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lundi, 09 janvier 2006

Prétéritions en chaîne

Une collègue m'a demandé récemment si je parlais, dans mon "blog", de mon travail, c'est-à-dire aussi de l'université, des collègues, etc. Pas trop, je pense, voire franchement pas beaucoup. Autant dire que la catégorie William At Work est l'une des plus ténues de ce site, et encore, l'université n'y occupe pas une place immense.

 

Que vous dirais-je ? Que, ce matin, je suis cloué dans mon bureau jusqu'à midi, car je dois encadrer les examens de troisième année, ce qui a consisté à s'assurer que mes collègues surveillants étaient présents, puis à les aider à distribuer les copies et feuilles de brouillon, etc.? Que j'ai rencontré, pendant un quart d'heure chacun, trois étudiants dont je devais signer les programmes provisoires d'étude en vue de la constitution de leur dossier pour les Etats-Unis en 2006-2007 ? Que j'ai reçu une autre étudiante qui a eu un problème sérieux avec son Unité d'Enseignement Libre, et que je vais devoir m'enquérir de cette histoire auprès du collègue de la faculté de droit ? Qu'une autre, étudiante en L.E.A. première année, est venue me voir pour que je reprenne avec elle sa copie de traduction et que j'évalue les différents exercices qui lui seront nécessaires pour progresser au second semestre ? Que j'ai dû, au secrétariat, expliquer pour la millième fois la maquette des enseignements à deux étudiantes salariées complètement paumées ? Que j'écris ces quelques lignes en attendant d'autres étudiants qui viennent chercher leurs devoirs corrigés, puis que je rentrerai chez moi pour me lancer dans la correction de 14 devoirs de thème anglais, de trois devoirs supplémentaires sur les formes de l'humour britannique, et donner un coup de collier pour avancer la correction des dissertations de CAPES sur l'ambivalence dans The Good Soldier, sans oublier de rendre un article sur "A Conversational Monologue" de Kari Dako avant le 15 janvier aux collègues chargés de la publication des actes du colloque Orality in Short Fiction ?

 

Non, je ne ferai rien de tel. Vous vous endormez déjà. (Une bonne recette, Livy, pour tes insomnies. Je devrais inventer un générateur de textes comme celui-ci, pour les insomniaques francophones du monde entier.)

11:25 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (8)

Commentaires

Aimes-tu ton travail ?

Écrit par : bloguette | lundi, 09 janvier 2006

Oui, j'aime énormément mon travail. C'est une chance immense de pouvoir faire ce métier, qui est incroyablement divers.

J'ai une grande affection pour les étudiants ; je suis prêt à consacrer des heures entières à un cas individuel, car les progrès sont toujours possibles. Enseigner, conseiller, trouver des solutions aux difficultés de chacun, etc.
Je suis passionné par la recherche, même si je traverse des heures difficiles, des tourmentes de doute. Même le travail administratif ne me rebute pas tant que cela.

Aujourd'hui, je suis fatigué, pas trop dans mon assiette, inquiet, sans compter le désir d'être exhaustif dans cette note, d'où l'effet d'accumulation qui donne un ton rébarbatif (c'était voulu).

Écrit par : Guillaume | lundi, 09 janvier 2006

J'ai passé de longues années à la fac, et je peux t'assurer que la majorité des professeurs que j'y ai rencontré ne manifestaient pas le même enthousiasme que toi, c'est peu de le dire. A vrai dire, nombreux sont ceux qui n'ont que faire des étudiants. Peut-être ne s'intéressent-ils qu'à leurs recherches ? Quel est le sentiment de tes collègues ?

Écrit par : Antoine | lundi, 09 janvier 2006

Antoine, tu es bien gentil de me faire confiance. Peut-être un grand nombre de mes étudiants me décriraient-ils autrement que dans l'autoportrait flagorneur mais sincère que j'ai brossé ci-dessus. Ce qui est certain, c'est qu'il y a un nombre non négligeable de collègues qui, comme moi, prennent du temps pour recevoir les étudiants et qui ont la vocation.

Le problème, c'est qu'il y a un malentendu : souvent, les étudiants n'osent pas demander conseil, ou, quand ils ont une mauvaise note, ne veulent plus entendre parler de ce devoir, alors que la seule chose à faire est d'en tirer la substantifique moelle avec celui qui a collé la mauvaise note. Rencontrer les professeurs peut passer aussi pour lèche-bottes (genre "je suis plus un gamin, je me débrouille tout seul"). Bref, de nombreux facteurs qui font que, même si professeurs et étudiants sont pleins de bonne volonté, l'étincelle ne jaillit pas toujours !

Cela dit, il y a évidemment quelques (rares) collègues pour qui les étudiants et l'enseignement passent après tout le reste (qui est souvent conséquent : recherche, administration, déplacements à l'étranger, opéra, vie de famille, promenades en gabare etc.).

Écrit par : Guillaume | lundi, 09 janvier 2006

J'ai un tout petit peu enseigné à l'Université, d'abord lorsque j'étais en 3è cycle (mais très peu à ce moment-là) puis quelques années au département de formation pour adultes ; dans les deux cas, j'ai été très déçue par le comportement de certains (mais trop nombreux) étudiants qui bien que venant de leur plein gré passaient leur temps à tenter de perturber les cours (pas seulement les miens !) et se comportaient de la manière la plus impolie possible. J'ai d'ailleurs dû faire plus de discipline avec mes étudiants que je n'en ai jamais fait avec mes lycéens ! En même temps, il est vrai que j'ai vécu mes meilleurs moments d'enseignante avec un certain nombre d'adultes, souvent plus âgés que moi, qui assistaient à mes cours et qui s'impliquaient beaucoup malgré la difficulté que cela représentait pour eux !

Écrit par : bloguette | lundi, 09 janvier 2006

Oh, ça oui, je suis bien gentil. Mais là, faut quand même pas pousser ! Je suis passé par la Sorbonne et la Sorbonne Nouvelle, où je n'ai rencontré que des étudiants très motivés, généralement polis, et qui n'hésitaient jamais à demander un conseil ou une précision sur la correction d'un devoir. La réaction d'un bon nombre de professeurs, jusqu'à certains directeurs de mémoire (censés suivre de plus près encore le travail de leurs étudiants) était tout bonnement révoltante : "j'ai pas le temps", "envoyez-moi un mail" (auquel ils ne répondent jamais), "voyez ça avec la secrétaire" (une des pires teignes que j'aie jamais rencontré).

D'autre part, la majorité des cours que j'ai suivi se résumaient à un défilé d'oraux d'étudiants (autant dire qu'on n'y apprenait rien) ou à des renvois sur les oeuvres étudiées (dans ce cas, autant rester chez soi) sans aucune portée panoramique, c'est-à-dire qu'on ne faisait que tourner en rond.

J'ai effectivement confiance dans "l'autoportrait flagorneur mais sincère" que tu fais, et je sais qu'il y a de bons professeurs d'université, soucieux de leur devoir, respectueux des étudiants, sympas, ouverts : j'en ai même (si, si !) rencontré quelques uns. Mais dans l'ensemble, la fac, c'est quand même une bonne arnaque.

Écrit par : Antoine | lundi, 09 janvier 2006

Ah, d'accord... Il ne fallait pas formuler ta question avec "l'université". La Sorbonne et Paris-III, c'est autre chose. J'en sais quelque chose, ayant été étudiant puis chargé de cours dans ces nobles maisons où, de fait, la plupart se contrefoutent des étudiants. Ce ne sont pas des universités mais des usinersités.

Écrit par : G | lundi, 09 janvier 2006

Tiens, Antoine, nous avons fréquenté les mêmes universités et à te lire j'ai le sentiment que nous avons connu les mêmes professeurs ! Etrangement d'ailleurs, certains de ces professeurs si peu impliqués dans les cours de DEA se montraient parfois passionnants dans les cours d'agrèg ! C'était pourtant eux qui choisissaient leurs séminaires ...

Écrit par : bloguette | mardi, 10 janvier 2006

Les commentaires sont fermés.