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vendredi, 13 juin 2014

Limericks meurthois, 59 et 545

▬ 59 ▬

Un prof de français de Belleau

Relit passionnément Ronsard.

Sa femme, une naïade,

A noyé sa Pléïade

Et perdu la rime en Belleau.

 

▬ 545 ▬

Un paysan *  de Vandeléville

Suggère qu’on vende les villes.

« Ça nous fera du blé

Plus qu’d’cultiver not’ blé. »

Raté, les façons fort civiles.

 

 

* Synérèse sur paysan.

jeudi, 12 juin 2014

Limericks meurthois, 58 et 546

▬ 58 ▬

Une épicière de Béchamps

Trouve ses clients trop méchamps.

Lassée de servir l’eau-de-vie,

Pour gagner le pain de sa vie

Elle s’en va trimer aux champs.

 

▬ 546 ▬

Un buraliste de Vandières

N’en peut plus de ces lavandières

Dont le bras abat

L’odeur du tabat

D’une ferveur fort buandière.

 

mercredi, 11 juin 2014

Limericks meurthois, 57 et 547

▬ 57 ▬

Un fin lettré de Beaumont

Ne trouve pas très beau mon

Goût pour la rimaille,

La limerickaille —

Et me préfère Annie Saumont.

 

 ▬ 547 ▬

Une critique de Vandœuvre

Ne comprend pas du tout mon œuvre.

« Vraiment, ses limeric’

Me courent sur le cric ! »

(Son mari, mécanicien, est à la manœuvre.)

 

mardi, 10 juin 2014

Limericks meurthois, 56 et 548

▬ 56 ▬

Un vieux sceptique de Bazailles

Dit toujours “Un doute m’azailles”.

Rien n’affaiblit l’airain

De son moral lorrain,

Ni la pluie ni la grizailles.

 

▬ 548 ▬

Une petite vieille, à Vannes-le-Châtel,

Possède les albums de Philippe Châtel.

Sous sa douche, à l’ylang-ylang,

Elle chante Le yin, le yang. —

— Elle hait la tronche de cul de Luc Chatel.

 

lundi, 09 juin 2014

Limericks meurthois, 55 et 549

▬ 55 ▬

À Bayonville-sur-Mad,

Le pharmacien, sur son iPad,

Vous commande des onguents,

De la lotion pour catoguent,

Et même, tenez-vous bien, diverses pomad.

 

▬ 549 ▬

Un zoologue de Varan

-géville élevait un varan,

Mais aussi un agame

Plutôt polygame,

Capturé dans l’île d’Aran.

 

Ping-pong, 2

Dans la rue des Colombettes, en face d’un kebab, il y a une station de vélos à louer – or, ce matin, lundi de Pentecôte, il n’y avait qu’un vélo, sur seize emplacements. La voix sourde, profonde et pectorale, imite à l'occasion les beuglements, ronflements et mugissements. Tantôt, quelque vieille, devenue folle de peur, faisait prime sur le marché. Aussi va-t-on voir des plumes délicates et vraiment françaises fermer leur écritoire élégante pour s'imbiber un peu de sang. La petite bimbeloterie fabriquée de deux morceaux de bambou représentait des jeux d'enfants gravés en noir sur le jaune fauve du bois.

21:24 Publié dans Ping-pong | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 08 juin 2014

Limericks meurthois, 54 et 550

▬ 54 ▬

Un garagiste de Bayon,

S’étant coincé, dans le hayon,

D’une Clio,

Les doigts, crie au

Manœuvre de lui verser un pion de Layon.

 

▬ 550 ▬

Une brave vieille, à Vathi

-ménil me lance : « Ça va-t-y ? »

« Ça va-t-y don ? »

Je lui réponds

Dans ce même idiome aplati.

 

samedi, 07 juin 2014

Limericks meurthois, 53 et 551

▬ 53 ▬

Un jardinier de Bauzemont

S’exclame : « Il n’est pas rose, mon

Rosier grimpant ? »

C’est bien flippant

D’entendre pareils cris au cœur de Bauzemont.

 

▬ 551 ▬

Un collégien de Vaucourt

M’a dit : « Je vais sécher vos cours. »

Il ne devrait pas :

Jusqu’à son trépas

Il appellera les poneys des chevaux courts.

 

vendredi, 06 juin 2014

Ping-pong, 1

La veuve disait des neuvaines. Il y a des semestres comme ça, où la vie semble une chose niaise. Mais il faut pardonner à ceux qui ne savent ce qu'ils font. Jamais ces eaux troubles et fangeuses n'auront pour eux le charme des claires fontaines et des ruisseaux limpides. Je vois derrière eux Lavater.

21:15 Publié dans Ping-pong | Lien permanent | Commentaires (0)

Gnop-gnip

Il y a neuf ans, donc, je débarquai dans la blogosphère (comme on disait). Ce genre d’anniversaire est l’occasion d’un bilan.

 

Pendant quelques années, avec des hauts et des bas, mes deux blogs (Touraine sereine, fondé le 6 juin 2005, et MuMM, fondé le 8 février 2006 après un incident de type trollesque assez flippant survenu sur l’autre) m’ont permis d’échanger avec un certain nombre d’autres blogueurs, ou avec de “simples lecteurs”, on va dire.

 

 

 

Ce temps est, depuis belle lurette, révolu. D’une part, beaucoup de blogs ont cessé d’exister – je ne vais même pas en donner la liste, on n’est pas dans un cimetière. D’autre part, avec l’exceptionnelle vitalité qu’ils permettent, les réseaux sociaux semblent avoir éliminé, peu ou prou, les échanges par le biais des commentaires ou des rétroliens ; ainsi, les billets de blogs continuent de trouver des lecteurs, mais de manière plus discontinue, en dents de scie, et surtout, les rares réactions qui surviennent ne figurent jamais en-dessous des billets mais en accompagnement des statuts Facebook ou Twitter qui ont permis le “partage” du dit billet.

 

Rien à déplorer → au contraire, il est plutôt amusant de voir que ce qui semblait être le summum de l’excitation électronique créative en direct il y a moins de dix ans a désormais rejoint l’ère des brontosaures : les blogs (ou, en tout cas : les miens) sont devenus un espace de lenteur, de retenue, un lieu en marge, absolument. En fin de compte, neuf ans après la première pierre, le débarquement, le bilan est presque parfait, puisque l’objectif premier était de me forcer à écrire régulièrement, beaucoup, etc., à combattre – d’un bloc et par la publication – la page vierge et les penchants velléitaires.

Bilan chiffré : 3327 billets ici, 2159 là, soit 5486 en tout, sans compter les publications éparses, ailleurs, comme le recueil Prime Time of Poesy, dont je suis très fier. (C’est « mon » anniversaire, j’ai le droit d’être arrogant, what a pompous ass.) — Donc, même si je suis resté très feignant pour tout ce qui est sérieux (notes de lecture, comptes rendus de concerts etc.), je me suis attablé, il en reste des traces, voilà, contrat rempli, au moins vis-à-vis de moi-même.

 

║ Vous avez le droit de ne pas être d’accord, et de l’écrire ici, en commentaires, à l’ancienne, cf supra ↑ Vive le débat. ║

 

 

 

Comment célébrer alors (dignement) ce neuvième anniversaire ?

 

J’ai pensé à un petit exercice d’écriture croisée, un jeu de ping-pong entre les deux carnétoiles, justement. 248 jours séparent le 9ème anniversaire de l’un du 9ème anniversaire de l’autre.

Pendant ces 248 [un nombre qui n’est pas multiple de 9] jours, je me propose donc d’écrire, au sein de rubriques respectivement intitulées Ping-pong et Pong-ping, des textes qui se répondront. Le genre de ces textes reste à définir, et le rythme de publication n’est pas déterminé à l’avance (en effet, je me connais, sur une période aussi longue, si je fixe des publications quotidiennes, ça va tomber à l’eau).

 

▄–▄–▄–▄–▄–▄ De surcroît, je suspens, pour une seule journée, et afin de marquer le coup, la publication des limericks casse-couilles meurthois▄–▄–▄–▄–▄–

jeudi, 05 juin 2014

Limericks meurthois, 52 et 552

▬ 52 ▬

Un poète de Battigny

Sec en rimes à “Battigny”,

Décida de signer

Tous ses vers, sans rechigner,

Comme suit : Aldref de Tigny.

 

▬ 552 ▬

Un prêtre fou de Vaudémont

Veut exorciser vos démons.

Le poète de Battigny

Et son ami de Vaudigny,

Fiers, s’insurgent : Nous, l’ode, aimons ! »

 

mercredi, 04 juin 2014

Limericks meurthois, 51 et 553

▬ 51 ▬

Un gamin de Batilly

Rit toujours en faisant hihi.

Son grand-père,

Que ça exaspère,

S’en est allé de Batilly.

 

▬ 553 ▬

Un comédien de Vaudeville

Est vraiment fou de marionnettes.

Il joue sur les tréteaux

Et le long des avenues,

Mais jamais sur les grands boul’vards.

 

mardi, 03 juin 2014

Limericks meurthois, 50 et 554

▬ 50 ▬

Un bourgeois de Bathelémont

Vient de me dire « Attelez mon

Phaéton à huit chevaux ! »

Je crains fort que son cerveau

Maintenant ne batte les monts.

 

▬ 554 ▬

Un poète de Vaudigny,

Sec en rimes à “Vaudigny”,

Décida de signer

Tous ses sonnets, sans rechigner,

Comme suit : Alfrev de Digny.

 

lundi, 02 juin 2014

Un lundi, midi (un peu plus)

Ѯ

Tout à l'heure, à la B.U.. Troisième étage. Immense salle presque entièrement déserte. Désertée par les humains, veux-je dire. On eût dit que les pages de Wittgenstein's Mistress, merveilleux volumen discret planqué sur les étagères 818.5, avaient colonisé les lieux.

Désert, qu'est-ce à dire ? Il était une heure et demie de l'après-midi, le 2 juin, donc. Deux conservateurs ou bibliothécaires dans la cage de verre, à droite, une jeune fille (étudiante) assise avec son ordinateur à une des tables centrales, et un autre (étudiant) entre les rayonnages de poésie britannique et ceux de littérature américaine, justement. Sinon, pas âme qui vive, un 2 juin. 

Ѯ

Limericks meurthois, 49 et 555

▬ 49 ▬

Lionel, le maire de Baslieux,

Ne sait jamais quand a lieu

Le son et lumière.

Au fond de sa chaumière,

Il se dit “Ça n’aura pas lieu”.

 

▬ 555 ▬

Un médecin de Vaxainville,

Les joues gonflées de mauvais coton hydrovile,

Décida, inopiné-

Ment que son cabinet

Serait sur-le-champ rebaptisé Vaccinville.

 

dimanche, 01 juin 2014

Limericks meurthois, 48 et 556

▬ 48 ▬

Un jeune scout de Vého,

Lassé par le dam dam dého,

Pensa, pour se mettre au frais,

Entonner du Hugues Aufray —

— Santiano, hissého.

 

▬ 556 ▬

Une violoniste, aux Baroches,

S’emmêla dans ses doubles croches :

« D’ordinaire, Vivaldi,

Sans prétention, j’v’a l’dis,

Je le joue sans anicroches. »