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jeudi, 04 février 2010

7. Inanité sonore

4 février, quatre heures de l’après-midi

Dans la suite gigantesque de l’hôtel où j’ai désormais posé mes bagages, ne filtre – à ma surprise grandissante – aucun bruit du dehors. La chambre est bougrement chère, il faut dire.

Pour l’instant, à cette chambre près, mon voyage est plutôt moins dispendieux que je ne le pensais. De toute manière, l’arrangement que j’ai mis au point avant mon départ avec le conseiller financier qui gère ma fortune et mes placements – qui eût dit que, devenant multimillionnaire, ma lubie deviendrait ce voyage sans fin en Océanie ? – fonctionne à merveille.

Ces derniers jours, j’ai peu écrit, et là justement, je suis rentré plus tôt à l’hôtel, par fatigue, mais aussi pour ne pas laisser en plan le livre dont ce log-book sert de trame et qui compte presque autant que le voyage lui-même.

La Tasmanie est très attachante, et les motifs de frustration ont plutôt tendance à s’estomper. J’ai passé ces dernières journées à explorer, parcourir les alentours des différents parcs naturels de la moitié sud de l’île : du côté des Hartz Mountains, après Geeveston et Dover – du côté des différents lacs que longe l’A10, entre les Wild Rivers (inapprochables) et Cradle Mountain (inabordée) – du côté de la très belle péninsule que bouture, comme un iota souscrit, Tasman Island (ah, Fortescue, Nubeena, Safety Cove et Sloping Man ! (n’a-t-on pas envie de voyager pour parcourir de tels noms ? et quand les sites sont plus beaux encore que les noms ?)).

Comme je l’ai déjà signalé, je mettrai les voiles, quittant Hobart, au lendemain du match de cricket, dans cinq jours donc, et j’irai m’installer quelques jours au nord de l’île, je ne sais pas où encore. Il risque d’y avoir quelques tâtonnements. Je veux acheter une petite maison, ou un appartement si j’y trouve une vue assez belle, pour y poser déjà les quelques achats de cette première quinzaine. D’ailleurs, mon idée prend des contours de plus en plus mégalomanes : outre le projet du livre, dont le brouillon s’écrit en quelque sorte sous vos yeux au fur et à mesure que je mets en ligne ces billets, je compte acquérir, au fil de mes pérégrinations, diverses résidences qui ponctueront le paysage australien, et que je meublerai, arrangerai, décorerai (quel vilain mot) selon des principes qui se précisent et se complexifient chaque jour dans ma petite tête. Et, dans l’immédiat, pour tout dire, et si le nord de l’île ne me plaît pas trop, j’ai repéré quelques sites du côté de Lauderdale ou de Boomer Bay qui valent vraiment qu’on s’y installe.


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lundi, 01 février 2010

6. Jouasse, cette grenouille marinée

2 février, huit heures et demie.

Joyce eût eu 128 ans ce jour – 88 ans depuis la parution d’Ulysses – et 107 ans depuis le mariage du frère cadet de Proust – si j’en crois Patrick Roegiers, dont je songe, l’ayant lu, à abandonner le livre – La nuit du monde – sur un banc des Royal Botanical Gardens, mimant ainsi le geste récurrent du protagoniste de Loin – à moins que – mais non, je vais encore garder pour moi ma nouvelle idée fixe.

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22:24 Publié dans Oz | Lien permanent | Commentaires (2)