mercredi, 30 mars 2011
Page envahie par les herbes folles
29 mars 2011.
Je dois dire que j'écoute beaucoup mon album du trio d'Issam Krimi. Je dois dire que j'écoute Issam Krimi. Même sur le verbe principal, surtout sur le verbe principal, l'intonation change, modifiant fondamentalement le sens de ce devoir. Comment le marquer à l'écrit ? au fer rouge ? (Dans un fichier Word, j'aurais des fers rouges.)
L'album s'intitule Eglogues 3. Je jure que je n'ai pas fait exprès. La composition qui ouvre l'album s'intitule 28 août. Je jure que j'ai fait exprès. (De là, il pourrait y avoir des digressions, des dérapages, des virages, et quelques saines réflexions sur les dates : 11 juillet, date de naissance de mon fils aîné et titre de la composition qui ouvre un album du trio de Sophia Domancich, La part des anges. Et ce 28 août, donc, que, partant du titre lu sur le disque orange et noir, j'ai recherché dans ma "galerie", comme le veut la terminologie francophone de Flickr, m'a ramené à la maison, au jardin envahi d'herbes folles, de l'allée de la Cordaize, alors que, pas plus tard qu'hier (28 mars), je remarquai, en passant, comme chaque jour en allant au travail, que de longues plaques de mousse envahissaient la partie de trottoir la plus à l'ombre de cette même allée de la Cordaize... Et que cela m'évoqua ce que j'avais lu la veille, l'Eloge de la mousse que va publier Philippe Picquier... Etc.*)
Tout le voyage n'est-il pas une métaphore de l'album photographique ? Tout cet indigeste texte, résurgence possible du projet de Très long texte, n'est-il pas, tout simplement, une descente aux enfers de l'empilement des images ? Le thème central, réexposé au cor anglais, est ensuite l'objet de variations confiées aux cordes seules. Orange, et noir, et orange de nouveau, avec des lettres blanches, le nom d'Issam Krimi, que je ne connaissais pas lorsque j'achetai ce disque (il y a trois ans ? quatre ? cinq ?), d'occasion probablement, sans faire le larron. Enfoiré, va ! --- Il a dit : "Enfoiré, va !" --- Toujours est-il que ça ne me viendrait pas à l'idée de me faire enlever au Niger. Lassé de ces allées-venues, il parque la voiture devant un grill. Mince, nos précédentes tergiversations, déambulations mentales (tandis que je vais de l'avant, longe, excurse), nous avaient conduit au château de Chamerolles. Le kangourou cria. le kangourou cria. Orange, et une large bande noire peuplée de lettres et de chiffres en caractères oranges, et orange de nouveau --- et c'est tout de même un album. L'ouvrant au hasard, il tombe sur une vue en couleurs du château de Cordès. Je jure que je ne l'ai pas fait exprès. Je jure que je ne l'ai pas fait exprès. Et ainsi va le nom, ainsi vont les phrases qui s'enchaînent (mille excuses).**
Album, il ferait beau voir. Je n'arrête pas de chier. Un violon de faïence, la corde tendue, et qui est parvenu jusque là a lu la première occurrence, je pense, sur l'ensemble de mes sites, du verbe chier. Un violon de faïence, la corde tendue, et, chasse tirée comme les couteaux (pas mieux), je n'arrête pas de chier aujourd'hui. Pourtant ce n'est pas chasse gardée. Demain ça ira pareil (pas mieux). De nouveau, la correctrice fait remarquer la propension de l'écrivain en herbe (folle, sauvage, ombellifères envahissant la vue et ne permettant de voir que partiellement le blanc impeccable des volets) à user de parenthèses, à en abuser à la toute fin des phrases (comme ici). Quand ce n'est pas en les posant là, blocs isolés, incompréhensibles. (Pas mieux.)
Tandis que j'excurse, elle exulte. S'insurger n'est pas tout. Anne Delestrade relâche un chocard qu'elle vient de baguer***. Tout au cordeau, bien sûr. Le point n'était pas là. Le point ne devait pas être là. Quand même, cet album est génial. Je dois dire que cet album est gé-nial. (pas mieux.) Je dois dire que j'écoute toujours plus souvent, toujours plus admiratif, mon disque du trio d'Issam Krimi.
Il fait des phrases. Il pose des parenthèses. Il pointe du doigt (pas mieux) des italiques ludiques. Aussi il dit qu'il n'arrête pas (aujourd'hui) de chier. Des histoires de violon de faïence. C'est à n'y rien comprendre. C'est à n'y rien comprendre. Herbes jaunes, séchées par le soleil, cela n'a rien d'un champ fleuri de coquelicots ou de myosotis. Sur ces fleurs de rhétorique je vous laisse, il reste à creuser le texte (de l'intérieur (cavatine)).
La correctrice s'insurge : il recommence ! (Je dois dire que ça ne me réussit pas trop d'écrire en écoutant, toujours plus admiratif, Eglogues 3 d'Issam Krimi.)
15:43 Publié dans Entre Baule et Courbouzon, Jazeur méridional, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 29 mars 2011
L'Ecrit du kangourou
Puis c'est à nouveau les grilles du palais, mais toujours sur le contrepoint de l'orgue. Quel imprésario refuserait un poème à un homme qui viendrait lui dire "Monsieur je m'appelle Hoang-Pouf, je suis né à Macao" ? Des bras levés qui s'agitent avec un patois des Pyramides... Nous abordâmes au port de Boulaq, à cinq heures précises.
Reprenons, même si c'est pour une autre paire de manches, une autre triplette de pétanques, un autre ordinateur branché sur d'autres secteurs, prises etc. Macao est une belle ville. Macao est une belle ville, mais à quoi sert-il d'y penser, en longeant la Loire ? Un jour j'ai cru que je m'enfuirais sur des ailes de papillon, et rien n'est advenu. Rien n'est advenu. Macao est une belle ville.
Peut-être aussi qu'on trouverait des vigognes dans le désert d'Atacama... peut-être qu'on aurait fait un film magnifique avec un des premiers caméscopes ultra-lourds, gris, ternes, massifs, qui meurtrissaient l'épaule, et que, faute de trouver le bon mode de transfert (c'était du Betamax), le film se serait perdu... peut-être aussi que Christoph avait raison d'aller, avec sa mère, skier à Hautacam. Come on let's twist again ! Mais enfin, me direz-vous pourquoi nous pensons à Macao, Hautacam, Chamerolles, alors que nous marchons, toujours plus fatigués, à des lieues de là ? Est-ce que le vide ou l'ennui qui doivent incomber à toute longue marche, tout périple de cette envergure, ne sont pas suffisants ?
Alors, quoi... Chamerolles... ? Reprenons, ne serait-ce que pour rappeler cette information essentielle : Le Cri du kangourou est une chanson du groupe Odeurs. La fumée s'élève du glacier, et la vigogne (qui se prend pour un animal plus lourd, plus solide) s'éveille. Tes pattes rouges, ton vol qui se prend aux filets... Rien n'est beau, rien n'est laid... Après cela, pointant de son bâton de marche un cincle qui s'échappe, Denis me fixe avec une morgue insensée. Puis, le cincle envolé, miroir brisé, c'est à nouveau les grilles du palais, mais toujours sur le contrepoint de l'orgue.
16:24 Publié dans Entre Baule et Courbouzon | Lien permanent | Commentaires (1)
Inquiétudes immobilières (maybe de nada)
Reprenons à rebours.
Lundi, 15 h 50. En rangeant la vaisselle dans les placards (tandis que chauffait l'eau pour le thé), je me suis surpris, pour la deuxième fois de la journée, à ouvrir le placard des tasses et des mugs afin d'y ranger les cinq verres que j'avais dans les mains... (Il me semble que je n'ai jamais commis cette bévue. Il me semble aussi que, dans la maison où nous vivions jusqu'en décembre 2008, le placard des verres était situé au-dessus du four, alors que, désormais, nous rangeons les mugs près du four.)
Dimanche, promenade dans le quartier. Le chantier de la grande résidence qui va remplacer le grand terrain vague a bien commencé. Comme nous le craignions, la piste cyclable qui passe de l'autre côté du rond-point en cul-de-sac où se trouve notre maison (je sais : cette description ne permet nullement d'appréhender la situation topographique de manière concrète, même avec un solide sens de l'orientation et un bac+8 en sémantique) sera doublée par une voie pour véhicules, sans doute à double sens, afin de desservir cette fichue résidence. (N'y a-t-il plus de règlementation sur les espaces verts ? A Tours, le moindre recoin de trois fois rien où je n'aurais pas su comment caser un cabanon pour mes lapins donne naissance, du jour au lendemain, à un bloc de 12 ou 14 appartements, façon Jack & the Beanstalk. Bref...) Découragée par cette vision, ma compagne lance "pfff, c'est foutu, on n'a plus qu'à déménager"...
(Nota bene 1 : nous avons emménagé il y a deux ans et demi, dans une rue qui, quoique prise entre une ZAC et une ZI, et dans une zone quadrillée par deux 2x2 voies, est tout à fait calme.)
Il y a quelques semaines, ma compagne m'a dit avoir fait le même rêve récurrent (4ème occurrence, je crois) : nous vivions de nouveau (ou encore) dans notre précédente maison, qui n'avait pourtant rien d'idéal, sauf le jardinet, qui était plus joli et bien chez soi comme disent les blaireaux de l'immobilier. (Nota bene 2 : ma compagne n'est pas du tout portée, contrairement à moi, sur la nostalgie, et fort peu, en particulier, attachée aux lieux de vie du passé. Un tel rêve prend un relief singulier.)
Alors ? quoi...? prémonitions ? le plus étrange est que nous sommes très à notre aise dans cette maison, et aussi heureux qu'on peut l'être je crois. Au demeurant, j'incline à penser que la résidence ne devrait pas drainer une circulation si démente que cela, et surtout à des heures ciblées d'ailleurs (comme actuellement, d'ailleurs, pour les rues Curie ou Torricelli).
------- Et, pour donner plus de relief à ce billet un brin terne, j'y accroche quelques liens vers d'autres verdures, d'autres grisailles.
02:20 Publié dans Moments de Tours, Questions, parenthèses, omissions | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 28 mars 2011
Six heures moins six
De ma timonerie, je vois passer la vie.
Georghe nous casse les oreilles avec sa chignole (ponce le mur), et les avions en vrombissant dans tous les sens au-dessus de nos têtes nous rappellent l'évidence : notre pays est encore en guerre.
Soleil sur les sabots, ombre sur les tongs.
Après le cerisier des voisins, c'est notre prunier qui blanchit, mais (lui) avec cette teinte jaunâtre de l'arbre moins noble. Après mars, c'en sera fini, feuillages banals, branches écorchées ou bien ballottées par la brise, dérision d'un solfège visible.
J'essaie de pénétrer des secrets inatteignables.
Sous terre, et je ne le savais pas.
17:58 Publié dans Kleptomanies überurbaines, Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (0)
Omoo, XXXII
Dans l'incipit de Salammbô, Flaubert n'a rien inventé :
The first blood shed, in any regular conflict, was at Mahanar, upon the peninsula of Taraiboo.
12:22 Publié dans Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 27 mars 2011
Good God !
Demain, à pareille heure j'aurai créé un deuxième nouveau site de coups d'éclat musicaux :
15:40 Publié dans Autres gammes, Flèche inversée vers les carnétoiles, Jazeur méridional | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 26 mars 2011
Anaphores avec distique
Au marché de la place René-Coty, ce matin : premières asperges de Saumur (chères mais il faut ce qu'il faut).
Au marché de la place René-Coty, ce matin, comme hier soir au concert (superbes quintettes de Mozart et Mendelssohn, quatuor "Les Quintes" de Haydn), dans la file d'attente de la boucherie chevaline, j'étais le seul client de moins de 70 ans.
La viande avec des frites
Ainsi qu'une douzaine d'huîtres
Au marché de la place René-Coty, ce matin, le soleil restait timidement caché.
Au marché de la place René-Coty, ce matin, une pomme (une Jonagold je crois) a roulé jusqu'à mon pied, et le maraîcher me l'a offerte.
Au marché de la place René-Coty, ce matin, le boucher annonçait qu'à partir du 1er avril il changerait d'emplacement. (La dame devant moi en prenait pour un régiment.)
Pommes et poires : cinq kilos, j'en avais pris !
Plus d'anaphore, pas d'alibi.
10:51 Publié dans Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 23 mars 2011
Dans la taillanderie
FRERECHE -
Dans l'enceinte de cette ferme-atelier, toute une fratrie, une frérèche en activité, des célibataires, d'autres mariés et puis les soeurs. Qui donc, dans la maison ?
(Emmanuel Darley. Fabrique de Faulx. Virgile, 2004, p. 49)
07:02 Publié dans Mots sans lacune | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 22 mars 2011
Des alignements intempestifs
À l'occasion de la petite exposition que la B.U. de mon Université organise pour célébrer les éditions Rougerie, je me permets une petite remontée d'archives :
09:59 Publié dans Comme dirait le duc d'Elbeuf | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 21 mars 2011
Affairés
Felix, heureux et sombre, tapote, pianote (Bilder keiner Aufstellung, ce disque qui depuis si longtemps m'accompagne et que voilà revitalisé par l'écoute, samedi, des Tableaux d'Une par la fidèle Akiko Yamamoto). Le bambin ne pleurait pas. Le bambin ne pleurait plus. Felix n'est pas si modeste qu'il y paraît, et, dans le soleil du deuxième jour de printemps, reprenant de bonnes vieilles habitudes (en 1994 ou 1996 ou 1999 ç'eût été du thé), je bois un peu de café noir avec des McVitie's Ginger Nuts : on peut lire £1 sur le paquet que j'ai payé deux euros peut-être -- ou peut-être un peu moins -- au supermarché asiatique de la Petite Arche. Nolportano : qu'est-ce que ça veut dire ?
Nolportano, qu'est-ce que ça veut dire Nolportano ? Cinzano !
Vous n'y croiriez pas. Vous n'y croiriez guère. Autres gammes : tout, dans cette traduction, était (d'ailleurs) un problème de portée. Et quand votre monde s'effondre, quand la radio irradie, quand le béton ne coule plus, croyez-vous qu'il soit facile de se glisser dans un strapontin et de rire tout de go (viz. : l'histoire du Texan qui s'abreuve dans une empreinte de fer à cheval) ? Soy califa : le Sphinx interroge. Felix continue de faire la musique avec le couvercle rabattu. (Draps souillés.)
Donc, n'y croiriez-vous pas ? Vraiment ? Le soleil dans la poire ??!? Et que, dans le seul canton de Marseille où le Front National n'arrive pas en tête (quelle ville de dingues, décidément), il y ait eu quatre candidats écologistes, ça ne vous défrise pas ? Etude de cas pour politologue. L'observation désastre, en quelque sorte, quand le champ des ruines (albeit ever so slightly) se métamorphose sous vos yeux en carte postale sépia.
Vous n'avez rien compris à ma simplicité. (Et, ajouta-t-il à 11 h 11, je ne peux pas ne pas dire un mot, ou une phrase, ou me livrer à quelque envolée, au sujet de Korkelwurz : alors, toujours, il, sur le métier, l'ouvrage remit, et de fil en aiguille se mit aussi à dire du bien de Pentachords, de Bazar, tout à fait asiatique encore, des Impondérables, et même (fut-ce brutal !) de Torschluss. (Les circonflexes ne comptent pas pour du bas-beurre.))
Korkelwurz, qu'est-ce que ça veut dire Korkelwurz ? Marlbroutz ! ------------- A ma simplicité vous n'avez rien compris.
11:11 Publié dans Autres gammes, Moments de Tours, Questions, parenthèses, omissions | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 20 mars 2011
Dédié à...
Like a Spanish cow (Pascal Parisot)
10:26 Publié dans Autres gammes | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 14 mars 2011
Sang
" A la suite de disputes au sujet de terres avec des cousines, et pour fuir les commérages, critiques et ragots de la famille, il avait juré de se vider de tout son sang et de s'en transfuser un autre, et de changer son patronyme d'Abad pour celui de Tangarife, qui avait l'air moins juif et plus arabe (menace burlesque qu'il ne mit jamais à exécution). "
(Hector Abad. L'oubli que nous serons, traduction d'Albert Bensoussan.
Gallimard, 2010, p. 90.)
12:24 Publié dans Lect(o)ures, Questions, parenthèses, omissions | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 13 mars 2011
Sortir du nucléaire (piqûre de rappel)
Extrait d'un communiqué du réseau Sortir du nucléaire, dont on voit tragiquement, en ce moment, malgré toutes les minimisations d'usage de la nomenklatura pro-fission française, qu'il a raison :
Les réacteurs nucléaires français ne respectent pas les normes sismiques de référence. EDF est allé jusqu'à falsifier les données sismologiques pour éviter d'avoir à le reconnaître et d'investir au moins 1,9 milliard d'euros afin de mettre les réacteurs aux normes. La justice a rejeté mercredi dernier la demande de fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim (Alsace), la plus vieille centrale française, pourtant située dans une zone à risque sismique élevé.
Mais ni les normes sismiques draconiennes du Japon ni ses technologies parasismiques avancées n'ont pu empêcher la catastrophe nucléaire majeure qui s'y produit actuellement. Le Japon est pourtant le pays le mieux équipé et le mieux préparé au monde pour faire face au risque sismique dans toutes ses dimensions. Le Japon est également une des premières économies de la planète et un pays leader en matière de technologies de pointe.
Pour le Réseau « Sortir du nucléaire », le dramatique exemple japonais démontre qu'il est totalement impossible de construire des réacteurs nucléaires résistant à un séisme. La seule solution véritable pour se prémunir de ce risque gravissime est d'engager le plus rapidement possible un plan de sortie du nucléaire.
18:58 Publié dans Indignations | Lien permanent | Commentaires (4)
samedi, 12 mars 2011
Haute littérature
Lu chez le coiffeur :
Lissage douceur et brillance bonheur,
un look qui s'adapte au gré des humeurs.
11:10 Publié dans Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 11 mars 2011
D'aucuns en cherchent la sortie
Le vice-diable dit : Il trempe dans le chaudron*. Dans quelle mesure peut-on affirmer que le prénom Ödön est identique au prénom Odon ? deux trémas, tout de même, ce n'est pas rien, et on pourrait tremper (brûler) toute une année dans un chaudron sans avoir résolu cette épineuse question. Vous sentez le fagot. Vous sentez le fagot ? Diable, grave question. Les astérisques sont le signe d'un reste, d'un manque, d'un deuil, d'une disparition. Le roi cependant, conformément à ses résolutions, dirigeait sa marche vers Philadephie.**
Les astérisques sont le signe d'un reste, d'un deuil, orange puis jaune puis, dans le mouvement confus, la mêlée des corps, rose vert et rouge encore. Lucile (qui n'est jamais Lucille) lance : Emile sera fou de joie, il est en train de faire la cuisine***. Dans le chaudron, tu parles, sentez-vous le fagot ? Elle a filé son bas. Elle a filé son bas, en lisant Le Don paisible. Les titres sont le signe d'une disparition, et les prénoms la trace d'un remords, d'une perte, d'un deuil. Vert et jaune respectivement, les deux diablotins (qui ne sont que de la petite bière, à côté du vice-diable) entourent et terrassent l'homme vêtu de vieux rose. Oger et Arnoul s'étaient couverts d'un tapis, et Frumold s'était fait une cache sous des faisceaux de branches, et ils attendaient ainsi la mort.**** Les prénoms dérangent, aux étranges couleurs. Pourtant, on pourrait délibérer sans fin sur l'épineuse question ; il n'en demeure pas moins qu'Ödön n'est pas Odon, de même que Peter n'est pas Pierre, ou que Domenico n'est pas Dominique. (L'autre lascar, regarde-le, lui qui sent le fagot.) Pourtant, aussi, ou en un autre sens, on peut s'en sortir en disant qu'Ödön est plus proche d'Odon que de Pierre ou de Domenico. La matrice ne se cache pas dans les trémas, ni sous des faisceaux de branches.
Un astérisque renvoie, par le moyen d'une longue flèche au tracé compliqué, au prénom le plus étrange de tous ceux qui furent alors mentionnés. Le roi dirigeait sa marche vers Philadelphie. Où sont les frères ? Où les frères sont-ils passés ? Où les fils de Charles sont-ils passés (trucidés) ? Mais où sont les frères ? Diable, grave question. Cependant dirigeait sa marche. Direction rien.
12:10 Publié dans Entre Baule et Courbouzon | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 10 mars 2011
Mamie Nova tue : Télérama s'embrouille
19:46 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (3)
D'un chronotope poignant
Hier soir, j'ai eu l'occasion de me promener quelques instants dans le vieux Tours, vers sept heures et quart et donc à la nuit tombante, voire tombée. Il est très rare que je me trouve dans le centre de Tours à la nuit, car je vis à Tours-Nord et ne sors pas souvent le soir. Or, je me faisais la réflexion que, si j'ai, de très longue date, une affection particulière pour la rue Briçonnet, le lieu que je préfère certainement à Tours (avec la promenade des bords de Loire rive gauche), c'est la place Saint-Pierre le Puëllier, et plus précisément quand, quasi déserte, elle revêt, dans la semi-obscurité, un charme encore plus poignant qu'à l'accoutumée.
14:04 Publié dans Moments de Tours, Sites et lieux d'Indre-et-Loire | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 09 mars 2011
Hiver avait
L'archive à Arcachon ne vaut pas Volpone à Valparaiso. Pourtant, sans aucunement me cacher, je vous l'avoue et je l'assume (c'est assommant, pour l'amour du ciel), voilà tout ce que j'ai trouvé, de bêtes rayures oranges en diagonale. Ne biaisez pas avec moi, Monseigneur ! Nous avions déjeuné fort rustiquement, de langue en gelée et de rognons, le tout accommodé de quelques belles lampées d'un petit vin d'Anjou qui nous avait mis de belle humeur. Mais que faites-vous à Arcachon ?
Mais que faites-vous à Arcachon ? Monsieur Domenico avait manqué une marche.* Quel lascar, tout de même, emberlificoté dans son costume de maquereau, à rayures. Aucun rapport, même mutatis mutandis côté mec, avec un strict tailleur croisé aux fines rayures parallèles. Ils forniquent. Elles forniquent. Disque rayé, tu me niques je te nique. Oui, ça baise dans tous les coins. Fumigations de sexe, de stupre, de ce que vous voudrez. Une devise, un blason, et défendre haut ses couleurs : MARRON ET NOIR, ORANGE DE TOUS LES CÔTÉS. Haut la main. Western de pacotille. Film X de pacotille. Marine de pacotille. Armée en guenilles, rébellion de pacotille. Pfffff. Je dis : pfffff.
Mais ça ne fait rien, madame Carossa, on reviendra*. Retour à Carossa ? tu penses, la fée n'est pas née. Lucille ne vient jamais, Karine a du coeur**. Le fait mort est. Le fémur n'est pas disposé à ouvrir la porte de la cage, que les lémuriens se débrouillent. J'ai exercé jusqu'à la fin 1956 et puis j'ai pris le maquis. Oh, ça déménage. Oh, tout en variations (j'ai pris le maquis), ça déménage -- qu'il faudrait écrire enunseulmot : çadéménage ! Oh, oui, ça déménage. Brouhaha, de la friture sur la ligne. Pourtant, tout avait si bien commencé, avec les marches qui montent devant le casino d'Arcachon. Et tout est parti en quenouille (armée, littérature de pacotille (s'interrompant sans cesse, en fin de phrase, sur des parenthèses)). Tout barre en boucle. Mireille et moi avons passé l'après-midi à essayer de régler un problème de boucle dans Apogée. Que la mouche du coche vous donne des brioches..... si vous avez faim.
Elle a ouvert la huche et elle déclaré qu'il n'y avait presque plus de pain.* Chênehutte n'est plus si loin, je ne veux pas finir mes jours en cabane, ça suffit déjà de passer tant d'années en cavale. Que la mouche du coche vous donne des brioches..... si vous avez faim. Je dis : pfffff. Les étudiantes investies d'une mission d'étude pour le CUEFEE ne sont pas venues. je ne m'ennuie jamais quand on me pose des lapins. Dix heures, onze heures, tout m'est un. Alors j'écris, je me rappelle la forteresse de Bouillon. Nous voici encore en cavale.
Puis elle retourne à la cave et rouvre le carton* où se trouve un roman dont l'action se passe à Arcachon. Du même auteur : des poèmes écrits à La Flèche. Tout ça n'est pas bien bandant. Arcachon, tout de même ! Alors, de désarroi, on descend à la salle des archives, et on range... on range... on range...!
Oh, pour l'amour du ciel, Passaïc, Paterson, Bloomfield, Orange -- lance la jeune lectrice (Claire), d'un accent écossais à tomber raide. Ce n'était ni à Carthage, ni à Passau. Et que j'en ai plein le dos de ces négations en cascade. Ce canard n'est ni la nette ni la sarcelle (... et que j'en ai plein le dos de ces négations en cascade), et je pourrais scruter encore longtemps les divers recoins marécageux du bassin d'Arcachon. Marécageux ? Êtes-vous fous ? La question crève l'écran. Oh, par pitié (pour l'amour du ciel), j'ai mal au crâne. . . . . . . . . . . . . . .
08:42 Publié dans Entre Baule et Courbouzon | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 08 mars 2011
La glace prend...
Notre périple n'avait pas duré trois journées que déjà nous nous disputions.
Les uns se courbent dans l'espace et tournent autour d'un nombre ancien. Alors là, vous m'épatez. Alors, là vous m'épatez. Cette tour de Babel renversée ne serait qu'une nouvelle variation sur le thème éculé de la « galerie ». C'était la crème des hommes, et le voilà démon ! Un orme superbe, seul au milieu du parc, avait été ébranché, puis étêté, son orgueil d'arbre jeté à bas. De cet orme était née une rêverie, qui s'était muée en poème, et de là en roman, pour finir en apothéose (prix Nobel). Toujours le périple s'interrompait, sans péril, sur des parenthèses -- autant de fins provisoires. Que fais-je au trente-quatrième étage du November Hotel ? April is not Avril (le plus cruel mois). Que fais-je tout en haut du November Hotel, et où poussera, dans ces parages froids, la vigne ? Une de ses grosses tours, vue de côté, pourrait être d’une bibliothèque à Ninive, ou bien sûr à Babel.
Dans le drapé des os, j'entends le grondement de l'océan. Ou plutôt : dans le mot océans, tel que le chante le bienheureux chasseur, pour la première fois j'ai entendu distinctement le mot os. Nous regardons à la télévision la soirée de remise des Oscars : un présentateur annonce les présentateurs qui annoncent les résultats. C'était aussi un lundi, je crois, mais le monde n'était pour rien. Philibert n'est pas Hubert. Là, vous m'épatez. Philibert n'est pas Hubert ; alors là vous m'épatez. Maldoror suce un os. Aurélie a bon dos. Etc. Et dans ce périple, non sans péril, nous prenons nos aises, après avoir manqué être écrasés par le car de tourisme tunisien, d'un vert clair, et qui arborait, sur ses flancs, divers dromadaires élancés. Nous n'avons rien à dire à ceux qui s'égarèrent du côté de Chênehutte. Suèvres était bien loin déjà. Suèvres était bien loin déjà ! Nous n'avons rien à dire.
Sur les deux corps nus et figés la sueur commence à se refroidir, les glaçant. Babel peut attendre. Babel peut toujours attendre. La glace prend, Babel peut attendre.
09:39 Publié dans Entre Baule et Courbouzon | Lien permanent | Commentaires (0)
Grouloulou
Anthony Perkins, portant le plateau, se dédouble dans la vitre. L’acteur a 38 ans, moi 36. À moitié moins, peut-être.
« On comprend mieux, écrit Murielle Gagnebin, l’angoisse qui saisit tout spectateur devant les détritus d’un Bettencourt comme face aux figurines spongieuses d’un Dubuffet. » (Fascination de la laideur, édition de 1994, p. 208)
Même après avoir lu ce qu’elle en dit, je ne comprends pas mieux. Et, spectateur moi-même, y revenant encore et encore, je ne suis pas plus angoissé, si ce n’est d’avoir lu le texte de Murielle Gagnebin et de m’imaginer anormal de ne ressentir que joie et hilarité, et pas l’ombre d’une angoisse.
5 h 15. Crise d’éternuements, ou plutôt grand besoin de me moucher, encore et encore.
05:35 Publié dans Un fouillis de vieilles vieilleries | Lien permanent | Commentaires (2)
lundi, 07 mars 2011
Clown géant, explorateur
15:00 Publié dans Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0)
Nenni, l'aneth
SANS NEZ LES RAPPORTS SONT CHANGÉS. De vitesse, il l'a prise. La traversée, à pied, du département se faisait sans virgules ni points de côté. Ce canard n'est ni la nette ni la sarcelle. (Un nain le saurait d'emblée.) D'emblée, il l'a prise -- la route, la vitesse -- fendre l'air n'est pas son fort. Ce canard n'est ni la nette. C'est vraiment du chinois, Greek to me, blessed be the meek.
Tout de même, Châteaulin n'est pas Josselin, avec ses piliers qui s'effritent. Une ambassade occupe aujourd'hui la maison. En bas, de vitesse, le doigt sur la sonnette, il a pris le pilier (en pleine poire, s'entend). Bien sûr, vous n'avez pas oublié exprès votre sonotone, mais la sonatine est, à elle seule, un concert fauché dans la fleur de l'âge (et même avant : dans la fleur de l'âge). Il finissait toutes ses phrases par des parenthèses, s'insurge l'éditeur. Il finissait toutes ses phrases par des appositives, s'insurge l'auteur d'apostilles. il achevait toutes les soirées par des diapositives, s'insurge encore, vingt ans après, l'homme qui a coupé les ponts. Dans l'estuaire, passer à gué. Roméo n'appelle pas Juliette. La figure camuse, déçue de rien, il vous a pris de vitesse, vous a doublé dans le virage : vous pouviez rêver de Josselin, vous qui n'étiez qu'à Suèvres... Il vous a dépassé prestement (de vitesse, il l'a prise), et ne semblait pas transpirer (d'une lippe maussade).
Il finissait toutes ses phrases par des parenthèses, s'insurge l'éditeur. Il ferait beau voir.
Ne serait-ce pas lui, toutefois, que l'on vit, plus tard, bien plus tard, bien plus loin que ce virage au sortir de Suèvres, décrocher son appareil photographique et capturer un détail d'un car tunisien ? Le dictateur dort sur ses deux oreilles.
11:27 Publié dans Entre Baule et Courbouzon | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 06 mars 2011
Légende yorouba
Kokoro lori igi koriko.
18:24 Publié dans Affres extatiques | Lien permanent | Commentaires (0)
Odelette en bout de Loire *
Je lui ai dit : "Au zénith surfons,
Ma belle du Breil-sur-Mérize ! "
Elle répondit : "Ce vol n'est,
Par Saint-Michel-de-Chavaignes,
Pas une loque née."
L'habile Coudrecieux,
Cerf-volant formé d'un violoncelle,
Prit son envol à Ecorpain
Tout son corps peint,
Et, au-dessus de Maisoncelles,
Vit les nuages coudre cieux
Tandis que l'abbé de Saint-Mars-de-Locquenay,
Pugiliste hors de pair, lui flanquait des châtaignes
Sur la route de Volnay :
Qu'on virgilâtre ou homérise
Dès lors, au fin fond de Surfonds !
* Poème composé à partir de la liste des communes limitrophes de Bouloire (WP), et selon le schéma palindromique ABCDEFGHHGFEDCBA que depuis si longtemps je veux faire adopter à la multitude rimante. (The story of my life...)
15:15 Publié dans Versikipédia | Lien permanent | Commentaires (0)
Mélange timbré item 223
Prends mon pion dans ton circuit
Garbo XW Machine
Prends mon pion dans ton circuit
J'aime tant ta froideur féminine
(H.-F. Thiéfaine)
. . . . . Hubert-Félix, si vous pouviez, pour votre prochain album, en écrire une sur Ava Gardner... genre "Le Touquet juillet 1925"... vous voyez, quoi...
10:29 Publié dans Autres gammes, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 05 mars 2011
Félonie complexement anachronique
Oméga, déguisé en chevalier templier : « Je vais tuer Jésus ».
11:00 Publié dans ... de mon fils | Lien permanent | Commentaires (3)