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lundi, 01 décembre 2014

Au Vel'Pot & ailleurs

2014-12-01 18.16.19.jpg1er décembre, 17 h 22, place Velpeau

Le temps de calter de la rue Jules-Simon, aux grandes lettres PAYANT si peu accueillantes, de trouver à me garer pile en face de cette petite pharmacie toute proche de la place Velpeau, de tirer de l'argent (de retirer deux billets de cinquante euros à un distributeur automatique), d'acheter (car oui, je suis souffrant et ne me suis traîné dans mon cinq à sept qu'à seule fin d'emmener ma progéniture à ses deux leçons du lundi soir) Doliprane et vitamine C à la pharmacie susdite, j'ai trouvé le logis dans un bar tout à fait tel que je les aime, place Velpeau, pile place Velpeau, ce quartier où je ne traîne jamais mes guêtres (d'autant que je ne porte que de sales chaussettes aux élastiques usés retombant sur des souliers en croûte de cuir à la manque) ni mes hardes (mon jean's noir est certes effiloché au bas de la jambe droite, mais enfin un peu de tenue), et dans ce bar meublé un peu (un peu seulement) comme un restaurant marocain, je suis confortablement installé à une très grande table ronde, clientèle d'habitués, flipper silencieux, doux murmure d'une conversation et musique très basse, un havre presque, donc je compte passer ici l'heure qui vient, je travaillerai sans doute encore à la traduction de ce début de chapitre 2 qui me donne du fil à retordre, et tout cela s'est produit dans une très lisse absence de complications, presque aucun feu rouge, aucun heurt sur le chemin ni dans le dialogue avec Oméga, au point d'atterrir ici où, dans mon pull irlandais (j'ai changé de pull avant de quitter la maison, troquant mince chandail orangé pour ce plus gros, qui m'embarrasse désormais, il fait bon ici), je tapote en buvant un Coca tiède (ça se confirme : la maison sait tout du thé à la menthe, comme l'indique une ardoise) et en alternant avec le verre d'eau du robinet, il faut se remplir de liquide avant de se revider de tout liquide, ainsi qu'on peut le lire au début du chapitre II du roman de Yémy que j'ai apporté avec moi (“la fontaine pisse à gros bouillons”, p. 26), ou de toute matière, ainsi qu'on peut le lire vers le milieu du chapitre I du roman de Yémy que j'ai apporté avec moi (“Ah, quelle vie de fèces !”, p. 13), j'entends désormais la radio qui joue cette vieille chanson, tube de 1981 ou 1982 qui ultérieurement servit de publicité à Renault, des moustachus en lunettes et/ou casquettes se succèdent dans ce bistrot, les bars de cinq à sept sont peuplés de mecs, de types, de mâles quoi, en même temps celui-ci surtout est dépeuplé, mon voisin (car j'ai un voisin, un moustachu à cheveux blancs, et casquette en cuir dont il ne s'est pas départi, peut-être la soixantaine mais allure tellement démodée que je ne saurais dire) est allé chercher l'exemplaire de la NR au comptoir et se met en devoir de le lire en sirotant son noir, la radio à présent diffuse Siffler sur la colline, il est peut-être temps de clore cette phrase, laï laï laï, zaï zaï zaï. Non. Un homme jeune (plus jeune que moi, en tout cas) est entré, déguste un éclair (au café ? au caramel ? au praliné ?), il est entré en même temps qu'une dame qui doit avoir la quarantaine, peut-être mûrie même, sac atroce à motif de pélargoniums et fausses incrustations de fausses perles, le sac bien étalé sur la table (carrée, elle s'est assise à une des petites tables carrées), cela, je ne sais pourquoi mais je devais l'ajouter. Oui.

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2014-12-01 18.16.57.jpg18 h 10.

En moins d'une demi-heure, sans aucun outil (je n'ai que la fonction Bloc-notes, sur ce vieux netbook, et aucune connexion donc aucune ressource lexicographique ni moyen de me documenter), je viens de traduire une page et demie du roman de Farah. Je me dis que ces cinq paragraphes avaient fermenté dans mon cerveau depuis le début de l'après-midi. Même la première phrase, dont, à la première lecture, il y a un mois, je m'étais attendu à éprouver bien du tourment, est sortie comme une lettre à la poste. Aurais-je trouvé un bon motif de traîner au bistrot avec mon ordinateur ?

 

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Conservatoire, 18 h 28

Après détour par le froid (modéré, en fin de compte — j'avais emmagasiné ce qu'il fallait au café), me voici de nouveau au Conservatoire, rue Jules-Simon. Le sympathique gardien (et factotum) a fini de décorer le sapin de Noël (en plastique), et le bâtiment n'est plus cette même ruche de tout à l'heure. Circonflexes : j'ai découvert cette après-midi que choucroute n'en prenait pas ; pourtant, "croûte", oui. Ici, entre mon voisin (pas tout jeune, je l'ai déjà vu (un élève ?)) qui bat les mesures en lisant des partitions et je ne sais qui, dans le hall, qui sifflote imbécilement, il m'est impossible de me concentrer sur la traduction. Vive les bistrots populaires, avec leur Coca tiède, leurs coussins moelleux, leurs discussions animées mais à voix feutrée qui permettent au tâcheron du texte d'éprouver pleinement son chronotope. (Le chronotope, en migrant vers ce point d'attraction, la rue Jules-Simon, est la figure irradiante de ces cinq à sept, ce qui m'advient, dans la banalité des jours d'automne.)

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vendredi, 28 novembre 2014

L'Aventure d'ombres

 

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Le chronotope est toujours à réinventer, à reprendre. Au début de l'année (scolaire, universitaire), j'étais “parti” pour évoquer mes aventures (ce qui m'advient) le lundi soir de 5 à 7. Puis la grisaille est venue, et surtout trois cours de solfège et chant choral de mon fils cadet annulés, longue interruption s'ajoutant aux vacances. Lundi dernier, pendant la séance, de cinq à sept donc (18 h 20 plutôt (puis je suis reparti par les Halles, photographiant mon livre GPS abécédaire à bout de bras)), j'étais au Tourangeau, avec François Bon, autre moment advenu, mais c'est un autre point de la semaine que cette photographie ici a fixé, avant-hier, le mercredi, mes pas dans l'obscurité des couloirs presque déserts des Tanneurs à sept heures et demie du soir avant de rejoindre la Passerelle puis le tramway place Anatole-France. Moment-lieu qui en rappelle d'autres, quand j'enseignais cette U.E. Libre sur l'humour britannique, le lundi soir de six à huit, et plusieurs fois on a failli se retrouver enfermés dans le bâtiment, ou ma première année à Tours, il y a douze ans déjà, je finissais ma journée de cours le lundi à sept heures et regagnais mon hôtel avant de ressortir, pareille terne brune obscurité, pas blême mais bistre, même corps vertical avec soulier en mouvement et pan de manteau qui s'échappe avec sa fermeture éclair, même absence de clairvoyance.

lundi, 03 novembre 2014

La Toussaint (+ 2)

Le lundi 6 octobre, je n'avais pas voulu m'encombrer de l'ordinateur portable, et le 13 j'avais dû emmener Oméga chez le médecin en lieu et place de l'habituelle séance au Conservatoire entre 5 et 7, de sorte que mon chronotope a pu donner l'impression de battre de l'aile.

Ce soir, toujours pas d'ordinateur, mais deux bouquins, quelques feuilles de papier dans ma serviette rouge griffée Université, et surtout cet ahurissant changement climatique qui nous a fait passer en deux jours à peine de l'été (ou à peine moins (dans les Landes, en tout cas, et à Pau jeudi, c'était l'été)) à une impression d'hiver. Rue Jules-Simon, puis rue Colbert, la pluie froide, 13 degrés au thermomètre mais l'épiderme comme saisi par le frimas — le matin, j'avais commencé à traduire le poème de Cynthia Atkins, “Goodbye to Winter”, avec les étudiants de L3, quel étonnant contraste, d'une équinoxe à l'autre mais début novembre, bizarre décalage.

Après avoir traîné mes guêtres dans un bistrot minable de la rue Colbert (trop de bruit malgré le peu de monde et piètre éclairage), j'ai dû constater que la pluie avait redoublé (des trombes ininterrompues jusqu'à maintenant, j'écris ces lignes à presque dix heures du soir) et qu'il ne me serait pas possible de commencer le tournage des vidéos du projet “boîtes à lettres”. Vers six heures, j'ai regagné la noire calèche, m'y suis posé, ai poursuivi la lecture de Hiding in Plain Sight, et décidé qu'après tout, lire le passage que j'avais choisi (l'incipit) de La Toussaint là, dans la bagnole, avec la pluie battant contre la vitre et les phares des autos qui descendent la rue Jules-Simon, ce n'était pas mal. Les boîtes jaunes attendront.

Après la lecture à haute voix, j'ai tracé les bouts de phrases suivants au feutre fin vert sur une demi-feuille, dans l'idée qu'ils me serviraient à composer ce billet. Et puis en fin de compte je les livre tels quels, au feutre vert numérique :

la pluie ininterrompue

le café presque désert mais bruyant

l'éclairage partout blafard

photographies

l'ombre grise du cèdre

la ligne blanche du cadre (sombres photographies)

la grisaille des rues et du bitume

le refroidissement subit, mâtiné d'humidité et adossé à la lecture de La Toussaint, donne l'impression d'être passé été → hiver en deux jours seulement

Tout dégouline

Pas eu moyen de tenter le petit film, avec la pluie ininterrompue

dans la Prius, Dionissi de Julien Jacob en voyant défiler l'embouteillage

 

 Sur le chemin du retour, on réécoutait Dionissi, Oméga a lancé qu'il pleuvait des cordes, je lui ai dit que ça collait parfaitement à la guitare sèche.

Le chronotope a repris de la vigueur ce soir. Rideau.

lundi, 27 octobre 2014

Allée du Manoir

1er octobre — Une variante moderne de Huis clos : la salle d'attente du cabinet de chirurgie esthétique dans laquelle deux grognasses se racontent par le menu, comme si vous n'étiez pas là, toutes les opérations de proches et d'elles-mêmes, y compris accouchements gore.

 

[02/10. Tandis que je formais manuellement (enfin = non automatiquement) l'exposant de la date, la chatte est entrée en trombe dans le salon, poursuivie par ce gros matou errant et agressif qui ne cesse de l'importuner.]

Une variante se décline, allée du Manoir. La rue Jules Simon est très jolie, et cette allée, fort laide, on y trouve — quoi ? — ha ha ! — un CABINET de chirurgie ESTHÉTIQUE !!!!

Ha ha ! 

jeudi, 23 octobre 2014

... comme un cabour.

27 septembre

 

Lucas Digne a lancé : ▬ Mind the gap !

(Bordel de merde, contrôle raté.)

——•——Ce midi les garçons dehors pour la langue de bœuf avaient un petit gilet au soleil, moi à l'ombre en chemisette, tout mon content, pensez un 27 septembre.

Bahebeck a tapé dans le ballon comme un cabour.

—°—Dans la chilienne, un fort volume abandonné.

 

Le soleil sèche le peignoir.

vendredi, 17 octobre 2014

Vitrines sur les Joulins

Depuis bientôt dix ans que je tiens, irrégulièrement, ces carnets, j'ai déjà eu l'occasion d'écrire à quel point la place des Joulins m'inspirait, et combien je pourrais en faire, si j'avais le temps d'y traîner plus souvent et plus longtemps mes guêtres, un chronotope tourangeau fondamental. Depuis un mois, j'ai adopté, pour ma pause déjeuner du vendredi, le bistrot qui a remplacé les précédents avatars situés là (dont les Joulins, tout simplement). J'écris « bistrot », mais il s'agit tout à fait d'un café à la française, côté terrasse, et, à l'intérieur, d'un pub au sens le plus cosy et sombre feutré du terme.

 

Au Kaa, donc, j'expie mes heures de frénésie laborieuse du vendredi matin, et me prépare à mes heures de cours de l'après-midi — au cours desquelles, hier, j'ai tout de même dû préciser, pour la majorité des étudiants de première année, qu'un texte pouvait être “poétique” et évoquer des sujets terre-à-terre, et même des coucheries entre un maître et sa servante...

lundi, 29 septembre 2014

Advenir

29 septembre, 17 h 10, jardin de la place François-Sicard

 

Cela fait donc deux semaines -- le troisième lundi consécutif que je me retrouve, toujours par beau temps (il faisait même franchement chaud le 15), dans ce jardin étroit mais très charmant. En onze ans à Tours, je ne m'étais jamais arrêté dans ce jardin, y passant parfois, sans plus. Or, y passer une heure ou un peu moins un lundi sur le coup de cinq heures permet de se rendre compte à quel point le centre dit historique de Tours, ici le quartier de la cathédrale, est bruyant. On ne risque guère d'être dérangé par le bruit du jet d'eau, wasserfall diaphane plus que blond — démarrages de bagnoles et pétarades de vélomoteurs sont permanents. On s'y habitue, je suppose.

Je n'ai pas encore pris d'autres habitudes, tout d'abord parce que, lorsque le froid commencera de s'installer, je préférerai probablement aller baguenauder du côté du Musée, ou prendre un verre somewhere around, à moins que je ne reste parfois à lire dans la voiture.

Depuis le 15, il y a quinze jours donc, comme on dit fort peu arithmétiquement en français, je me suis dit que je pourrais écrire une série de textes sur ces 5 à 7 du lundi, les souliers dans les gravillons, le dos calé contre un banc vert à la peinture écaillée. Je m'assois sur le même banc, ou du moins sur un des deux bancs qui permettent de faire face à la statue de Michel Colombe par François Sicard. Ballet de promeneurs divers, surtout vieux ou nounous ou mères semblablement entées de leur progéniture, lycéens (et surtout lycéennes, à croire que le lycée Paul-Louis Courier, non loin, est plutôt féminin). La statue qui représente Michel Colombe a quelque chose d'apaisant à première vue — c'est une de mes statues préférées dans cette ville -- et en même temps, à mieux y regarder, à se plonger en elle, elle inquiète, elle a quelque chose d'inquiétant, je crois que je n'aurai jamais écrit un texte avec autant de virgules, de juxtapositions.

Le 15, j'ai remarqué que des farceurs (ou des étudiants aux Beaux-Arts, ce qui revient au même (je laisse cette première parenthèse telle quelle, allez deviner si j'endosse délibérément le costume du philistin vieuxcon)) avaient souligné les yeux et les lèvres du sculpteur d'un trait discret de peinture rose. On peut évidemment tout imaginer, geste vandale bête, geste artistique à message (?), facétie de manifestant favorable au mariage pour tous, dénonciation subtile (le sculpteur n'est-il pas en robe ?) de la théorie du genre ou des dénonciateurs d'icelle...

En tout cas, si j'ai posé le 15, dans ma tête, le principe possible d'une série de textes, voici commencée, sinon la série (nous verrons cela lundi prochain), du moins un premier épisode. Bien entendu, j'ai réfléchi à tout cela car je savais déjà que j'allais, sinon participer à, du moins suivre de loin les travaux de l'atelier d'écriture que propose Stéphane Bouquet dans le cadre de sa résidence à l'Université. Le 16, j'ai assisté à la projection du film La Traversée et au lancement officiel de cette résidence, et jeudi dernier à la première séance de l'atelier proprement dit. Or, Stéphane Bouquet a imaginé que chacun des étudiants de l'atelier écrirait un texte sur soi (le Soi ? je ne sais pas comment il l'écrirait), sur un soi non pas donné, préfiguré, mais à construire par le texte, justement. L'idée est de construire une série de textes ou un seul texte ou un ensemble polymorphe (faisant éventuellement appel à d'autres formes, des images, des sons etc.) à partir de confrontations avec la ville, ou non, pas confrontations, pérégrinations, choix de certains lieux, de certains phénomènes urbains, graffiti par exemple, etc. J'ai le sentiment de très mal expliquer ce qu'il entrevoit ou suggère — ma propre interprétation est parasitée par le projet que vient d'inaugurer François Bon, "la littérature se crie dans les ronds-points", autre forme d'approche systématique de lieux systémiques, représentatifs de ce que j'ai nommé, ailleurs dans ces carnets, l'überurbain.

Peu importe, je vais faire ma mayonnaise, un peu de tout cela s'entremêlera ici, qu'importe.

 

Vieux ou nounous ou mères ou lycéens.

Sacré programme.

(Je me déplace, vais de l'autre côté, un banc dans le couvert des ifs, près d'un jeune couple qui clope, mais je ne supportais plus l'odeur de pisse qui émanait depuis pas très longtemps, je le crains, de mon voisin, un gros homme pied-bot. Ce banc-ci arbore, pour inscription manifeste, le mot MOCHE, marqué au blanco. Je me suis assis de manière à ne pas le cacher, de sorte qu'un autoportrait (à la Webcamelote) demeure possible.)

Pour l'heure, portraits.

Jeune fille blonde, passe en lisant un texte ronéoté qu'elle a l'air d'apprendre par cœur.

Deux dames, une la soixantaine, l'autre plus petite, plus jeune, rousse.

Vélomoteur casse-tympans, puis de nouveau le jet d'eau et la conversation du petit couple à côté de moi.

Homme en chemisette noire, parka légère sur l'épaule.

Le couvert des arbres, épars alors qu'il y a beaucoup d'arbres, d'arbustes, de frondaisons.

Jeune femme mince, la trentaine, baguette. Impression de la connaître.

Jeune femme rousse en short.

Homme élancé, plutôt jeune, casquette à carreaux.

Vélomoteurs sans arrêt.

Il va falloir que je me trouve un autre repaire.

La jeune fille en t-shirt marin se casse, avec son étui de violoncelle. Fait semblant de se casser, agaceries avec le garçon qui lui tenait compagnie, c'est lui qui finit par partir (Alex ! lui lance-t-elle). Il l'enlace, quel jeu jouent-ils.

Reviennent à leur banc, celui près du mien, elle monte, debout sur la latte supérieure, lui grimpe dessus, rient. Elle lui dit "enculé" puis lui explique que c'est gentil (c'est gentil, c'est gentil).

Sur le chemin opposé passe une dame en blouson jean's, poussant une bicyclette.

Sur celui-ci, un de mes étudiants de Licence, qui ne me voit pas (ou feint de ne pas (mais je crois vraiment qu'en passant vite, en ne promenant pas, on ne voit pas les gens assis sur les bancs (ou on ne s'attend pas à voir un prof ?)).

Puis, sur le chemin opposé, une dame plutôt âgée avec un petit chien.

À la cathédrale, le coup des trois-quarts.

Les deux ados se chamaillent, feignent de, se coursent, un sexagénaire en chemisette à carreaux bleus passe en regardant lentement sa montre (la porte à son visage, pas l'inverse).

La jeune fille perdrait la moitié de son vocabulaire si on lui enlevait le droit de dire “sérieux” sur le mode de l'interrogation rhétorique ou de l'assertion. Quelle violoncelliste fait-elle.

Passent deux jeunes hommes, l'un à barbichette fait rouler une contrebasse dans son étui.

Autre jeune fille blonde, t-shirt marin aussi, jolie, plutôt distinguée, passe en saluant d'un regard en coin que je pense ironique (mais je projette sans doute) le petit couple à la sérieux-violoncelliste.

Lycéen, portable vissé.

Lycéennes, quatre ou cinq, l'une chante n'importe quoi. Snapshot_20140929_2.jpg

Autres jeunes femmes, plus âgées (pionnes ?).

Quinquagénaire, démarche lente, serviette en faux cuir sous le bras, bedaine, montre.

Autre lycéen, autre portable vissé, oreille gauche cette fois-ci.

Deux lycéennes.

Autre sexagénaire, dame avec aussi rayures marines.

Je ne compte plus accélérations des vélomoteurs.

Cycliste noire entrevue, au coin de la rue.

Le couple s'éloigne ; il porte le violoncelle (sérieux).

Quatre jeunes, probablement musicos (un blond à queue de cheval renouée en natte au-dessus du crâne quasi ras — je penche pour percussionniste).

Marre, je veux lire aussi, je reprends mon livre, le jet d'eau diaphane continue.

 

Notule en addendum, toujours lundi, 18 h 43, Conservatoire.

Pépiements des enfants dans la salle de chant choral, polyphonie fracassée des instruments de ci de là.