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mardi, 12 mai 2020

Queues

Hier, vers huit heures du soir, pendant le dîner, nous avons pu voir passer, dans la haie de troènes, et qui folâtraient dans la sapinette et les merisiers, une petite troupe de Mésanges à longue queue. Ce n'est pas très souvent qu'on en voit, et c'est toujours très émouvant. Il doit s'agir d'oiseaux qui n'ont pas trouvé à former de couples, ou qui cherchent à s'installer... à moins que ce ne soient déjà des jeunes issus d'une première nichée, et donc qui erreront ainsi, librement, jusqu'à l'année prochaine ?

En tout cas, elles n'ont fait que passer.

 

veinards.JPGJuste après, nous avons subi le nanard comique des années 60 imposé par A* : Les Veinards, un film à sketches de type très vaudevillesque, dont seul le premier était à peu près consistant, et surtout bien joué (par François Périer et Mireille Darc — Guy Tréjean toujours aussi creux). Ce film, outre son côté daté et lourdaud, sans rythme, brille par un sexisme comme évident, très frappant avec cinquante ans de recul...

veinards.JPGMême le sketch avec De Funès traîne en longueur, sans que De Funès lui-même n'ait la moindre illumination... Le deuxième sketch, avec Francis Blanche dans le rôle d'un type qui a gagné un déjeuner dans un restaurant prestigieux mais qui se fait couillonner de A à Z, est sans doute le plus inconsistant et le plus mal écrit (et pourtant, il y avait de la concurrence...) Dans le troisième sketch, un machin sans queue ni tête dont l'interprète principal est Darry Cowl (déjà, rien que ça...), A* s'est piqué un fou rire devant la nullité d'une des répliques. Un industriel enfermé hors de chez lui s'adresse à la concierge, vieille et censément peu ragoûtante, en lui disant “il faut appeler la police, il y a un satyre”. Et la concierge, visage réjoui : “Un satyre, où ça ?”

Vous voyez le niveau.

 

Hier le déconfinement a donné lieu à des cohues dans le métro (forcément, quand on incite les entreprises à mettre fin au télétravail et aux aménagements pour cause de cours à distance des enfants...), et, paraît-il, à des queues dans certains commerces. D'autres personnes que je connais ont rapporté avoir plutôt vu des villes encore semi-désertes. Surtout, il me semble que ces débats sont de faux débats : s'il y a déconfinement, on ne va pas commencer à faire les gros yeux à tel ou telle pour telle ou telle attitude. C'est l'arbre qui cache la forêt : ce qui compte, c'est la distribution de masques gratuits et le dépistage de masse — or, cela, le gouvernement y a lâchement renoncé. Ce qui compte, c'est un monde d'après plus écologique, moins consumériste, plus équitable : or, cela, des figues... Quelques voisins qui font des soirées chez eux ou des gens qui se posent sur les pelouses d'un parc à 80 cm l'un de l'autre au lieu d'un mètre, c'est l'arbre qui cache la forêt.

 

Pas réussi, n'ayant pas de colle appropriée, à réparer le procédé d'une des deux queues de billard ; O*, voulant sortir seul sur la terrasse dimanche le billard américain portatif, a heurté une des deux queues et cassé l'embout avec l'extrémité en feutrine bleue. J'ai mis un peu de scotch ; on verra ce que ça donne quand on y rejouera (la météo n'y est pas propice, pour le moment).

Mésange à longue queue  & branche de prunier

 

Aujourd'hui, j'avais l'intention d'aller en ville, pour la première fois depuis mes derniers cours aux Tanneurs le 13 mars, mais je vais attendre demain, d'une part car je n'ai pas de nouvelles des libraires à qui  j'ai passé certaines commandes en vue des anniversaires de C* et O*, d'autre part car symboliquement ce sera aussi le 13, donc deux mois précisément sans sortir de mon quartier de la Petite Arche (!).

(In cauda non venenum.)

 

Commentaires

Nous avons ici deux couples de mésanges (des vraies, pas des "à longue queue" qui, elles, ne sont en réalité pas des mésanges : allez comprendre…) qui nourrissent leurs nichées depuis environ une huitaine de jours. Par conséquent, il est fort possible que celles que vous avez vues soient des jeunes de l'année échappés du nid un peu en avance sur les nôtres (il est bien connu que les Tourangeaux, même ailés, sont toujours à la pointe de la modernité…).

Sinon, rien à voir, j'ai commencé hier "Aux sources du fleuve" (j'ai déjà oublié le titre originel…) de Thomas Wolfe, qui s'annonce en effet remarquable.

Écrit par : Didier Goux | mardi, 12 mai 2020

Je t'avais signalé l'an dernier que ces crétins des parcs et Jardins à Nantes avaient taillé les haies des bords de l'Erdre juste quand il ne fallait pas, en mars, nous privant pendant un an de la visite des mésanges. Cette année enfin un couple a niché, et nous avons eu 4 petits qui se sont envolés (dont un avalé direct par une pie...). Le plus dur a été de protéger la nichée, à l'envol, lorsque les petits sont encore patauds, de la chatte de Jeanne. On avait mis un filet, mais le plus efficace fut certainement que la gourgandine est embarrassée par sa dimension de tonneau (elle attend des petits). Voilà, c'était ma participation au côté ornithophile de ton billet.

Écrit par : Annick | mardi, 12 mai 2020

Je vois de quoi je dois parler pour générer du clic et du comm'
Pour vous récompenser tous deux vos témoignages, j'ai ajouté une photo au billet.

Par ailleurs, qu'est-ce qu'une vraie mésange ? charbonnière ? bleue ? huppée ?

Écrit par : Guillaume | mardi, 12 mai 2020

Ces trois-là, oui, plus la noire, la nonnette et la boréale.

Sinon, par rapport à ce que dit ma co-commentatrice, je trouve bizarre, s'il s'agit bien de mésanges, que quatre petits seulement soient sortis du nid, les mésanges pondant normalement 10 à 12 œufs par nichée. Mais peut-être les autres ont-ils quitté le nid plus tard (il peut y avoir une assez longue interruption, parfois, entre les premiers envols et les derniers), ou bien étaient-ils partis plus tôt.

Un conseil : ne pas retirer le nid déserté du nichoir, car il arrive souvent que le même couple le réinvestisse pour sa seconde nichée, un mois ou deux après la première.

Écrit par : Didier Goux | mardi, 12 mai 2020

À part ça, j'ai toujours beaucoup aimé Guy Tréjean… mais pas tellement François Périer.

Voilà !

Écrit par : Didier Goux | mardi, 12 mai 2020

En réalité, personne n'a véritablement assisté à l'envol (c'était l'unique fois où j'ai quitté la maison des 2 mois de confinement !) et mes filles n'ont vu que 4 bébés mésanges, dont une qui s'est fait attraper d'emblée par une pie. Cela étant, le nichoir, réalisé selon les recommandations du journal La Hulotte, me paraît minus pour 10 petits et 2 parents !
Ce sont des mésanges charbonnières. C'était merveille que de voir les parents aller et venir toute la sainte journée pendant des semaines pour nourrir les petits tout en évitant la chatte postée en contrebas (on avait mis des bassines d'eau juste sous le nichoir pour qu'elle ne puisse s'y positionner, puis le filet pour que les petits ne tombent pas pas terre par maladresse...
On n'a touché à rien.

Écrit par : Annick | mardi, 12 mai 2020

Mais sinon Guillaume je ne commente que quand j'ai quelque chose à dire. Et c'est rarement le cas. Je n'ai pas beaucoup de conversation.

Écrit par : Annick | mardi, 12 mai 2020

Il n'y avait aucun reproche, pour ne répondre qu'au dernier commentaire. Cela fait plaisir de vous voir discuter en-dessous d'un de mes billets, "comme au bon vieux temps des blogs" (et même si à l'époque, tu n'étais pas de la partie, Annick (je ne suis pas alzheimerien à ce point (et je sais d'ailleurs que tu as de la conversation (seulement, je sais que les blogs sont publics (c'est là la raison principale, selon moi, du succès des réseaux sociaux à partir de 2008))))).

Écrit par : Guillaume | mercredi, 13 mai 2020

Les nichoirs de La Hulotte, c'est le top du top ! Et, oui, vous avez raison, on se demande chaque année comment dix ou douze oiseaux peuvent s'entasser là-dedans. Mais c'est un fait : l'année dernière, j'ai pu assister à l'envol d'une nichée de charbonnières, et j'en ai compté onze (j'avais prudemment fait rentrer les deux chats dans la maison…)

Et voilà comment un blog d'une haute tenue intellectuelle au départ vire soudainement au radotage ornithophile…

Écrit par : Didier Goux | mercredi, 13 mai 2020

Ah, mais je suis fana d'ornithologie...!

Écrit par : Guillaume Cingal | jeudi, 14 mai 2020

Les commentaires sont fermés.