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samedi, 19 mai 2007

Travlochon

Fuligineuse, facétieuse, me demande quelle différence je fais entre traversin et polochon. Or, je n'en fais pas : j'ai juste fait état, à un moment où je n'avais pas de dictionnaire sous la main, d'une impression. Selon cette impression, le polochon serait plus massif et cylindrique, le traversin plutôt du style extra-plat.

Je ne sais si cette différence sémantique est attestée, mais il est vrai, en revanche, qu'il y a, grosso modo, deux types d'oreiller long : l'une sorte est très plate (et alors, je suis incapable de dormir) ; l'autre est plus cylindrique, massive, rembourrée, et, dans ce cas, je peux dormir, aussi bien qu'avec mon habituel oreiller double.

Vérification faite dans le Robert culturel, il semble que cette différence sémantique ne corresponde nullement, en effet, à la différence des signifiants traversin et polochon (de huit lettres chacun, car tout lit est un échiquier). La définition que Rey et ses équipiers donnent de traversin est la suivante : long coussin de chevet, en général cylindrique (à la différence de l'oreiller), qui tient toute la largeur du lit. L'entrée du dictionnaire ajoute alors : Fam. Polochon.

Ainsi, Didier Goux avait bien raison : la différence est de niveau de langue. Il n'en demeure pas moins que le "en général" de la définition marque bel et bien une différence entre deux types de "long coussins de chevet", et qu'il faudrait deux signifiants différents pour ces deux genres de traversin.

Le problème est toujours là, dans les mots : on n'en sort pas. En cherchant à s'en sortir, on s'enfonce, comme sous les avalanches. Ainsi, ici, l'oreiller appelle l'oreillard, et avec lui le rhinolophe. D'autre part, la consultation du dictionnaire m'apprend qu'en astrologie une planète traversière est un astre néfaste : je suis persuadé qu'un astrologue aurait de nombreuses suggestions à proposer au sujet des conflits astraux et dérives désastreuses de la vie sentimentale de Renaud Camus telle qu'ils apparaissent dans le Journal de Travers. (Mais faut pas compter sur moi pour ces âneries.)

Par contiguïté, on dégotte aussi d'autres pépites :

Le Colisée est bâti presque en entier de blocs de travertin, assez vilaine pierre remplie de trous comme le tuf, et d'un blanc tirant sur le jaune. (Stendhal. Promenades dans Rome. 18 août 1827.)

 

Aussi, à la faveur de ses nombreuses rencontres avec un Aragon décrit comme vieillissant, sourd comme un pot, confus dans sa mythomanie, Renaud Camus relit Les Cloches de Bâle, alors qu'il n'a, a priori, guère de goût pour les romans (ni les poèmes, d'ailleurs) du grand L.A.. Or, le titre qui sert de repoussoir absolu, lorsque Renaud Camus veut évoquer les romans d'Aragon (qu'il compare aux Thibault (!!!)), ce sont Les Beaux Quartiers (que j'ai lu, pour ma part, en 1996, et qui, sans être mon préféré, est très bien (et la préface en est tout à fait géniale)), roman justement cité par le Robert culturel non loin de l'entrée TRAVERSIN : "Eugène soufflait, l'air hébété, bafouilleur, avec la gueule un peu de traviole."

Dans le Robert culturel, l'entrée TRAVERS est précédée par l'entrée TRAVELO. (Voir remarque de Renaud Camus sur le côté tue-l'amour et même achricuratif des travestis, in Journal de Travers, circa p. 1485. (Vais pas vérifier non plus, hein... (Mais si, je le ferai.)))

Commentaires

Il reste encore à établir un lien pertinent avec Jean-Paul Huchon et ses pérégrinations grivoises à travers seins.

Écrit par : Didier Goux | samedi, 19 mai 2007

"Votez pour pas moi !"

Écrit par : Pseudo-DSK | samedi, 19 mai 2007

Il me semble également qu'il existe, dans votre merveilleuse ville (que le monde entier nous envie) un quartier Saint-Avertin (ou me gouré-je ?) que l'on doit pouvoir utiliser. Surtout s'il s'y trouvait une fromagère replète et rose, vendant du reblochon.

Écrit par : Didier Goux | samedi, 19 mai 2007

Once more, you acted as a rude chatter box, Did ier?

Écrit par : Aurélie | samedi, 19 mai 2007

Il faut que je le dise en quelle langue, que je suis rédhibitoirement monoglotte ?

Écrit par : Didier Goux | samedi, 19 mai 2007

Grrrr..... Dans Touraine Sereine, tout le monde est bilingue. Je sais pas moi, apprenez à parler anglais; demandez à Guillaume s'il ne veut pas vous donner des cours particuliers (je vois déjà la grimace dudit Monsieur).

Écrit par : Aurélie | samedi, 19 mai 2007

Qu'est-ce à dire ? La porte de cette maison nous serait fermée sous le prétexte que nous ne parlons pas anglais ? Qu'en pense le maître des lieux ?

Écrit par : tinou | samedi, 19 mai 2007

Allez-y, Madame, vous êtes en ligne... Posez votre question... Nos spécialistes du dérangement linguistique sont là pour vous écouter et vous aider... N'ayez pas peur, Madame, parlez, nous vous écoutons...

bip ! bip ! bip !

Écrit par : Didier Goux | samedi, 19 mai 2007

Vous êtes barjos...

Écrit par : Chloé | samedi, 19 mai 2007

Natürlich darf man keine Fremdsprache kennen. Französisch ist die wichtigste Sprache hier, klar ?

Écrit par : Guillaume | dimanche, 20 mai 2007

Wunderbar !

Écrit par : Didier Goux | dimanche, 20 mai 2007

Giocate, giocate pure !

Écrit par : G | dimanche, 20 mai 2007

Also, bin ich jetzt wieder befestigt !

Écrit par : tinou | dimanche, 20 mai 2007

Höchste Lust...

Écrit par : Didier Goux | dimanche, 20 mai 2007

Bene, bene, un poco di italiano. Finalmente !
Il faut dire à Stendhal que maintenat le travertin du Colisée est d'un blanc tirant sur le jaune tirant sur le noir.
Who cares ?

Écrit par : deedee | mercredi, 06 juin 2007

Moralité, il vaut mieux faire une bataille de polochons que de se flanquer des bouts de travertin sur la tronche, non ?
Les polochons sont cornichons
Les traversins des petits malins
C'est tout.

Écrit par : fuligineuse | mardi, 26 juin 2007

Les commentaires sont fermés.