vendredi, 09 mai 2025
09052025
Il n’aura échappé à personne que je travaille notamment, ces temps-ci, sur Ama Ata Aidoo, écrivaine que je lis depuis trente ans mais dont je n’avais jamais pris le temps d’éplucher la bibliographie. Beaucoup de livres sont épuisés, difficilement trouvables, même avec le Prêt Entre Bibliothèques, même avec les sites de téléchargement pirates.
Ce matin j’ai proposé une communication sur le plurilinguisme et le rôle de la langue allemande dans Our Sister Killjoy. Pour peaufiner certains aspects de mon travail — tout à fait inutilement pour la communication elle-même, vu que le texte faisait déjà 4.500 mots et que j’ai dû en sabrer plus du tiers — j’ai découvert un recueil de poèmes publié en 1985 par les éditions The College Press à Harare, mais dont Helen Yitah, par exemple (dans un texte publié après la mort d’Aidoo dans le n° 66.4 de l’African Studies Review), semble sous-entendre que certains poèmes ont pu être écrits dès les années 1960. Ce recueil s’intitule Someone Talking to Sometime, un titre très Gertrude Stein ; il serait intéressant de chercher par quelles synergies une écrivaine ghanéenne déjà réputée aux Etats-Unis s’est retrouvée publiée dans le jeune Zimbabwe.
En lisant quelques poèmes du recueil, j’ai été frappé par un passage du tout premier poème, qui s’intitule “Of Love and Commitment – for Omafumi”, et dans lequel Aidoo évoque Malcolm X et Stokely Carmichael. Vu ce qu’elle écrit plus loin, il est évident que le poème a été écrit au début des années 1980.
J’ai donc lu ce poème la semaine même où j’ai fini de lire l’essai si riche et si concis d’Elara Bertho sur les années guinéennes de Miriam Makeba et Stokely Carmichael. Il ne saurait y avoir de hasard. Il faut traduire ces poèmes d’Aidoo, il faut les faire connaître.
15:41 Publié dans 2025, Affres extatiques, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
Écrire un commentaire