de chercher à enfoncer joyeusement la chaînette en plastique de sa tétine dans le nez de mon grand-père paternel (à Saintes). Nous avons commencé à nous rendre avec lui à la médiathèque de Beauvais, avec arrêt (prolongé, souvent) à l’espace réservé aux (petits) enfants.

Peu après, il apprenait à se mettre debout tout seul.

Il y avait, non loin de chez nous, à Beauvais, une grande place de terre battue, la Place du Jeu-de-Paume (où un de nos amis, languedocien d’origine, jouait, avec des « collègues », à la balle au tambourin), et un parc arboré assez vaste, le Parc Kennedy.

Pas mal de journées sont passées… Pas mal de journaux sont parus…

Un trou d'air

               "C'est énorme. On est nuls, on est mauvais jusqu'à la moelle, et on est en finale ! "

(Alpha, 10 ans)