lundi, 21 juillet 2025
21072025
Retour hier à six heures du soir à Tours ; la pluie, qui était pas mal tombée pendant notre semaine d’absence si j’en crois la terre humide et les cuvettes pleines, n’a pas traîné à reprendre du service, avant de tomber de plus belle cette nuit, et plus encore ce matin. Hier soir, en faisant un petit tour à pied dans le quartier avec ma mère vers dix heures du soir, en chemisette j’avais presque froid. Cette nuit, à l’aurore, m’étant déplacé à l’étage pour entendre les coups sur les tuiles et les velux, je poursuivais ma lecture de Scale Boy (j’en ai bientôt fini, ce qui signifie que ça ne fait que commencer). Et aujourd’hui, passionnantes préoccupations : ranger, faire le ménage, et comment faire sécher toutes ces lessives ?
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dimanche, 20 juillet 2025
20072025 (retour de Jersey)
Notre journée de voyage a été rythmée par la progression assez fabuleuse de la pétition contre l’abjecte loi Duplomb sur le site de l’Assemblée nationale. 800.000 en arrivant à l’embarquement à Saint Hélier (il faut poireauter longtemps dans des files ridicules). 900.000 en sortant du ferry à Saint-Malo. Un million tout pile en vidant le coffre de la voiture, à Tours. Deux heures de bateau, trois de voiture, mais bien sûr cela s’arrondit vite à sept ou huit en comptant l’attente susdite notamment, les douanes, etc. – et bien entendu l’heure de décalage (Jersey est à H+1, nous à H+2).
19:01 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 19 juillet 2025
19072025
Il a plu cette nuit ; ça a purgé l’air, comme dit ma mère (je crois).
Toutefois, pas trop besoin de purger l’air, vu qu’il ne faisait de toute façon pas très chaud. Hier après-midi, nous étions encore les seuls, mon père, Claire et moi, à nous baigner sur la plage en face de la tour de La Rocco, près de l’anse au large de laquelle se trouve le phare de Corbière. Et le soir, avant une soirée musicale assez inégale au Blue Note Bar, en dînant au Cock & Bottle, nous avions eu la surprise de voir les propriétaires allumer les lumières mais aussi les radiateurs à infra-rouge sur la terrasse. Ces saloperies sont interdites depuis quelque temps en France, mais ici, tout en se défendant d’être « britanniques », les Jersiais ou Jerriais restent très anglais, notamment en cela qu’ils balancent absolument tout à la poubelle sans aucun tri sélectif nulle part (à part pour le verre). En tout cas, les Jerriais ou Jersiais sont peut-être habitués à ce que le mercure descende en-dessous de 20° le soir, mais ça allume quand même les grille-pains sur les terrasses.
Bref…
Dernière journée ici aujourd’hui. Le correcteur orthographique a transformé mon grille-pain invariable (qui était peut-être une erreur, ou une réminiscence de l’ancienne règle ?) en les grille-pains. Et sur le nom de la taverne, qui n’était pas exactement un pub, Cock & Bottle, c’est à se demander si ce n’était pas, à l’origine, ‘Cork & Bottle’. En attendant, allons-nous pouvoir faire cette petite randonnée à la pointe nord-est programmée hier mais que l’envie de nous approcher toujours plus de la pointe de Grosnez nous a fait repousser à aujourd’hui ? La météo n’est pas terrible : il a plu, il n’est pas censé repleuvoir, mais on a l’impression que la météo n’est pas très fiable.
Je lis peu. –––––– Je continue de lire Scale boy : le livre est splendide, et la question du plurilinguisme s'y complique diablement.
10:28 Publié dans 2025, Gertrude oder Wilhelm, Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 18 juillet 2025
18072025
“In other words, there was a telos at work in the maze, a movens in the chaos.”
(Patrice Nganang, Scale Boy, 2026, p. 206)
Même si, sans doute en raison de faibles amplitudes de marée ces temps-ci, le spectacle du Devil’s Hole à la marée montante (presque haute, supposément) était un peu décevant, tout le reste de la promenade – les points de vue sur le littoral, l’observation des goélands et d’un faucon pèlerin, le passage soudain d’un sous-bois à un chemin en bordure de falaise – était magnifique. De toute façon, la côte nord et – en partie – la côte orientale sont les seuls beaux endroits de l’île, dont le bâti est sinon plutôt vilain, et les paysages inexistants.
14:00 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 17 juillet 2025
17072025
Aujourd'hui 17 juillet 2025 mon grand-père maternel, André Bédrède, aurait eu cent ans. Il n'aurait pas du tout aimé voir sa fille aînée et le deuxième de ses quatre petits-enfants embarquer sur un hors-bord pour l'archipel des Écrehous. Mais il était un peu avec nous quand même. Avec les sternes, les cormorans, les dauphins et les phoques qui ont fait rayonner cette après-midi.
19:30 Publié dans 2025, Hors Touraine, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 16 juillet 2025
16072025
Hier, pendant la visite du zoo de Jersey (ou plutôt du Durrell Wildlife Conservation Centre), nous avons sans cesse pensé à A*, qui n’a jamais eu l’occasion de le visiter alors qu’il savait absolument tout, dès jeune adolescent, de la vie de Durrell et de l’histoire de ce zoo. Le zoo n’a, en soi, rien d’exceptionnel, mais tout le projet global de Durrell le rend tout à fait particulier.
Après la visite, nous sommes tombés presque par hasard sur le site de La Hougue Bie, à la fois tumulus et allée couverte remontant au néolithique ayant ensuite servi de motte féodale avec chapelle du 15e siècle. Comme partout sur l’île, les nazis avaient aussi installé un bunker ; il y a une exposition sur les travailleurs forcés. Cela faisait écho ce matin, avec la visite des Jersey War Tunnels, installation impressionnante qui a vu travailler comme des esclaves plusieurs milliers de ces travailleurs forcés – les Russes et les Nord-Africains étant les plus mal traités, en Untermenschen – et mourir 22 d’entre eux.
Pour l’après-midi de ce mercredi, on a préféré la pinte au Pierson à la visite du musée d’art et d’histoire de Jersey, de bric et de broc, et pur bric-à-brac.
21:23 Publié dans 2025, Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (1)
mardi, 15 juillet 2025
15072025
Mont-à-l'Abbé, 5 h 40, heure locale
Une constatation après deux jours à Jersey : je prends très peu de photos. Une des raisons en est que nous n’avons pas fait suivre notre « bon » appareil photo, et que mon téléphone – contrairement à celui de Claire – n’en fait que de très médiocres, et l’autre en est qu’en voyageant avec mes parents je me dis que dans la foultitude de photographies prises par ma mère (et aussi par mon père) il y en aura assez pour faire un album. Quand les garçons étaient petits et qu’on voyageait ensemble, c’était moi qui mitraillais (ou presque). Ce temps est révolu, et c’est très reposant.
Autre constatation : j’ai abandonné ces carnets depuis une semaine et vais tâcher de ne pas laisser tout partir à vau-l’eau, comme trop souvent par le passé, à cause des vacances. J’écris ces lignes dans la cuisine, sans mes lunettes, mais je me débrouille.
07:03 Publié dans 2025, Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 14 juillet 2025
14072025
Journée à Saint-Hélier. Petite ville très commerçante, assez anglaise en fait, quoi que cherchent à dire les Jersiens de leur insularité, pour ne pas dire de leur francité. Dans le bâtiment du Musée d’Art et d’Histoire, que nous n’avons pas encore visité mais où nous sommes passés car l’office de tourisme s’y trouve, plusieurs inscriptions en dialecte jersien s’affichent aux yeux : cela semble très proche du normand, et nous nous sommes surtout demandé qui parlait encore cette langue. En tout cas, elle n’apparaît sur aucune inscription dans d’autres lieux. Les toponymes, noms de rue etc. sont souvent en français, avec des effets parfois d’un comique involontaire quand les deux noms sont juxtaposés (Queen Street = Rue du milieu). On a pris quelques photos, et je pourrais creuser cette question en vue de l’émission de radio qui sera consacrée au dialecte beauceron. Ce que j’ai dit plus haut vaut d’ailleurs pour le dialecte normand, et pour la plupart des parlers régionaux issus d’oïl : qui parle encore normand ou beauceron ?
Le clou de la journée a été la promenade, sur un chemin bétonné strictement délimité – et dont la construction a dû être, en soi, une prouesse –, jusqu’au fort Elizabeth (Elizabeth Castle). On peut rejoindre cet éperon situé à un kilomètre de la côte, soit par une sorte de gros bus amphibie qui fait l’aller-retour toutes les demi-heures, soit, à marée basse, en empruntant ce chemin, qui s’est ouvert au milieu des eaux vers 13 h 30 et se refermait vers 18 h 30, de quoi laisser largement le temps de visiter le château lui-même, avec ses différentes parties, dont – comme partout à Jersey – ses quelques blockhaus datant de l’occupation. L’aller fut plus périlleux que le retour, car sur une vingtaine de mètres il y avait encore un peu d’eau (donc passage pieds nus inévitable) et sur d’autres les amas d’algues rendaient le sol glissant. Au retour, tout avait été séché et balayé par le vent et le soleil.
Le château n’a pas un très grand intérêt, mais la vue sur la baie est remarquable, et nous avons pu aussi admirer les oiseaux du littoral, dont un huîtrier pie faisant des allers-retours incessants entre les points de pêche et le rocher où se cachaient deux jeunes qui seront bientôt en âge de se débrouiller par eux-mêmes. Il y avait aussi, sur un des créneaux, tout proche de l’escalier où passent chaque jour des centaines de visiteurs, un très jeune goéland argenté (deux semaines peut-être) surveillé de près par son père ou sa mère.
20:04 Publié dans 2025, Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 13 juillet 2025
13072025
Longue journée, vu que nous avons dû nous réveiller à 5 h 25 heure française pour embarquer dans le ferry en respectant les consignes (au moins 60 minutes avant le départ). Il faisait très beau tout le long de la traversée de Saint-Malo à Jersey, et Claire et moi avons même pu observer, pendant une dizaine de secondes, un fou de Bassan seul qui suivait le bateau.
Nous avons sillonné les routes de l’île, surtout à l’ouest et au nord-ouest. Les paysages font un peu penser à la Bretagne, un peu à la Cornouaille, un peu aux îles Chausey. La plage sur laquelle nous nous sommes baignés, presque seuls, sous un grand soleil, sur la côte ouest, était magnifique, et l’eau limpide : mon père a dit qu’il n’avait pas vu une eau aussi claire depuis son enfance.
Tout se passe bien. Parfois, sur les routes, on espère ne croiser personne car la voie est étroite, entre les murets de pierre. Des cars circulent toutefois. Ma mère m’a confié qu’elle était fatiguée on my behalf. Bof, pas besoin, en vrai ça va. Hier, j’avais commencé une deuxième lecture – plus de dix ans après la première – des Arran Islands de Synge, dans lequel il évoque à un moment donné de jeunes insulaires dont deux ne sont jamais allés « on the mainland » (c’est-à-dire à Galway). On est toujours l’insulaire de quelqu’un, et de même, je pense, les quelques habitant-es de Herm doivent considérer que Guernesey est la grande île, ou la terre ferme.
Le petit appartement que nous avons loué est très confortable et cosy, mais l’équipement un peu spartiate. Aucun volet, des rideaux insignifiants : il faudra encore essayer de se reposer tout en étant réveillé aux aurores précoces par le jour d’été. J’ai enfin commencé la lecture de Scale Boy, les mémoires d’enfance de Patrice Nganang, dont il a beaucoup parlé depuis déjà plusieurs mois, et peut-être même deux ans, sur Facebook, dont j’ai parlé avec lui en avril, et qu’il a fini par m’envoyer dans une version presque définitive (le livre doit paraître en janvier prochain). Après quelques couacs de communication, j’ai reçu le fichier PDF, mais j’avais tellement de bricoles et de non-bricoles à gérer que j’ai préféré attendre le début des vacances pour m’atteler à cette lecture. Et j’ai bien fait car c’est très beau et il ne faudrait pas trop couper ou séquencer la lecture. Je pourrai me rappeler avoir lu ce livre pour la première fois dans un salon confortable, à Saint-Hélier.
21:17 Publié dans 2025, Hors Touraine, Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 12 juillet 2025
12072025
Après une matinée consacrée à quelques tâches ménagères diverses, un déjeuner rapide avec O* – puis, une fois qu’ils furent levés – une discussion rapide avec A* et F*, qui sont aussi venus pour le festival Terres du son et qui rentrent à 4 h du matin, nous avons levé le camp, direction Saint-Malo. La climatisation de la voiture ne semble pas fonctionner très bien, à moins que je n’aie jamais bien compris comment la faire fonctionner (pour certaines choses simples il faut désormais bac + 12 en automobile) ; c’est surtout le siège arrière gauche, derrière le conducteur, qui n’en bénéficie guère.
Hôtel confortable, trois étoiles sans aucun caractère, qui pourrait être n’importe où. Piscine agréable, où nous étions les seuls, Claire et moi, à n’arborer aucun tatouage : autant dire que nous étions les vioques de service. Le soir, après le dîner et une petite promenade dans la citadelle, en montrant à mes parents l’esplanade du Québec et sa ridicule statue de Surcouf, nous avons fait une halte à Anet, avec sa tour Solidor, donjon fortifié commandant l’estuaire de la Rance, que nous n’avions qu’aperçue il y a un mois, Claire et moi, quand nous avons pourtant logé dans un T1bis du quartier Saint-Servan.
Entre les remparts, plus tôt, Claire a pu montrer à mes parents l’endroit où, le 8 juin à minuit, accompagné de Laure et Amaury qui ne comprenaient pas ce qui se passait, j’ai « fait mon BeReal » avec trois gamins qui m’avaient simplement entendu parler de ça et n’en revenaient pas, eux, qu’un daron de mon âge ait cette appli (j’avoue que ça dissone).
21:26 Publié dans 2025, Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 11 juillet 2025
11072025
Finalement, A* a pu venir, conduit par F*, remise – à peu près – de quelques jours d’un assez méchant Covid. Le virus circule toujours.
Ainsi, on a pu fêter, avec O*, également arrivé vers midi et fraîchement revenu d’Oléron, les 24 ans du grand garçon désormais dans la vie active. (Dans les premières années de ce blog, je notais ses répliques les plus extravagantes ou comiques dans une rubrique spécifique.) Nous lui avons offert, de façon collective, une belle paire de jumelles ; mon père a été le seul à constater la coïncidence amusante (homophonique) avec le fait qu’il vit depuis trois mois à Rochefort.
Le soir, à cinq, avec mes parents (A* et F* étaient partis pour la première soirée du festival Terres du son), nous avons fait une partie de Maudit mot dit, jeu plutôt amusant qu’on avait découvert chez nos amis de Fondettes.
21:35 Publié dans 2025, Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 09 juillet 2025
09072025
Hier soir, c’est le comble, on n’arrivait pas à s’endormir. Il faut dire qu’on avait fait une bonne sieste, presque en milieu d’après-midi : 40 minutes pour moi, une heure pour Claire. Ce n’est pas une petite promenade dans le quartier – avec blouson car le temps n’est pas encore reparti à la chaleur – qui aura suffi à nous fatiguer.
08:29 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 08 juillet 2025
08072025
Enfin fini la lecture d’Asta de Jon Kalman Stefansson. Il y a des livres, comme ça, qui traînent pendant plus d’une semaine, alors qu’objectivement le livre n’est pas mauvais : concours de circonstances, lié à la fois à la canicule, à la nécessité de boucler plusieurs choses en même temps… et à la découverte, depuis une quinzaine de jours, de l’appli permettant de jouer au Koï-Koï contre de vrai-es adversaires. Je suis déjà en « Ligue Or » : autant dire que ça signifie que plusieurs heures habituellement consacrées à la lecture se sont consumées ainsi, le soir.
J’ai envoyé ma partie de la traduction de Our Sister Killjoy à ma co-traductrice, Patricia Houéfa Grange, et – ce n’est pas un hasard, pas tout à fait – j’ai enfin commencé la lecture de sa traduction la plus récente, que je me gardais sous le coude, pour ainsi dire : Générations de Lucille Clifton.
Sinon, je suis embarqué dans tellement de projets professionnels que j’ai du mal à m’y retrouver moi-même. Je vais devoir me faire un planning pour les vacances, et surtout pour le premier semestre. Comme si ça ne suffisait pas, j’ai accepté de copiloter un cours mutualisé avec deux autres universités de l’alliance NEOLAiA [prononcer néo-léa] ; les séances en distanciel asynchrone auront lieu au printemps, et le tout s’achèvera par un BIP (Blended Intensive Programme) d’une semaine à Nicosie, en mai ou en juin ; je mentirais en disant que la perspective d’aller passer une semaine à Nicosie au printemps prochain n’a joué aucun rôle…
18:30 Publié dans 2025, Lect(o)ures, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 07 juillet 2025
07072025 (rideau pour « mes cheveux »)
Aujourd’hui j’ai enregistré la dernière émission de la saison 1 de I Love Mes Cheveux. Seul en studio, j’ai diffusé, en les recontextualisant brièvement, des interviews réalisées en marge du festival Etonnants voyageurs de Saint-Malo. Il faudrait que je copie-colle ici (peut-être le ferai-je plus tard, dans une version éditée de ce billet) des extraits verbatim de ces différentes prises de parole, afin de laisser aussi une trace écrite, plus rapide à consulter que la totalité des 80 minutes de l’émission.
En tout cas, je suis très satisfait de cette première (demi-)saison, très heureux d’avoir sauté le pas et enfin tenté ce qui a pu être un rêve d’enfance (tchatcher dans le poste).
La saison 2 est déjà en préparation, et ça recommencera finalement dès le 25 août, avec le retour de Priscille Ahtoy, le 25 août, pour parler de glottophobie.
17:00 Publié dans 2025, ILMC | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 05 juillet 2025
05072025 (L'accident de piano)
Le nouveau film de Quentin Dupieux, L’accident de piano, vanté ici et là comme « très différent » des autres, et comme particulièrement bon (à croire donc que les critiques qui écrivent cela n’aiment pas les autres films de Dupieux, et c’est un avis tout à fait imaginable/respectable), est décevant. Tout d’abord, il n’est pas si différent que cela des autres films de Dupieux, mais il est plus lent, moins nerveux, et, globalement, plus poussif. L’intérêt du spectateur s’émousse franchement en milieu de deuxième partie, pendant l’interview dans le gymnase ; or, il reste une bonne demi-heure, et toute la scène des meurtres en série à l’hôtel, qu’on voit venir comme le nez au milieu de la figure et qui n’est pas très bien filmée, qui pis est.
Adèle Exarchopoulos est excellente, mais on ne peut pas bâtir un film sur le seul jeu d’une excellente actrice.
Le vrai problème est sans doute que Dupieux – et ça, c’est effectivement très nouveau – a construit son film autour d’une idée, et que les idées, ça n’est pas son fort : cela se termine donc sur une démonstration assez réactionnaire sur la vacuité des médias sociaux, ou plutôt des influenceurs/euses, et sur la bêtise absolue des « fans » incapables de voir le mal et l’immoralité sous ce qui les divertit. Pascalien, si on veut, mais enfin, très boomer, surtout... Cela m’a fait penser à Incroyable mais vrai, dont l’intérêt s’effiloche au bout d’une demi-heure, et à je ne sais plus quel film américain dont je n’arrive à me rappeler ni le titre ni le réalisateur, et qui, de semblable façon, s’achève dans un bain de sang dénonçant la vacuité des relations sociales dans un monde ultralibéral individualiste.
Dupieux sait construire (ou plutôt, déconstruire) une histoire, Dupieux sait être drôle (dans la veine loufoque ou nonsensical), mais ce n’est pas un penseur. Ses meilleurs films de ces dernières années sont donc Mandibules et Daaaaaali, car ils sont vraiment drôles, et Le daim, dont on pourrait pourtant rapprocher L'accident de piano (paysages savoyards et pulsions criminelles) mais que sauve le refus de toute fabrication intellectuelle rapiécée.
07:40 Publié dans 2025, Tographe | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 04 juillet 2025
04072025
« Et ces paroles censées nous viennent de Dieu lui-même. » Ni le traducteur ni les relecteurs de chez Grasset ni la réédition Folio n’ont empêché cette bourdasse.
Rappel :
a) Si on peut remplacer par « supposé » > censé avec un C
b) Si on peut remplacer par « raisonnable » > sensé avec un S
07:42 Publié dans 2025, Aphorismes (Ex-exabrupto), Words Words Words | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 03 juillet 2025
03072025
Je viens de consulter, par pur hasard, la liste des « 100 meilleurs guitaristes de tous les temps » compulsée je ne sais quand par le magazine Rolling Stone. On est d’accord qu’a priori ces palmarès n’ont aucun sens. Il y a six musiciens noirs dans les 50 premiers, pas une femme, et si on décidait de supprimer l’Amérique du Nord et l’Angleterre, il ne resterait personne dans ce classement. Finalement ce classement a un sens : il pointe le racisme et le sexisme structurels du milieu culturel « occidental ».
Racisme, il n’y a pas d’autre mot. Quand on met dans les dix premiers plusieurs guitaristes blancs qui ne seraient RIEN sans le 44e (Bo Diddley) ou le 39e (Muddy Waters), c’est du racisme.
Pour la peine, voici un enregistrement assez méconnu de l’immense Odetta. C’est une balade irlandaise. (Et j’ai aussi découvert, en écrivant ce billet, qu’Odetta avait enregistré au début des années 70 un album de reprises de Bob Dylan dont il me peine de dire qu’elles sont bien meilleures que les originaux.)
07:44 Publié dans 2025, Autres gammes | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 02 juillet 2025
02072025
07:45 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 01 juillet 2025
01072025
Cette canicule m’abat comme jamais auparavant : ce n’est pas l’âge, c’est la gravité désastreuse du réchauffement climatique. Entre autres, il est difficile de dormir longtemps. Cette nuit, ironiquement, c’est le ventilateur qui m’a réveillé, et comme je suis obnubilé par la nécessité de mettre en courant d’air, je n’ai pas pu me rendormir. Or, c’est idiot : en effet, depuis 3 h 45 du matin, j'ai réussi (en mettant en courant d'air complet) à faire descendre le salon de 27°2 à 25°3. C’est désespérant, et comme il doit faire 40° aujourd’hui, je sais qu’il fera 28 ce soir, au mieux, dans le salon, et sans possibilité de faire baisser avant minuit.
Au milieu de tout cela, j’essaie de finir ma traduction d’Our Sister Killjoy, de faire soutenir deux mémoires de M2, de préparer certains chantiers du semestre prochain… bref, je suis au ralenti et je n’arrive à presque rien.
06:30 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (0)