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dimanche, 04 mars 2007

Journalese, ill-at-ease

Dans Sud-Ouest de ce jour, Catherine Debray écrit, à propos des parrainages : « l’ex-ministre Corinne Lepage, targuée de 503 soutiens ». En français, on peut se targuer de quelque chose (autrement dit : s’en vanter). Ainsi, si on peut être crédité d’une action, ou d’un score, on ne peut nullement en être targué.

 

Le verbe est exclusivement pronominal, comme le confirment les cinq sources que j’ai consultées pour vérification (Robert, Littré, Lachâtre, Grévisse & Landais). Ce dernier – le Dictionnaire général et grammatical des dictionnaires français de Napoléon Landais (troisième édition, 1836, tome II) – nous apprend, à la page 636, l’origine possible de ce verbe : « Se targuer signifiait autrefois, selon Borel, se couvrir le corps de ses bras, en se mettant les poignets sur les flancs […], la TARGE étant une sorte de bouclier dont on se servait autrefois ». La targe a elle-même donné la targette, qui existe encore, et peut-être faut-il voir dans cette famille oubliée l’explication d’un faux-ami courant (target, en anglais, c’est la cible).

 

Bref, et pour en revenir à nos moutons, Catherine Debray, dont le métier consiste en bonne part à manier la langue française, a le droit de s’y mettre…

Commentaires

En jouant au scrabble hier, j'ai appris que "draper" pouvait signifer "railler". (Pas de rapport, je sais, association d'idées).

Écrit par : Zette | lundi, 05 mars 2007

Voyons, très cher ! vous ne voudriez tout de même pas que les journalistes écrivent en français, en plus ? Je sais de quoi je parle : je le suis (très accessoirement, du reste), et je puis vous affirmer qu'une langue élégante (que dis-je ? simplement correcte) chez mes estimés confrères est une denrée aussi rare qu'une truffe blanche dans une dune de sable.

(là-dessus, je retourne à mes catcheuses...)

Écrit par : Didier Goux | lundi, 05 mars 2007

Dans la série « Rions un peu à peu de frais avec nos amis les journalistes », on peut rappeler le bon mot involontaire d'un présentateur de journal télévisé qui, pour désigner l’École Normale Supérieure, a dit il y a quelque temps non pas « rue d'Ulm » mais « rue de l’U.L.M. »...

Cela dit, cette boulette n'est visiblement pas commise uniquement par des journalistes puisque, lorsque vous tapez « rue de l'Ulm » sur Gougueule, vous obtenez 55 entrées, ce qui n'est quand même pas rien.

Écrit par : Chieuvrou | mardi, 06 mars 2007

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