lundi, 28 février 2011
Plain-chant
Au fonds de ceste baye y a un achenal qui asseche aussi de basse mer, autour duquel y a nombre de prez & de bonnes terres pour cultiver, toutesfois remplies de quantité de beaux arbres de toutes les sortes que j'ay dit cy dessus. Cette baye peut avoir depuis l'isle Longue jusques au fonds quelque six lieues. Toute la coste des mines est terre assez haute, decouppée par caps, qui paroissent ronds, advançans un peu à la mer. De l'autre costé de la baye au suest, les terres sont basses & bonnes, où il y a un fort bon port, & en son entrée un banc par où il faut passer, qui a de basse mer brasse & demye d'eau, & l'ayant passé on en trouve trois & bon fonds. Entre les deux pointes du port il y a un islet de caillons qui couvre de plaine mer. Ce lieu va demye lieue dans les terres. La mer y baisse de trois brasses, & y a force coquillages, comme moulles coques & bregaux.
17:00 Publié dans Comme dirait le duc d'Elbeuf, Le Livre des mines | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 27 février 2011
D'autres 27 février
12:00 Publié dans Comme dirait le duc d'Elbeuf, Hors Touraine, Words Words Words, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 26 février 2011
Au "sculpteur aveugle"
Pris de nausée, le peintre cracha une peau de regard.
16:16 Publié dans Aphorismes (Ex-exabrupto) | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 25 février 2011
Sauve-qui-peut-en-Morvan
Où l’enfant se sera-t-il enrhumé, et où le vieillard ?
Quand l’œil se sera-t-il bistré, et quand la paupière ?
Autant de questions que pose, à notre regard, le grain stérile qui fait rigole. Les traits d’union, que moi-même je persiste, par lapsus systématiquement corrigés (au point de faire sourire narquoisement, et je les comprends, mes étudiants), à nommer tirets, forment une cartographie à part, mais pas sur Google Maps.
Il souffle, sur nos frimas, un vent de mort.15:55 Publié dans Un fouillis de vieilles vieilleries | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 24 février 2011
Etirements (du sens)
19 février 2011.
On dirait plutôt une épuisette ! ------ Il se trouve que, ce jour-là, au dixième étage d'un bâtiment somptueux, à l'architecture ô combien sobre et aux meubles et décors luxueux, j'ai pu avoir une très longue conversation avec une collègue de l'une des universités d'Adelaide (le bled où est allé Trevor, tandis que j'allais à Sydney et Wollongong), cela avant une après-midi très dense, un vin d'honneur très networking, et avant de m'apercevoir que mon costume s'était soudainement mué en un ensemble presque clochard, formé d'un jean's effiloché et d'un pull-over de tennis à grosses tresses blanches, au col en V, vert, ou peut-être turquoise que je trouvai du dernier moche (mais j'ai mauvais goût). On dirait plutôt une épuisette ! La sculpture de Guy Boyd n'annonçait pas encore l'année Boyce. Avec le nombre 1711, formez des paires de sonnets. Tandis que ma collègue éminente m'expliquait des subtilités étonnantes sur la mentalité des jeunes étudiants australiens, je me rappelais cet article hilarant sur la Nouvelle-Zélande qui sollicitait globalement d'accéder aux allocations chômage australiennes à la suite d'un tremblement de terre qui avait rapproché l'île des kiwis de trente centimètres de la côte Est, et avais, dans ma ligne de mire, de riches tapisseries, des murs polis, des drapés insensés. Coule le luxe. On dirait plutôt une épuisette ! Coule le luxe. Les Turcs de Beauvais ne peuvent en dire autant, même le gamin qui faisait tourner sa gourmette en racontant ses participations à de juteux trafics.
22:20 Publié dans Entre Baule et Courbouzon | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 23 février 2011
Quelques guingois II
08:00 Publié dans Kleptomanies überurbaines, Moments de Tours, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 22 février 2011
Dinguet Flibuste
Quoique je n’aie pas vraiment lu ce que Vialatte a écrit au sujet de Dubuffet, je ne laisse pas de m’étonner de la formule « la forme inhumaine de l’Australie », peut-être parce qu’enfant, j’étais toujours consolé, ou apaisé, ou heureux, en regardant le quart sud-est (en bas à droite, c’est ça ?) de la mappemonde qui était accrochée au-dessus de mon lit (et où se trouvait l’U.R.S.S. etc.). Encore l’histoire de l’œuf et de la poule : la flemme de chercher si le roman de Pinget, Graal Flibuste, est postérieur ou antérieur à Dinguet-Flibuste de Dubuffet. Graal Flibuste est l’un des rares textes décevants de Pinget, mais je m’en souviens trop mal pour savoir encore pourquoi.
Ai-je d’ores et déjà une mémoire en papier mâché ?
(Il y a vingt ans, peut-être, ma mère a cessé de crever les points noirs sur les marouflures de mon visage. L’œuvre et la foule |||L’Emploi, mode de vie.)
16:00 Publié dans Un fouillis de vieilles vieilleries | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 21 février 2011
Libération de Mutabar Tojibaeva
19 février 2011.
Vice-consul de troisième classe. J'attends, je ne fume pas -- et, mal coiffé, échevelé, tapotant des bribes incohérentes sur ma vieille bécane, je pense qu'il serait terrible de mourir maintenant. Baule n'est pas La Baule ; Courbouzon n'est pas Montbazon (où je vois s'envoler des poules d'eau). J'en ai plein les bottes. Un bourgeois me lance vulgaire "j'en ai plein les bottes". Pourtant, ce ne sont pas les fratries qui m'intéressent. Du ras de ma plume encore je me décoiffe, mais pour quelles aubades, quel manque de classe ou défaut de coffre ? Ah, du panache ! Gilbert Gadoffre compose, chastement ou pas on s'en fout, ses petits chapitres, menus paragraphes, et a peur d'être déjà trépassé. Les lecteurs doivent quitter la rame. Et de quelle façon opérer un départ, entre les uns et les autres ?
16:33 Publié dans Entre Baule et Courbouzon | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 20 février 2011
Quelques guingois
19:53 Publié dans Kleptomanies überurbaines, Sites et lieux d'Indre-et-Loire, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 19 février 2011
Notes pour Der Fuchs (26 décembre 2010)
Herta Müller. Le renard était déjà le chasseur.
Traduction de Claire de Oliveira. Paris : Seuil, 1996.
« Depuis qu’on découpe le renard, dit-elle, mes ongles poussent plus vite. » (p. 214) ::: ::: ::: ::: L’écriture de Herta Müller fait alterner raccourcis et épaississements, courts-circuits et analogies développées. Herta Müller a inventé (tout en l’inventant pas : en l’empruntant à tant d’autres et lui donnant une pâte qui n’est pourtant (partant ?) qu’à elle) le texte brut profond – avec une manière de voir le monde, ou de le percevoir, qui m’a rappelé – dans les premiers chapitres – Kotik Letaiev ou certains Savitzkaya :
« Le soleil est loin au-dessus de la ville. Les cannes à pêche projettent des ombres, l’après-midi s’appuie sur leurs ombres. Quand le jour va basculer, pense Adina, quand il va glisser il creusera de grands sillons dans les champs autour de la ville, le maïs se cassera. » (p. 36)
[J’écris ces notes, recopie ces fragments plus d’un mois après avoir lu le roman de Herta Müller, qui est déroutant, non par sa forme mais vraiment par le récit : que raconte-t-il ? que se passe-t-il ? comment passe-t-on de l’univers de l’enfance à celle du travail sous la dictature des Ceaucescu ? qui est qui ? Tout cela est plus déroutant, car présenté de façon moins chorale, moins torrentielle, moins aiguë que dans les grands textes de Lobo Antunes, par exemple. J’écris aussi ces notes, recopie ces fragments un jour ensoleillé d’après-Noël, influencé par la lecture reprise de Dubuffet, face aux sillons des champs glacés dans la campagne, sous un grand soleil de décembre qui rappelle mes lectures, il y a deux ou trois ans ici aussi à Noël, du poète chypriote de langue anglaise dont le nom m’échappe. « Le directeur devrait retenir ce nom puisqu’il a remarqué que le nom de CONSTANTIN n’allait pas au nain. » (p. 101.)]
L’inversion du regard fonctionne comme dans certains films en noir et blanc, que l’on dit d’avant-garde (là, comme jamais, se voient les odeurs, les couleurs) : « Quand Pavel lève la tête, le trottoir tombe du miroir de ses lunettes. Il y a une pastèque écrasée sur les rails du tramway, les moineaux mangent la chair rouge. [… Dans la voiture Pavel rattache sa chaussure, Clara sent ses colchiques. La voiture roule, la rue n’est que poussière, une poubelle brûle. » (p. 61) Tout se lit au ralenti, comme si la récit appelait des gestes mêmes du lecteur une certaine lourdeur. Dans le cadre étrange, quelques détails se muent progressivement en motifs. C’est le cas des peupliers, arbres qui (soit dit en passant) jouent un rôle plus important encore dans La bascule du souffle, non comme éléments du décor mais comme motifs d’étonnement : « Les peupliers sont des couteaux, ils dissimulent leur tranchant et dorment debout. » (p. 160). è « Les peupliers interdisent la chance en hiver, disent les pêcheurs, les peupliers dégarnis dévorent la chance quand ils boivent. » (p. 179)
C’est aussi le cas des coings :
« Il faudrait penser à ne jamais laisser la moitié d’un coing parce qu’elle sèche comme une fourrure, se racornit comme un brin d’herbe. Quand on a mangé tout un coing, quand il est dans l’estomac après avoir été dans la main, dit Adina en direction de ses mains sur la table, on devrait pouvoir ouvrir les yeux et être quelqu’un d’autre. Être quelqu’un qui ne mange jamais de coings. » (p. 120) è « Adina prit un coing et dit : non, tu ne l’as pas lavé, il a de la fourrure sur la peau. » (p. 219)
Cinéma, peinture – tout un art du visage : « Une ride s’échappa des commissures de ses lèvres et lui entailla la joue. » (p. 19)
Les images de soleil brûlant ou glacial rythment les différents épisodes, l’amenuisement de la peau de renard comme une peau de Chardin (la pâte dont Chardin investissait fruits, compotiers, étoffes, préfigura l’art de Herta Müller) : « En août, dans cette ville, il y a des jours où le soleil est un potiron épluché. » (p. 96) Toutes ces notations de couleur, de chaleur, de tonalités complexes n’échappent pas à la subjectivité moralisante (rationalisante ? abstractisante ?) du discours, comme dans une description frappante du drapeau roumain : « Sortant du remblai du stade, une lumière s’échappe vers le ciel comme si la lune s’était perdue. Les Danois, qui c’est ceux-là, les mains des hommes portent le drapeau tricolore, trois raies bien à eux. La pièce rouge famine, la pièce jaune silence, la pièce bleu espion dans le pays coupé du monde. » (p. 187)
10:35 Publié dans Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 16 février 2011
Notes pour Atemschaukel :
Herta MÜLLER. La bascule du souffle. Gallimard, 2010.
Traduction de Claire de Oliveira.
Lors de la libération de la Transylvanie par les Soviétiques, se met en place, sous l’égide et à l’initiative du gouvernement roumain, mais sur demande de l’allié soviétique en conformité avec les accords de Yalta, la déportation de certains Allemands vers des camps de travail en U.R.S.S. Dès les premiers brefs chapitres de La bascule du souffle, Herta Müller présente l’itinéraire de « son » protagoniste comme une sorte de malédiction volontaire. Cette malédiction prend souvent la forme d’hallucinations concrètes :
« Le ciment m’a rendu malade. Pendant des semaines, j’en ai vu partout : dégagé, le ciel était du ciment lissé ; plein de nuages, c’était un gros tas de ciment. La pluie envoyait des fils de ciment rattachant le ciel à la terre. Ma gamelle en fer-blanc moucheté de gris était en ciment. » (p. 41)
L’expérience carcérale porte sur le concret :
« Une pelle en cœur, ça se rode ; ensuite, sa plaque de tôle est bien luisante, avec une soudure semblable à une cicatrice dans la paume – et la pelle entière est une sorte de second équilibre, mais extérieur. » (p. 84)
On songe aux crachats de la Kolyma, que Chalamov décrivait gelant au vol.
Dans un texte aussi profondément écrit, aussi souterrainement pensé, rien d’étonnant à ce que le spectre de la faim croise les fantômes du langage :
« Kapousta, c’est le chou en russe, et celui d’une soupe qui, souvent, n’en contient pas. En dehors du russe et de la soupe, kapousta est un mot composé de deux choses qui n’ont rien de commun, sauf le terme en question. Cap, c’est la tête, en roumain, et Puszta la plaine hongroise. On se dit ça en allemand, et le camp est russe comme la soupe aux choux. On veut faire le malin avec ces trucs insensés, or kapousta, une fois décomposé, ne saurait être un mot de la faim. Les mots de la faim sont une carte géographique dont les pays ont des noms culinaires qu’on dit dans sa tête. » (p. 162)
C’est un peu Kafka, et pas du tout. Dans l’entremêlement des sensations, le langage se fraie un chemin complexe (broussailleux – pourtant, les alentours sont déserts) :
« Mais ce ne sont que les marrons d’Autriche-Hongrie des récits de mon grand-père, ils sentaient le cuir frais. Matelot, il en avait décortiqué dans le port de Pula pour les manger avant de s’embarquer sur le voilier Danube et de faire le tour du monde. Mon absence de mal du pays, c’est donc le mal du pays raconté par mon grand-père qui me sert à surmonter celui que j’ai ici. Bref, quand il m’arrive d’avoir un sentiment, c’est une odeur. Celle du mot marrons ou matelots. Avec le temps, chaque odeur verbale s’annule, comme les haricots de Lommer la Cithare. A force de ne plus pleurer, on peut devenir un monstre. Le petit rien qui m’empêche d’être un monstre – à moins que je n’en sois un depuis longtemps –, c’est tout au plus la phrase Je sais que tu reviendras. » (p. 196)
Comment, avec ce rappel de la phrase lancée par la grand-mère avant le départ du déporté, ne pas songer à la trilogie de Charlotte Delbo – à la dernière page d’Aucun de nous ne reviendra ? Et, comme dans le 3ème tome d’Auschwitz et après (comme et différemment) :
« J’avais remis les pieds à la maison depuis plusieurs mois, et personne ne savait ce que j’avais vu. Personne ne me le demandait. Pour pouvoir raconter quelque chose, il faut d’abord s’en dessaisir. J’étais content qu’on ne me pose pas de questions, mais en secret j’étais vexé. » (p. 277)
Avec un élan sans cesse réprimé, mais lisible (audible), vers le lyrisme, l’écriture de Herta Müller trouve, pour parler de l’ennui (en son sens le plus pénible, le plus dur), des accents répétitifs qui dessinent en elle une continuatrice un peu contradictoire de l’œuvre de Beckett :
« Il y a l’ennui de la neige fraîchement tombée avec la poussière de charbon, celui de la vieille neige avec la poussière de charbon, l’ennui de la vieille neige avec des pelures de patates, et celui de la neige fraîchement tombée sans pelures de patates. L’ennui de la neige pleine de plis de ciment et de taches de goudron, la laine farineuse sur les chiens de garde, et leurs aboiements à la profondeur de tôle ou aux aigus de soprano. » (p. 213)
Les chiens n’aboient pas comme des pelles, même dans cette neige pesante, pénible, qui n’est pas la neige rouge de Pamuk, ni la folie glaciale de Chalamov. Poussière, pelures, plis ; charbon, farine, goudron. Une écriture matérielle, à l’épreuve du gel.
Et, pour la description de l’épuisement, il en va comme de l’ennui. Il a son pendant, la frénésie, qui le précède :
« Nous aimons voir le sang des punaises, parce que c’est le nôtre. Plus il y a de sang, plus nous prenons plaisir à cette opération. Elle fait sortir toute la haine que nous avons en nous. Nous tuons les punaises à coups de brosse, et nous en sommes aussi fiers que si c’étaient des Russes. Puis l’épuisement nous tombe dessus, comme un coup sur la tête. Une fois lasse, la fierté rend triste. Etrillée, elle se rabougrit jusqu’à la fois suivante. » (p. 244)
Excitation, démence, abattement. La leçon de poésie de Herta Müller, en un sens : tout ce qui est ressenti physiquement prend forme d’un déploiement moral.
(Note rédigée le 22 ou le 23 décembre derniers.)
14:44 Publié dans Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)
Attirail
A la lampe électrique, la maison se découvre sous un jour nouveau -- pas au point, cependant, de me permettre de remettre la main sur le réveil, qui était dans la poche de ma robe de chambre.
06:48 Publié dans Aphorismes (Ex-exabrupto) | Lien permanent | Commentaires (3)
mercredi, 09 février 2011
Rame
Dès que je n'y tiendrai plus, je me gaverai de café, tenir le coup.
J'aurai bientôt achevé de lire Dorian. Pourquoi est-ce que j'éprouve de telles difficultés, et même à prendre e main, rassembler les fils enchevêtrés de l'existence (ses tâches, ses taches) ?
Le futur antérieur m'enterre sous son aile. Pas gai.
07:17 Publié dans Questions, parenthèses, omissions | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 08 février 2011
Aub ourg (au bourg)
22 décembre 2010, huit heures et demie.
Levé à 4 h 30, suite de Campo abierto. Très Aragon (c’est le comble – c’est le moins). Me souviens mal de Campo cerrado, qui avait un protagoniste principal, me semble-t-il (et donc très différent dans la construction). Ne sais pas si les volumes suivants ont été traduits / publiés. Je dois écrire ce billet sur Herta Müller. Les enfants dessinent des lettres au feutre humide, dans le lit. Il y a des myriades de photographies retrouvées dans la mallette
( – Papa, tu étais parti ?
– Non.
– Mais où tu vas, alors, avec ta valise ?)
et que je veux archiver grâce aux fonctions « gros plan » de mon Panasonic. (D’où : faire du vide dans l’ordinateur, aussi.)
Il est allé secouer la nappe, qui était couverte de miettes de Panettone.
Hier soir : Becket de Peter Glenville (1964). Très Royal Shakespeare Company, mais orienté yankee.
Avant de songer à écrire quelques phrases un peu moins superficielles sur le bref roman de László Krasznahorkai, au titre interminable (rose des vents, orientation du monastère japonais), je dois me débarrasser de ceci : la traductrice confond eut et eût ; il y a d’autres erreurs de conjugaison qui m’ont agacé contre la traductrice et contre l’éditeur négligent ; on ne sait pas du tout, quand on ne connaît aucun autre ouvrage de cet éditeur (Cambourakis), si les marges larges sont du fait de l’auteur ou de son éditeur français.
Onze heures et quart. J’ai bien entamé la note de lecture sur l’un des deux Herta Müller (Atemschaukel). J’ai aussi fait la vaisselle, les courses au bourg, des parties de loto des animaux avec Oméga, rangé du linge. Le soleil ne se lève pas. On nous parle de radoucissement, puis de froid avec soleil. Qu’y comprendre.
08:20 Publié dans Hors Touraine, Tographe | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 07 février 2011
Recoins
Si je me dis que je dois être fidèle à la devise qui avait ouvert, voici cinq ans, un carnétoile mort (mais qui aura été ma plus intense et grisement belle expérience d'écriture), alors je rallume l'ordinateur bruyant, ou plutôt je le sors de sa torpeur qui se nomme état de veille (?), une fois encore pour noter ce que j'aurais à écrire ici (ça devient une manie), ce que j'aurais pu écrire. Il me semble que le nombre d'ouvrages qui s'empilent dans mes différents recoins de lecture dépasse désormais la vingtaine (en comptant le gros volume Melville noir), et que le nombre de livres que je garde sous la main pour en recopier certains passages, voire les commenter, les annoter (ici ?), a dépassé la dizaine.
Entre-temps, la routine : services prévisionnels, Journée Portes Ouvertes, réclamations aux examens, etc. Et : jeu de mémo "Animaux de la mer" (un grand classique, depuis 2004), catalogue Playmobil.
Eric R. a déposé dans mon casier les deux gros, si attirants livres de Mark Z. Danielewski que je n'ai toujours pas lus. (Sidsel Endresen, elle aussi, comme le Melville noir, attend.)
23:21 Publié dans Flèche inversée vers les carnétoiles | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 06 février 2011
Ethnographie à domicile
Voici les paroles improvisées d'une danse rituelle effectuée par Oméga ce matin (gestes et déplacements indescriptibles) :
Kaloud ! Qu'est-ce que ça veut dire, Kaloud ?
Bamdoud !!!
Palott ! Qu'est-ce que ça veut dire, Palott ?
Kaflott !!!
09:17 Publié dans ... de mon fils | Lien permanent | Commentaires (1)
samedi, 05 février 2011
L'Arbre candélabre
Entre autres merveilleuses résolutions que je finirai bien par prendre (fût-ce bien après la saison des résolutions) et même par traduire en actions concrètes, 2011 (au moins en sa fin) devrait (et déjà je sens que la syntaxe de cette phrase qui en est à sa troisième (4ème) parenthèse ne sera pas seulement complexe, mais même carément solécistique (solécique ?)) me voir relancer des chantiers de traduction, et même de menus projets de recherche.
On ne se lasse jamais des rengaines du type qui voit le temps lui échapper, sur son clavier.
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Depuis hier soir, j'ai lu deux brefs romans de Sébastien Doubinsky. Il s'agit de tourner la page. I'm a great page turner, yet I'm not a book - who am I ? Tourner la page, et la saison des énigmes ne succède pas pour autant à celle des bonnes (ou merveilleuses) résolutions. Je me suis interrompu, afin d'écrire ce billet, dans la lecture du plus bref encore dernier texte paru de Sébastien Doubinsky, car le début du roman me met en mémoire trois choses :
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le recueil fabuleux de Michael Ondaatje, et la communication pitoyable que je lui avais consacré en juin 2002 (2003 ?) lors d'un colloque de poésie à Paris-VII
-
les débuts de Début (Nathalie Quintane)
-
mon peu de souvenirs du Jutland, et plus généralement du Danemark (hormis livresque, peut-être) - j'ai visité le Danemark en famille à l'âge de treize ans
De fil en aiguille, je me pose plusieurs questions essentielles, cruciales, a matter of survival : que sont devenus Vic Moan et Fred de Fred ? Baule est-elle une commune plus attachante que La Baule ? quand penserai-je à remettre sur ma boîte à lettres une affichette interdisant le dépôt de prospectus ?
14:37 Publié dans Blême mêmoire, Un fouillis de vieilles vieilleries | Lien permanent | Commentaires (6)
mercredi, 02 février 2011
Grand nain
C'est du grand n'importe quoi. Réveillé par Oméga à 2 h 30, et depuis : pas rendormi. Vivement demain soir je suppose, relâchement ? Des dizaines d'idées, et rien écrit en janvier. Bossé, et pas une ligne. Flickr "more addictive than dope". Le message passe mal. Pour la postérité (my regard) : Dorian de Will Self + Hector Abad.
07:00 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)