mercredi, 20 juillet 2005
Italiques
Il m'arrive, en publiant, dans ce carnet de toile, mon déjà vieux Multijournal, d'oublier certaines mises en italique. C'est que c'est fastidieux, tout de même.
21:45 Publié dans Flèche inversée vers les carnétoiles | Lien permanent | Commentaires (0)
Journalistes incultes... un pléonasme?
Un des désagréments de la fréquentation de la famille, en vacances, est d'être exposé à la télévision (comme on dit être "exposé aux radiations" ou à un virus).
Ainsi, à l'instant, sur Arte, chaîne pour laquelle on pourrait imaginer que les journalistes sont mieux triés qu'ailleurs, à l'issue d'un reportage sur la situation au Togo (!), la journaliste nous dit que "l'O.N.U. vient de publier un rapport alarmiste".
Si cette andouille connaissait la différence entre les adjectifs "alarmant" et "alarmiste", elle aurait sans doute employé le premier des deux adjectifs... à moins qu'elle n'ait vraiment cherché à dire que l'O.N.U. s'affolait pour rien... ce qui serait cocasse, car, dans ce cas, pourquoi consacrer un reportage à la question?
Non, rassurez-vous... ou plutôt: inquiétez-vous. La situation au Togo est bel et bien alarmante.
20:06 Publié dans Words Words Words | Lien permanent | Commentaires (0)
François Jeanneau
Je découvre ce jour seulement le blog de l’excellent saxophoniste François Jeanneau, dont, du coup, j’écoute, en boucle, le seul disque en ma possession ici, Rencontre, en trio avec Bertrand Renaudin et Jean-Paul Celea.
Ce qu’il dit, sur son blog, des «experts» me rappelle, hélas, les prétendues expertises, commanditées par le Ministère de l’Education nationale, en matière d’équipes de recherche. Mêmes bureaucraties en tous points de la sphère…
17:55 Publié dans Jazeur méridional | Lien permanent | Commentaires (1)
Marqueyssac
Juste une petite note, non seulement pour approcher des deux cents à pas de géant, mais surtout pour signaler une très jolie note de Simon sur le blogging en nocturne, entée d'une fort belle photographie de Marqueyssac. Si je commençais à raconter mes souvenirs de Dordogne sur ce carnet de toile, il faudrait créer encore une nouvelle catégorie.
15:15 Publié dans Flèche inversée vers les carnétoiles | Lien permanent | Commentaires (0)
Frênes têtards
Je signale l’excellent article de Gilles Mourgaud, toujours dans L’Oiseau Magazine (n°78, p. 17), intitulé «Frênes têtards en péril».
L'article n'est pas en ligne, mais vous pouvez vous abonner à L'OISEAU MAGAZINE, et, sinon lire ici un article équivalent.
Il y a aussi, sur le site d'un certain Christian dit "Ligérien", deux très belles photographies de ces arbres en Anjou.
14:47 Publié dans Sites et lieux d'Indre-et-Loire | Lien permanent | Commentaires (0)
Reprise
Par petites touches, je ré-enregistre toutes les notes, depuis la naissance de ce carnet de toile, en leur assignant une catégorie. Je m'aperçois ainsi que je radote, car j'ai déjà écrit deux fois la même chose à propos de La Héraudière.
De plus, je peux ainsi rectifier deux ou trois petites erreurs. Tout cela prend un peu de temps, ce qui explique pourquoi j'écris peu. J'aurais bien deux mots à dire aussi de la note publiée ce matin, début avorté d'un roman, bref fragment écrit le 4 avril 2004 (04.04.04). Mais enfin...
11:44 Publié dans Flèche inversée vers les carnétoiles | Lien permanent | Commentaires (0)
43 au cube, chapitre 1
Chapitre 1
Depuis toujours, ou, du moins, depuis qu’il en avait souvenir, les nombres l’avaient fasciné, et cette fascination s’était tout d’abord exprimée dans son attention nettement marquée pour les plaques minéralogiques des voitures, camions, camionnettes, fourgonnettes, dès les années 1970 de sa petite enfance. Plus tard, très peu doué pour les leçons de mathématiques (ce que ne comprenaient nullement ses parents, fascinés qu’ils s’étaient retrouvés, eux, par cet enfant numérophile), il garda un net attrait pour les chiffres, les nombres, les séries et les différentes combinaisons possibles. Il s’adonnait notamment à des rêveries poussées autour des nombres premiers, dont la découverte, puis l’exploration, l’avaient plongé dans des abîmes nouveaux d’exaltation non contenue, à tel point qu’un exercice sur les nombres premiers, dans un devoir scolaire, ne serait pas nécessairement réussi : l’exaltation dans laquelle le plongeait la simple apparition du nombre 43, par exemple, suffisait à détourner son attention et à le priver du peu de logique qu’il avait à sa disposition, ce même lorsque ce 43-là n’avait aucun rapport avec les nombres premiers. Il faut bien avouer, mon cher Ariste, que, dans notre logiciel de traitement de texte, la fonction Statistiques est bien pratique, et même irremplaçable, puisqu’elle permet de connaître à tout moment le nombre de signes (ou de mots) du tout, ou d’un fragment. Ariste est un prénom que tu as entendu ce matin, dimanche 4 avril, boulevard Béranger, en te faufilant entre les badauds agglutinés qu’une importante (mais dérisoire) brocante avait aimantés en ce lieu que tu aimes par-dessus tout, car il évoque les paseos espagnols. Comme il était surtout passionné par la poésie, la littérature, l’écriture, l’idée lui vint un jour (sans nulle connaissance oulipienne) d’écrire un texte composé de 7 strophes de 49 heptasyllabes, et dont la forme consistait en l’alternance de sept rimes récurrentes, ABCDEFG, etc. L’heptasyllabe n’étant pas un mètre aisé, et la reprise lointaine de rimes sept fois récurrentes requérant une prouesse, il laissa son poème à l’état de projet, ce qui devait devenir d’ailleurs une constante pour lui, l’amour des ébauches le disputant à la velléité. Je n’ai jamais tant écrit que gommé ce que je venais d’écrire, je n’ai jamais tant bleui le papier que manié l’effaceur, je n’ai jamais tant acheté de pointes que de Tipp-Ex, je dis vrai, je suis l’éternel fossoyeur de mes propres travaux. Ariste, tu dois me croire, je dis vrai, je ne mens pas, j’ai tous les droits sur moi-même, aucun sur toi, je ne sais où je vais, voici le cinquième je, le deuxième j’, le deuxième me, le deuxième moi-même de cette phrase. « Comme je vous le dis, ici ou ailleurs, nous recevions hier des amis d’Ariste chez nous, cela faisait presque une vingtaine d’enfants entre cinq et dix ans, qu’il fallait occuper, et je vous prie de croire que ce n’était pas une mince affaire. » L’écriture, pourtant, est largement une question d’accumulation, signes après signes, mots, phrases, tournez la page, aussi ne voit-on pas très bien ce que peuvent bien signifier ces gommes, ces effaceurs, ces Tipp-Ex, quand bien même il est impératif d’élaguer, de reprendre et réviser. Tout ce qu’Ariste trouve à répondre déçoit, désillusionne, déconstruit, tombe en lambeaux, s’amoncelle comme des poussières de toiles d’araignée au petit matin, sur le chemin toujours neuf des impressions fugaces, bribes, paroles défigurées, déliquescentes, comme au bon vieux temps de la poésie décadente. L’écriture de ce poème ne lui aurait pas coûté ; seulement, une fois l’idée formée, le projet élaboré, l’écriture elle-même ne présentait plus, pour Vincent, le moindre attrait, comme ces chansons qui obsèdent une journée durant, et dont l’écoute, au retour du travail, déçoit. Le « il » de ce récit s’appelle Vincent, ou, plutôt, le personnage que les premières phrases ont nommé, incertainement, « il », se prénomme Vincent ; ou plutôt, l’auteur vient de décider de le prénommer Vincent (comme cela sent la boutique !). Vincent, fasciné par les nombres mais surtout doué pour la littérature, se trouva dans une situation contraignante, qui consistait à écrire des textes en préservant intacte son obsession pour les nombres, ce qui laissait la porte ouverte, tout de même, à plusieurs possibilités. Les points-virgule ont la même valeur que les virgules, mais les deux-points sont équivalents à des points, ce qui est, d’ailleurs, une règle parfaitement arbitraire, qui ne peut s’appuyer, en guise de justification, sur aucun traité de grammaire ou de ponctuation, oh non.
09:10 Publié dans Ecrit(o)ures | Lien permanent | Commentaires (2)