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vendredi, 27 janvier 2017

Réussange 2

Faiseuse d'anges,

On te rompit

Pas par dépit

À des louanges

 

Trompeuses. Suit

Une vidange

De produit.

Même à Hayange

 

Dis, on hésite.

Décampe vite

Le blanc harfang.

 

Vol de papang

Dans la guérite

En latérite.

 

mardi, 24 janvier 2017

Pincé par le froid...

Pincé par le froid de l’hernie

Sous sa casquette dégarnie,

L’homme à l’œillade racornie

Qui paradait dans Gavarnie

 

Prend le temps de s’en griller une.

Serait-ce aboyer à la lune ?

Après les oyats, la callune ?

Après Gavarnie, Pampelune ?

 

Levant les yeux, pas parano,

Au ciel pour y prendre l’anneau

Qu’il préfère de Saturne, au-

 

Cun risque qu’ici le détrône

Ce souffle noir façon Murnau

Ou d’exorde à la fin du prône.

 

 

Il y a seize jours déjà, au détour d'un billet traductologique dans lequel je saluais Lionel-Édouard Martin et m'interrogeais sur les traductions de poèmes écrits en français par Rilke 3 et non sur les traductions françaises des poèmes allemands du même —, j'avais découvert que Papageien-Park était un sonnet au schéma singulier aaaa/bbbb/cc'cc'cc' et promettais de composer un sonnet-perroquet.

En voici donc un, au bout de seize jours.

 

vendredi, 20 janvier 2017

Réussange 1

Quel est cet instant étrange

Où le temps se suspendit

Comme tourne le bandit

Manchot pour que l'on engrange

 

Du pognon ou du crédit ?

Dites que ça vous démange

La couenne ou bien le Madrange

Qu'un jour on vous descendit.

 

— Ce moment de réussite

Où rien du tout n'hésite

Avant de se mettre en rang

 

Dans la cohorte infernale

À la pointe du big-bang

Et d'un futur qui s'étoile.

 

*Le réussange est nouvelle forme de sonnet, dont je n'ai pas le temps d'expliquer le principe d'écriture (j'ai cours).

lundi, 19 décembre 2016

au bec du masque songye

12.12.2015.

sans parler de débandade

au général inquiet

voir qui dormait et qui est

réveillé par la saudade

 

au bec du masque songye

suspendre la rebuffade

la douleur n'est pas en rade

ni sommeil pour la pitié

 

après lire Atatao

âpre poème pastiche

retrouver son territoire

 

front bombé du calao

pleurer pour exécutoire

& rien soulage hémistiche

 

dimanche, 18 décembre 2016

Musique d'endives

27.11.2013.

aujourd'hui pas de lessive ·

je joue aux congas

avec deux endives ·

vous voyez les gars

 

c'est pas compliqué ·

c'est pas des salades

brumes maussades ·

une tronche de vieux ticket

 

hachuré par la moissonneuse ·

mine poisseuse

 

je tape sur des bongos ·

avec la pince à linge

peau tendue les méninges ·

un bruit de vieux frigo

dimanche, 27 novembre 2016

à mon tiers café...

Après un mois d'abstinence, à peu près, j'ai de nouveau écrit, ce matin, un sonnet alternant heptasyllabes et octosyllabes, sans doute sous l'influence de ma lecture du Sexe des rimes et de ma découverte des « vers baïfins » (“un nouveau vers de 15 syllabes bien comptées, césuré clairement (7/8)”, Chevrier, p. 64).

Ce sonnet est logiquement dédié à Valérie Scigala.

 

à mon tiers café je n'eus qu'à

prendre presto la tangente

imposer la rime indigente

piquante tel le yucca

 

c'est au jour de la saint Lucas

que le poème déjante

une diction décourageante

sous les volées des Stuka

 

comme coincé dans ta guimbarde

c'est le temps de s'envoyer

la lettre au travers du trimard

 

refuge chez Gallimard

la douce lueur du foyer

pendant que l'avion te bombarde

 

vendredi, 21 octobre 2016

allongés dans le lierre doux...

Hagetmau, 21.10.2015.

allongés dans le lierre doux

dont je nous ai fait une couche

à boire de ce bourret roux

servi au flingue et à la louche

 

nos mains repassent sur le houx

puis s'abreuvent à cette bouche

la peau reprise par la toux

sous le vergne du pré de l'Ouche

 

était-ce un rêve mon regard

happé à plaquer ton rencard

artifice de la démence

 

des cadences pour le pavois

& ce moment en rien grivois

barbouiller l'ombre m'ensemence

 

mercredi, 19 octobre 2016

Sonnet en émoticônes, VI

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mardi, 18 octobre 2016

Sonnet en émoticônes, V

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samedi, 15 octobre 2016

Coings écrasés. — Un sonnet retrouvé.

tous ces coings écrasés

c'est pas de la gnognote

ça fait de la compote

en plein sur la chaussée

 

par le clavier glacé

j'écoute un vieux Blue Note

on me dira mon pote

au futur au passé

 

ma mémoire est un torque

& j'ai l'œil furibard

d'une ligne épurée :

 

le combat contre l'orque

dans la rue en slibard

glissant dans la purée

 

 

Écrit le 15 octobre 2015, jamais publié ici, ce sonnet ne figure pas dans le recueil qu'on peut toujours, cinq semaines après sa sortie, acheter ici.

jeudi, 22 septembre 2016

secousses de buée

22.09.2015.

poème écrit dans les secousses

d'un bus accordéon lancé

à vive allure sans penser

au chemin qu'après tu rebrousses

 

nous n'irons pas à la rescousse

des paradoxes insensés

des cygnes comme dans Manset

la lune est verte pamplemousse

 

je monte aussi dans ce tramway

les lunettes bleues de buée

& l'inquiétude en bandoulière

 

buvez du Marbuzet messieurs

incarcérés dans vos meulières

& privés de la vue des cieux

vendredi, 16 septembre 2016

foirade baleinière

16.09.2015, il y a un an pile

ton vers tu l'as foiré échoué et tu rates

même la prose fade et terne de ta vie

à ne discerner dans cette philosophie

les aurochs les galops les ocres disparates

 

aux peaux anéanties aux visages pirates

burinés par le sel dont la langue asservie

ne peut plus distinguer si elle est assouvie

de ces tord-boyaux ou de ces sombres picrates

 

toi qui sentais le suif la semence et le crin

d'océan tu te noies dans un alexandrin

ou même dans quatorze — après tout quelle aubaine

 

de moduler sur ta senza (son doux métal

plus précieux qu'un coffre d'or en bois de santal)

les soupirs du dugong les pleurs de la baleine

mardi, 13 septembre 2016

aux enfers ton rire

13 septembre 2015

tire la chevillette

& le monde s'écroule

une foulque macroule

avance à La Villette

 

toute pierre qui roule

échoit en mitraillette

à nouer l'aiguillette

d'un homme dans la foule

 

n'était-ce qu'une éclipse

ou bien l'apocalypse

descendons aux enfers

 

ton rire caracole

j'ai la tête à l'envers

de tout ce protocole

 

lundi, 12 septembre 2016

patchwork crapauds

12.09.2015.

 

de batraciens un vrai patchwork

défilant tristes sur la trace

de la baston et du pancrace

le spectateur flippe sa race

 

la spectatrice a hurlé beurk

qui veut étreindre trop embrasse

& quelle audace Douglas Sirk

creuser la fossette de Kirk

 

un vieux poème qui gargouille

& marche en crabe pour que dalle

la pâmoison d'une grenouille

 

le tour de France par Lassalle

un chien bade bien une andouille

le lyrisme se fait la malle

 

dimanche, 11 septembre 2016

enfermés dans la poivrière

11.09.2015 (décidément, plein de sonnets

oubliés dans les limbes de Facebook)

 

bus 2 en direction des Douets

à l'heure ô combien meurtrière

des carcans des chaînes des fouets

illusoire méthode Coué

 

enfermés dans la poivrière

où un génie brûle nos souhaits

à peine un regard vers l'arrière

la mémoire mort fourmilière

 

dans l'accordéon désarti-

culé direction le parti

pris de souvenirs insensibles

 

les visages ne sont des cibles

qu'avec le temps un bus feignant

d'aller direction Gradignan

samedi, 10 septembre 2016

sur \ sous //

10 septembre 2015

 

la pluie qui tombe sur le square

emporte les papiers gras de

McDo comme pour la parade

— sur la branche un refrain à boire

 

la pluie qui tombe tombe noire

et veloutée sur cette estrade

qu'un vieux sac KFC bien crade

amoche à peine — quelle histoire

 

sous la pluie comme un édifice

ou une bête rassurante

au grondement brun et muet

 

le saule étend ses artifices

en branches qu'ici même on chante —

sous la pluie un vers embué

 

vendredi, 09 septembre 2016

\\\\ \\\

9 septembre 2015,

encore un sonnet retrouvé

tu te caches sous un pseudo

pour pondre un bout de parabase

la neige te coule du nase

n'imite plus jo le clodo

 

tu prends le wifi du macdo

pour ne pas crever d'épectase

dans le sommeil où se transvase

une gavotte glissando

 

de ta passion aux interstices

suppurent des contre-cotices

dont s'enorgueillit ton radeau

 

la vie ce n'est pas une phrase

et vautré sur le baradeau

tu sens comme un œuf qui t'écrase

 

mercredi, 07 septembre 2016

La boule à zéro

7 septembre 2015

 

il avait la boule à zéro

sa froideur foutait les miquettes

on peut empiler dix liquettes

rien ne vaut un bon braséro

 

sa coquille caliméro

& chèvres qu'il nommait “biquettes”

ça décolle les étiquettes

même cousues au boléro

 

son regard à l'eau de javel

glaçait les sangs du plus torride

ses joues n'avaient pas une ride

 

autant se murger au tavel

ou au tursan si la mémoire

vous empoigne comme à la foire

 

mardi, 06 septembre 2016

Prendre gorge langue

6 septembre 2015

 

oui c'est pour demain l'embargo

à gambader dans un champ d'orge

ah je vous ferai rendre gorge

chanter à la proue du cargo

 

se noyer à Boucau au Porge

sur fond d'un sehr langsam largo

il neige on se croit dans Fargo

mais c'est un poème de Norge

 

vous êtes la belle sirène

en bois dont parfois on carène

à la lame d'autres tonneaux

 

c'est pour demain la sécheresse

le mât avec ses jambonneaux

fades dont naîtra ma détresse

 

dimanche, 28 août 2016

Hors de sa gangue

vas-y repique la saucisse

à la fourchette gaougnan

ne t'a-t-on pas appris feignant

à accommoder l'écrevisse

 

qu'on repasse par Aubagnan

avant de pointer à Aurice

ce n'est pas de te rendre service

adichats Sévigné Grignan

 

que je te ponds hors de sa gangue

un vilain sonnet matchehangue

& Castelner tu crois pentu

 

la poétique qui s'embègue

à force de parler pointu

je tu il — oui : on → arroumègue !

 

vendredi, 08 juillet 2016

charrette à bras

ça semble un enfant au cerceau

& ce serait un charretier

pas rue du château des rentiers

où dort le mort dans son berceau

 

d'un épais trait d'encre de chine

tel pour le croquet les arceaux

dépenaille tous les pinceaux

le diable veille à sa machine

 

ton regard hautain pas altier

s'abstient d'embrasser les chantiers

pour y dénicher la bobine

 

d'un trait d'encre de chine épais

tel que sous la télécabine

on prend le forfait au rabais

dimanche, 03 juillet 2016

CN4—790-1

Un chevreuil broute, à découvert, en plein milieu.

Je cherche, en regardant, à savoir ce qu'il broute —

Mon regard et mon odorat sont en déroute.

Malgré l'insomnie, j'aurais dû rester au pieu.

 

Comme une berline stoppée par son essieu,

Ou comme la City frôlant la banqueroute,

Comme l'alopécien lorgnant sur la moumoute,

Insomniaque on ne peut s'en remettre à Dieu.

 

Pourtant, il a fallu que, sagace, mon œil

Aperçoive, broutant attentif, un chevreuil,

Non dans la forêt mais sur la page fugace

 

Où, selon le léger crémeux du papier bible,

L'incroyant s'en remet au hasard insensible

En niant toujours Dieu, dont son esprit s'agace.

 

samedi, 02 juillet 2016

la paupière, parole

In memoriam Yves Bonnefoy

(vidéo aussi ici)

chaque fois que la pierre

a heurté notre regard

blessé notre paupière

pour nourrir la parole fière

 

chaque fois que le fard

a changé notre lumière

pour un poème bâtard

un bégaiement hagard

 

la pierre maquillée

dans l'ombre déshabillée

de la montagne en juin

 

juillet épousant le seuil

a gravé au fond de l'œil

la parole sans fin

mardi, 21 juin 2016

... on voit que ça barde .......

c'est parti pour la ribouldingue

& le safari des connards

je débrancherai mon sonar

tout cela me sort par le fingue

 

le poème qui se déglingue

crache à ta face salonnard

(s'il le pouvait, ah quel panard)

et te massacre la meringue

 

aujourd'hui on voit que ça barde

d'une métrique furibarde

ma tchatche bam comme au bowling

 

& dans la lumière blafarde

d'un été en aquaplaning

livre un combat d'arrière-garde

lundi, 20 juin 2016

....... pour les durs à cuire ...

Laisse ton monde pour celui

de la neige et de la tempête

de la fièvre ou bien de la fête

sans doute l'espoir s'est enfui

 

Dans les nausées de la défaite

peut-être qu'une flamme a lui

Dans le labyrinthe de buis

déjà l'ancien festin s'apprête

 

Poème pour les durs à cuire

tandis qu'intérieur agonise

Un tango tout en entrechats

 

Ce n'est pas la brosse à reluire

ni votre dernière dialyse

Qu'on essuiera sous les crachats

vendredi, 17 juin 2016

Quelle féerie d'erreurs

(14 juin, entre Coppée et Christ-Roi)

Quelle féerie d'erreurs

Le temps qui ment à sa monture

le vent démêlant l'encolure

Le spectre l'amour les labeurs

 

& les labours l'agriculture

Les fous qui sèment la terreur

J'aimais ton souffle vendangeur

Toi qui n'es pas ma créature

 

Dans le tramway auriez-vous l'heure

Votre corsage comme un leurre

Et la sonnerie du départ

 

Ma voix n'a rien qui me rassure

Sosie qui vous sert de rempart

En bafouillant fait des ratures