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dimanche, 28 septembre 2014

Ping-pong, 6

 

Je m'en revenais, en Corail, à Dax, après le dernier oral. Comme à chaque passage à Paris, j'avais écumé les petits bouquinistes du cinquième arrondissement et rentrais avec quelques pépites, dont cet exemplaire de Philosophes à vendre, dans la petite collection couverte de kraft et brochée, comme tant de textes majeurs, du beau nom de Pauvert.

L'année précédente, j'étais rentré avec mon père, je crois — mais là, en retentant ce même concours, il était hors de question d'attendre le jour officiel des résultats et la proclamation dans la salle carrelée dénuée de charme. Dans le Corail, je lus, au début du trajet, il me semble, ces textes dialogués d'une vie et d'une énergie extraordinaires. Un voisin assis de l'autre côté du couloir s'autorisa à me demander pour quelle raison je lisais Philosophes à l'encan. (Je ne me rappelle plus du tout l'âge ni la mise ni le visage de cet homme, mais je me rappelle qu'il choisit de donner cette variante dans la traduction du titre.) J'évoquai le hasard (sept francs pour un petit volume impeccable de cette singulière collection, pas à hésiter) mais aussi l'adieu à mes études de philosophie que constituait, quel qu'en fût le résultat, ce concours passé.

Ce soir, apprenant la mort de Pauvert, je suis allé repêcher, sur mes étagères, ce petit volume, dont j'ai relu quelques pages.

Il fait doux, à aller au diable.

22:17 Publié dans Ping-pong | Lien permanent | Commentaires (0)