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vendredi, 10 novembre 2006

Les "profs", tous des feignants, hein...

À regarder avant débat : cette vidéo de Ségolène Royal, dans laquelle elle expose ses "vues" sur l'Education nationale.

J'aimerais faire remarquer, pour ma part, que je connais un très grand de professeurs du secondaire qui ne font pas des heures supplémentaires dans les boîtes du genre Acadomia, et même, que je ne connais absolument personne qui y travaille. D'autre part, si on envisage de faire passer la pilule en "sensibilisant" les jeunes collègues, cela ne signifie-t-il pas que l'on va préparer en douceur, dans les établissements scolaires de France, la transition entre une génération de professeurs et une génération d'esclaves ?

Enfin, si on met en place "les 35 heures hebdomadaires dans l'établissement", cela signifie, j'espère, qu'il n'y aura jamais de conseils de classe, ni de préparation de cours ni de correction de copies en dehors de ces 35 heures effectivement faites sur place. Si tel est le cas, tous les professeurs seront d'accord avec Ségolène Royal : quelle merveille, de ne plus travailler que 35 heures et de ne jamais trimer chez soi !

Bref... une fois encore, Madame Royal a ouvert son bec pour montrer que Ségo rime avec démago...

11:30 Publié dans Indignations | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : Enseignement

Commentaires

C'est assez ahurissant comme raisonnement ! D'abord s'il y a des profs du secteur public dans ces boîtes de cours de soutien, ce sont des retraités. Et puis l'échec scolaire n'intervient pas à l'entrée en 6e. Il est déjà présent dès l'entrée au CP et s'accentue tout au long du primaire.
C'est vrai, j'oubliais, c'est bien connu que les profs, une fois sortis du collège, n'ont plus rien à faire !! Les préparations des cours se font toute seules, de même que la correction des copies... Cela m'étonnerait qu'elle persévère dans cette optique. C'est une façon peu correcte de reconnaître le difficile travail fourni par les profs, non ?

Écrit par : tinou | vendredi, 10 novembre 2006

Il y a une différence fondamentale entre les jeunes profs qui viennent de rentrer au collège (et qui préparent chaque année un cours nouveau pour les nouvelles classes qu'ils ont) et ceux qui pratiquent l'enseignement depuis quelques années (et qui reprennent chaque année les mêmes cours que ce qu'ils ont fait précédemment).

Par ailleurs, si tous les profs de collège ne pratiquent pas l'enseignement individualisé à Acadomia ou autres, une grosse majorité des profs d'Acadomia sont des profs qui sont enseignants au collège, et pas des retraités.

Écrit par : Urobore | vendredi, 10 novembre 2006

Des profs qui travaillent "en plus" à Acadomia ou autre j'en connais plus d'un... C'est très simple en fait. Les profs qui font bien leur travail travaillent effectivement plus de 35h, pas de problème. Mais il y en a aussi qui font effectivement leurs heures de cours et font chaque année les mêmes cours et limitent les devoir longs à corriger, ceux-là en sont peut-être à 30 heures pas semaine, peut-être moins... Il faudrait quand même réveiller ceux-là, il me semble.

Écrit par : Anna | vendredi, 10 novembre 2006

@ Urobore --- Je connais quelques jeunes professeurs qui ne sont aps des bourreaux de travail, et des "vieux" qui bossent beaucoup. En général, la différence est surtout que les plus jeunes sont plus incultes, en particulier en matière de droit du travail...

@ Anna --- S'il s'agit de "réveiller" une minorité de moutons noirs, pourquoi réformer toute la profession en stigmatisant des fonctionnaires déjà mal vus de la population ? Taper sur les professeurs, ça passe toujours bien auprès de l'électorat... Quant au programme politique derrière tout ça, on continue de le chercher en vain. Des propositions coups de poing pour être à la une du Figaro Madame, voilà tout.

Écrit par : Guillaume | vendredi, 10 novembre 2006

Nous savons depuis Claude Allègre que taper sur les profs est une garantie de succès. Qui n'a pas dans ses souvenirs un compte à régler avec un enseignant ?

Écrit par : desavy | vendredi, 10 novembre 2006

C'est très bête comme raisonnement effectivement (merci Guillaume, il m'a évité de chercher la vidéo !). [A partir d'ici le IL est impersonnel !] Néanmoins il n'est pas faux que l'élève de cinquième en échec scolaire a rarement son bac quelques années plus tard, et plus généralement que cette "sélection" est très visible au collège (mais finalement en primaire aussi), alors que faire ? Pour la question des cours paticuliers extérieurs, c'est effectivement un vrai problème. Mes camarades de classe de Term S, l'année dernière (j'étais dans lycée de privilégiés oui, blablabla) prenaient pour bien plus de la moitié d'entre eux des cours de maths après les cours le soir et/ou faisait régulièrement des stages de mise à niveau/entrainement intensif/rattrapage dans des boites privées. Et cela n'est PAS normal ! Même si ce n'est ni la faute aux profs qui font le maximum avec le temps qu'ils ont pour boucler le sacro-saint programme, ni la faute des élèves s'ils sont si nuls (ou si la barre est trop haute pour tant de monde).

Écrit par : Simon | samedi, 11 novembre 2006

Certes, cher Simon,"ce n'est pas la faute des élèves s'ils sont si nuls", mais c'est peut-être un peu plus leur faute s'ils passent leur temps à chahuter pendant les cours en refusant obstinément de faire le moindre effort, ne serait-ce que celui d'arriver en cours avec un livre et un cahier... Il faudrait tout de même prendre en compte parmi les raisons de l'échec scolaire le fait que de très nombreux élèves refusent obstinément l'aide que l'on pourrait par ailleurs leur apporter ! Mais le fait de tenir un tel discours équivaut à stigmatiser ces jeunes à qui l'on interdit l'accès au fameux "ascenseur social". Pour ma part, la démagogie ségolienne m'écoeure au plus haut point et cette façon de considérer les professeurs comme des profiteurs et des tire-au-flanc (quand on sait ce que certains vivent quotidiennement dans beaucoup d'établissements, au péril parfois de leur intégrité morale et physique) est révélatrice de la médiocrité de pensée de ce funeste personnage, si symptomatique toutefois des temps que nous vivons.

Écrit par : Etienne | samedi, 11 novembre 2006

Je peux attester que Simon est sérieux et n'est pas chahuteur :-)

Mais je pense qu'Etienne a raison ; on pourrait même ajouter (un de mes chevaux de bataille) que les parents sont grandement responsables du fait que l'école soit devenue la cinquième roue du carrosse dans l'existence de 80% des chères têtes black-blanc-beur... Faire des devoirs? se coucher tôt le soir? ne pas partir en week-end? vérifier que les devoirs sont faits? offrir un livre plutôt qu'un MacDo ou une entrée à EuroDisney? Vous rêvez, voyons... Nous vivons au XXIème siècle, nous sommes incultes et fiers de l'être!

Écrit par : Guillaume | samedi, 11 novembre 2006

Accessoirement, Urobore est l'auteur du trois millième commentaire !

Écrit par : Guillaume | samedi, 11 novembre 2006

Guillaume : sur le fond, on est d'accord.
Je me sens franchement inquiète pour les élections de 2007... Si même les citoyens avertis, qui cherchent à savoir pour quoi ils votent et réfléchissent plus loin que le bout de leur bulletin se sentent d'avance trahis et pas satisfaits par les candidats, la bête immonde n'est plus très loin.

Écrit par : Anna | samedi, 11 novembre 2006

"Il y a une différence fondamentale entre les jeunes profs qui viennent de rentrer au collège (et qui préparent chaque année un cours nouveau pour les nouvelles classes qu'ils ont) et ceux qui pratiquent l'enseignement depuis quelques années (et qui reprennent chaque année les mêmes cours que ce qu'ils ont fait précédemment)."

C'est méconnaître le système. La différence "jeunes" /"vieux" n'existe pas plus que dans les autres professions. Qui plus est, c'est compter sans les changements de programmes (tous les 5 ans) . Enfin, les profs n'ont jamais deux fois la même classe même s'ils ont deux fois le même niveau. Ajoutons aussi, que les profs sont contrôlés et subissent , trop rarement il est vrai, des "inspections".

Des profs qui ne font pas leur boulot ? Il y en a. Mais il y a aussi des infirmières qui ne se déplacent pas avant d'avoir fini leur café alors que le grabataire a péniblement atteint la poire d'appel, des bouchers qui vous vendent de la merde, des artisans qui volent leur client, des agents immobiliers véreux, des élus qui détournent l'argent public ... La démagogie consiste à faire d'une exception une généralité et à déplacer le problème. Faut-il réformer l'Eductaion Nationale ? Certainement (en commençant par définir clairement sa mission). Pourquoi commencer par les profs ? Parce que c'est le plus facile ! Réformer des élèves est impossible, l'Institution (en commençant par le haut de la pyramide) impensable ! Et puis, on continuera en supprimant la carte scolaire, tiens ! Pauvre Jules Ferry !

Pour ce qui est des cours privés, c'est une fumisterie sans non. Voilà des gens, généralement peu qualifiés (ceux qui n'ont pas réussi les concours ou qui n'ont pas supporté d'être en face d'élèves qu'ils croyaient mieux éduqués) qui prétendent donner des leçons meilleures que celles des profs ... Que les élèves commencent par faire le travail que leurs profs leur demandent, qu'ils acceptent les aides apportées, leurs parents feront des économies. Mais c'est vrai, dans notre monde mieux vaut payer pour avoir un service de qualité ! Oui, décidément l'école publique n'a que des défauts dont celui d'être gratuite et d'accueillir tous les enfants sans exception !

Écrit par : C. | samedi, 11 novembre 2006

@ C. : oui, le plus putassier, dans ces déclarations de Son Altesse Royale, c'est l'argument prétendument antilibéral, afin de couler un peu plus le service public...!

@ Anna : mais qu'est-ce qui vous fait croire que le salut doit venir nécessairement d'un candidat socialiste? Le PS est-il encore de gauche, de toute façon? Ces caviardeux cafardeux, une fois de plus, se passeront de moi, même au second tour et même (peut-être) contre Le Pen. Si je vous dis que, si je me décide à voter pour Bayrou (comme je l'ai déjà fait, d'ailleurs), au moins je serai certain de ne pas voter pour un démagogue, et qu'au moins j'aurai donné ma voix à l'un des rares hommes politiques qui comprenne que le réformisme en matière d'Education nationale doit passer par un renforcement des valeurs républicaines et de la méritocratie, quelle est votre réaction ?

Écrit par : Guillaume | samedi, 11 novembre 2006

Cher Guillaume, je ne sais pas quelle sera la réaction d'Anna, mais permettez-moi de vous faire part de la mienne : Bravo !

Écrit par : Etienne | samedi, 11 novembre 2006

Guillaume, je suis moi aussi tentée par le vote Bayrou, qui m'a l'air d'être un honnète homme et pas un manipulateur, ça change. Mais je ne veux pas revivre un 21 avril, et pour ça le vote pour les petits partis est sans doute un danger... J'avais voté Mammère la dernière fois. Alors je ne sais plus très bien.

Écrit par : Anna | dimanche, 12 novembre 2006

Anna, ce qui est dangereux, ce n'est pas le vote pour les "petits candidats", mais 1) les idées d'extrême-droite 2) la nullité des grands partis, P.S. en particulier. Si le seul argument que tu aies de ne pas voter Bayrou au premier tour est de faire barrage au FN, tu auras toujours le temps au second tour (et encore...).

Le mieux, évidemment, serait que Le Pen n'ait pas ses 500 signatures, ou que son parti ait été interdit dès les années 1980... Avec le thermomètre contre une bougie, il fait meilleur dans la pièce.

Écrit par : Guillaume | dimanche, 12 novembre 2006

Je sais, une politique du moins pire ne vaut rien...

Écrit par : Anna | dimanche, 12 novembre 2006

Bayrou, Bayrou... Attendez voir, ce ne serait pas le type dans son bus au colza ? Le fils plus que méritant de feu Calixte Bayrou, cultivateur, et d'Emma Sarthou, agricultrice (foi de Chieuvrou, cela sent fort son encyclopédie Wikipédia ou je ne m'y connais pas), autrement dit le « troisième homme » arrivé quatrième au premier tour de l'élection présidentielle de 2002 (j'ai l'air de le railler mais force – force démocrate, dirais-je même finement – m'est de reconnaître que, quatrième, ce n'était pas si mal) ? (ce point d'interrogation quelque peu samsonesque, coincé qu'il est entre ses deux parenthèses, tel le héros biblique entre ses deux colonnes, a l'air de tomber comme un non moins samsonesque cheveu sur la soupe mais je rappelle, pour ceux qui ne suivraient pas, que je posais une question au début de ma phrase). Non, certes, il n'est pas antipathique, le Bayrou, pas à mes yeux en tout cas, et, je ne sais pourquoi, mais je serais même presque tenté de croire que, contrairement aux autres politiciens (au sens, nullement péjoratif, du « politician » anglais, que l'on me permettra de préférer aux ridicules « homme politique » ou « politique » tout court, comme quoi je ne suis pas, moi non plus, fermé à toute évolution de la langue, fût-ce par l'adoption d'un de ces anglicismes ordinairement honnis, mais bon, je sens que je commence à sensiblement m'égarer), je serais presque porté à croire, disais-je avant cette petite mise au point langagière, que, contrairement aux autres politiciens (pas forcément pour autant politicards, donc), notre homme a écrit lui-même, ou peu s'en faut, son indispensable biographie historique, en l'occurrence celle du bon roi Henri IV. Et puis, il élève des chevaux, ce qui ne peut que le rendre plutôt sympathique, même pour un amateur d'ânes comme moi (un amateur, comme moi, de ces quadrupèdes aux longues oreilles et au regard si doux, voulais-je dire, mais nul n'aura, j'en suis sûr, mal interprété ma phrase). Par contre, cher Guillaume, je ne pourrais pas vous assurer que, de temps à autre, François Bayrou, bien que roturier, ne se prend pas à chanter à tue-tête en caracolant sur l'un de ses fiers destriers en ses terres béarnaises...

Mais pourquoi donc, me direz-vous, un tel développement sur Bayrou, qui semble quelque peu nous éloigner de cette passionnante discussion sur le droit légitime de critiquer ces cochons de profs (ou sur l'inique et incessante stigmatisation de nos valeureux enseignants, comme on voudra) ? Simplement pour m'étonner qu'un laïcard comme vous (rassurez-vous, j'en suis un autre) puisse envisager d'accorder son suffrage à un homme qui n'était rien moins que ministre de l'Éducation Nationale, dans le gouvernement d'Édouard Balladur, lors de la tentative avortée de la droite, il y a treize ans, de revenir sur l'une des dispositions encore en vigueur de la loi Falloux concernant le financement des écoles privées par les collectivités locales. Je me souviens ainsi, à titre anecdotique, avoir alors entendu ledit Bayrou, au « Téléphone sonne » de France Inter, affirmer sans vergogne à une jeune prof de maths qui le prenait à partie sur ce nouveau risque d'entorse au principe de laïcité que, à l'heure des perspectives de paix au Proche Orient (nous étions alors à la désormais lointaine époque des accords d'Oslo), il était un peu indécent de rallumer en France une nouvelle guerre scolaire, comme tentaient de le faire selon lui les adversaires de la révision envisagée de la loi de 1850 (révision qui, rappelons-le au passage, devait être retoquée quelque temps après par le Conseil constitutionnel). Or une telle mauvaise foi et une comparaison aussi contestable ne valaient sans doute pas les petites attaques largement électoralistes de Marie-Ségolène sur les profs mais, avouez-le, n'étaient pas mal non plus.

Mais bon, malgré cette petite outrance passée, et bien qu'il soit trop barbacentriste à mon goût, je souhaite quand même à l'affable Béarnais, au cours de la morne campagne qui s'annonce, de se faire faire de nouveau les poches par un petit Arabe devant les caméras de télévision car la saine et mémorable baffe qu'il avait assénée au primo-sauvageon qui avait eu le malheur de s'attaquer à lui lui avait valu, autant que je m'en souvienne, une sérieuse remontée dans les sondages en 2002 (j'espère en tout cas qu'il ne sera pas accusé d'avoir traumatisé ce jeune videur de gousset au point de le pousser dans le crime car l'apprenti pickpocket, qui a grandi depuis, a été semble-t-il récemment mis en taule dans le cadre d'une affaire un peu sordide).

Bayrou ou pas Bayrou ? Libre à chacun de choisir, bien entendu, et ce n'est pas moi qui irai donner des leçons à ses électeurs, pas plus, du reste, qu'à ceux d'Arlette ou du petit facteur, du moment toutefois qu'ils croient à ce pour quoi ils votent et qu'ils n'ignorent pas la portée de leur geste. J'espère par contre que, si, comme je le crains fort, Le Pen est de nouveau au second tour, nous seront, cette fois, épargnés les « On voulait pas ça » braillés par de jeunes grands mous chevelus n'ayant pas voté au premier tour et appelant à contrecœur à plébisciter Sarkozy au second.

Écrit par : Chieuvrou | mercredi, 15 novembre 2006

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