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jeudi, 15 novembre 2018

Le 17 novembre 2018 : beaufitude poujadiste ou sursaut populaire ?

Je n'en ai pas fait état ici, car c'est Facebook qui est devenu, depuis de nombreuses années, le lieu où débattre, mais j'ai, dès le début, été sceptique voire atterré face à la mobilisation grandissante autour des fameux gilets jaunes. Lancé par une foldingue manipulatrice ou manipulée, reprise illico par toute la fachosphère et un seul syndicat antirépublicain, ce mouvement sentait le poujadisme façon bonnets rouges, voire l'insurrection antidémocratique genre 6 février 1934... Bref, pas de quoi hésiter : y participer, non franc et massif.

J'ai lu ce matin un article du Monolecte (Agnès Maillard) qui est plutôt bien écrit (malgré des fautes de français) et qui m'a fait un peu changer d'avis, notamment après plusieurs jours à lire des internautes répéter inlassablement que le mouvement du 17 novembre visait aussi à défendre les services publics, les hôpitaux, le système de retraite... ce qui est faux, pour l'instant, mais après tout, ça peut changer...

Pour les feignasses qui n'ont pas le temps de lire cet article en entier et en laissant de côté ne serait-ce que deux minutes leurs préventions et préjugés, je donne ici les trois derniers paragraphes, qui montrent bien qu'Agnès Maillard refuse justement le renvoi dos à dos de deux catégories qui doivent au contraire se serrer les coudes :

Au final, à quoi ça sert de distribuer de bons ou de mauvais points entre les causes qui mériteraient d’être défendues et les colères qui seraient mal orientées ? À quoi ça sert de renvoyer dos à dos le bouseux enchainé à sa bagnole et son isolement grandissant et l’urbain qui doit pomper comme un Shadock sous amphé pour servir son SMIC mensuel de loyer au proprio ? À quel moment la relégation dans les limbes ou l’entassement dans les citées [sic] mortifères ont été des choix raisonnables et consentis par chacun d’entre nous ?

D'un côté comme l’autre, il y a de plus en plus de colère, de plus en plus de rejet d’une politique toujours plus élitiste et excluante, faite par et pour les 10 % les plus privilégiés contre tous les autres. Qu’importe si l’allumette qui se rapproche de la mèche n’est pas craquée dans les bonnes conditions, de la bonne manière ou pour les bonnes raisons.

Il n’y a plus qu’un peuple qui en a marre, qui est en colère et qu’on doit — moins que jamais — laisser seul aux mains des forces politiques qui font leur terreau de la haine des autres.

 

Ainsi, ma position, qui s'infléchissait au vu d'un certain nombre d'éléments, va être très attentiste.

Je ne participerai pas à la journée du 17 novembre, trop entachée de consumérisme et de poujadisme, mais je laisse aux manifestant·es (presque tou·tes de la 25e heure et qui n'ont pas intérêt à nous faire la leçon, à nous) la possibilité de nous montrer que de ce machin mal embarqué sort quelque chose de positif. En bref : est-ce que les slogans pour la défense des petites lignes ferroviaires et des hôpitaux de proximité l'emporteront, dans les pancartes et les prises de parole, sur la beaufitude crasse et les caricatures antisémites des gouvernants ?

Là est la question, et là sera, pour moi, la réponse.

 

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