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mercredi, 29 octobre 2014

Passerelle 1934

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La vue sur l'ouest de Tours, quais de Loire et avenues sans que le fleuve ne soit visible, à sept heures et demie du soir (19 h 34 très précisément), offrait, depuis la passerelle des Tanneurs, un mélange de gris bleuté et de violine – j'ai saisi mon smartphone, et pas pour un selfie.

(01.10.2014.)

Puis-je ajouter le café avec S.C. l'avant-veille, les bancs abandonnés ce mercredi soir, le gardien qui nous a presque chassés de l'amphithéâtre, et finalement la descente à pas pressés vers le placis des Joulins, une scène de théâtre ?

mardi, 28 octobre 2014

Rubriques

2 octobre

À quoi pouvait servir cette rubrique ? À me trépaner un peu plus ? — Comme je l'ai dit, dans mon cas, ça va être plus proche de Cabillaud que d'Apollinaire.

Rubriquer, c'est séparer, découper. [Scinder Soi ?]

Travailler sur le découpage, la coupure des mots, la scission des pages, est une vieille obsession. À quels frais la reprendre.

lundi, 27 octobre 2014

Allée du Manoir

1er octobre — Une variante moderne de Huis clos : la salle d'attente du cabinet de chirurgie esthétique dans laquelle deux grognasses se racontent par le menu, comme si vous n'étiez pas là, toutes les opérations de proches et d'elles-mêmes, y compris accouchements gore.

 

[02/10. Tandis que je formais manuellement (enfin = non automatiquement) l'exposant de la date, la chatte est entrée en trombe dans le salon, poursuivie par ce gros matou errant et agressif qui ne cesse de l'importuner.]

Une variante se décline, allée du Manoir. La rue Jules Simon est très jolie, et cette allée, fort laide, on y trouve — quoi ? — ha ha ! — un CABINET de chirurgie ESTHÉTIQUE !!!!

Ha ha ! 

dimanche, 26 octobre 2014

Parc loin [d']eux

21 septembre, noté le 22.

Joueur, le jeune mangalitza s'amusait à renverser le chaudron où l'on avait mis son brouet, puis chiait dans la paille épaisse. Les remparts contemplaient placidement cette scène, comme ils en avaient vu... Dans une salle basse de plafond, non loin, avec des gants blancs, une archiviste (qui eût aussi bien pu être harpiste ou nonne) montrait, en haut de parchemin, la moitié d'un chirographe.

▬ Certaines jaunisses ont disparu à la suite de l'action du tartrate de potasse antimoine, et de la rhubarbe en poudre en petites doses réitérées. ▬ Les remparts ont fermé les écoutilles.

samedi, 25 octobre 2014

Carons et ronds

Le dédicataire du concerto pour hautbois de Martinů (avec un rond en chef sur le u) était (est ? fut ?) Jiří Tancibudek (avec un caron sur le r et un accent aigu sur le i).

Je vous parlerai un autre jour (vous — oui, notamment vous, chers amis australiens) de Dorian Le Gallienne.

vendredi, 24 octobre 2014

Le fleuve Tana

28 septembre

 

 

Préparer des cours, et s'égarer plaisamment entre une double tradition Andrew Jackson / Abraham Lincoln, des questions culturelles spécifiques à la Tasmanie, et surtout de vétilleuses vérifications relatives aux ethnies agĩkũyũ et wakamba, à tel passage de Facing Mount Kenya, pour ne rien dire de la géographie du fleuve Tana, le tout au dos de pages arborant “whining bread for his brat”.

jeudi, 23 octobre 2014

... comme un cabour.

27 septembre

 

Lucas Digne a lancé : ▬ Mind the gap !

(Bordel de merde, contrôle raté.)

——•——Ce midi les garçons dehors pour la langue de bœuf avaient un petit gilet au soleil, moi à l'ombre en chemisette, tout mon content, pensez un 27 septembre.

Bahebeck a tapé dans le ballon comme un cabour.

—°—Dans la chilienne, un fort volume abandonné.

 

Le soleil sèche le peignoir.

mercredi, 22 octobre 2014

Deux distiques du 27 septembre

On a bien écœurant que l'odeur de gasoil

Si comme le voisin jardinut torsepoil.

 

***************


On a über-dégueu de Jean-Charle Orioli

 Si qu'il étut très gros et très pas très joli.

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mardi, 21 octobre 2014

Tritonicons & rotophones

J'ignorais tout des rotophones

Et aussi des tritonicons,

Cuivres pour musiciens aphones

 

Ou photographes par Nikons.

26.09.2014.

lundi, 20 octobre 2014

Le Kaa

26 septembre

 

 

Et donc, au Kaa (le nouveau nom du bistrot est un hommage à la série Kaamelott (j'ai donc raconté aux serveurs que mon fils aîné et leur patron pourraient échanger des répliques cultes de tête pendant des heures)), le vendredi midi, soit tu écoutes des conversations d'amateurs de black metal qui comparent les mérites du Hellfest et du Motokultor, soit tu entends trois jeunes filles parler des séries-culte du moment, et ce d'une façon qui te confirme que, quoi qu'en disent les branchouillards qui ne cessent de parler de la créativité des auteurs de séries, de la complexité narrative et psychologique gnagna, eh bien, les séries-culte de 2014 sont aussi débiles (aussi répétitives et superficielles) que “Dallas” ou “Santa Barbara” en leur temps.

02.10. À ce même endroit, il y avait, il y a déjà longtemps, le bistrot des Joulins. La nouvelle équipe me plaît beaucoup aussi. C'est amusant, ce lieu, d'ailleurs quasiment personne ne sait que cela s'appelle le placis des Joulins, avec ses six magnolias, et les flots d'étudiants, de secrétaires et d'enseignants qui vont et viennent en tentant de ne pas trébucher sur les marches pétées, les dalles inégales. Vertige chronotopique, je reviendrai souvent au Kaa, peut-être y déclamer du Buzzati. — Dois-je écrire que le 2 octobre est une date noire, de deuil ?

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dimanche, 19 octobre 2014

Ai-je failli...

25 septembre

 

Ai-je failli, ai-je enflammé

nuages vos neiges

Ai-je éteint

les cotonnades, les solfèges

Un regard feint

de se poser sur le manège

où, acclamé

le nuage se brûle neige

: N'est-ce donc ce que j'ai commis

mes ennemis

ou la fièvre d'être de braise

un doute en moi

(l'ongle plus granit que le doigt)

 

fabrique la voix aphérèse

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samedi, 18 octobre 2014

Humumental

24 septembre

 

The Heart of Humument, finalement, n'est pas la 1ère édition, mais, pour 25 euros, une curiosité valable : tiré-à-part à 367 exemplaires d'une partie des pages de l'édition 1, en Allemagne en 1985 — donc une pierre à ma collection humumentale, tout de même.

 

Sinon, No Longer At Ease, que je devais racheter parce que ça fait partie (avec les Tutuola) des bouquins que je prête et que je ne vois jamais revenir, est arrivé dans une collection dégueulasse de 2013, un truc ronéo, éditions "Important Books" je crois (!) — bref, un exemplaire à donner ou à enterrer dans un rond-point — et je peux me recommander la Heinemann.

The Bridge, Petit Faucheux, 13 octobre 2014.

Belle soirée au Petit Faucheux, autour du projet collectif “The Bridge”, qui rassemble des musiciens de Chicago et des jazzmen français autour de séances longues, et — selon la formule d'Alexandre Pierrepont — en se gardant de tout hommage, car la tendance à multiplier les hommages asphyxierait la créativité.

[Dans le hall du Petit Faucheux, avant le concert, voyant que je lisais le tome III du Pléiade de Breton, A.P. m'a abordé et conseillé l'achat d'une revue à laquelle il a collaboré, L'Or aux 13 îles. Comme je suis curieux de nature, j'ai feuilleté ce numéro 3, de 2014, et l'ai effectivement acheté. Des différents articles, je recommande les oiseaux imaginaires du jeune Alexandre Cattin,  “Rimbaud modernité par contumace” de Mauro Placi et enfin la collection de bouteilles des époux Beynet, qui louche du côté de l'art brut et me remémore mon fouillis laissé en plan. Il y a aussi un CD de l'ensemble Bonadventure Pencroff, très cuivré, très bien à première écoute, avec Pierrepont en récitant.]

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2014-10-13 20.51.04.jpgEn première partie, le duo constitué par le saxophoniste Dave Rempis et le batteur Tim Daisy a joué un seul morceau, très free jazz, mais avec des passages très mélodiques, dans lesquels le batteur trouvait des modulations très séduisantes sur le métal. La fin était très chantante, moins stridente que l'ouverture.

 

La deuxième partie est celle que j'ai préféré, de très loin. Il s'agissait d'un quatuor inédit, dans une formule inhabituelle, puisqu'il était composé de la pianiste Eve Risser, de la flûtiste Sylvaine Hélary, du violoncelliste Fred Lonberg-Holm, et enfin du batteur Mike Reed. À l'exception de certains moments où l'on avait l'impression que la flûtiste ne jouait pas (surtout avec la flûte basse — problème de sonorisation ?), l'ensemble était très beau, très prenant. La vraie découverte, pour moi, était le violoncelliste, dont l'instrument, en mode électrique, était relié à un système complexe de pédales qui lui permettaient d'en jouer soit comme d'une guitare électrique, soit d'en décupler les effets dissonants métalliques, le tout dans une recherche d'harmonie jamais gratuite, en écho aux autres instrumentistes.

vendredi, 17 octobre 2014

Vitrines sur les Joulins

Depuis bientôt dix ans que je tiens, irrégulièrement, ces carnets, j'ai déjà eu l'occasion d'écrire à quel point la place des Joulins m'inspirait, et combien je pourrais en faire, si j'avais le temps d'y traîner plus souvent et plus longtemps mes guêtres, un chronotope tourangeau fondamental. Depuis un mois, j'ai adopté, pour ma pause déjeuner du vendredi, le bistrot qui a remplacé les précédents avatars situés là (dont les Joulins, tout simplement). J'écris « bistrot », mais il s'agit tout à fait d'un café à la française, côté terrasse, et, à l'intérieur, d'un pub au sens le plus cosy et sombre feutré du terme.

 

Au Kaa, donc, j'expie mes heures de frénésie laborieuse du vendredi matin, et me prépare à mes heures de cours de l'après-midi — au cours desquelles, hier, j'ai tout de même dû préciser, pour la majorité des étudiants de première année, qu'un texte pouvait être “poétique” et évoquer des sujets terre-à-terre, et même des coucheries entre un maître et sa servante...

jeudi, 16 octobre 2014

Expositions Gilles Caron & Jean-Luc Olezak, au Château de Tours

Aujourd'hui, peu avant la clôture des diverses expositions du château, nous sommes allés voir l'exposition Gilles Caron, en partenariat avec le Musée du Jeu de Paume, et celle consacrée, sur le dernier étage, à un photographe tourangeau d'origine polonaise, Jean-Luc Olezak, dont le nom, apparemment, devait à l'origine s'écrire Olczak.

Gilles Caron est très célèbre, non seulement parce qu'il est l'auteur de reportages de guerre mémorables et de photographies non moins célèbres (les enfants dénutris du Biafra, images magnifiques et atroces, ou le Cohn-Bendit jovial souriant à face d'un CRS sur un trottoir parisien), mais aussi pour avoir fait partie des photographes retranchés dans une école, en plein désert, avec les rebelles du Tibesti. Cette histoire, grave, lourde de symboles, je la connaissais pour l'avoir lue et entendue de Depardon. Ce que j'ignorais, c'est qu'il n'était pas mort jeune, mais qu'il avait disparu en 1970 en territoire khmer rouge. Disparu, cela signifie que son corps n'a jamais été retrouvé, non ?

Ce que j'ai découvert, dans cette exposition qui permet d'espacer les vues, de faire respirer le regard entre chaque série, grâce aux belles et vastes salles du Château, ce sont les photographies de manifestations en Irlande du nord, mais aussi que Gilles Caron — lui, dont le nom suggérait ce retournement du chapeau circonflexe ou incurvé de Twiggy en un œil acéré tourné vers toute la saloperie militaire de ce monde — avait commencé par la photographie de mode.

 

jlo_004_m.jpgJean-Luc Olezak, lui, n'est pas, à ma connaissance, très connu. Pourtant, cette rétrospective, qu'il ne reste que trois jours pour aller voir, contient quelques véritables pépites. Par-delà l'aspect amusant (mais anecdotique) qui permet de revoir tel lieu tourangeau qui s'est déjà, même en dix ou quinze ans, métamorphosé, Olezak porte un regard profond, mais sans sécheresse, sur les gens et sur les lieux. Le risque est parfois qu'un certain kitsch vienne côtoyer une plus rigoureuse beauté, ainsi de ce diptyque de la Tour Eiffel : dans une image, superbe et qui n'est pas sans évoquer Kertesz, à une Tour Eiffel tronquée dans le ciel grège répond une flèche semblablement étêtée sur le bitume gris... et dans l'autre, un orteil flou, au premier plan, semble toucher le haut de la Tour Eiffel en arrière-plan (le comble du kitsch à cartes postales). Peut-être le tri n'a-t-il pas été fait très judicieusement, car on sent que sur certaines séries, il doit y avoir des dizaines d'autres photographies tout aussi fortes dans les cartons de l'artiste... à moins que ce kitsch ne soit le goût que l'on souhaite aussi inculquer, ou respecter chez certains visiteurs ?

dimanche, 12 octobre 2014

impossibles

un

os

de

plus

dans

la

va-

can-

-ce

de

l'œil

et

d'autres

mondes

de

biais

naissent

à

l'est

d'être

im-

-pas-

-sibles

soleil

levant

par

le

vent.

 

jeudi, 09 octobre 2014

Commitment in Toulon.

La Société des Anglicistes de l'Enseignement Supérieur vient de publier son texte de cadrage pour le prochain Congrès, qui aura lieu à Toulon.

Le moins que l'on puisse dire est que c'est laborieux.

18:10 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (0)

Distiques ribéryens. Le Prix Nobel

Comprendu-je ne pas qui ç'a ce Modiano

Si j'a dansu des doute et Sara Mandiano.

()

30 écrivains vivants de langue française qui mériteraient le Nobel

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Jean-Christophe Bailly

Pierre Bergounioux

François Bon

Yves Bonnefoy

Rachid Boudjedra

Michel Butor

Renaud Camus

Marc Cholodenko

Ananda Devi

Ghassan Fawaz

Frankétienne

Philippe Hadengue

Philippe Jaccottet

Dany Laferrière

Linda Lê

Pierre Michon

Marie Ndiaye

Patrice Nganang

Christian Prigent

Marius Daniel Popescu

Nathalie Quintane

Jean-Luc Raharimanana

Lionel Ray

Jacques Réda

Jean Ristat

Jacques Roubaud

Caroline Sagot Duvauroux

Jean-Luc Sarré

Eugène Savitzkaya

Ryoko Sekiguchi

 

Rotative

5 octobre

sur le vieux canapé 
défoncé
du petit 
salon je lis

assis dans le vieux 
canapé défoncé
du petit salon
je lis

assis 
dans le vieux 
canapé 
du salon à
l'étage je lis

assis je lis 
sur le vieux canapé défoncé 
du petit salon

 

mercredi, 08 octobre 2014

Mercredi 1414

un chauffeur de bus qui ressemble 

à Opalka 

vers l'an deux mille

 

une adolescente à tresse 

qui rappelle 

la Vie d'Adèle

 

(quelque chose 

dans son regard 

quelque chose

dans son sourire)

 

un immense rayon

de soleil vient ponctuer 

de millions de nombres 

la vie de chacun

.

14:41 Publié dans Nomades | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 05 octobre 2014

Vrai hasard lexical

Parfois, on parle du faux hasard des rencontres lexicales, l’impression – une fois que l’on a entendu ou lu (ou cru entendre ou lire ?) un mot pour la première fois – de le rencontrer sans cesse dans les semaines, les mois qui suivent. L’hypothèse la plus couramment avancée est qu’en fait la personne qui croit voir un mot pour la première fois l’avait déjà rencontré, mais sans y prendre garde, et que les occurrences ultérieures, si frappantes, sont le fait de cette prise de conscience retardée… d’où l’idée d’un « faux hasard ». (Il ne me semble pas qu’il y ait eu d’étude sur cette question. J’imagine que certains écrivains – Sarraute ? Leiris ? – ont pu en parler.)

Lundi ou mardi dernier, je tombai, par hasard, dans le Robert culturel, sur un haut de page où se trouvait le mot épreinte, et fus étonné de constater que le seul sens que je connusse de ce mot (les épreintes sont les excréments des loutres) n’y figurait pas, mais que la seule acception retenue par les auteurs du dictionnaire était un sens médical inconnu de moi. Or, le lendemain, ou le surlendemain, à la page 71 du Libera : « Ce qu’elle n’avait pas dit c’est qu’elle avait écourté son action de grâce pour une épreinte irrépressible, son affection congénitale lui jouant des tours… »

 

Il me semble qu’il y a là un vrai hasard, principalement du fait que ce mot est tout à fait rare (j’ai eu l’occasion de vérifier auprès de trois ou quatre proches que personne ne le connaissait, même dans son sens zoologique) : ainsi, tomber dessus dans le dictionnaire un jour ou deux avant de lire une des rares pages de prose française où il est employé, c’est un hasard. Ce qui me turlupine, c’est la chose suivante : si j’avais lu – comme il eût été possible, et même comme cela eût dû être – Le Libera il y a vingt ans, ou tout simplement il y a six mois, quand je l’ai finalement acheté, aurais-je été intrigué par ce sens médical, ou aurais-je conclu sans vérifier que Pinget faisait là une métaphore ? Dans cette seconde hypothèse, je n’aurais pas manqué de comparer cette analogie entre une figure (la Crottard) et une loutre avec les noms d’autres personnages (Loeillère, Lorpailleur, Latirail). Indépendamment de mes propres tergiversations et insuffisances lexicales, la question reste posée : Pinget emploie-t-il ce terme pour suggérer que ce que l’on entend, à ce moment-là, c’est la voix du pharmacien Verveine, ou, connaissant la signification zoologique, suggère-t-il un jeu onomastique ? [Plus loin dans le roman, la famille Ducreux boit à plusieurs gourdes : loutre → l’outre → la gourde / Le signifiant loutre suggère aussi l’outrance, l’autre (donc l’apocryphe et la hantise, thèmes éminemment pingetiens).]

jeudi, 02 octobre 2014

Le Libera

........ sans compter la luzerne et la vipérine et le silène enflé qui fait de si jolis pets quand on tape dessus ............

 

 

À l'exception peut-être d'un inédit qui m'avait laissé de marbre, je n'avais pas relu Pinget – un de mes modèles (mentors ? Maîtres ?) depuis une bonne quinzaine d'années. Le Libera, un des premiers livres de lui aperçus en librairie (librairie d'occasion, rue Sainte-Catherine à Bordeaux (je crois que le premier Pinget que j'aie vu en librairie, c'était à Dax, librairie Campus, en 1990 (Du nerf, je pense (curiosité de ce volume ultra-mince, de ce nom, et la griffe Minuit qui me fascinait)))), j'avais d'abord lu, sur le dos, Le Liberia, inculture religieuse oblige, plus que passion pour l'Afrique.

Plus tard, alors que je lisais par brassées tout ce qu'avait écrit Pinget, ce roman est resté hors champ, peut-être parce que j'avais trouvé un jour, dans une librairie du quartier Montparnasse, un exemplaire à 600 francs (c'était une première édition signée, je pense) ; comme j'ai toujours été assez aganit, et très peu bibliophile, cela, avec le titre et l'initiale erreur de lecture, m'a peut-être tenu éloigné encore de cet opus-ci. J'ai fini par l'acheter il y a quelques mois, en me disant que, si ça se trouve, je n'arriverai plus du tout à lire Pinget, je le connais trop bien, etc.

Or, j'ai commencé la lecture du Libera avant-hier soir, et le texte m'emporte, enrichi d'échos plus récents (Lobo Antunes, mais pas seulement, Claude Mauriac aussi), fort de cette structure de parlerie où chaque détail se transforme et s'altère imperceptiblement à chaque nouveau paragraphe, d'une phrase l'autre, la vérité se trouvant dans le creux de la voix (émanant du creux (Ducreux)) plutôt que dans une impossible véracité.

Dans la sublime postface (texte qui en dit plus long, en quatre pages, sur le roman français du XXème siècle que tout Genette et tant d'autres), Pinget rapproche sa démarche – ici – de L'Inquisitoire, qui constitue certainement un des monuments d'une œuvre monumentale.

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mercredi, 01 octobre 2014

L'homme mystérieux du pont Mirabeau

On ne le voit plus. 

Depuis au moins un an, je ne l'ai plus revu. Même le Web avait fini par bruire de cet homme au regard si intense, si chargé de désespoir.

L'énigme demeure. Je pense souvent à lui, quand je descends en voiture le pont Mirabeau, souvent, plusieurs fois par semaine, je le vois même absent — il occupe ce pan de trottoir à tout jamais. Spectre (ou non ?) miroir de nos lâchetés ?