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samedi, 14 avril 2007

Petit Faucheux, 13 avril : Lighting Up

Hier soir, au Petit Faucheux, deux quartettes proposaient leur lecture sonore de photographies de Jürgen Schadeberg. Musiciens non connus de moi, mais nous avions vu une belle exposition de Schadeberg lors de l’Été photographique de Lectoure, en 2005 (le jour même de la visite à Plieux).

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Face à une salle où s’extasiaient des relents de cuisine (d’oignon peut-être), le batteur du Workshop de Lyon, Christian Rollet, arborant un t-shirt Vilnius Jazz Festival, présenta le projet, né de la rencontre entre le quartette Heavy Spirits et le sien autour du travail de Schadeberg, puis créé dans plusieurs clubs ou salles sud-africains avant de s’exporter vers la France, comme ici. Comme il a hésité ensuite sur le nom du bassiste de Heavy Spirits, on a pu supputer que ce n’était pas avec lui que les deux groupes avaient tourné jusqu’à peu.

Les quatre musiciens de Heavy Spirits (Gershwin Nkosi, remarquable à la trompette ; Paul Vranas puissant au sax ténor ; Vincent Molomo calme à la basse ; Garland Selolo plein de résonances à la batterie) ont joué un premier morceau seuls, puis le Workshop de Lyon (Rollet, donc, tout en doigté ; Jean-Paul Autin, sax sopranino et clarinette basse (très peu, trop peu cette dernière) ; Jean Aussanaire aux saxes alto et soprano ; Jean Bolcato à la contrebasse) a joué une composition en quattrosolo aussi, avant que les huit lurons ne passent au plat de résistance, autour d’un montage vidéo réalisé par Jürgen Schadeberg lui-même et de films brefs du même (notamment une longue séquence montrant le président Mandela serrant les mains de dizaines d’adolescents).

Les compositions étaient belles, plutôt simples, très rythmées, lorgnant très gentiment (c’est-à-dire sans risque d’effrayer les béotiens) du côté de l’avant-garde (Gershwin Nkosi soufflant dans le pavillon de sa trompette, voix pseudo-chamaniques dans le dernier morceau, stridulences diverses). Une rencontre très assurée, dialogue entre plusieurs cultures musicales, assez surprenant par certains côtés, car, dans plusieurs compositions, c’est le Workshop qui s’enferrait (s'encuivrait plutôt, d'ailleurs) dans des citations de musique populaire sud-africaine des années 50.

Pour le bis, Rollet a invité un habitué des lieux, le trompettiste Jean-Luc Capozzo, à rejoindre l’octuor. C’était un peu décevant, car ils ont repris une des compositions déjà jouées, en la diluant un peu (pour l’introduction de Garland Selolo notamment). J’aurais préféré un bis dans un style différent, peut-être une reprise de standard : il me semble que l’univers sonore diffracté qu’avaient su créer les deux quartettes aurait fort habilement trouvé à se résumer dans une composition comme Caravan, par exemple.

Cela dit, tout cela ne manquait pas d’intérêt, et les images de Schadeberg n’y sont pas pour rien ; elles ne gagnent pas forcément à la mise en mouvement. Certaines photographies se présentaient successivement par un détail, puis par l’ensemble, puis par un zoom avant pointant vers un autre détail, etc. Or, ces photographies sont toujours merveilleusement construites, et ne requièrent pas tout ce cinéma (au sens technique & au sens figuré péjoratif).

Reste que Schadeberg doit bien signifier montagne de la désolation… et que des musiciens prénommés Gershwin et Garland, ça n’est pas rien non plus. J’ai bien « craqué » aussi pour le jeu tout en nuances de Jean Bolcato, le contrebassiste, qui avait une pêche de pandémonium et tenait la baraque de tous les belzébuths (d’autant que les quatre souffleurs du pupitre d’avant faisaient une jolie brochette de diablotins).

Commentaires

Et quel genre de "lecture sonore" pourrait-on faire de tes propres photographies ? J'ai feuilleté ton flickr et ça m'a bien plu ! Le problème étant qu'on ne peut pas commenter si on ne fait pas partie du truc (raah c'est terrible cet esprit communautaire qui nous poursuit jusque sur la toile ;)...

Écrit par : Antoine | lundi, 16 avril 2007

Ah tiens, c'est vrai...? Dommage en effet.

Merci en tout cas d'avoir apprécié cet espace en construction. De la part d'un artiste du black&white, c'est un compliment qui me touche.

FlickR permet de représenter les photographies sous un format plus proche de l'original, et qui respecte la qualité (pixellisation etc.), alors que, quand je publie des photos sur ce blog-ci je ne parviens (sans doute par incompétence) qu'à des fichiers réduits.

Écrit par : Guillaume Cingal | lundi, 16 avril 2007

Je serais plus George Gershwin et Julie Garland lol!

Écrit par : Manouchka | jeudi, 03 mai 2007

Les commentaires sont fermés.