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lundi, 12 décembre 2011

4211 / Trophonius, suite

Parmi les bizarreries que l’on trouve, à ce que m’écrit Juliane, sur les rayonnages de sa librairie – librairie qui compte, à ce qu’elle m’écrit, près de quatorze mille ouvrages – il y a l’intégralité des romans de Vaughan Kester, en anglais et en traduction. Juliane semble craindre beaucoup qu’un jour un acheteur se montre intéressé par cet ensemble qui constitue l’un des fleurons de sa librairie. Pour ma part, je ne comprends pas du tout, ni pourquoi elle ne veut pas les vendre, ni pourquoi, ne désirant pas les vendre, elle ne les garde pas tout simplement par devers elle. Juliane me répond invariablement qu’il faut que l’ensemble de ces livres soit disponible à la vente pour qu’ils soient vraiment l’un des fleurons de sa librairie – c’est son expression – mais qu’elle ne peut pas non plus inscrire un prix prohibitif sur la page de faux titre, car elle craint d’attiser les convoitises de bibliophiles un peu ignorants qui, s’imaginant qu’il s’agit là d’absolues raretés (alors que ce ne sont, à ce qu’elle m’écrit, des raretés que relatives, des raretés en tant que collection complète dans une librairie d’occasion en Europe – les romans de Vaughan Kester n’ont pas une cote très élevée, ni en anglais ni en traduction (et ce alors même, pensé-je dans mon for intérieur, que personne ne sait que Vaughan Kester a été traduit)), se précipiteraient pour les lui acheter tous au comptant, faisant de la sorte la fortune et le malheur de Juliane. On doit toujours tâcher de ne pas se compliquer la vie : c’est ma devise.

 

 

Juchée sur la chaise blanche, la chatte joue avec un des lutins de bois du sapin de Noël, puis, toujours boxant, fait tomber une des boules dorées, qu’elle poursuit ensuite sur le carrelage. —— Je ne sais plus qui m’a écrit en ajoutant cette phrase en-dessous de sa signature. Irène, peut-être ? Ou Philippe ?

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