samedi, 14 juin 2014
Limericks meurthois, 60 et 544
▬ 60 ▬
Belleville, région sismique ?
Tu peux la faire, ta mimique —
Meurthois, point ça ne m’impressionne.
Ton visage se convulsionne :
On dirait Stromaé quand il saisit le mique.
▬ 544 ▬
Le roi Salomon II de Vandelain-
-ville suggéra que l’on vende l’un *
Et qu’on coupe l’autre.
Sans plus de patenôtre,
Il alla dîner chez son chapelain.
* Rime absolument atroce, qui ne gênera pourtant aucunement ces millions de Français qui ne font pas la différence entre “brin” et “brun”, spéciale dédicace aux punkesses, elles se reconnaîtront. (Quant aux trois affreux taratantara qui vicient ce limerick, n’en parlons même pas.)
23:44 Publié dans Album de limericks meurthois | Lien permanent | Commentaires (0)
L’Hiver de Yellowstone
L’Hiver de Yellowstone
Quatrains documentaristes à forte densité animalière
Ah, je trouve vraiment ardent
Le goût âpre du roquefort.
Plus le froid est mordant,
Plus les loups sont forts.
╠═╗
Ce vers, petit,
Tu l’as bâclé.
Le wapiti
Est encerclé.
╠═╗
En naviguant sur mon esquif,
Je chantais à tue-tête “Che sarà sarà”.
Quand le froid sera plus vif,
Le rapport des forces s’inversera.
╠═╗
Ô, je veux glorifier
La beauté de ma Muse seule.
Les loups frigorifiés
Ont de la buée à la gueule.
╠═╗
Votre diction monotone
Me rappelle un âpre désert.
Le volcan de Yellowstone
Respire lentement au travers des geysers.
╠═╗
Dans le lointain azuré
Se dessine la lune grège.
Le gros bison bien fourré
Farfouille salement la neige.
╠═╗
Devenu fou, Oreste
Épousa la solitude.
Même pour de simples restes,
La concurrence est rude.
╠═╗
Pour vaincre l’univers entier,
Ce matin je me sens d’attaque.
Les pygargues altiers
Lacèrent des bouts de barbaque.
╠═╗
Ô ces belles roses fanées
Et votre teint, devenu glace !
Depuis plusieurs millions d’années
Le continent américain se déplace.
╠═╗
Mon style fort sémillant
Plaît aux reines et aux princesses.
Les loutres, sautillant,
Semblent courir un steeple-chase.
╠═╗
Toujours en été nous restons
Demi-nus à nous divertir.
Quand il se caille les roustons,
Le bison sait qu’il faut partir.
╠═╗
Vois-tu, le vase de Soissons,
Souviens-t’en, duc de Tintagel.
La loutre broute-poisson
Fume un cigare Vivagel.
╠═╗
Très peu probable que j’oublie
Par un froid pareil mon duffle.
Le bison affaibli
A de la neige plein le mufle.
╠═╗
J’ai brisé ma mine en
Composant ces vers régaliens.
Pour les grands ruminants,
Le choix est cornélien.
╠═╗
Qu’un poète chante l’amour
En de lyriques vers abstrus !
La louve s’éclipse pour
Se faire choper par l’intrus.
╠═╗
Embarquez pour Cythère,
Coupe-jarrets et sicaires !
Le loup solitaire
Retourne à sa vie précaire.
╠═╗
Ce qui n’est pas pareil
Est différent, je crois.
La chaleur du soleil
Fera plier le froid.
23:14 Publié dans Le Livre des mines, Quatrains conversationnels | Lien permanent | Commentaires (2)