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lundi, 18 juillet 2005

NY-1 : Martial Solal

Le titre complet de cet album paru en 2003 sur le label Blue Note est NY-1 : Martial Solal Live at the Village Vanguard. C’est donc le énième de ces albums enregistrés dans le mythique club new yorkais, sur trois soirées de septembre 2001, dix jours après les attentats, comme ne peut s’empêcher de le faire remarquer l’auteur des notes de pochette (et comme je m’empresse de lui emboîter le pas !).

Pour ne pas aller par quatre chemins, Martial Solal est l’un des meilleurs pianistes de jazz français, et sans doute de l’époque, de la planète. Il a un sens de la mélodie et du rythme, mais aussi de l’harmonie lors de ses improvisations avec partenaires, qui ne court tout de même pas les rues, à ce degré. C’est, de surcroît, un compositeur que j’aime beaucoup, ce qui ne gâte rien.

Dans cet album, accompagné de François Moutin à la contrebasse et de Bill Stewart à la batterie, il alterne compositions personnelles (ou co-signées avec Claudia Solal, sa femme ?) et standards, dont Body and Soul, dont il donne une lecture, ou plutôt, pour parler sans métaphore, une écoute à la fois profondément originale et terriblement harmonieuse, fluide, douce aux oreilles. Il montre ainsi qu’il n’est pas besoin de démanteler un standard ni d’en disséminer les lignes mélodiques pour marquer l’histoire de ses interprétations. Cela ne signifie pas que je n’aime pas les versions disjointes ou les réécritures déconstructionnistes de tel ou tel standard ; il en est d’admirables ; mais il est aussi d’autres voies.

Je ne suis pas certain que ses deux comparses soient tout à fait à la hauteur de Solal ; ils ne lui font pas honte, et lui permettent de donner pleine mesure à ses touchés, d’élaborer de passionnantes expérimentations ; ils sont loin de lui tenir la dragée haute, voilà tout. Mais fort heureusement, le trio ne doit pas être un lieu d’émulation ou de bataille.

Mon morceau préféré est peut-être (après deux écoutes) la composition de Claudia Solal, Suspect Rhythm, qui figure en troisième position sur le disque.

Multijournal, 15 et 19 décembre 2004

19 décembre 2004.
A. n'a pas mal dormi, malgré une chambre trop chauffée, ma mère ayant branché le radiateur à bain d'huile par crainte d’un refroidissement de la chaudière en milieu de nuit. Crise de fièvre vers onze heures du soir, mais sinon pas d'interruption. Ce matin, c'était Noël (anticipé, comme nous n'allons rester que deux jours et demi à Cagnotte). Il a été gâté, avec un petit camion de pompiers (avec échelle), une moto, une voiture ancienne (genre modèle de Traction Avant), un zoo avec des peluches d'animaux sauvages et des livres, un kit de pâte à modeler, un livre avec des autocollants, Camille la chenille, un marché Playmobil, une mug Père Noël...

Ici figurera prochainement la liste des cadeaux des uns et des autres. A. a l'air encore fiévreux. Nous ne pouvons pas nous plaindre, il n'a rien eu de l'automne. Le dernier accès, en fait, a été en mai***, lors de ce qui fut peut-être une varicelle (très peu prononcée).

J'écoute le premier des neuf disques du coffret Albert Ayler, offert par mes parents. C. m'a offert le dernier livre de Raharimanana, mais aussi une chemise et un pyjama assorti à celui qu'elle a par ailleurs acheté à A. C'est malin! Moi qui ne mets plus de pyjama depuis des lustres. (Des lustres, littéralement: au moins deux.) C., elle, a eu, de ma part, une broche et une bande dessinée, et, de la part de mes parents, Maus d'Art Spiegelman, le DVD de Lost Highway, & la nouvelle traduction de The Years de Virginia Woolf.

Visite, entre onze et quatre heures, de mes grands-parents maternels, venus de Saint-Pierre-du-Mont, et qui n'ont pas l'air d'aller mal.

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15.12.04.
En ce mercredi, il y a quatre jours, j'ai pris quelques photographies, quelques images. Comme tous les mercredi, j'ai gardé A. le matin, tandis que C. était au lycée, où elle aligne cinq heures de cours avant l'heure du déjeuner. Le soir, E°°° venait dîner et dormir à la maison. Il m'a raconté toute l'histoire du colloque Flannery O' Connor.

Simultanément, C. et A. ont toutes les peines du monde à trouver les poules parmi les autocollants du livre Le repas des animaux.

Ce colloque, en fait une journée d'études, a été annoncé au seul nom d'A.-L., qui s'est, de surcroît, fendue d'un copié-collé tout à fait fautif à partir d'un site internet (dont j'ai découvert depuis, jeudi, qu'il était finlandais) : du coup, la notice biographique de Flannery O' Connor est truffée de fautes, ce qui, placardé en tous lieux, fait mauvais effet.

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*** Mai 2004: vers la fin du mois... ***
La directrice de la crèche du Hallebardier, que fréquentait alors A., nous avait assurés, appuyée par le témoignage de deux assistantes-puéricultrices, que les très rares boutons qu'A. avait eus sur le corps à l'occasion d'une poussée de fièvre, de reste demeurée sans explication, étaient typiques de la varicelle. Décrits à des proches ou, peu après, à un pédiatre, ces mêmes boutons semblaient plus douteux...

Dax, la ville de rien

La pluie fine qui s’épanche sur Dax, hélas ne dura pas. Le vent aura vite séché ces quelques larmes, et assoiffé les prés, les champs, les bocages. Il est toujours curieux de constater, à chacun de mes retours dans ma ville natale, non seulement les changements de structure, les nouveaux bâtiments, les modifications du plan de circulation, les brusqueries de l’urbanisme, mais aussi, sur le chemin vicinal qui conduit de Cagnotte à Dax, en passant entre fermes et bois, telle maison en construction, tel carrefour dûment « rectifié »… pour le dire en paraphrasant, la forme d’une campagne aussi change plus vite que le cœur du mortel.

Entre autres motifs de tristesse, la librairie Campus, qui, sans être un haut lieu de culture, s’efforçait d’être le dernier endroit où pouvaient s’exhiber, s’afficher, se lire et se vendre des textes véritablement littéraires, a connu une refonte totale de ses rayonnages et même de son organisation, depuis notre dernier passage en février (où j’avais acheté Autoportrait en vert, le remarquable dernier opus de Marie Ndiaye), au point que ne s’offrent plus aux regards que les guides touristiques, les ouvrages d’ésotérisme, et les “bouquins dont on parle à la télé” (Souad, Pierre Perret, Frédéric Mitterrand et l’effroyable Marc Lévy). Il reste bien, pour qui cherche assidûment, un rayonnage d’où j’ai extirpé l’un des derniers textes parus de Dominique Fourcade, mais aussi le dernier roman d’Alain Mabanckou… mais je les ai reposés, car je refuse de cautionner ce genre d’entreprise de saccage volontaire. A mon côté jusqu’au-boutiste se substituera peut-être un état d’esprit plus positif demain, dans le genre « au contraire, il faut les encourager et leur montrer qu’il reste une “clientèle” pour Fourcade et Mabanckou ». Pour aujourd’hui, pas d’affaire. Nihil obstat. No pasaran.

J’avais sans doute eu l’esprit échauffé de voir, juste auparavant, ce à quoi les travaux de mise en valeur de l’Atrium Casino avaient fini par aboutir, à savoir : une couleur indéfinissable ; un centre culturel Leclerc vide de tout effort vers, ou de prétention à la culture (une horreur, puisqu’il faut parler net) ; une brasserie que l’on devine, à lire les menus, pour curistes ou touristes en tongs…

En bref, une promenade agréable dans les rues piétonnières de ma ville natale, avec quelques moments de doute ou de douleur, mais enfin, ce qui m’a frappé le plus, c’est le vide, le désert entre deux et quatre. D’ordinaire, les jours de petite pluie ou de fort vent, tout ce que la côte landaise compte de plaisanciers ou plagistes se retrouve à hanter et arpenter les rues de Dax. Ainsi allaient mes souvenirs des années 1980, et de, plus récemment, tous les étés passés en partie dans ces parages.

Ah si, ultime note sucrée, ne passez jamais à Dax sans acheter ne serait-ce qu’un palmier ou une suissesse (ou tout autre friandise) à La Tourtière, connue surtout et à juste titre pour ses remarquables « tourtières » (spécialité gasconne sans aucun équivalent ailleurs, quoique l’homonymie puisse vous laisser penser) mais où se cuit un attirail de pâtisseries fort bon marché et fort bonnes…

Festival de Marseille

La merveilleuse Livy me prie d'annoncer la tenue prochaine d'un festival jazz à Marseille.

Tous renseignements sur le site officiel.

Rue Ronsard : La Héraudière

L’une des très belles propriétés de la rue Ronsard, à Tours, se nomme La Héraudière, et se trouve au n° 60. Le portail souvent entr’ouvert sur ce jardin sans apprêts et cette bâtisse fin XIXe pas nécessairement très bien entretenue, m’a fait, d’emblée, penser au roman de Robert Pinget, Quelqu’un, ou encore à la demeure de M. Songe dans les carnets publiés par Pinget dans les années 1980 (mon préféré restant, de loin, Le Harnais).

Quel ne fut pas mon étonnement, lors de l’une de mes toutes premières pérégrinations dans le quartier, à notre arrivée en août 2003, de découvrir une rue Robert-Pinget, qui, certes, n’honore pas tellement le grand écrivain, puisqu’elle relie pauvrement une fin de quartier de résidentiel à un début de zone d’activités, mais qui rappelle au moins aux amateurs de ce merveilleux parleur et parfait moraliste qu’il s’installa, un temps, en Touraine, où il construisit une tour, près d’une propriété rachetée.

Pour en revenir à La Héraudière, il n’y a pas de n° 62 rue Ronsard, pour rendre compte, qui sait, de la vastitude de cette demeure et de son parc, dont l’immense figuier laisse, au printemps, déborder ses feuilles jusqu’au ras de l’étroit trottoir. Les larges fenêtres, ouvertes sur le sud, doivent permettre d’admirer le parc plutôt nu, un peu comme dans Quelqu’un, pour la scène du bifteck.

Il y a aussi, rue Ronsard, Les Petits Ciseaux, au n° 29, propriété plus grande, ce me semble, que les Grands Ciseaux, au n° 47. Perpendiculairement à la longue rue Ronsard, aussi, partent les rues Agrippa d’Aubigné, Guillaume-Apollinaire et François-Villon.

Le point après 42 jours

Je navigue un peu sur la Toile. J'ai enfin dormi convenablement ces deux dernières nuits. J'écris peu. J'écoute quelques disques. Je suis censé travailler encore et encore, mais le ressort est cassé. Cela fit trop.

Hier, c'était l'anniversaire de mon grand-père maternel, quatre-vingts ans qu'il ne porte pas mal.

Je m'aperçois que mon carnet de toile n'est pas le seul à s'étioler en ces temps estivaux: où sont Simon ou Jacques, par exemple... et surtout, où sont leurs lecteurs? Ont délaissé la place, ou sont modérés par l'absence de l'auteur?

Je dis que je ne travaille plus, ce qui semble normal si l'on s'en tient au sens habituel de "vacances". Pourtant, je réponds encore à une demi-douzaine d'e-mails professionnels chaque jour.