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lundi, 16 janvier 2006

Radios au banc d’essai

Il existe un assez bon test pour choisir ses radios préférées. (Je n’ai jamais eu l’occasion d’écrire à quel point la radio était le média que j’aimais le moins, mais, en voiture, ce n’est pas si mal tout de même, jusqu’au jour où, ayant un véhicule équipé des outils informatiques me permettant de dicter des notes pour ce carnétoile et de les publier en direct, j’aurai pu définitivement me couper du monde extérieur :-))

Il existe, disais-je avant d’être interrompu par un imbécile qui ponctue d’émoticônes ridicules sa parenthèse, un assez bon test pour évaluer une station de radio. Il consiste à choisir une station, puis à zapper dès qu’on entend une ânerie.

A ce petit jeu, la malheureuse Radio Béton, avec ses animateurs sans cervelle ni culture ni rien d’autre je le crains, tient rarement le coup plus de vingt secondes. Ce matin, j’ai quand même tenu quarante secondes sur cette station. Il était question de la liesse (my words, not theirs : les animateurs de Radio Béton ont à peu près trente mots de vocabulaire) lors de l’élection de François Mitterrand en 1981. Puis l’une des animatrices a dit, en ricanant assez sottement : « Oui, il y a eu plein de bébés cette année-là. D’ailleurs, il y avait une chanson, Quand on aura vingt ans en l’an 2001. »

Je tiens à signaler à cette jeune femme que, si elle ne veut pas être grandement surprise au cours de son existence, la grossesse dure généralement neuf mois, et presque toujours plus de sept mois et demi… donc, que, s’il y a eu une influence de l’élection de Mitterrand (en mai) sur la natalité, celle-ci se sera ressentie en 1982. (Par ailleurs, la chanson de Pierre Bachelet n’a rien à voir avec la génération Mitterrand, ou alors j’ai loupé le coche.)

Le test se poursuit. France Bleu Touraine. Une heure d’émission, apparemment, avec pour seule invitée la responsable d’un établissement de toilettage canin. Et on dira après que consacrer deux minutes aux blogs tourangeaux, c’est abaisser le niveau culturel de la station. Toutefois, le choix de l’invité ne compte pas comme une ineptie, et j’attends vainement que la jeune femme ou le journaliste dise une bêtise. Rien, en bien trois minutes. Heureusement, la pause musicale arrive, et le test trouve son couronnement, me donnant la possibilité de zapper illico : en effet, le titre est Afrique, adieu de Michel Sardou, ce beuglant qui devrait recevoir le Prix Cambrai pour l’ensemble de son œuvre.

 

Je sais ce que vous allez me dire : pourquoi ne pas choisir France Culture ou Radio Classique ? Le hic, c’est qu’en dix minutes de voiture, les programmes de ces radios sont très frustrants… Et puis, dois-je avouer que ça me fait plutôt – mais perversement – plaisir d’entendre des idioties pour mieux les fustiger sur ce blog ?

Commentaires

En voiture, je n'écoute que France Info, parce que mon autoradio est bloqué, l'animal, sur cette station. C'est assez amusant / inquiétant de voir comment les flashes se contredisent les uns les autres : tel jeune criminel a 17 ans, puis 19, ah mais non 15 seulement ; le grand ordinateur de la Française des Jeux est réparé (information capitale), ah finalement non, ah finalement si ; Michelle Bachelet est élue présidente du Chili ! euh non Sophie pas encore, etc, etc...

Par ailleurs, si tu écris "un media" en italique et sans accent, ne devrais-tu pas dire un medium ?

Écrit par : Antoine | lundi, 16 janvier 2006

Tu as raison : un "medium" est un voyant ; un "média" (comme la radio ou le blog) prend un accent. L'un ou l'autre. Merci du conseil pour la série de Sfar, qui fait partie des rares que ma compagne n'a pas lues.

Cela dit, ce type (Joann Sfar) est inquiétant : il publie plus vite qu'on ne peut lire...

Écrit par : Guillaume | lundi, 16 janvier 2006

Et la BBC ? Radio 4 est une merveille... sans parler de "arte radio" et de France Culture, bien sûr.
La radio est un portail magique ! Les voix croisées, les sons, tous les sons ! un craquement : on est sur le pont d'un bateau, un chochotement : sur la nappe de la nuit, les débats, les raclements de gorge... la vie.

Écrit par : Papotine | lundi, 16 janvier 2006

Vous devriez vous entendre...

Écrit par : Antoine | lundi, 16 janvier 2006

Mince, Papotine a publié son commentaire une seconde avant le mien. On n'y comprend plus rien maintenant.

Écrit par : Antoine | lundi, 16 janvier 2006

Je pense, Antoine, que tu ironisais sur mon jugement à propos de Sfar ("il publie plus vite qu'on ne peut lire"), et que, d'un certain point de vue, tu sous-entendais que c'est l'hôpital qui se moque de la charité. Tout à fait ; je l'entendais ainsi. Bien vu !

Du coup, je trouve aussi que la phrase s'applique fort bien au commentaire de Papotine.

Post-moderne, cette suite, non ?

Écrit par : Guillaume Cingal | lundi, 16 janvier 2006

La radio n'est plus du tout un média depuis la généralisation du worldwideweb et encore moins depuis l'avènement du podcasting. C'est un canal parmi bien d'autres : l'imprimé, l'audiovisuel sur petit ou grand écran, les enregistrements sur des supports divers, les textes ou les images ou les sons sur écran. Qu'est-ce qu'il y a dans les radios traditionnelles ? De la musique ou des sketchs (on peut écouter cela sur un disque) et des paroles (information, entretiens, remplissage d'antenne). En outre, la partie informative se retrouve directement sur la Toile en textes. La formule Talk and News ou Music and News ne correspond en rien à ce qui est l'identité de la radio : la création sonore. C'est-à-dire l'agencement de sons dans des reportages construits et montés ou lors de dramatiques enregistrées après répétition ou dans les conditions du direct. Il y a une écriture radiophonique réduite à sa part la plus exiguë sur les grandes stations (y compris sur France-Culture qui a été longtemps le fer de lance de la création radiophonique). De même, on peut se dire que la télévision pourrait être autre chose qu'un robinet à shows, journaux, clips, séries, films. Il y a une écriture télévisuelle possible mais pas sans réflexion, Godard ou Averty ont bien posé le problème. L'ennui, c'est qu'il faut meubler les temps morts ou les espaces vides avec peu d'argent, peu d'efforts, et que l'on est dans une économie de paupérisation générale des canaux du fait de la trop grande richesse de l'offre.

Écrit par : Dominique | lundi, 16 janvier 2006

Pour la télévision, c'est certain... Après avoir presque cessé de la regarder entre 2001 et 2003, il y a eu une phase où n'avions carrément pas de réception. Donc deux ans sans télé. Nous nous sommes équipés récemment avec Ma Ligne TV. Le bouquet de chaînes auquel nous sommes abonnés propose, pour l'instant, 150 chaînes, ou quelque chose comme ça. Je ne la regarde jamais, car, si j'ai essayé les premières semaines, je me suis cassé les dents car tout n'était que platitudes, rediffusions de programmes des années 1970, films vus mille fois, etc.

Écrit par : Guillaume Cingal | lundi, 16 janvier 2006

J'ai des soluces (après tout, it's ze American way) :

1) Ne prends plus la route la plus directe (aller à Tour centre-ville en passant par Angers, par exemple), histoire de pouvoir écouter tout un reportage ;

2) Une fois arrivé au boulot, rien n'exige que tu descendes immédiatement de la voiture ! Je suis restée plein des fois dans un parking afin d'entendre la fin d'un reportage ;

3) Prends le bus afin que tu entendes des bribes idiotes (ou pas) en direct. L'inconvénient, bien sûr, c'est que tu ne pourras plus zapper au moment "la b(êt)ise venue" ;

4) Aller au boulot à pied dans le silence parfait (ha !) et écoute dans ta tête tes propres conneries, celles qui te viennent (comme pour nous tous) le temps d'une promenade. Sois sûr de te munir d'un petit micro afin que tu puisses les transcrire après ;

5) Envoie tes plaintes chez France Cul'. Il seront certains de vouloir accommoder leurs reportages, histoire de combler votre besoin de culture en-dix-minutes-ou-rien, comme pour une chaîne près de chez moi qui dit "Give us ten minutes -- we'll give you the world!".

Écrit par : joye | lundi, 16 janvier 2006

P.-S. : Joyeux Martin Luther King Day !

Écrit par : joye | lundi, 16 janvier 2006

La télévision pourrait être quelque chose de merveilleux, mais elle ne le sera décidément jamais. La radio fut quelque chose de merveilleux, peut-être le redeviendra-t-elle...

J'ai une voiture sans radio et sans télévision :-)

Écrit par : Jacques Layani | lundi, 16 janvier 2006

... et sans dispositif d'écriture du blog non plus... Rétrograde, te dis-je, le moteur broute.

Écrit par : Guillaume | lundi, 16 janvier 2006

Et le silence ? Tu y as pensé, au silence ? C'est la meilleure arme qui soit, contre la bêtise notamment.

Écrit par : bloguette | lundi, 16 janvier 2006

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