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vendredi, 12 août 2005

Distique

Nous vîmes un vautour au col des Palombières,
Et, fauves, descendions vers nos viles litières.


(Du 11 août, sur le midi. Ecrit ce jour.)

jeudi, 11 août 2005

In memoriam

Il y a 11 messages non lus dans votre boîte de réception. 1107 visiteurs sur ce blog depuis le début du mois d'août.

Le 11 novembre 1831 était pendu Nat Turner.

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Aujourd'hui, la grand-mère paternelle de C. a 88 ans.
Sa mère, décédée il y a bientôt quatre ans d'un cancer du poumon, en aurait eu aujourd'hui cinquante-six. Son doux spectre nous accompagne.

mercredi, 10 août 2005

De Marie Humbert, de l’atome et des nuages de pétrole

J’ai lu aujourd’hui, dans le carnet de toile de M. Jean-Luc Romero, une note relative à Marie Humbert. Pour que l’on perçoive bien l’éloignement dans lequel je me tiens des sujets médiatiques, sache, cher lecteur, que ce nom m’était, à ce jour, inconnu, et l’histoire de sa protagoniste tout autant. Je n’en tire aucune gloire, d’ailleurs, car, une fois informé de l’affaire, et maintenant que j’en sais plus, par le biais de plusieurs sources, de ses tenants et aboutissants, je la trouve exemplaire et fort instructive. Mais le bruit n’en était pas parvenu jusqu’à moi.

En revanche, je m’étonne qu’il ne soit presque pas question, dans la presse, du nuage de pétrole échappé dimanche d’une raffinerie de pétrole, près de Marseille, et qui a provoqué de sérieux dégâts dans les environs. Est-ce que Total possèderait déjà assez d’actions dans les différents groupes de presse pour pouvoir museler les velléités des journalistes? Le Petit Marseillaistitre, côté pente savonneuse, sur l’O.M.: tant pis pour les Marseillais, dont je suis prêt à croire qu’effectivement, ils se préoccupent plus d’un attaquant en plus ou d’un but en moins que de leur santé ou de leur environnement.

Hier, c’était le soixantième anniversaire de l’explosion atomique de Nagasaki, et, soit que les journalistes aient trouvé qu’une resucée des reportages ou articles déjà proposés sur Hiroshima ne fût pas vendeur, soit que tout le monde ait décidé de se contrefoutre du péril nucléaire, il n’en a guère été question.

Hallebardes

Bien m'a pris de ne pas publier Fata morgana dans la soirée, comme j'en avais l'intention: écrite vers trois heures et demie, il était préférable qu'elle fût publiée en temps réel, car cela fait maintenant deux heures qu'il tombe, à la faveur d'un orage, des hallebardes sur le Pays d'Orthe.

Cioran

Avez-vous remarqué qu’à une lettre près, son nom est celui du livre sacré de l’Islam, qu’en mon temps (et pour mes études surtout) je pratiquai abondamment? Cioran a tout, quoi qu’il en dise, du théologien. Un théologien du doute, de l’exécration de soi plus que du mécréant (encore que…)… mais théologien, dans le ton et le style, on ne le saurait être plus.

Tariq Goddard, enfin???

Sa lecture achevée depuis (je pense) deux semaines, je devrais tout de même en dire deux mots. J’ai déjà différé d’en dire plus long. C’est, aussi, que le roman est resté à Hagetmau, et que je me trouve, jusqu’à mardi, à Cagnotte.

Fata morgana

La pluie aura passé comme un enchantement : quelques secondes, une dizaine de grosses gouttes aussitôt séchées par le vent. Les Landes connaissent leur pire sécheresse depuis fort longtemps; imaginez, il n’a pas plu, quasiment, depuis novembre dernier. Wie eine Fata Morgana

Insister ou se désister

Comme l’orage ne cesse de menacer, comme la pluie ne tombe jamais, les arbres desséchés meurent, et l’herbe, de jaune, blanchit; le tonnerre gronde au loin, mais l’eau tant désirée ne semble pas vouloir venir, désespérément lointaine.

Les sollicitations amicales et familiales, doublées d’une soudaine aphasie, inertie, m’ont fait dériver, voguer à vau-l’eau. Je n’ai pas vraiment lu Cioran. A peine l’ai-je feuilleté: c’est le genre d’auteur que, typiquement, je dois être en bonne santé et avec le moral gonflé à bloc pour lire. Dans l’état où je me trouve, il m’ennuie aussitôt. Et d’ailleurs, je lis peu depuis une semaine. Je reprends tout de même mes esprits, un peu, avec les quatre premiers livres des Châtiments, qui me donnent surtout l’envie, une fois que je serai rentré à Tours, de me replonger dans les Tragiques.

J’ai commencé aussi Longlive ! de Menan Du Plessis, une romancière sud-africaine que je ne connaissais, depuis longtemps, que de nom, mais qui écrit remarquablement bien. Son livre me fait l’effet d’être la face lumineuse du roman de Tariq Goddard lu récemment, obstinément (quoique bellement) cynique.

L’écriture… A peine si j’ai pu, en une poignée de secondes, ternir chaque jour la face, désembuer la vitre de ce carnet de toile. Mettre à la voile.

Je sais fort bien quel sens a mon existence. C’est plutôt le désarroi ou le désespoir des autres qui m’a affecté ces derniers temps, et m’a rendu sans voix, ou inintelligible (à moi-même). Si je sais dans quel sens vont mes cheminements, je me suis désentiché, peut-être passagèrement, de Touraine sereine, ne trouvant plus, à cette œuvre de chaque jour, la même consistance, mais comprenant pourtant que, si je ne persistais pas à inscrire une trace, même minime, même moindre, chaque jour, le fil serait rompu, peut-être inéluctablement.

Le vent souffle dans les branches rutilantes du lajerstraëmia (orthographe ?), le tonnerre ne se fait plus entendre, même au loin, et la pluie tant attendue, tant désirée, n’exauce pas nos vœux.

Consistance et persistance. Il en était question deux paragraphes plus haut. Persister, mais à quoi bon ? Dois-je l’écrire ? Ce qui m’encourage à poursuivre l’expérience, à redoubler d’efforts, ce sont mes quelques lecteurs. Oui, c’est toi, et toi encore. Lire un commentaire d’encouragements, puis constater que, malgré le désert toujours plus régnant, une petite centaine d’internautes continuent d’aller voir s’il vente sur ces rives, cela m’encourage à persister. Mais avec quelle consistance? En quoi mon projetconsiste-t-il? N’était-il pas fatal qu’éloigné depuis bientôt un mois de la Touraine qui devait en être le sujet principal, ce carnet ne se disperse, ou n’aille à la dérive? (Il y a, dans la phrase qui précède, une vilaine (ou hardie, c’est selon) asyndète, que je laisse mélancoliquement fouetter vos yeux striés de sable.)

Persister selon quelle consistance?

Me contenter de publier des textes anciens? Ce serait un faux-semblant.
Sombrer dans le strict cadre du journal intime? Tel n’est pas mon propos.
Me contraindre, tête baissée, à écrire des recensions de tel disque écouté, de telle chose vue, de tel livre lu? Vanitas…

De grosses gouttes choient sur l’herbe et le pavé. Dans la maison où j’écris, celle de mes parents, où le laconisme me guettait, l’aphasie m’affolait, la pluie répondrait-elle à mes doutes en offrant sa berceuse d’eau? Ou ne seront-ce, selon l’expression de ma mère, que «trois gouttes», comme si ce carnet lui aussi lançait ses dernières lueurs?

(Cinq minutes plus tard.) Il ne pleut déjà plus.

mardi, 09 août 2005

Pélerinage

De retour de Bordeaux, où je n'échappai pas à l'effarement nostalgique, qu'au moins C. ne refusa pas de partager. More on that later...

lundi, 08 août 2005

Enfanter des monstres

La lecture butinante, une page par ci, un aphorisme par là, de Cioran et du Journal de Mauriac a de quoi déranger l'esprit. Pourrai-je m'y remettre? (M'en remettre, c'est toujours-déjà fait; je sais qu'en écrivant je suis toujours guéri d'avance.)

Blocage et blogage

J’ai écrit, il y a quelques jours, une très brève note sur la poésie et la philosophie, qui a suscité bien plus de commentaires, par son caractère allusif même. L’énigme suscite la réflexion, mais à quel prix?

D'épaisseur du cadavre

« J’aime lire comme lit une concierge : m’identifier à l’auteur et au livre. Toute autre attitude me fait penser au dépeceur de cadavres. » (Cioran. De l’inconvénient d’être né, VI)

Un titre alternatif, fortement ironique, pour ce carnétoile, pourrait être Le Dépeceur de cadavres. Mais il se trouve que je ne puis me résoudre à être d’accord avec Cioran, même s’il ébranle mes convictions.

Le “dépeceur de cadavres” n’a, au demeurant, aucun rapport avec le simple charognard, tout fait estimable puisqu’il empêche la propagation des épidémies et qu’il se nourrit, ce faisant.

Sale lambeau

Il faut que je m’y remette. Du nerf, dirait M. Songe. Une idée pourrait consister à prendre comme contre-exemple le journal de Charles Juliet, geignard et marqué du sceau de la stérilité.

dimanche, 07 août 2005

Sénescence

Je dors mal (cauchemars), j'ai affreusement mal au dos, je n'arrive plus à écrire. Abject et harcelé. Je dois chercher à faire abstraction. Comment?

11:35 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (3)

samedi, 06 août 2005

Nescioquid

Hiroshima a marqué le début de ce qui est, pour toujours, notre avenir. Nous savons que nous allons droit au fond du gouffre.

Macrocosme et microcosme, j'ose à peine l'écrire - désertique, dévasté, je me sens abject. A quoi bon poursuivre?

17:50 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (5)

vendredi, 05 août 2005

Gaas

J'ai reçu aujourd'hui, de mon père, ce courrier électronique:
Attention ! La commune de Gaas a fait des travaux et il y a un ralentissement à 30 km/h dans la traversée du village. Mais même à 30 km/h cela a secoué terriblement la Kangoo !!! Que celui qui conduira pour venir à Cagnotte se méfie pour ne pas secouer A.! Bises à tous. A bientôt ...

Gaas qui pourtant toujours fut la commune dite "de l'anti-matière". C'est tout dire.

jeudi, 04 août 2005

4 août

Abolition des privilèges. Et 216 ans après? On nous annonce comme un triomphe national le retour de Zidane en équipe de France...

mercredi, 03 août 2005

Réflexion égarée, à publier près des étoiles

Le chatoiement des sentiments peine à se traduire avec assez d'ambiguïté dans les aphorismes ou le langage théorique. N'est-ce pas d'ailleurs la grande richesse de la poésie, et sa supériorité par rapport à la philosophie?

Entre la rue Kaunas et la rue Pazaislis

Je divague quelque peu parmi les oreilles de cochon grillées.

Cela dit, des oreilles de cochon, on en mange aussi en France...

Vaches maigres

Ce matin, aux comices agricoles de Hagetmau, les vaches n'étaient pas maigres, et le taureau joliment dénommé Pinson avait de massifs arguments. Ce carnet de toile, lui, ne divague plus et s'assèche; c'est de saison.

J'ai même une mauvaise nouvelle pour Livy: 43 au cube, dont je donnai ici, il y a quelque temps, le premier chapitre, est un texte inachevé, dont la totalité écrite a été livrée. Je conçois toutefois que la 1ère partie de Bribes ait pu susciter un tel regret. Je partage assurément ce regret, qui est le signe, qui sait, que je me suis amélioré au cours de la décennie passée. (Il faudrait que j'aille repêcher certains textes encore antérieurs, pour créer en ce lieu de saisissants contrastes.)

Tout cela donc nous menant à la constatation suivante: 43 au cube est un fragment de roman écrit le 4 avril 2004, et jamais suivi, peut-être sous l'effet conjugué de la contrainte trop stricte et du tempérament trop velléitaire de son auteur. Cependant, on peut imaginer d'écrire la suite de cet incipit délaissé, en suivant d'autres règles, en en faisant un roman plus traditionnel, ou un long poème en prose, selon le principe du feuilleton et à la demande des lecteurs.

J'y songe. Une suite à donner à 43 au cube? Ultérieurement, why not? Je manque en ce moment de temps même pour tenir ce carnet électronique, mais quand seront revenues les journées de vaches grasses, qui sait quelle mouche me piquera?

mardi, 02 août 2005

Editions

A défaut d'être productif en ces jours de vaches maigres, je peux toujours vous proposer certains détours.

lundi, 01 août 2005

Bribes, 1er épisode

Un vieux texte (huit ans déjà, ou peut-être même dix (maintenant que j'y repense, c'était pendant ma première année à Paris)) aujourd'hui soumis à vos yeux. J'avais vingt ans; ça ne date pas d'hier.

***

PARTITIONS


1

desrtyu désires-tu
parbfbi par défi
mplrlé me parler

désires-tu par défi me parler

mtnpne mais tu ne peux
frartklué articuler

mais tu ne peux articuler

mon pauvre ami que je te plains
mpfrhouanhikjtplhein


2

desrtyu le désert nu
parbfbi parcelle d'habit
mplrlé m'appelle et renaît

Le désert nu, parcelle d'habit, m'appelle et renaît


3

hgévovovolvolay
est-ce que vous vous voulez vous ce tricycle à moteur avec sa chevrotante voix de haute-contre éraillée de tant de tabac
tttaba

vous ne voulez pas ? c'est cent francs clefs en mains
kflenmé hein
oui oui clefs en main queld iscours d'ieuxdedieux

fanfavap
si si ça va qu'est-ce qui vous
ohohohohohohpoh eurkeurk
il a démarré tout seul c'est ça que vous vous vous voulez dire

jmaparkapar
oui oui moi aussi je m'y perds va savoir qui parle dans leur ânerie de sitcom débilisant
dbilbilbil
oui oui débilisant je n'ai pas peur !
papeur pompar

repose-toi

papeuir pompar
repose-toi

pepear pompom (repose-)

poypouirrr poampiar piar piar

rep

proyoualpirguer parampepuar pôumpam

re

pramouar parmuer rapomperpar
rapirpumpapur

.....................

(intermède)

Onrev ient drap la pro chainefois
l'appeau c'est la foi
froidfoij'ailes foies
Onrevientpeur la preu chainefroid

le camion passe une auréole de buée de temps de glace
rattrape le temps perdu une auréole de suées de sueur sous ces aisselles un vélo une bicyclette le coureur rivé au guidon guidons la marche des marcheurs la selle se soulève et propulse le coureur

........................

Moralité du premier épisode :
La cacophonie mesurée fait battre le pouls des peureux et fait taire les ambulances

Décès de Pierre Souquet-Basiège

Je viens de recevoir le courriel suivant des éditions Ibis Rouge:

C'est avec beaucoup de tristesse que nous venons d'apprendre le décès à Orléans de notre ami Pierre Souquet-Basiège.

Pierre nous a quittés ce dimanche 31 juillet 2005.

Pierre avait publié un ouvrage,
Le malaise créole, un dérivé du mal français chez Ibis Rouge, ouvrage qui avait connu un très grand succès aux Antilles.

Toute l'équipe d'Ibis Rouge présente à sa famille ses plus sincères condoléances.

Premier août

Depuis deux jours, je lis fort peu. J'écris moins encore, et, moins calme que jamais, ne trouve qu'un sommeil mal reposant. Je suis à mi-chemin dans ma lecture de A Fable de Faulkner, après avoir réglé leur compte à quelques nouvelles tardives de James, dont la très intéressante "Fordham Castle".

Hier soir, C° disait que les blogs sont tous des ramassis de petites notes intimes et de photographies ratées, preuve que ses informations sont de seconde main ou qu'elle ne sait pas trouver son chemin dans les arcanes de la Toile. No bragging there, je pense surtout à ces dizaines de carnets de toile que je lis régulièrement et qui traitent d'art, de littérature, de politique, d'autres sujets encore, et qui sont souvent supérieurs à bien des magazines ou journaux.

C°, avec les autres amis ici présents, revenait d'une corrida. Aujourd'hui, il pleut à verse, et j'espère fermement que la novillada n'aura pas lieu: si j'avais une âme de justicier, je serais bien embarrassé pour savoir si je dois liquider en priorité les toreros ou les aficions. J'ai de très bons amis parmi ces derniers, ce qui serait source d'un brin de confusion supplémentaire.