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vendredi, 22 juillet 2005

Ardoisé

Ma mémoire me joue des tours. J’entends par là que j’aimerais retenir des foules de choses passionnantes, mais qu’il m’arrive de constater que ce sont parfois les plus terribles inepties qui s’accrochent à mes neurones. Ainsi, ayant rencontré l’adjectif “ardoisé”, hier, m’est venue aussitôt à l’esprit l’expression “toits ardoisés”, que j’étais sûr d’avoir rencontrée dans un poème, peut-être un sonnet de la seconde moitié du 19ème siècle…

Cela m’est revenu, un peu comme dans ces mouvements, ces flux si bien décrits par Nathalie Sarraute dans l’un de ses derniers textes parus, Ici : à ma stupéfaction, à ma grande honte, c’était une bribe d’une chanson, et d’une chanson d’un groupe que je déteste, Tri Yann :

Et la pluie tombe noir’ sur les toits ardoisés.

 

Dans ces cas-là, il faut un puissant contrepoison, comme jeter un œil, prétendument distrait, au dictionnaire, qui nous offre cette belle phrase de Francis Jammes : «les nuages légers et rares s’écaillaient, à peine ardoisés». Il s’agit, à suivre les indications du Grand Robert analogique (tome 1, page 227), d’une citation de Clara d’Ellébeuse. Un gouffre d’ignorance s’ouvre alors sous mes pieds. Jammes aurait-il écrit des romans ?

Autre piste, et non des moindres. Je projette, depuis deux ou trois jours, d’écrire une note sur les descriptions de nuages, car, après avoir cité Eric Laurrent, l’autre jour, j’ai rencontré une très belle description dans le roman de Tariq Goddard que je lis ces jours-ci.

La phrase de Jammes mérite d’entrer dans le florilège.

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En écoute : Venus d’Othmar Schoeck (acte I).

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