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vendredi, 12 juin 2020

Masques sur l'administration

Ce matin, je finis par me lever, après des heures à ne plus dormir, et découvre qu'il pleut, qu'il a plu, encore.

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Hier, petit tour en ville, et l'occasion, devant un kebab désaffecté, de ce selfie "so 2020".

 

Enfin eu des infos du service compétent à l'Université : mon malaise de fin novembre est bien considéré comme accident du travail. Pour mémoire, j'ai vu le médecin expert diligenté par l'Université le 20 décembre. Me transmettre l'avis favorable du médecin expert aura donc pris six mois. Le Covid19 (ah oui, le Covid19 : je dirai la Covid19 quand tout le monde dira la week-end) a bon dos.

Bien pratique, aussi, la crise sanitaire : j'ai appris que les heures complémentaires, habituellement payées en juillet ou en août, seraient versées en... novembre...

 

mercredi, 13 mai 2020

Retour en ville, du 13 au 13

La dernière fois que j'étais allé en ville, à Tours centre donc, c'était le 13 mars.

Il s'est donc écoulé plus de temps que quand nous partons pour une grande part des vacances d'été (généralement du 10-15 juillet au 25 août). Malgré tout, l'impression est que moins de temps passé. Il faut dire qu'on n'a pas arrêté de bosser, et qu'en même temps on n'a rien fait de spécial.

 

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Impressions étranges en ville aussi, presque tout le monde masqué, tout le monde très prudent, globalement peu de gens d'ailleurs, des files d'attente qui paraissent tout de suite très longues à l'extérieur des échoppes les moins spacieuses...

 

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Se rappeler qu'en France, contrairement aux autres pays, tout le monde a dû s'acheter voire se bricoler (comme nous) des masques. Regain de froid depuis trois jours, et chargé de paquets en vue des anniversaires de la semaine prochaine, je me suis contenté de photographier la Loire depuis le parapet des Tanneurs. Bientôt, bientôt...

 

 

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samedi, 07 mars 2020

Ce qui m'advient encore

Aujourd'hui, chose rare, O*** avait une répétition au conservatoire en début d'après-midi. Je serai donc allé quatre fois cette semaine dans le quartier de la cathédrale. Aujourd'hui, nous avons déjeuné à la Grange des Celtes, puis, après un petit tour place François-Sicard (O*** ne se rappelait pas la statue de Michel Colombe), je suis allé – O*** déposé à sa répétition – acheter des disques à la FNAC, puis lire sans manteau, au soleil, sur un banc des jardins de l'archevêché.

Je me suis rappelé que cela fait cinq ans et demi qu'O*** a commencé à suivre les cours du conservatoire : actuellement, avec l'inscription en Hors Temps Scolaire, cela représente 2 heures de formation musicale (le mardi de 18 à 20), deux leçons individuelles de hautbois de 25 minutes chacune (le lundi à 17 h 20 et le mercredi à 18 h 15), une séance d'orchestre (le mercredi de 18 h 45 à 20 h).

Il ya cinq ans et demi, après les deux années d'initiation dans l'ancienne école désaffectée proche de l'avenue de l'Europe (je me suis rappelé hier que c'est le dernier endroit où j'ai vu les pains ovoïdes de savon senteur citron dont quelqu'un a publié sur Twitter une photographie à intention humoristique dans le contexte du Covid19), il y a cinq ans et demi, donc, j'avais commencé à publier dans la rubrique Ce qui m'advient les textes que j'écrivais le lundi soir de cinq à sept, pendant que j'attendais O***, lui alors à sa leçon de formation musicale + chant choral (si mes souvenirs sont bons).

Guderzo café.jpgL'objectif de cette rubrique était de travailler, chaque semaine, à partir d'un chronotope : le lundi de 5 à 7 + les lieux où l'on attend pendant qu'un enfant suit ses cours du conservatoire rue Jules-Simon. Les années suivantes le chronotope a bougé un peu, puis la rubrique elle-même, fatalement, s'est effilochée.

Je me suis rendu compte, aussi, qu'A***, notre fils aîné, avait alors le même âge qu'O*** aujourd'hui.

Après la lecture dans le jardin du Musée des Beaux-Arts, j'ai un peu déambulé, trouvé non sans mal un café ouvert, continué ma lecture (Les Porteurs d'eau d'Atiq Rahimi) sur la grosse bûche entre le pavillon principal du site Jules-Simon et la salle du Pré.

 

______________________________

 

Soir : Angleterre/Galles. J'avais pronostiqué, quand O*** m'a questionné lors du déjeuner, 32-22 : au début des arrêts de jeu, le score était de 33-23. Un bel essai gallois de dernière minute a pulvérisé mon pronostic.

 

Outlander, deux épisodes. Ce con de Jamie a latté ce con de Robert en lui défonçant la gueule : la masculinité en prend pour son grade, en un sens, dans cette série.

 

Écouté les disques achetés : Suzane, le dernier Murat, le dernier Agnès Obel, le disque de Sophie Alour avec Mohamed Abozekry, un jeune oudiste fort talentueux. [Je ne comprends pas pourquoi S. Alour, après ou comme tant d'autres saxophonistes, s'évertue à jouer de la flûte traversière. Le spectre bifrons de Coltrane et Dolphy ?]

 

dimanche, 19 janvier 2020

Dimanche de glandouille

Journée ensoleillée et froide, plutôt agréable.

 

Dormi tard : je me suis réveillé à 7 h 30. Pas mal glandouillé, pas trop travaillé. Achevé la lecture de Boy Diola et commencé The Dragonfly Sea... tout en poursuivant mon exploration des territoires London (The People of the Abyss en ce moment (quel texte !)).

 

Il faudrait faire une vidéo pour pouvoir ranger les livres sur les étagères.

moula moulaga.JPGMais que fais-je à la place ? Une vidéo d'hommage à Hervé Lloire et sa Vie en selfies, et un sonnet inspiré par l'idiolecte de Heuss l'enfoiré.

 

Incertitude totale sur la situation de demain, mais je vais empiler à Fromont l'après-midi : ça, c'est certain.

mardi, 25 juin 2019

Mardi brûlant

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mardi, 18 juin 2019

18 juin 2019

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jeudi, 02 mai 2019

Autoportrait en troll stérile

  • Blog, textes de recherche, vers fantaisistes, photographie... : Touraine sereine (4.510 articles)

 

 

 

 

  • Improvisations et lectures de tous les livres que je lis : je range mon bureau (depuis 2017, 45 vidéos à ce jour)

 

  • Improvisations et lectures des livres empruntés : je rends des livres (depuis 2017, 25 vidéos à ce jour)

 

 

Ne parlons pas de Twitter et Facebook, qui me servent aussi d'atelier... et ne parlons pas du fait que tout cela n'inclut rien de mon activité professionnelle : plusieurs nouveaux cours à préparer chaque année, entre 2.000 et 2.500 copies par an, travail d'encadrement des étudiant·es d'échange depuis 2011, séminaires de recherche, colloques, articles... En effet, mon enseignement et ma recherche ne portent ni sur la vidéo, ni sur Pinget, ni sur Gertrude Stein, ni sur la poésie, ni sur l'écriture poétique, ni même (en fait) sur la traduction improvisée.

 

vendredi, 11 janvier 2019

je range mon bureau ░ 033

mercredi, 02 janvier 2019

Meilleurs vœux

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Capbreton, 2 janvier 2019.

lundi, 23 avril 2018

D'un bureau l'autre

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Quand tu n'as pas pu empêcher le redémarrage automatique, tout se ferme alors que tu étais en plein dans le document RECUEIL DES TEXTES L2S3 2018-9...

mardi, 13 février 2018

66 secondes de lecture, 34 : quelle automobile folle...

 

Ne pas savoir qui est la personne égarée qui, de loin en loin, met un pouce en l'air à l'une de ces lectures. C'est tellement important pour moi que ces lectures quotidiennes ne soient pas une bouteille jetée à la mer et fracassée contre les récifs. Ne pas savoir. Tant pis. Ne pas savoir.

mardi, 12 septembre 2017

Titus Andronicus dans ma piscine

En train d'écouter le tout nouvel album de Sparks pour la première fois, et je suis plié de rire en écoutant la chanson-titre, ‘Hippopotamus’.

Extraordinaire.

Elle mériterait de figurer en entier dans toute bonne anthologie, même ramassée, triée sur le volet, du nonsense :

There is Titus Andronicus, Titus Andronicus, Titus Andronicus

In my pool

There is Titus Andronicus, Titus Andronicus 

Wearing a snorkel in my pool

Now he's gone under, now he's gone under, now he's gone under

Worry not

Excellent swimmer, excellent swimmer, looking much trimmer

Than I thought

 

21752798_10211603829065185_7910469334819032296_o.jpgPar ailleurs, j'ai reçu l'ouvrage collectif édité par François Bon sur sa proposition initiale, On ne pense pas assez aux escaliers, et comme, pour une fois, j'étais rentré tôt de l'Université (deux heures de l'après-midi !), je me suis vilainement autoportraituré avec...

vendredi, 24 février 2017

“That's a pure Malevitch”

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Il y a trois ans, je faisais réciter par écrit un poème de Dickinson que j'avais fait apprendre par cœur à mes étudiants de première année... l'occasion d'être un peu sarcastique.

De mémoire, l'étudiante n'était pas venue me demander d'explication sur l'annotation, et aurai-je la naïveté de penser qu'elle a gouglé Malevitch ?

mardi, 17 janvier 2017

« Du travail fait avec la main »

Ce matin, j'ai commencé à lire le Journal d'une traduction de Marie-Hélène Dumas, dont j'avais entendu parler par François Bon, dans son Service de presse.

Tout à l'heure, j'ai lu ceci, à la page 34 (il faudrait citer l'ensemble du paragraphe, mais je vous y renvoie — comme ça, vous l'achèterez) : « La traduction, c'est du travail fait avec la main. Je tripote les mots, je malaxe, j'énonce, mes doigts bougent, sculptent. Probablement parce que le mouvement des mains est une partie profondément inconsciente et inséparable de la parole naturelle, que lorsqu'on parle on bouge les mains alors qu'on ne le fait pas quand on lit à haute voix. »

Cela me renvoie aux rares traductions de longue haleine que j'ai eu à faire (que j'ai eu la chance de faire), et en un sens je suis d'accord avec elle. En un autre sens, il est assez ironique de lire ça le jour même où j'ai remis un peu sur le métier les traductions sans filet, qui consistent justement à improviser à haute voix, face caméra, une traduction sans l'avoir vraiment préparée. (Il m'arrive de vérifier un ou deux mots, mais, dans l'ensemble, même le choix du poème, du paragraphe, des phrases se fait en moins de deux minutes, juste avant l'enregistrement.)

Pas le temps de développer, mais il y a encore cette question de la sacralisation de l'écrit, la fameuse main à plume de Rimbaud aussi. Ce que je tente dans les vidéos — avec une liberté immense vu que presque personne ne regarde ni ne commente (donc, comme sur ce blog, je me parle presque à moi-même, je prends des risques sans craindre les jugements et en essayant de ne pas trop mettre en alerte le sens du ridicule) —, c'est précisément autre chose que le clavier, que le corps-à-corps avec l'écran ou le papier ou les dictionnaires, fussent-ils foisonnants et en ligne. Ça montre mes propres failles : mon incapacité à vraiment comprendre et traduire bouffanted dans Pies and Prejudice ; ma mauvaise prononciation de colobus dans la dernière vidéo (landaise) de 2016 (j'étais tombé juste à 1'35" et je m'autocorrige erronément à 1'37"...) ; l'impossibilité de rendre la langue faussement simple mais incandescente d'Esther Nirina aujourd'hui même ; etc.

Depuis que j'ai renoncé à perdre un temps fou en montage (en vain, d'ailleurs, car je suis nullissime), ces vidéos brèves sont aussi l'occasion de poser des jalons, d'entrouvrir des textes qui comptent pour moi, de marquer d'une pierre de langue (ou d'une pierre de voix) telle ou telle journée. En choisissant de tourner ces vidéos dans un grand nombre de pièces (et même de lieux), je m'amuse à mettre en scène mes lieux de vie.

Autant dire que tout cela constitue une série de raccourcis, sorte de double des blogs.

samedi, 01 octobre 2016

Horizontalement

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Le rideau de fer

De Radio Campus,

D'un vert

Plus forêt

Plus métallisé

Que celui que j'avais

Choisi pour ces carnets,

Je m'y reflète

Exprès

Que ma silhouette

Y soit d'un seul trait.

jeudi, 29 septembre 2016

Pythonisse

Ça doive été France 4 et pas Marmiton

Si la télé on vermifugit un python.

(distique du 29 septembre 2015)

 

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(photo du 29 septembre 2012)

 

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Il me revient, à moi qui ai bientôt quarante-deux ans (est-ce possible), de poser la question : dans quelle mesure les distiques ribéryens sont autobiographiques ?

Non, pas ce soir. Je suis affligé, atterré, distrait, déboussolé.

Impossible de se changer les idées.

mardi, 21 juin 2016

Houellebecq photographe ?

houellebecq.jpgContent je très bien si je suis fait des photos

Où que j'alle exposer au palais de Tokyo.

 

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J'ai grand artiste bientôt au palais nippon

Si j'ai faire tout un tas de photomaton.

mardi, 24 mai 2016

D'un Cingal l'autre ▓ Ma nuit entre tes cils

Il y a quelques années, mon père, se trompant dans mon adresse mail, eut un échange hallucinant avec mon homonyme, un Guillaume Cingal ingénieur à Toulouse. Persuadé que c’était bien moi qui lui faisais une blague en prétendant être quelqu’un d’autre, mon père, qui n’est guère pétri de doutes, avait écrit cette phrase restée dans les annales de la famille : « Je n’ai pas de trou de mémoire : tu es bien mon fils. » Plus récemment, à la Toussaint je dirais, ce même homonyme, pauvre garçon qui doit décidément trouver encombrant son Doppelgänger gascon/tourangeau, m’a écrit pour me dire de rappeler mon adresse électronique précise à mes étudiants, car il y avait encore eu plusieurs erreurs.

Hameau de Cingal. Moulines (Calvados), dimanche 19 juillet 2009. Des Cingal, je n’en ai pas croisé beaucoup, n’ayant jamais vécu en Normandie, bastion originel de la famille. À l’époque du Minitel, je m’étais amusé à faire une recherche dans l’annuaire : un seul Cingal dans les Landes (mes parents), un seul en Gironde (moi), un seul dans les Hauts-de-Seine (ma sœur) etc. En revanche, des dizaines et des dizaines de Cingal dans le Calvados (où je me suis autoportraituré en 2009 à côté du panneau indiquant le lieu-dit, mais aussi avec mes fils devant la maison de mon arrière-grand-mère, à Chicheboville, où j’ai passé plusieurs jours pendant plusieurs étés consécutifs de mon enfance) et la Seine-Maritime.

Pendant ma thèse, je fréquentais – irrégulièrement (travailler en bibliothèque m’a toujours pesé) — la bibliothèque de l’INALCO, et avais alors découvert l’existence, la coprésence même, dans le vieux fichier aux cartons jaunis, d’un Cingal, Grégory Cingal, dont j’ai découvert tout récemment, à la faveur d’un voyage à la Rochelle, et d’un passage dans l’excellente librairie Calligrammes, qu’il est l’auteur d’un premier livre, Ma nuit entre tes cils, texte qui navigue entre le roman, la chronique et l’autofiction. Autofiction, puisque l’on voit, à la page 60 (comme le département de l’Oise — entre 1997 et 2003, il y avait un seul Cingal dans l’Oise, toujours selon le Minitel), la femme aimée et morte dont le livre dresse, de façon très émouvante, le portrait autant que le tombeau, donner une série de surnoms au narrateur : « grégouille, gregjoli, greg saint-graal ».

Bien sûr, la coïncidence – simple, à condition que ce Grégory Cingal soit le même que celui qui fréquentait l’INALCO – m’a amusé, et je fais partie de ceux qui peuvent lire le passage cité en le rapportant à leur propre expérience patronymique. Combien de fois dans ma vie ai-je dû, après avoir pourtant épelé mon nom convenablement et distinctement, faire rectifier le S inscrit en tête par mon interlocuteur en un C, sans doute du fait qu’en entendant le nom, l’immense majorité songe à un nom en Saint, même sans connaître la ville suisse (devant le panneau d’entrée de laquelle nous fûmes photographiés, en 1983, mon père, ma sœur et moi — mon père cachant le ‘en’ final du St. Gallen germanique) ? Combien de fois, dans mon enfance, ai-je entendu de quolibets sur cigale et cinglé, alors que mes fils me disent n’avoir jamais rien ouï de tel, ce qui ne cesse de m’intriguer : appauvrissement lexical des jeunes générations ou plus grand respect du nom de l’autre dans une société multiculturelle ?

13245345_10207560043773080_8424044630147788896_n.jpgAprès avoir noirci une pleine page de ces considérations oiseuses, je crains, si l’auteur de Ma nuit entre tes cils tombe dessus, qu’il ne s’imagine lui aussi abandonné, son livre – tout à fait émouvant et bien écrit d’ailleurs – relégué dans la marge au profit des élucubrations onomastiques du Cingal tourangeau/gascon. Pour ne pas encourir trop ce reproche, je préfère citer un passage du livre en encourageant ceux de mes lecteurs qui m’ont de temps à autre exhorté à démarcher des éditeurs de reporter leur déception de ne jamais voir mon nom sur une couverture sur ce beau petit texte des éditions Finitude. Réminiscence indirecte du très bel et très drôle essai Comment massacrer efficacement une maison de campagne en dix-huit leçons, ce passage qui décrit escapades et errances dans la campagne vendéenne – la Vendée, département dans lequel je n’ai jamais mis les pieds et où, vérification faite dans les Pages blanches, il n’y a aucun Cingal répertorié – pourra plaire aussi aux rinaldo-camusiens canal historique :

Seuls parmi les sentiers de son marais vendéen, à bord de l'antédiluvienne 205 grand-maternelle qui tremblait dès qu’on passait la troisième, stoppant à tout bout de champ la voiture pour s'embrasser, écouter le coassement des crapauds, contempler les écharpes de brume qui s'enroulent aux roseaux. Ou bien pour visiter quelques vieux mas à l'abandon aux murs dépecés par l'herbe folle, comme avalés par le temps, aux portes si étroites qu'on y pénétrait instinctivement de profil, aux cloisons effondrées par le zèle remarquable des pilleurs qui allaient jusqu'à desceller les frontons ouvragés des cheminées de pierre. Beauté poignante de ces ruines si préférable à la vogue de la pierre apparente qui se répandait comme un feu de brousse aux façades des maisons habitées, éradiquant un à un le crépi grisé de son enfance, vogue qui ne la révoltait pas moins que ces meubles anciens relookés au dégoût du jour, au point que je redoutais presque, lorsque nous passions à proximité de l'un de ces braves propriétaires occupé à gratter son mur, qu'elle ne baisse sa vitre pour l’abreuver d'insultes, ou qu'elle descende carrément de voiture pour lui arracher des mains sa maudite ponceuse.

(Grégory Cingal. Ma nuit entre tes cils. Finitude, 2016, pp. 37-8)

jeudi, 28 mai 2015

W.M. 68 : Caroline Herder

uite des 9 limericks “Frauen in Weimar”

Sans l'opiniâtre talent

De Karoline Flachsland,

Nous ne connaîtrions, des œuvres de Herder,

Qu'une poignée d'apophtegmes plutôt boudeurs.

D'elle célébrons le génie polyvalent.

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lundi, 25 mai 2015

W.M. 65 : Marie Seebach

Reconnue pour sa Gretchen et son Ophélie,

Lettone, la Seebach était-elle jolie ?

Son nom, beau sanctuaire,

Nous offre un estuaire

Pour célébrer Weimar, cité de l'embellie !

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samedi, 25 avril 2015

Le parano des Samsonite

Le questionnaire se trouve ICI.

    • Je ne crois pas avoir tenu dans mes bras un animal hors du commun ; une diapositive me représente tout petit avec un lionceau, à Longleat. Mais nul souvenir.
    • L'Australie.
    • Je ne suis pas un parano des Samsonite.
    • Un peu cuit, mais bien.
    • La couleur des aliments est un critère occasionnel.
    • Oui, j'ai refusé en 1999 une offre de poste au lycée Stanislas, qui représentait pourtant quatre fois mon salaire du moment, principalement car je ne me voyais pas travailler dans cette ambiance et ce milieu durablement.
    • Je fleuris occasionnellement ma maison. Récemment, de beaux lys — là, des lilas blancs de mon jardin.
    • Je pratique souvent le boycott, par exemple des produits à base d'huile de palme ou d'huile de coco en raison de la déforestation.
    • Une rue porte mon nom, dans la petite commune de Saint-Genouph.
    • Je pourrais être gardien de prison ; il ne faut jamais dire fontaine.
 

jeudi, 19 mars 2015

Bribes d'un voyage

9 h 05. afrique du sud.jpg

 

 

 

 

9 h 40.

On a corpopétrucien le froid qui nous tanne 

Et mégaglagla le cureton en soutane.

 

18 h 36. guillevic.jpg

 

 

 

 

19 h. Le type qui lit Rabhi derrière moi est une caricature de geek branchouille sursapé.

lundi, 01 décembre 2014

Au Vel'Pot & ailleurs

2014-12-01 18.16.19.jpg1er décembre, 17 h 22, place Velpeau

Le temps de calter de la rue Jules-Simon, aux grandes lettres PAYANT si peu accueillantes, de trouver à me garer pile en face de cette petite pharmacie toute proche de la place Velpeau, de tirer de l'argent (de retirer deux billets de cinquante euros à un distributeur automatique), d'acheter (car oui, je suis souffrant et ne me suis traîné dans mon cinq à sept qu'à seule fin d'emmener ma progéniture à ses deux leçons du lundi soir) Doliprane et vitamine C à la pharmacie susdite, j'ai trouvé le logis dans un bar tout à fait tel que je les aime, place Velpeau, pile place Velpeau, ce quartier où je ne traîne jamais mes guêtres (d'autant que je ne porte que de sales chaussettes aux élastiques usés retombant sur des souliers en croûte de cuir à la manque) ni mes hardes (mon jean's noir est certes effiloché au bas de la jambe droite, mais enfin un peu de tenue), et dans ce bar meublé un peu (un peu seulement) comme un restaurant marocain, je suis confortablement installé à une très grande table ronde, clientèle d'habitués, flipper silencieux, doux murmure d'une conversation et musique très basse, un havre presque, donc je compte passer ici l'heure qui vient, je travaillerai sans doute encore à la traduction de ce début de chapitre 2 qui me donne du fil à retordre, et tout cela s'est produit dans une très lisse absence de complications, presque aucun feu rouge, aucun heurt sur le chemin ni dans le dialogue avec Oméga, au point d'atterrir ici où, dans mon pull irlandais (j'ai changé de pull avant de quitter la maison, troquant mince chandail orangé pour ce plus gros, qui m'embarrasse désormais, il fait bon ici), je tapote en buvant un Coca tiède (ça se confirme : la maison sait tout du thé à la menthe, comme l'indique une ardoise) et en alternant avec le verre d'eau du robinet, il faut se remplir de liquide avant de se revider de tout liquide, ainsi qu'on peut le lire au début du chapitre II du roman de Yémy que j'ai apporté avec moi (“la fontaine pisse à gros bouillons”, p. 26), ou de toute matière, ainsi qu'on peut le lire vers le milieu du chapitre I du roman de Yémy que j'ai apporté avec moi (“Ah, quelle vie de fèces !”, p. 13), j'entends désormais la radio qui joue cette vieille chanson, tube de 1981 ou 1982 qui ultérieurement servit de publicité à Renault, des moustachus en lunettes et/ou casquettes se succèdent dans ce bistrot, les bars de cinq à sept sont peuplés de mecs, de types, de mâles quoi, en même temps celui-ci surtout est dépeuplé, mon voisin (car j'ai un voisin, un moustachu à cheveux blancs, et casquette en cuir dont il ne s'est pas départi, peut-être la soixantaine mais allure tellement démodée que je ne saurais dire) est allé chercher l'exemplaire de la NR au comptoir et se met en devoir de le lire en sirotant son noir, la radio à présent diffuse Siffler sur la colline, il est peut-être temps de clore cette phrase, laï laï laï, zaï zaï zaï. Non. Un homme jeune (plus jeune que moi, en tout cas) est entré, déguste un éclair (au café ? au caramel ? au praliné ?), il est entré en même temps qu'une dame qui doit avoir la quarantaine, peut-être mûrie même, sac atroce à motif de pélargoniums et fausses incrustations de fausses perles, le sac bien étalé sur la table (carrée, elle s'est assise à une des petites tables carrées), cela, je ne sais pourquoi mais je devais l'ajouter. Oui.

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2014-12-01 18.16.57.jpg18 h 10.

En moins d'une demi-heure, sans aucun outil (je n'ai que la fonction Bloc-notes, sur ce vieux netbook, et aucune connexion donc aucune ressource lexicographique ni moyen de me documenter), je viens de traduire une page et demie du roman de Farah. Je me dis que ces cinq paragraphes avaient fermenté dans mon cerveau depuis le début de l'après-midi. Même la première phrase, dont, à la première lecture, il y a un mois, je m'étais attendu à éprouver bien du tourment, est sortie comme une lettre à la poste. Aurais-je trouvé un bon motif de traîner au bistrot avec mon ordinateur ?

 

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Conservatoire, 18 h 28

Après détour par le froid (modéré, en fin de compte — j'avais emmagasiné ce qu'il fallait au café), me voici de nouveau au Conservatoire, rue Jules-Simon. Le sympathique gardien (et factotum) a fini de décorer le sapin de Noël (en plastique), et le bâtiment n'est plus cette même ruche de tout à l'heure. Circonflexes : j'ai découvert cette après-midi que choucroute n'en prenait pas ; pourtant, "croûte", oui. Ici, entre mon voisin (pas tout jeune, je l'ai déjà vu (un élève ?)) qui bat les mesures en lisant des partitions et je ne sais qui, dans le hall, qui sifflote imbécilement, il m'est impossible de me concentrer sur la traduction. Vive les bistrots populaires, avec leur Coca tiède, leurs coussins moelleux, leurs discussions animées mais à voix feutrée qui permettent au tâcheron du texte d'éprouver pleinement son chronotope. (Le chronotope, en migrant vers ce point d'attraction, la rue Jules-Simon, est la figure irradiante de ces cinq à sept, ce qui m'advient, dans la banalité des jours d'automne.)

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mercredi, 26 novembre 2014

Féminin évanescent

En moins de dix minutes, sur France Info, j’ai entendu la même faute, de la bouche de deux historiens. Le premier historien, qui a découvert un exemplaire du First Folio dans les réserves de la bibliothèque de Saint-Omer, a déclaré que l’exemplaire en question se trouvait actuellement dans une salle « à taux d’hygrométrie constant, à température constant ». L’historienne interrogée ultérieurement, auteure d’un ouvrage sur le mont-de-piété, a parlé d’une « banque qui est soumis aux règlements financiers ».

Il y a longtemps que les masculinisations de forme féminines sont courantes dans le cas de la fameuse (fameusement ignorée) règle de l’accord du participe passé. Il me semble que le surgissement de ces masculins erronés pour des épithètes ou dans des relatives est beaucoup plus récent. Ce genre d’exemple fait dire à un de mes collègues que la forme féminine du participe passé, voire de la plupart des adjectifs, aura disparu d’ici un demi-siècle. Rien à déplorer — à noter toutefois que cette disparition est concomitante de la réglementation qui contraint tout un chacun à parler d’auteure et de maîtresse de conférences, alors que ces formes sont loin d’être apparues spontanément.

Ferai-je ici également remarquer qu’il n’y avait rien de surprenant à entendre ceci dans la bouche d’historiens. Avec de très remarquables exceptions, les historiens écrivent généralement un français lourd, voire fautif (sans même parler des contresens qu’ils font sur la littérature, quand ils s’en piquent (mais eux renverraient le compliment : que de contresens historiques sous la plume de littéraires !)), ce qui me rappelle notre professeur d’histoire d’hypokhâgne et de khâgne, agrégé et tout le tremblement, devenu depuis éminent professeur d’université et tout le tremblement, que nous avions fini par nous amuser à piéger. En effet, on pouvait être sûr, en écrivant, dans un devoir, « les décisions qu’ils ont laissé prendre », que ce brave (?) homme encerclerait le tout de rouge, avec un beau « grammaire » en marge, et la phrase ainsi corrigée :

« les décisions qu’ils ont laisséES prendre »

 Ah, le charmant exemple d'hypercorrection !

 

jeudi, 09 octobre 2014

Rotative

5 octobre

sur le vieux canapé 
défoncé
du petit 
salon je lis

assis dans le vieux 
canapé défoncé
du petit salon
je lis

assis 
dans le vieux 
canapé 
du salon à
l'étage je lis

assis je lis 
sur le vieux canapé défoncé 
du petit salon

 

jeudi, 09 mai 2013

Regrets (même pas) du pull rayé

Autoportrait, en rentrant chez moi. Tours, vendredi 11 février 2011. Je n'en reviens pas.

Ce pull rayé multicolore a l'air neuf ; la photographie date d'il y a deux ans, à peine plus.

Or, où est-il ? Je sais, je crois, je crois savoir m'en être défait — usé ? troué ? déformé ?

De la camelote.

Presque autant que ma pauvre tronche, cerveau embrumé.