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mercredi, 30 juin 2010

Un mot à la hâte

Il me semble que je n'ai jamais pris le temps d'être éjaculateur précoce.

 

12:21 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (1)

mardi, 29 juin 2010

Ah vous dirai-je Melbourne ?

Royal Arcade / Melbourne, May 4, 2010.

( cliquer pour agrandir / tiquer pour devenir / fliquer pour s'ébahir / piquer des souvenirs )

Orangine

Hier midi, j'ai mangé du sorbet aux carottes râpées. Puis j'ai baissé le thermostat du frigo.

 

12:20 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)

Browning (W.M. 7)

L'honorable Robert Browning

Ne savait pas jouer au ping-

Pong. Sa femme, Elizabeth,

Lui dit :  " Ah, que je m'embeth ! "

Et lui : "Si on jouait au pong-ping ? "

 

Le Marin du vieux port

Il y a toujours des marins, des mariniers, des navires - dans tes poèmes.

Ne m'en étais pas aperçu.

(Signe des temps.)

Bouffée de fraîcheur au grand large. Non sans mal, après plusieurs tentatives, il finit par explorer minutieusement la grande barrière de corail, avec l'oxygène en bandoulière comme un escargot mal fagoté. Bois ça un coup, ça dégage.

Dans ce poème encore, un capitaine de frégate !

Le tourne-disques inlassablement me fige cet arc-en-ciel dans les yeux. J'ai quatorze ans et je ne sais même pas ce que ça signifie. (Aujourd'hui encore non plus.)

Toutes mes amours ont viré de bord...

 

lundi, 28 juin 2010

Ermitage en pays gluant

À chaque repas, il racontait avec enthousiasme ses promenades. Une odeur fade flottait en buée sous le plafond bas et sombre. Je la verrai toute ma vie. (A droite, bosquets à travers lesquels on aperçoit l'entrée.)

Après les premières foulées sur ce sol particulier, il raidit, en une retombée adroite, ses quatre jambes nerveuses et se mit à glisser, ainsi planté, sur ce sol gras, où ses sabots sans fer creusaient des rainures. J'avais une peur spéciale des courtilières qui ont un corps long [...] et deux antennes sur la tête, et qui jouissent dans le monde agricole d'une réputation détestable. (M. de Labrador, ambassadeur d'Espagne, homme fidèle, parle peu, se promène seul, pense beaucoup, ou ne pense point, ce que je ne sais démêler.)

(Le torrent se divisait en plusieurs ramifications, et son cours semblait se perdre dans la plaine.)

Sur la pierre du milieu, entre l'enfant et le vieillard, moisissait le corps d'un beau jeune homme déjà saisi par le violet de la mort. Ce masque qui semblait visqueux se modelait dans les reflets de la nuit. (Derrière lui ont disparu les hommes, les chevaux et la meute.)

 

 

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Si vous ne comprenez goutte à ce texte, il vous reste toujours les huit liens interactifs...

(Mais à qui je parle.)

dimanche, 27 juin 2010

Embrouilles

Non sans faire preuve d'une certaine prudence, le chat gris traverse le rond-point. Sans soucier de savoir si la femme qu'il croise a lu, cette nuit, dans un long naufrage insomniaque, un livre dans lequel figuraient, à la même page, les mots chiendent et chélidoine, l'agent immobilier repense à ce petit château qui a été vendu par la concurrence. Et le brouillard s'épaissit.

 

vendredi, 25 juin 2010

Terrassé

Au Valmy, ce midi, bruschetta à la tapenade et Carlsberg à la pression. Il y a quinze mois, déjà, sous un soleil d'avant-printemps très beau (après une manifestation réussie), c'était la même terrasse, même si je n'étais pas celui qui avait commandé une bruschetta à la tapenade.

Aussi, la sainte Eléonore ravive des souvenirs annexes (mais centraux).

Comment survivre aux souvenirs, seul, au soleil, à la terrasse du Valmy ?

De terre et d'eau, la mêmoire - de fibres et par ficelles, toujours à raccorder comme le boyau d'un fragile instrument baroque, et solide aussi comme un tank avec ça... De terre et d'eau, elle file entre nos doigts avec ses grains. Elle irrigue mes douleurs, avec ses graines. Comment survivre, seul, au soleil, aux souvenirs, s'ils vous terrassent ?

 

Vache au nez subtil

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Si je pouvais seulement tenir cette rubrique à jour chaque jour, si je pouvais me trouver nez à nez avec mes années, si le monde n'allait pas à vau-l'eau, si je ne cessais, dans l'obscurité du bureau, de confondre le signe ( avec le signe -, tout irait mieux, pensait-il après avoir justement (injustement, gauchement, maladroitement) écrit orait à la place d'irait. Les prières des saints ne coulent pas aux fontaines. J'aimerais que Margot, pour ça aussi, me réponde, que je ne sois pas contraint chaque jour à faire le pied de grue en l'attendant, tant et si bien que deux vieux et même une très jolie jeune femme ont fini par me demander "c'est combien ?" ! (J'explose.) Il pensait exploser, et disait j'explose, écrivait j'explose, n'explosait pas, continuait d'écrire... et le petit insecte quasi microscopique de trottiner toujours entre les lettres de l'écran et l'éclairage pas public. Tout joué au pif, j'ai vraiment eu le nez creux. Tout fait en cachette, j'ai somnolé, et pas pour rien. J'explose, écrit-il derechef.

 

jeudi, 24 juin 2010

Masse de ta paume...

" Sa figure, je voudrais pouvoir l'épaissir de tout ce qui l'animait sourdement, et que l'oeuvre de Gide, même dans ses parties les plus sincères, ne restitue qu'en secret, à la manière d'un cryptogramme." (Pierre Herbart. A la recherche d'André Gide, p. 12)

 

" Mais voici Breitbach. Ce qui est curieux, c'est que ce Breitbach est la personne qui, rencontrant par hasard Pierre Vienot dans un train, lui a parlé de l'insuffisance de la traduction de Prinzhorn dont il était en train de lire les épreuves et c'est par Vienot que Gide fut mis en éveil. Cette histoire revient à son point de départ." (Maria Van Rysselberghe. Cahiers de la Petite Dame 1929-1937. In Cahiers André Gide 5. NRF, pp. 86-7)

<<<<<<  "He hears a faint halloooo and one or two distant thumps like inflated paper bags being exploded by a fist very far off." (Mouroir, p. 117)

---------> Die Flucht der Stunden machte mich rasen. Unerträglich war mir die Notwendigkeit, sich zu entscheiden; eine Wahl treffen bedeutete mir nicht so sehr auszulesen als: verwerfen, was ich nicht auserlesen hatte. Mit Entsetzen begriff ich die Enge der Stunden und das die Zeit sich nur in einer Richtung erstreckt; eine Linie war sie – wie hätte ich gewünscht, sie sei Raum! -, und so behinderten meine Begierden, die einander nicht ausweichen konnten, sich gegenseitig auf dieser Fährte ohne Breite.

 

" Qu'est-ce qui me prend ce matin ? Cette brusque envie d'écrire quoi que ce soit dans ce carnet..." (Journal d'André Gide, 7 mai 1937. In Journal 1889-1939, Bibliothèque de la Pléiade, p. 1260)

 

mercredi, 23 juin 2010

Puy-Chalvin

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Le 23 juin 1507, les habitants de Puy-Chalvin reçoivent l'autorisation de bâtir une chapelle rurale dans leur hameau, sous le titre de Notre-Dame-de-Pitié (thème illustré sur la façade antérieure). Le décor peint sur cette façade peut être daté du début du 16e siècle. Cette chapelle constitua dès lors un lieu de pèlerinage local.

 

 

 

 

[de quoi aussi célébrer le retour des célébrations improbables]

Donne de tes nouvelles

Hier soir, C. me lisait une phrase page de Marcel Bénabou, dans laquelle il est question de l'achat toujours plus compulsif d'ouvrages que l'auteur n'a qu'à peine le temps de compulser et dont il diffère parfois longtemps la lecture. Or, ce livre, elle l'avait acheté il y a quelques semaines, et nous rentrions hier même d'une razzia à la librairie !

De fait, l'étagère du salon où j'entrepose certaines lectures imminentes ou des ouvrages empruntés ne cesse de s'étoffer, et, à la chambre à coucher, les trois étages de ma table de nuit n'y suffisent plus. L'été, se dit-on, n'y suffira pas, d'autant que j'aurai aussi deux articles à écrire, et quatre nouveaux cours à préparer (ça, c'est le bouquet !). Comment, dans de telles circonstances, et avec le reste du travail, reprendre ces carnets en y écrivant des choses, sinon intelligentes, du moins approfondies ?

Dans la frénésie des croisements de lectures – croisements parfois trop hâtifs, feuilletages – j'ai superposé récemment des passages du journal de Gide, des 4 volumes des Cahiers de la Petite Dame et le petit livre de souvenirs de Pierre Herbart, A la recherche d'André Gide. Si je voulais, par surcroît, écrire quelque chose de ces croisements, il me manquerait le peu de temps que je consacre déjà à la lecture. Je devrais sans doute me contenter de recopier à la hâte quelques phrases particulièrement notables de ces différents livres – ce serait déjà ça de pris.

Mais, au poker menteur, toutefois, il n'y a jamais de nouvelle donne.

(Ce qui me rappelle que, hier matin, surveillant au débotté, dans la salle 70, un examen d'une heure, n'ayant ni stylo, ni livre – le rien –, je passai un bon moment à regarder les promeneurs et la Loire et à écrire dans ma tête un poème aux rimes tout à fait extravagantes. Qu'il soit perdu n'a rien de néfaste !)

 

jeudi, 17 juin 2010

Me traînent aux basques

Bilbo - Bilbao (Pays basque), 15 avril 2010.I've never heard anything like it—at least, not since the Bilbo days.

 

I combat challenge of this latten bilbo. Word of denial in thy labras here!

 

Je ressentis, de cette circonstance, une joie d'autant plus vive que je croyais, pour le moment, notre sympathique navigateur en rade de Bilbao.

 

Fragment IHere's Bilbo, then, shall bar you; atoms are not so small, as I will slice the slave.

 

I was knocked senseless in the fight, after I had put my bilbo through your comely brother.Bilbo - Bilbao (Pays basque), 15 avril 2010.

 

Le charognard attentif

Le vautour qui se tait a raison de se taire. Perché quelque part, on dirait au-dessus du vide, il se relance à la poursuite de la vie, dans les airs, ayant aperçu la charogne d'un quelconque mouton crevé, crevé par malchance ou par dégoût, lassitude... mort de quelque chose qui ne se nomme pas, qui ne se nomme plus.

Le vautour solitaire. Sait-il même ce qu'est la curée, tout âgé qu'il est. Il sait à peine ce qu'est un vautour. Il se prend chaque année à la même femelle, comme par un désir de pied-de-nez au destin.

Le seul vautour qu'il soit possible de voir. Même ses enfants de printemps ne survivront pas à la détresse du monde. Un vautour sans aucun autre vautour aux alentours. Pas de concurrence, mais pas de comparses.

Le portrait craché du charognard attentif !

 

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Texte écrit en 1990, je pense. Recopié à partir de la liasse de feuilles vertes en Bookman 12, elles-mêmes recopiage des années 1994-95 ou quelque chose comme ça. Le texte figurait, si ma mémoire est bonne, au début d'un carnet de petit format, à couverture verte et forte odeur de vomi, que les beaux-parents de ma soeur m'avaient apporté, entre autres présents, quand ils étaient venus pour le mariage (et donc en décembre 1989). J'écrivais dans ce carnet avec un stylo plume Creeks comme en avaient toutes les jeunes filles sur lesquelles je fantasmais (non : je ne fantasmais pas sur leurs stylos) et que j'avais trouvé dans une salle de classe du lycée de Borda.

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mercredi, 16 juin 2010

Union de l'Ouest

Il voulait juste voir, dit-il, comment fonctionnait l'envoi de billets par courrier électronique.

Ne savait pas si ça marchait. (Vin rosé moelleux d'Anjou. Je ne savais même pas que ça existait.)

(Sauts de puce, taille de guêpe, même topo.) Des saluts ponctuaient sa page. Un vent en chasse un autre. Paréchèmes.

 

Il voulait juste savoir, dit-il, à quoi ressembleraient les pattes-de-mouche dans la verdure.

 

Réalisme

.   Ah non, je ne veux pas être prof ! On bosse même le soir et pendant les vacances...

 

La chouette de Chevilly

Comme à chaque fois que je me couche en retournant dans ma tête des problèmes professionnels, je me réveille tôt, avec de légers maux de tête, me lève et m'attable face à l'ordinateur portable - dans le salon désert - pour commencer par m'occuper de photographies, ou écrire dans ces carnets. Puis je réponds aux (ou écris les) mails professionnels qui me préoccupaient.

(Tout de même, la chouette de Chevilly, ce n'est pas rien.)

Le néflier, ample et branchu, aux feuilles d'un si beau vert, s'épanouit tellement qu'il cogne contre la gouttière, les tuiles, les vitres de la bibliothèque, et qu'il faudrait le faire émonder. Cela n'est ni aisé, ni agréable. Quand, dans le quartier, je regarde passer les voisins qui promènent leurs chiens, qui son basset qui sa levrette, c'est que je me trouve ailleurs qu'à la bibliothèque, où seule la verdure des feuilles de néflier nous fait un paysage (comme le bandeau de ce blog).

(Tout de même, la chouette de Chevilly, ce n'est pas rien. Où peut-on la voir ?)

Est-ce que je n'ai pas toujours tourné autour de l'écriture d'un journal intime ? Non. Je ne voudrais pas raconter l'intime -- non ? Avec les nouveaux cours à préparer pour 2010-2011, et les responsabilités administratives qui risquent de ne pas décroître, je risque de ne toujours pas me lancer dans un projet plus ambitieux d'écriture, ou de traduction. Ou alors, vieux serpent de mer, devrais-je y consacrer des moments précis, des plages spécifiques de la semaine...

(Tout de même, la chouette de Chevilly, ce n'est pas rien. Croyez-vous qu'elle subsiste ?)

 

mardi, 15 juin 2010

"Everything goes into the book"

Que se passe-t-il, en juin pourri ? Des travaux partout à Tours, et ce n'est même pas pour le tramway.

Everything goes into the book. (Créneaux ratés, multiratés, voiture qu'on ne retrouve pas dans ce foutu parking Vinci de la gare de Tours, créneau encore, sourires en coin, novembre tiède 2004.) Everything goes into the book. Je n'ai pas de nouvelles de Jamal Mahjoub. (Lui n'en a pas de moi. ---- My friend forsake me...) Je n'ai pas non plus de nouvelles de John Clare, mais c'est moi qui ai renoncé à en demander.

Jamal avait une légère barbiche, fort courte, juste au menton... a modern goatee en quelque sorte, et je n'ai jamais vu qui que ce soit d'autre ne pas avoir l'air ridicule avec cet appendice -- au contraire superbe et plein de prestance.

Je crois me rappeler mot pour mot, phrase à phrase, sa conférence du vendredi. Ce doit être une illusion. La mêmoire ne dédouble rien, mais trouble toutes les inventions.

 

Everything goes into the brook : tout va à vau-l'eau, même la vie ornée de, structurée par parenthèses.

 

Souffles d'une trame

Des travaux partout à Tours, et ce n'est même pas le tramway !

The Yarra. Melbourne, May, 4th, 2010.La Yarra, ce n'était pas grand chose. Mais le Jardin botanique, oui. Sourires jamais figés, cela aussi compte. Déjà un mois, pourtant, que, même pas las d'excavations dans la mémoire la moins superficielle, et gardant le silence parce que tout doit être raconté, je suis rentré, à peine fatigué (et donc nullement fourbu), de Melbourne.

 

Portal/Kent/Cinelu ///   04 Pigmee.wma    ///  Pigmee, Pygmées

 

Pygmées (ou pas), nos âmes (dont Giono, dans Le Poids du ciel, se soucie et s'exalte) peuvent même élever le didgeridoo à des hauteurs insoupçonnées.

(Hauteurs insoupçonnées : voilà le type même du cliché, de la collocation employée comme cliché-pirouette. Tout un texte s'écrit dans le désir d'éviter les clichés, et pour une dernière surprise bien fade, recourt justement à un cliché - comme explicit.)

lundi, 14 juin 2010

Dit l'un (à l'autre)

Haie de troènes, nourritures terrestres. Le chèvrefeuille embaume, et les trous minuscules forés par mon fils ont tout de la fossoyure. Musique grandiloquente de bas de gamme (au cul les faussaires !), les fouilles archéologiques raffermissent le désir de ciel.

Eléments d'un fort romain.
Quel accent prendre, dans la nuit ? dans la fuite de tout ? est-il possible de revenir incessamment au pont du Gard ?

Vous avez des gargouillis, mauvaise martingale de rien, des hallebardes tombent et grêlent de gros galets d'eau la haie de troènes.

(Non ?!)

jeudi, 10 juin 2010

Le Gouffre

L'impatient démon toujours repu se tait. Il dort dans une chambre froide baptisée "gouffre". Qui connaît la réelle valeur des mots assassinés par ce démon béat, croqueur de vie et buveur de sang ? Et l'amour pourrait-il sauver le visage de la vie en de telles circonstances ?

 

  • Usage des adjectifs.
  • Recours au cliché "pirouette".
  • Lourdeur des apodoses.

mercredi, 09 juin 2010

Lu aux W.C.

.   Dans le catalogue de la collection "Classiques et Contemporains" des éditions Magnard, catalogue qui cible des textes littéraires pour les élèves des classes de troisième, seconde et première, il y a 4 livres de Fred Vargas, 4 livres d'Eric-Emmanuel Schmitt, et 1 titre de Victor Hugo (Claude Gueux).

 

mardi, 08 juin 2010

Style et stylisation

Dans la Préface aux Cahiers de la Petite Dame (que je lis grâce à Renaud Camus), signée d'André Malraux, je trouve ceci, qui me fait immanquablement penser à Renaud Camus :

" Il ne s'agit nullement d'écriture-artiste, de tournures inattendues, d'adjectifs percutants : nullement du style de l'écriture, mais de la stylisation de l'oeuvre. " (Maria Van Rysselberghe. Cahiers de la Petite Dame * 1919-1927. In Cahiers André Gide 4. Gallimard, 1973, p. XXII.)

 

Sauf qu'avec Renaud Camus, you have it both ways : la phrase et l'architecture d'une oeuvre.

 

"Sur un E.P. tourne ma vie"

Dans le précédent billet, j'ai évoqué, de fil en aiguille, un disque de carton où figurait la chanson Monsieur Crocodile. Grâce au Web, qui jamais ne laissera notre mémoire demeurer blême (et être mêmoire), je découvre que cette chanson est attribuée à Richard Gotainer. Or, je suis certain que la chanson "carte postale" n'était pas chantée par ce zigoto à la voix reconnaissable (et que mon ami E*** croise régulièrement chez son fromager (c'est une autre histoire)). De plus, il me semble comprendre que le disque en question serait daté, d'après les deux ou trois sites qui le répertorient en l'attribuant à Gotainer, de 1984 (ou juste avant ?). Une chose est certaine : ma soeur écoutait ce disque sur son électrophone noir quand nous habitions à Saint-Paul-lès-Dax, et donc avant 1981.

Le mystère s'épaissit.

Si je commençais à partir en vrille sur les diamants des tourne-disques, je pourrais sans doute pondre des "Pléïade" (en quantité, pas en qualité (hélas)).

Psaumes d'électrophones

Bien entendu, il ne sert à rien - non plus - d'entretenir d'éternels regrets sur tout ce que j'aurais pu constituer, comme corpus, si je n'avais pas arrêté d'écrire depuis presque deux ans. Ici, même, au moment où j'écris, fort symboliquement je suis à moitié allongé dans le canapé, avec le netbook blanc sur les mollets, et, quoique j'aie apporté avec moi, au moment de me lever, deux livres dont je pensais qu'ils pourraient, comparés l'un à l'autre, constituer un bon sujet de billet, je sais qu'une telle position ne favorisera jamais l'écriture critique. Alors, me lever (du canapé) ? Accepter (ma paresse) ? Raconter comment, de manière assez régressive, j'ai passé une partie du week-end, non dernier mais précédent (pénultième ?), à écouter des vinyls (disques noirs ? 33 tours ?) après avoir enfin trouvé, au Troc de l'Île où nous étions allés acheter un "petit lit de grand" pour Oméga, une chaîne d'occasion comportant un tourne-disques (un électrophone) ?

C'est un bon sujet de billet aussi, qui va renvoyer le pauvre Werner Kofler, et le non moins déshérité Max Aub, dans les oubliettes de ces carnets. Déjà, pour le lexique : j'ai toujours dit "tourne-disques", quand, avec les cassettes, c'était le seul moyen, pour moi, d'écouter de la musique. Mais, depuis, à l'époque du laser (du CD ?), j'ai écouté en boucle (il y a sept ou huit ans) le Psaume 151 : "les psaumes sont écrits sur les magnétophones" -- qui entraîne dans son sillage tous les suffixes en -ophone... L'expression "disque noir", que personne n'employait -- justement -- avant l'ère du laser (du compact disc ?), est comique : ma soeur n'avait-elle pas un 33 tours de Plastic Bertrand (oui, je sais...) qui était entièrement rose (oui, je sais - bis) ?

Et, j'y songe, ma soeur possédait aussi un 45 tours en forme de carte postale, et dont la matière était effectivement une sorte de carton. La carte postale représentait un crocodile, et la chanson, de type comico-enfantin, avait pour paroles : "Dans sa crique, Monsieur Crocodile / Malgré son [xxx] n'est pas d'humeur facile / Bien qu'il vous paraisse doux et sympathique / Evitez de partager ses petits jeux nautiques".

Le [xxx] mis à part (ou à cause de lui ?), ce billet va pouvoir alimenter la rubrique Blême mêmoire, mort-née, me semble-t-il, puisqu'elle fut créée peu avant l'arrêt de l'écriture dans ces parages verts, ou même lors d'une de ces innombrables retours de flamme qui furent des feux de paille. (Je croise les doigts en écrivant cela ; j'espère que vous vous rendez compte combien c'est malaisé, avec l'ordinateur sur les mollets, et l'estomac dans les talons.)

 

lundi, 07 juin 2010

Cerises au fumeur

La rue Briçonnet faisait grise mine. L'école maternelle, non loin, bruissait de cris. (??)

Squelettes joviaux, gris aussi, grattés, comme d'amiante. (Tout de même, mon pauvre amiral, tu ne t'appliques pas. Tu déroches l'échelon, tu mets la main au pannetone, et à l'arrivée tu jubiles comme un aimant, pfffffffff...)

Votre monde ne me ressemble pas, ce que j'aime en lui -- en vous.